ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"6"> l'on nomme des concrétions pierreuses & minérales, dont les surfaces présentent des especes de tubercules ou d'excrescences, assez semblables au bout d'un tetton. Plusieurs pierres & incrustations prennent cette forme; on la remarque pareillement dans plusieurs mines métalliques, sur - tout dans l'hématite, dans quelques pyrites qui ont la forme d'uné grappe de raisin, &c. ( - )

Mammelon (Page 10:6)

Mammelon, s.m. (Conchyliol.) Ce mot se dit, en Conchyliologie, de toutes sortes de tubercules qui se trouvent sur les coquillages, & en particulier de la partie ronde & élevée qui se voit sur la robe des oursins, de laquelle le petit bout s'engrene dans les pointes ou piquans dont la coquille de cet animal est revêtue. (D. J.)

Mammelon (Page 10:6)

Mammelon, (Jardinage.) c'est le bouton d'un fruit.

Mammelon (Page 10:6)

Mammelon, (Art méchaniq.) c'est l'extrémité arrondie de quelques pieces de fer ou de bois. Le mamelon se place & se meut dans la lumiere. La lumiere est la cavité où il est reçu. Ainsi le mamelon d'un gond est la partie qui entre dans l'oeil de la pentiere; le mamelon d'un treuil est l'extrémité aiguë de l'arbre, sur laquelle il tourne.

MAMMELUC (Page 10:6)

MAMMELUC, s.m. (Hist. d'Egypte.) milice composée d'abord d'étrangers, & ensuite de conquérans; c'étoit des hommes ramassés de la Circassie & des côtes septentrionales de la mer Noire. On les enrôloit dans la milice au Grand - Caire, & là on les exerçoit dans les fonctions militaires. Salah Nugiumeddin institua cette milice des mammelucs qui devinrent si puissans, que selon quelques auteurs arabes, ils éleverent en 1255 un d'entr'eux sur le trône. Il s'appelloit Abousaid Berkouk, nom que son maître lui avoit donné pour désigner son courage.

Sélim I. après s'être emparé de la Syrie & de la Mésopotamie, entreprit de soumettre l'Egypte. C'eut été une entreprise aisée s'il n'avoit eu que les Egyptiens à combattre; mais l'Egypte étoit alors gouvernée & défendue par la milice formidable d'étrangers dont nous venons de parler, semblable à celle des janissaires qui seroient sur le trône. Leur nom de mammeluc signifie en syriaque homme de guerre à la solde, & en arabe esclave: soit qu'en effet le premier soudan d'Egypte qui les employa, les eût achetés comme esclaves; soit plutôt que ce fût un nom qui les attachât de plus près à la personne du souverain, ce qui est bien plus vraisemblable. En effet, la maniere figurée dont on s'exprime en Orient, y a toûjours introduit chez les princes les titres les plus ridiculement pompeux, & chez leurs serviteurs les noms les plus humbles. Les bachas du grand - seigneur s'intitulent ses esclaves; & Thamas Kouli - Kan, qui de nos jours a fait crever les yeux à Thamas son maître, ne s'appelloit que fon esclave, comme ce mot même de Kouli le témoigne.

Ces mammelucs étoient les maitres de l'Egypte depuis nos dernieres croisades. Ils avoient vaincu & pris saint Louis. Ils établirent depuis ce tems un gouvernement qui n'est pas différent de celui d'Alger. Un roi & vingt - quatre gouverneurs de provinces étoient choisis entre ces soldats. La mollesse du climat n'affoiblit point cette race guerriere qui d'ailleurs se renouvelloit tous les ans par l'affluence des autres Circasses, appellés sans cesse pour remplir ce corps toûjours subsistant de vainqueurs. L'Egypte fut ainsi gouvernée pendant environ deux cens soixante ans. Toman - Bey fut le dernier roi mammeluc; il n'est célebre que par cette époque, & par le malheur qu'il eut de tomber entre les mains de Sélim. Mais il mérite d'être connu par une singularité qui nous paroît étrange, & qui ne l'étoit pas chez les Orientaux, c'est que le vainqueur lui confia le gouvernement de l'Egypte dont il lui avoit ôté la couronne. Toman - Bey de roi devenu bacha, eut le sort des bachas, il fut étranglé après quelques mois de gouvernement. Ainsi finit la derniere dynastie qui ait régné en Egypte. Ce pays devint par la conquête de Selim en 1517 une province de l'empire ture, comme il l'est encore. (D. J.)

MAMMEY (Page 10:6)

MAMMEY, (Botan. exot.) ou mamey, en latin mammea par le P. Plumier, genre de plante que Linnaeus caractérise ainsi. Le calice particulier de la fleur est formé de deux feuilles ovales qui tombent. La fleur est composée de quatre pétales concaves, atrondis, & plus larges que le calice. Les étamines sont des filets nombreux, de moitié moins longs que la fleur. Leurs bossettes ainsi que le germe du pistil sont arrondis. Le stile est en forme de cône. Le fruit est une baie très - grosse, charnue, rondelette & pointue à l'extrémité. Les graines sont ovales, quelquefois renfermées au nombre de quatre dans une simple loge.

Le P. Plumier ayant eu occasion de voir des mammey en plusieurs endroits des Indes occidentales, n'a pas oublié de décrire cette plante avec toute l'exactitude d'un botaniste consommé.

C'est, dit - il, un fort bel arbre & un des plus agréables qu'on puisse voir, mais moins encore par sa grandeur remarquable, que par la bonté de son fruit & la beauté du feuillage dont il est couvert en tout tems. Ses feuilles sont attachées deux à deux, vis - à - vis l'une de l'autre, & soutenues par une grosse nervure, & par plusieurs petites côtes traversieres.

Les fleurs sont composées de quatre pétales argentins, un peu charnus, disposés en rose, ovales, creux, & deux fois plus larges que l'ongle. Leur calice est d'une seule piece rougeâtre & fendue en deux quartiers, en façon de deux petites cuillers; il pousse un pistil entouré d'une belle touffe d'étamines très - blanches, surmontées chacune d'un petit sommet doré.

Lorsque la fleur est tombée, le pistil devient un fruit à - peu - près semblable à nos pavies, mais souvent aussi gros que la tête d'un enfant. Il est pourtant terminé par une pointe conique, son écorce est épaisse comme du cuir, de couleur grisâtre, & toute couverte de tubercules qui la rendent raboteuse. Elle est fort adhérente à une chair jaunâtre, un peu plus ferme que celle de nos pavies, mais de même odeur & de même goût. Le milieu du fruit est occupé par deux, trois, & souvent quatre noyaux, assez durs, filasseux, couleur de chataigne, & un peu plus gros qu'un oeuf de pigeon.

Cet arbre fleurit en Février ou Mars, & ses fruits ne sont mûrs que dans les mois de Juillet ou d'Août. On voit des mammey en plusieurs endroits des îles de l'Amérique, mais plus particulierement dans l'île Saint - Domingue, où on les appelle abricots de S. Domingue.

Ray dit qu'il sort en abondance des incisions qu'on fait à cet arbre, une liqueur transparente, que les naturels du pays reçoivent dans des gourdes, & que cette liqueur est extrèmement diurétique. (D. J.)

MAMMIFORME (Page 10:6)

MAMMIFORME, adj. (Anatomie.) est un nom que l'on donne a deux apophyses de l'os occipital, parce qu'elles ressemblent à une mamelle. Voyez Mastoide.

MAMMILLAIRE (Page 10:6)

MAMMILLAIRE, adj. (Anatomie.) est un nom que l'on donne à deux petites éminences qui se trouvent sous les ventricules antérieurs du cerveau, & qui ressemblent un peu au bout d'une mamelle. On les regarde comme les organes de l'odorat. Voyez nos Pl. d'Anatomie & leur explication. Voyez aussi l'article Odeur.

Mammillaires (Page 10:6)

Mammillaires, s.m. plur. (Théolog.) secte des Anabatistes, qui s'est formée à Harlem; on ne sait [p. 7] pas en quel tems. Elle doit son origine à la liberté qu'un jeune homme se donna de mettre la main sur le sein d'une fille qu'il aimoit & qu'il vouloit épouser. Cette action avant été déférée au tribunal de l'église des Anabatistes, les uns soutinrent qu'il devoit être excommunié; & les autres dirent que sa faute méritoit grace, & ne voulurent jamais consentir à son excommunication. Cela causa une division entr'eux, & ceux qui s'étoient déclarés pour ce jeune homme, furent appellés du nom odieux de mammillaires. M. Miralius, syntagm. histor. ecclés. pag. 1012, édit. 1679. Bayle, dictionn. critiq. 2 édit. 1702.

MAMMINIZZA (Page 10:7)

MAMMINIZZA, (Géog.) bourg de Grece dans la Morée, sur la côte occidentale, à dix ou douze milles de Patras, des deux côtés d'une riviere, & à trois milles de la mer. M. Spon croit que ce lieu étoit la ville d'Olénus, & la riviere celle de Piras. (D. J.)

MAMOÉRA (Page 10:7)

MAMOÉRA, s.m. (Hist. nat. Bot.) arbre du Brésil dont il y a deux especes. L'un est mâle, il ne donne point de fruit, mais il porte des fleurs suspendues à des longues tiges, & formant des grappes qui ressemblent à celles du sureau, & qui sont inodores & d'une couleur jaunâtre. La femelle ne porte que du fruit sans aucune fleur, mais pour que cet arbre produise il faut que la femelle soit voisine du mâle. Letrone est ordinairement de deux piés de diametre & s'eleve de neuf piés; le fruit est rond & semblable à un melon; sa chair est jaunâtre, elle renferme des grains noirs & luisans. Ses feuilles ressemblent à celles de l'érable, elles n'ont aucune différence dans les deux sexes.

MAMMONA (Page 10:7)

MAMMONA, (Critiq. sacrée.) ce nom est proprement syriaque, & signitie les richesses. Jesus - Christ dit qu'on ne peut servir à la fois Dieu & les richesses: non potestis servire Deo & mammonae. Mathieu, vj. 24. Dans saint Luc, xvj. 9. les richesses sont appellées injustes, MAMMWNA= ADIHIAS2, soit parce qu'elles sont souvent une occasion d'injustice, soit parce qu'elles s'acquierent ordinairement par des voies injustes; cependant Beze a, ce me semble, fort bien traduit ces paroles du V. , A)IKW MAMMWNA=, par richesses trompeuses; parce que Jesut - Christ les oppose aux véritables richesses, TW A)LHQINA=.

On peut appuyer cette interprétation par les remarques de Graevius sur un passage d'Hésiode, oper. & dier. v. 280, où le poete s'est servi du mot DIKAIA, juste, à la place de ALHQH=, vrai. Aussi cet habile critique l'a - t - il traduit de cette derniere façon. Ce terme, dit - il, ne signifie pas ici juste, comme on le croit communément; mais vrai, comme il paroît par l'opposition que le poëte fait.

Il seroit superflu, ajoûte Graevius, de m'étendre à faire voir que dans l'une & l'autre langue ces termes se confondent souvent, & se prennent fréquemment l'un pour l'autre; & les Grecs & nous, dit Priscien, employons fréquemment le terme de juste pour celui de vrai, & celui de vrai pour celui de juste. Hésiode lui - même s'est servi plus bas du terme de vérité, A)LYQEIA, à la place de celui de justice.

Il en est de même dans les écrivains sacrés. *MAMMWNA=S2 TH=S2 A)DIKI/AS2 & MAMMWNA=S2 A)DIZOS2, les richesses intques, sont des richesses qui ne méritent pas ce nom, qui n'ont rien de solide, qui sont caduques & périssables. Aussi sont - elles opposées à MAMMWUA= A)LHQINW=, aux vraies richesses, c'est - à - dire, à celles que Dieu dispense. Le savant Louis de Dieu a fait voir que les Hébreux, les Syriens & les Arabes, n'avoient qu'un seul mot pour exprimer les idées de justice & de vérité. Toutes ces remarques sont bonnes, mais la parabole qui précede, fait voir qu'il s'agit pourtant de richesses iniques; c'est un intendant infidele.

MM. Simon & le Clere ne sont point d'accord sur l'origine du mot mammona. Le premier le tire du verbe aman, croire, se confier; mais cette étymologie est moins vraissemblable que celle qui dérive ce terme de manah, nombrer; voyez, si vous voulez, le grand dictionnaire de Buxtorff. (D. J.)

MAMMOTH, os de (Page 10:7)

MAMMOTH, os de, (Hist. nat. Minéral.) nom que l'on donne en Russie & en Sibérie à des ossemens d'une grandeur très - considérable, que l'on trouve en grande quantité dans la Sibérie, sur les bords des rivieres de Lena & de Jenisei, & que quelques - uns ont regardé comme des ossemens d'éléphans. M. Gmelin les regarde comme des restes d'une espece de taureau, & dit qu'il faut les distinguer des os des éléphans que l'on trouve aussi dans ce même pays. Voyez l'art. Ivoire fossile, où cette question a été suffisamment discutée. Les Russiens appellent ces ossemens mammotovakost.

MAMORE, la (Page 10:7)

MAMORE, la, (Géog.) c'étoit une ville d'Afrique au royaume de Maroc, à quatre lieues E. de Salé; on n'en connoît plus que les ruines. L'an 1515, les Portugais y perdirent plus de cent bâtimens dans une bataille contre les Maures, qui sont présentement les maitres de cette côte. (D. J.)

MAMOTBANI (Page 10:7)

MAMOTBANI, s. m. (Com.) toile de coton, blanche, fine, rayée, qui vient des Indes orientales, les plus belles de Bengale. Les pieces ont huit aunes de long, sur trois quarts, à cinq, six de large. Dictionr aire de Commerce.

MAMDUDI (Page 10:7)

MAMDUDI, s. m. (Com.) monnoie d'argent qui a cours en Perse. Un mamoudi vaut neuf sols, trois deniers, argent de France; deux mamoudis font an abassi; six mamoudis & un chayer, équivalent à l'ceu ou nos soixante sols.

MAN (Page 10:7)

MAN, s. m. (Mythol.) divinité des anciens Germains. Ils celébroient par des chansons, entre autres le dieu Tuiston, & son fils appellé Man, qu'ils reconnoissoient pour les auteurs de la nation, & les fondateurs de l'état. Ils ne les représentoient point comme des hommes, & ne les enfermoient point dans les temples; les bois & les forêts leur étoient consacrés, & cette horreur secrete qu'inspire le silence & l'obscurité de la nuit, servoit à ces peuples d'une divinité inconnue. (D. J.)

Man (Page 10:7)

Man ou Mem, (Com.) poids dont on se sert aux Indes orientales, particulierement dans les états du grand Mogol. Il y a de deux sortes de mans, l'un qui est appellé man du roi, ou poids de roi, & l'autre que l'on nomme simplement man. Le man de roi sert à peser les denrées & choses nécessaires à la vie, même les charges des voitures. Il est composé de 40 serres, chaque serre valant juste une livre de Paris, de sorte que 40 livres de Paris sont égales à un man de roi. Le sieur Tavernier, dans ses observations sur le commerce des Indes orientales, ne semble pas convenir de ce rapport du man avec les poids de Paris. Selon lui, le man de Surate ne revient qu'à 34 livres de Paris, & est composé de 40, & quelquefois 41 serres; mais la serre est d'un septieme moins forte que la livre de Paris. Il parle aussi d'un man qui est en usage à Agra capitale des états du Mogol, qui est la moitié plus fort que celui de Surrate, & qui sur le pié de 60 serres dont il est composé, fait 51 à 52 livres, poids de Paris.

Le second man, dont l'usage est pour peser les marchandises de négoce, est aussi composé de 40 serres; mais chaque de ses serres n'est estimée que douze onces, ou les trois quarts d'une livre de Paris; de maniere que ce deuxieme man ne pese que 30 livres de Paris, ce qui est un quart moins que le man de roi.

On se sert encore dans les Indes orientales d'une troisieme sorte de poids, que l'on appelle aussi man, lequel est fort en usage à Goa ville capitale du

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