ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"8"> royaume de Decan, possédée par les Portugais. Cette troisieme espece de man est de 24 rotolis, chaque rotoli faisant une livre & demie de Venise, ou 13 onces un gros de Paris; en sorte que le man de Goa pese trente - silx livres de Venise, & dix - neuf livres onze onces de Paris. Le man pese à Mocha, ville célebre d'Arabie, un peu moins de trois livres; 10 mans font un trassel, dont les 15 font un bahart, & le bahart est de 40 livres.

Man (Page 10:8)

Man, (Com.) c'est pareillement un poids dont on se sert à Cambaye dans l'île de Java, principalement à Bantam, & dans quelques îles voisines.

Man (Page 10:8)

Man, (Com.) qu'on nomme plus ordinairement Batman, est aussi un poids dont on se sert en Perse; il y en a deux, le man de petit poids, & le man de grand poids. On les appelle aussi man de roi, & man de Tauris. Voyez Batman.

Man (Page 10:8)

Man, (Com.) c'est encore un des poids de Bandaar - Ameron, dans le sein persique; il est de six livres; les autres poids sont le man cha qui pese douze livres, & le man - furats qui en pese trente.

Il faut remarquer que les proportions qui se rencontrent entre les mans des Indes & le poids de Paris, doivent être regardées de même à l'égard des poids d'Amsterdam, de Strasbourg, de Besançon, &c. où la livre est égale à celle de Paris. Dictionnaire de Commerce.

Man (Page 10:8)

Man, île de, (Géog.) île du royaume d'Angleterre dans la mer d'Irlande, avec un évêché, qui est à la nomination du comte de Derby, & non pas à la nomination du roi, comme les autres évêques du royaume. Aussi n'a - t - il point séance au parlement dans la chambre haute: il est présenté à l'archevêque d'Yorck, qui le sacre.

L'île de Man a environ 30 milles en longueur, 15 dans sa plus grande largeur, & huit dans la moindre. Elle contient cinq gros bourgs; Douglas & Rushin en sont les lieux principaux; le terroir y est fertile en avoine, bétail, & gibier; le poisson y abonde. Voyez sur cette île la description curieuse qu'en a faite M. King, Kings description of the isle of Man. Sa long. est 12. 36. 55. lat. 54. 35.

L'île de Man est nommée par les anciens auteurs Menavia & Menapia dans Pline. Elle est plus septentrionale que l'île d'Anglesey, & beaucoup plus éloignée de la côte. L'île Mona de Tacite, n'est point l'île de Man, c'est l'île d'Anglesey, située au couchant du pays de Galles, & les Gallois la nomment encore l'île de Mon.

MANA (Page 10:8)

MANA, s. f. (Mythol.) divinité romaine qui présidoit partrculierement à la naissance des enfans, office que les Grecs donnoient à Hécate; c'est la même que Genita - Mana. Voyez ce mot.

MANACA (Page 10:8)

MANACA, s. m. (Botan. exot.) arbrisseau du Brésil, décrit par Pison; l'écorce en est grise, le bois dur & facile à rompre; ses feuilles approchent de celles du poirier. Ses fleurs sont dans de longs calices, découpées comme en cinq pétales de couleurs différentes; car sur le même arbrisseau on en trouve de bleues, de purpurines, & de blanches, toutes d'une odeur de violette si forte, qu'elles embaument des bois entiers. Il succede à ces fleurs des baies semblables à celles du genievre, enveloppées d'une écorce grise, tendues par - dessus en étoile, renfermant chacune trois grains gros comme des lentilles; cet arbrisseau croît dans les bois & autres lieux ombrageux: sa racine qui est grande, solide, & blanche, étant mondée de son écorce, est un violent purgatif par haut & par bas, comme les racines d'ésule. On s'en sert pour l'hydropisie, mais on ne l'ordonne qu'aux personnes très - robustes avec des correctifs, & dans une dose raisonnable; elle a un peu d'amertume & d'aigreur.

MANACHIE (Page 10:8)

MANACHIE, (Géog.) nom moderne de l'an<cb-> cienne Magnésie du mont Sipyle. C'est à présent une ville de la Turquie asiatique dans la Natolie, située au pié d'une haute montagne près du Sarabat, qui est l'Hermus des anciens. Lucas dit que Manachie est grande, peuplée, qu'on y voit de très - beaux basars; enfin, que le pays est abondant, & fournit tout ce qui est nécessaire à la vie. Long. 45. 14. lat. 38. 44. (D. J.)

MANAH (Page 10:8)

MANAH, (Hist. ancienne.) idole adorée par les anciens arabes idolâtres: c'étoit une grosse pierre, à qui l'on offroit des sacrifices. On croit que c'est la même chose que Meni, dont parle le prophete Isaïe; d'autres croyent que c'étoit une constellation.

MANALE, pierre (Page 10:8)

MANALE, pierre, manalis lapis, (Antiq. rom.) & dans Varron, manalis petra: c'étoit une pierre à laquelle le peuple avoit grande confiance, & qu'on rouloit par les rues de Rome dans un tems de sécheresse pour avoir de la pluie. Elle étoit placée proche du temple de Mars; on lui donna peut - être ce nom, parce que manalis fons, signifioit une fontaine dont l'eau coule toûjours.

MANAMBOULE (Page 10:8)

MANAMBOULE, (Géog.) grand pays très - cultivé dans l'île de Madagascar. Flacourt dit qu'il est montueux, fertile en riz, sucre, ignames, légumes, & pâturages.

MANAPIA (Page 10:8)

MANAPIA, (Géog. anc.) ville d'Hibernie dont parle Ptolomée. Ses interpretes croient que c'est présentement Waterford en Irlande.

MANAR (Page 10:8)

MANAR, (Géog.) île des Indes, sur la côte occidentale de Ceylan, dont elle est une dépendance, n'en étant séparée que par un canal assez étroit. Les Portugais s'emparerent de cette île en 1560; mais les Hollandois la leur enleverent en 1658. Long. 98. 20. lat. 9. (D. J.)

MANATI LAPIS (Page 10:8)

MANATI LAPIS, (Hist. nat.) c'est une pierre, ou plutôt un os qui se trouve dans la tête de la vache marine ou du phoca, qui calcinée, réduite en poudre, & prise dans du vin blanc, a dit - on, de grandes vertus pour la guérison de la pierre. Il semble que tout os calciné ou réduit en chaux, doit produire les mêmes effets; peut être même que l'eau de chaux, que quelques auteurs regardent comme un puissant litontriptique, feroit un meilleur effet, quoique plus simple & moins rare. ( - )

MANBOTTE (Page 10:8)

MANBOTTE, s. f. (Jurisprud.) vieux mot dérivé de manbotra, terme de la basse latinité qui signifioit l'amende ou intérêt civil que l'on payoit à la partie intéressée pour le meurtre de quelqu'un. Voyez le Glossaire de Ducange, au mot Manbotta. (A)

MANCA (Page 10:8)

MANCA, s. f. (Hist. mod.) étoit autrefois une piece quarrée d'or, estimée communément à 30 sols; mancusa étoit autant qu'un marc d'argent. Voyez les lois de Canut; on l'appelloit mancusa, comme manu cusa.

MANÇANARÈS, le (Page 10:8)

MANÇANARÈS, le, (Géog.) je l'appellerai pour un moment petite riviere d'Espagne, dans l'Algaria. Elle a sa source dans la Sierra Gadarama, auprès de la petite ville de Mançanarès, passe au sud - ouest de Madrid, & va se jetter dans le Xarama, autre riviere qui se dégorge dans le Tage au - dessous d'Aranjuez.

Le Mançanarès, à proprement parler, n'est ni un ruisseau ni une riviere; mais tantôt il devient riviere, & tantôt il devient ruisseau, selon que les neiges des montagnes voisines sont plus ou moins fondues par les chaleurs; pour s'y baigner en été, il faut y creuser une fosse. C'est cependant sur cette espece de riviere, que Philippe II. fit bâtir un pont, peu inférieur à celui du pont - neuf sur la Seine à Paris; on l'appelle puente de Segovia, pont de Ségovie. Apparemment que Philippe ne le fit pas seulement bâtir pour servir à traverser le ruisseau du Mançanares, mais sur - tout afin qu'on pût passer plus commodément le fond de la vallée, & dans le cas [p. 9] des débordemens du Mançanarès, qui au reste n'entre point dans Madrid, mais passe à côté, vis - à - vis du palais royal.

Mançanarès (Page 10:9)

Mançanarès, (Géog.) petite ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, au pié des montagnes de Gadarama, qui partagent les deux Castilles. C'est le chef - lieu d'un petit petit pays de son nom, à la source du ruisseau de Mançanarès, & à huit lieues de Madrid. (D. J.)

MANCANILLA (Page 10:9)

MANCANILLA, (Bot.) genre de plante à fleur en chaton, formée de plusieurs sommets serrés les uns contre les autres, & attachés à un axe. Les embryons naissent sur le même arbre, mais séparés des fleurs, & deviennent dans la suite un fruit rond, charnu, qui contient une amande ligneuse, ridée & de même forme que le fruit. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

MANCENILLIER (Page 10:9)

MANCENILLIER, s. m. (Botan.) grand arbre très - commun sur les bords de la mer, le long des côtes de le terre - ferme & des îles de l'Amérique situées entre les tropiques.

Les feuilles de cet arbre ont du rapport à celles du poirier; il porte un fruit rond, peu charnu, rempli d'une substance osseuse & coriace; ce fruit jaunit un peu en mûrissant, & ressemble beaucoup, à la couleur pres, aux pommes d'api. L'odeur en est si suave & si appétissante, qu'on est vivement tenté d'en manger. C'est un des plus violens poisons de la nature; sa causticité est telle, qu'elle occasionne en peu de tems des inflammations & de douleurs si vives, qu'il est impossible d'y résister.

Le remede le plus efficace pour ceux qui ont eu le maliteur d'en manger, est de leur faire avaler beaucoup d'huile chaude, pour les exciter à vomir. On leur fait prendre ensuite des choses adoncissantes, comme du lait; mais quelques soins que l'on apporte, l'impression reste long - tems dans le corps, & le marade traîne une vie languissante.

L'ecorce & les feuilles de mancenillier renferment un suc laiteux, extrèmement blanc & fort épais; il s'écoule à la moindre incision; & s'il ombe sur la chair, il y produit l'effet de l'huile bouillante. L'eau qui sé ourne pendant quelques minutes sur les feuilles du mancenillier, contracte une qualité si mal faisante, que ceux qui ont l'imprudence de se réfagier sous ces arbres, lorsqu'il pleut, sont bientôt couverts de boussoles très - douloureuses, qui laissent des taches livides sur tous les endroits de la peau qui ont reçu des gouttes d'eau. Il est même dangereux de s'endormir à l'ombre des mancenilliers; leur atmosphere est si venimeuse, qu'elle cause des maux de tête, des inflammations aux yeux, & des cuissons sur les levres.

Le mancenillier sert à construire de très - beaux meubles; c'est un des plus beaux bois de l'Amérique: il est dur, compacte, pesant, incortuptible, prenant très - bien le poli lor qu'il est travaillé Sa couleur est d'un gris clair, un peu jaunâtre, ondé & varié de nuances couleur d'olive tirant sur le noir. Ce bois est fort difficile à employer, non - seulement par le danger auquel s'exposent ceux qui abattent les arbres, mais encore par la poussiere dangereuse que peuvent respirer les ou vriers qui le scient & le mettent en oeuvre, sur - tout lorsqu'il n'est pas bien sec.

Quand on veut abattre un mancenillier, on commence par allumer au - tour du pié un grand feu de bois sec: il faut en éviter la fumée, crainte d'en être incommodé; & quand on juge que l'humidité est consumée, on peut y mettre la hache: malgré cette précaution, on a bien de la peine à se garantir des accidens. Plus de vingt travailleurs que j'employai à couper un grand nombre de ces arbres sur les côtes de l'île de la Grenade, à quelque distance du port, revinrent tous si maltraités de ce travail, que plu<cb-> sieurs d'entr'eux ne voyoient plus à se conduire, ayant les yeux couverts de croûtes aussi épaisses que le doigt. Cette incommodité subsista plus de quinze jours, malgré les soins que l'on prit de les frotter avec des linimens adoucissans & dessicatifs.

On prétend que le lait de femme tout chaud, sortant des mamelles, est un souverain remede contre les inflammations des yeux causées par le suc du mancenillier. Ce suc sert aux sauvages pour empoisonner leurs sleches, dont les blessures deviennent presqu'incurables, si l'on n'est promptement secouru.

Le mancenillier, ou l'arbre de mancenilles, a été ainsi nommé par les Espagnols de la nouvelle Espagne, en latin macanilla. Arbor toxica & lactea, fructu suavi pomi - formi, quo Indiani sagittas inficiunt. Voyez Surian.

Le pere Plumier, minime, dans son livre des plantes d'Amérique, distingue trois especes de mancenilliers; mancanilla piri - facie, mancanilla aqui folii foliis, & mancanilla lauri foliis oblongis. M. le Romain.

MANCHE (Page 10:9)

MANCHE, s. m (Gram.) c'est dans un marteau, par exemple, le morceau de bois que l'on fixe dans l'oeil, & qu'on prend à la main pour s'en servir. Ainsi en général un manche ou une poignée que l'on adapte à quelqu'instrument, c'est la même chose. Les limes sont emmanchées, les couteaux, les canifs, presque tous les instrumens de la Chirurgie, les rasoirs, les bistouris, les lancettes, tous les outils tranchans de la menuiserie, &c.

Manche de Couteau (Page 10:9)

Manche de Couteau, (Conchyliol.) (Plan. XIX. fig 4.) coutelier, solene. Coquillage de mer, auquel on a donné le nom de manche de couteau, par rapport à la grande ressemblance qu'il a avec le manche d'un vrai couteau. Ce coquillage est composé de deux pieces, allongé, ouvert par les deux extrémités, souvent un peu courbe, & quelquefois droit. Les manches de couteau ne restent pas sur le fond de la mer, comme la plûpart des autres coquillages. Ils se font un trou dans le sable, qui a quelquefois jusqu'à deux piés de profondeur; ils sont posés verticalement dans ce trou, relativement à leur longueur; de tems en tems ils remontent jusqu'au dessus du sable, & ils redescendent bientôt après au fond de leur trou. Quand la mer ser retire, on trouve beaucoup de ces trous dans le sable. On fait monter l'animal jusqu'à la surface, en y jettant un peu de sel. Il y a plusieurs especes de manchess de couteau, qui different entr'elles par la longueur & par les couleurs. Voyez Coquillage & Coquille.

Manche de Couteau (Page 10:9)

Manche de Couteau, (Conchyliol.) Les manches de couteau, appellés en latin solenes, composent une des six familles de coquilles bivalves, leur figure, qui ressemble à un manche de couteau, est toujours la même, & très - aisée à reconnoître. On appelle ce coquillage dans le pays d'Aunis, coutelier. Voyez Coutelier.

Le poisson de ce coquillage s'enfonce jusqu'à deux piés en terre, & revient perpendiculairement à sa surface. Lorsqu'il est entierement dégagé de son trou, & qu'on l'abandonne à lui - même, il s'allonge, recourbe la partie la plus longue de son corps, & creuse promptement un nouveau trou où il se cache. On peut dessiner les manches de couteau sur le rivage, en jettant un peu de sel sur le trou où ils sont placés, ce qui les fait sortir aussitôt.

Il faut avoir grand soin de changer l'eau de la mer tous les jours, & de laisser un peu à sec les animaux, environ pendant vingt - quatre heures, ensuite on les asperge légerement avec les barbes d'une plume. Le poisson, qui a été privé d'eau pendant quelques heures, revient à lui, sort de sa coquille, & s'épanouit peu - à - peu pour chercher l'eau de la mer.

Quand ces animaux sont rebelles à la volonté de

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