ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"946"> n'avez nulle considération, nul égard pour moi. On dit encore: c'est un misérable, en parlant d'un homme méprisable par sa bassesse & par ses vices. Enfin misérable s'applique aux choses inanimées, aux tems, aux saisons. (D. J.)

MALHERBE (Page 9:946)

MALHERBE, s. f. (Teinture.) plante d'une odeur forte, qui croît dans le Languedoc & dans la Provence, qui sert aux Teinturiers.

MALHONNÊTE (Page 9:946)

MALHONNÊTE, adj. (Gram.) c'est l'opposé d'honnête. Voyez l'article Honnête. Il se dit des choses & des personnes. Il y a des actions malhonnêtes, & il y a des hommes malhonnêtes. Tout ce qui est contraire à la probité rigoureuse, a le caractere de la malhonnêteté.

MALIAQUE, Golfe (Page 9:946)

MALIAQUE, Golfe, en latin Maliacus sinus, (Géog.) ancien nom d'un golfe de Grece dans l'Archipel. Polybe l'appelle Melicus sinus, & Paufanias Lamiacus sinus. Son nom moderne est golfe de Zeiton, & non pas golfe de Volo, car ce golfe de Volo est le sinus Pelasgicus des anciens. (D. J.)

MALICE (Page 9:946)

MALICE, s. f. (Mor. Gramm.) C'est une disposition à nuire, mais avec plus de finesse que de force.

Il y a dans la malice de la facilité & de la ruse, peu d'audace, point d'atrocité. Le malicieux veut faire de petites peines, & non causer de grands malheurs. Quelquefois il veut seulement se donner une sorte de supériorité sur ceux qu'il tourmente. Il s'estime de pouvoir le mal, plus qu'il n'a de plaisir à en faire. La malice n'est habitude que dans les ames pe tites, foibles & dures.

MALICORIUM (Page 9:946)

MALICORIUM, s. m. (Hist. nat.) c'est ainsi qu'on appelle quelquefois l'écorce de la grenade; c'est comme qui diroit écorce de grenade.

MALICUT (Page 9:946)

MALICUT, (Géog.) petite île des Indes sur la côte de Malabar, & à 35 lieues N. des Maldives. Elle est entourée de bancs dangereux, mais l'air y est tempéré, & le terroir abondant en toutes sortes de fruits. (D. J.)

MALIGNE, Fievre (Page 9:946)

MALIGNE, Fievre, (Medec.) fievre accompagnée d'affections morbifiques tres - dangereuses, & dont la cause est difficile à dompter par la coction, ou à expulser par les excrétoires naturels, où à se déposer par éruption.

Ainsi les fievres que les Medecins appellent malignes, sont celles dont la cause, les complications, les accidens, s'opposent aux effets salubres que le méchanisme propre de la fievre produiroit, si la cause de la maladie n'avoit pas des qualités pernicieuses qui la rendent funeste, ou du - moins indomptable; ou si les complications, les accidens, les symptômes étrangers à la fievre, ou le mauvais traitement du medecin, ne troubloient pas les opérations par lesquelles ce méchanisme pourroit procurer la guérison de la maladie.

Ce n'est donc pas à la fievre même qu'on doit imputer la malignité, ou les mauvais effets de la maladie, puisque ce desordre n'en dépend pas; qu'il lui est entierement étranger, & qu'il la dérange & la trouble. Quelquefois même cette malignité ne paroît pas accompagnée de fievre, car elle y est d'abord fort peu remarquable. Ainsi, lorsque selon le langage ordinaire, nous nous servons de l'expression de fievre maligne, nous entendons une fievre qui n'est pas salutaire, parce qu'elle ne peut pas vaincre la cause de la maladie: alors cette cause & ses effets sont fort redoutables, sur - tout dans les fievres continues, épidémiques, où l'art ne peut suppléer à la nature, pour expulser une cause pernicieuse qui n'a pas d'affinité avec les excrétoires; c'est pourquoi on peut regarder dans ce cas une maladie comme maligne, par la seule raison que la nature ne peut pas se délivrer de cette cause par la fievre, ou par des éruptions extérieures, avant qu'elle fasse périr le malade.

Les fievres malignes sont caractérisées par les signes fâcheux que l'on tire des symptômes qui les accompagnent, & par les signes pr vatifs de coction. Le medecin doit toujours envisager ensemble ces deux classes de signes, pour reconnoître une fievre maligne, & pour établir son pronostic sur l'événement. Encore faut - il qu'il prenne garde si les symptômes redoutables de ces fievres ne dépendent point, comme il arrive souvent, du spasme excité dans les premieres voies, par des matieres vicieuses retenues dans l'estomac ou dans les intestins; car alors les mauvais présages peuvent disparoître en peu de tems par l'évacuation de ces matieres. Mais quand les desordres dépendent d'une cause pernicieuse qui a passé dans les voies de la circulation; & qu'il n'y a à l'égard de la coction ou de la dépuration des humeurs, aucun signe favorable, on peut prévoir les suites funestes de la maladie.

Les symptômes des fievres caractérisées malignes, sont le spalme, les angoisses, la prostration des forces, les colliquations, la dissolution putride, des évacuations excessives, les assoupissemens léthargiques, les inflammations, le délire & les gangrenes; la fievre est ici le mal qui doit le moins occuper le medecin; elle est même souvent ce qu'il y a de plus favorable dans cet état. Les accidens dont nous venons de parler, présentent seuls la conduite qu'il faut remplir dans le traitement de ces maladies compliquées. En général, le meilleur parti est de corriger le vice des humeurs suivant leur caractere d'acrimonie, de putridité, de colliquation; les évacuer doucement par des remedes convenables, & soutenir les forces accablées de la nature. Consultez le livre du docteur Pringle, on the discases of the arm y, & le traité des fievres de M. Quesnay. (D. J.)

Malignité (Page 9:946)

Malignité, s. f. (Gram.) malice secrette & profonde, Voyez l'article Malice. Il se dit des choses & des personnes. Sentez - vous toute la malignité de ce propos? Il y a dans le coeur de l'homme une malignité qui lui fait adopter le blâme presque sans examen. Telles sont la malignité & l'injustice, que jamais l'apologie la plus nette, la plus autentique, ne fait autant de sensation dans la société que l'accusation la plus ridicule & la plus mal - fondée. On dit avec chaleur; savez - vous l'horreur dont on l'accuse, & froidement il s'est fort bien défendu. Qu'un homme pervers fasse une satyre abominable des plus honnêtes gens, la malignité naturelle la fera lire, rechercher & clter. Les hommes rejettent leur mauvaise conduite sur la malignité des astres qui ont présidé à leur naissance. Le substantif malignité a une toute autre force que son adjectif malin. On permet aux enfans d'être malins. On ne leur passe la malignité en quoi que ce soit, parce que c'est l'etat d'une ame qui a perdu l'instinct de la bienveillance, qui desire le malheur de ses semblables, & souvent en jouit. Il y a dans la malignité plus de suite, plus de profondeur, plus de dissimulation, plus d'activité que dans la malice. Aucun homme n'est né avec ce caractere, mais plusieurs y sont conduits par l'envie, par la cupidité mecontente, par la vengeance, par le sentiment de l'injustice des hommes. La malignité n'est pas aussi dure & aussi atroce que la méchanceté; elle fait verser des larmes, mais elle s'attendriroit peut - être si elle les voyoit couler.

Malignité (Page 9:946)

Malignité, s. f. (Médecine.) se dit dans les maladies, lorsqu'elles ont quelque chose de singulier & d'extraordinaire, soit dans les symptômes, soit dans leur opiniâtreté à résister aux remedes; sur quoi il faut remarquer que bien des gens, faute d'expérience, trouvent de la malignité où il n'y en a point. On ne peut pas donner de regles sûres de pratique dans ces sortes de maladies; car souvent les remedes rafraîchissans y conviennent, tandis que d'autres fois ils sont très - contraires, & qu'il est besoin d'em<pb-> [p. 947] ployer des remedes stimulans. On voit cela dans la pratique ordinaire, où les fievres malignes se combattent tantôt par les rafraîchissans, tantôt par les évacuans, tantôt par les diaphorétiques; d'autres fois par les apéritifs & les vésicatoires, & cependant avec un succès égal selon les cas.

Cependant il faut avouer que la malignité est inconnue aux praticiens, & que ses causes sont impénétrables.

MALIN (Page 9:947)

MALIN, adj. (Gram.) Voyez Malice, Malignité, & Mechanceté.

MALINE (Page 9:947)

MALINE, s. f. (Marine.) c'est le tems d'une grande marée; ce qui arrive toujours à la pleine lune & à son déclin. Grande maline, c'est le tems des nouvelles & pleines lunes des mois de Mars & de Septembre.

Maline, la (Page 9:947)

Maline, la, (Géog.) riviere de l'Amérique septentrionale, qui se perd dans le golfe du Mexique. Les Espagnols la nomment riviere de sainte Thérese.

MALINES (Page 9:947)

MALINES, (Géog.) ville des Pays - bas dans le Brabant autrichien, capitale de la seigneurie du même nom, avec un archevêché érigé par Paul IV. en 1559, dont l'archevêque prend le titre de primat des Pays - bas, & un conseil que Charles IV. duc de Bourgogne, y établit en 1474. Il s'est tenu à Malines trois conciles provinciaux.

Cette ville est appellée Machelen par les Flamands, & Machel par les Allemands. Le nom latin Mechlinia qu'on lui donne, ne differe guere de celui que lui donnoient les anciens écrivains.

Elle est sur la Dendre près du confluent de la Dyle & de l'Escaut, au milieu du Brabant, à 4 lieues N. O. de Louvain, autant N. E. de Bruxelles, & à pareille distance S. E. d'Anvers, 10 S. E. de Gand. Long. 22. 5. lat. 51. 2.

Malines a perdu son ancien éclat; elle ne cherche qu'à subsister de son commerce de grains, de fil & de dentelles. Autrefois on la nommoit Malines la magnifique, Malines la belliqueuse; & elle produisoit encore de tems à autre des hommes de lettres, dont à présent ni elle, ni les autres villes des Pays - bas autrichiens, ne renouvellent plus les noms.

Rembert Dodoné, Christophe Longueuil, Van den Zipe, naquirent à Malines. Le premier est connu des Botanistes par ses ouvrages. Le second mort à Padoue en 1522 à 32 ans, est un écrivain élégant du xvj. siecle. Van den Zipe, en latin Zipoeus, est un célebre canoniste, dont on a recueilli les oeuvres en 1675, en 2 vol. in - fol. Il mourut en 1650, à 71 ans. (D. J.)

MAL - INTENTIONNÉ (Page 9:947)

MAL - INTENTIONNÉ, (Gramm. & Morale.) qui a le dessein de nuire. Votre juge est mal intentionné. Il y a des mécontens dans les tems de troubles. Il y a en tous tems des mal intentionnés. Le mécontentement & la mauvaise intention peuvent être bien ou mal fondés. Le mécontentement ne se prend pas toujours en mauvaise part. Il est rare que la mauvaise intention soit excusable; elle n'est presque jamais sans la dissimulation & l'hypocrisie. Si l'on est mal intentionné, il faut du - moins l'être à visage découvert. Il est malhonnête de donner de belles espérances lorsque nous avons au fond de notre coeur le dessein formé de desservir.

MALJUGÉ (Page 9:947)

MALJUGÉ, s. m. (Jurispr.) signifie un jugement rendu contre le droit ou l'équité.

Le mal jugé donne lieu à l'appel; & lorsque le juge d'appel n'est pas une cour souveraine, il ne doit prononcer que par bien ou mal jugé. Il ne peut pas mettre l'appellation ni la sentence au néant. (A)

MALLE (Page 9:947)

MALLE, s. f. (Gaînier.) espece de coffre de bois rond & long, mais plat par - dessous & par les deux bouts, couvert de cuir, dont on se sert pour mettre des hardes que l'on veut porter en campagne. Voyez Coffre & les Pl. de Coffretier.

Suivant les statuts des maîtres Coffretiers - Malleriers, les malles doivent être de bois de hêtre neuf & sans ourdissure, dont les joints soient au - moins éloignés d'un pouce, bien cuirées par - tout d'une bonne toile trempée en bonne & suffisante colle. Le cuir qui les couvre doit être de pourceau ou de veau passé dans l'alun & tout d'une piece; elles doivent être ferrées de bon fer blanc ou noir, avec plus ou moins de bandes, suivant leur grandeur. Les couplets & serrures doivent être pareillement bien conditionnés & de forme requise. Voyez Coffretier.

Malle (Page 9:947)

Malle, s. m. (Hist. de France.) Dans la basse latinité mallus, malle, est un vieux mot qui signifie assemblée. M. de Vertot s'en est servi dans une dissertation sur les sermens usités parmile Francs. On voyoit, dit - il, au milieu du malle ou de l'assemblée une hache d'armes & un bouclier.

Les Francs s'étant jettés dans les Gaules, & n'ayant pas encore de lieu fixe pour leur demeure, campoient dans les champs & s'y assembloient en certains tems de l'année pour regler leurs différends & traiter des affaires importantes. Ils appellerent cette assemblée mallum, du mot mallen, qui signifioit parler, d'où ils avoient fait maal, un discours; & ensuite on dit mallare ou admallare, pour ajourner quelqu'un à l'assemblée générale. Voyez M. du Cange. (D. J.)

MALLÉABLE (Page 9:947)

MALLÉABLE, adj. (Art méchaniq.) ce qui est dur & ductile, qui se peut battre, forger & étendre sous le marteau, & ce qui peut souffrir le marteau sans se briser. Voyez Ductilité.

Tous les métaux sont malléables: le vif argent ne l'est point. Les Chimistes cherchent la fixation du mercure pour le rendre malléable. C'est une erreur populaire de croire qu'on ait trouvé le secret de rendre le verre malléable: sa nature y répugne; car s'il étoit ductile, ses pores ne seroient plus vis - à - vis l'un de l'autre, & par conséquent il ne seroit plus transparent & il perdroit ainsi sa principale qualité. Voyez Verre & Transparence.

Une matiere transparente qui seroit malléable, ne seroit point du verre; il est impossible que le verre soit malléable, parce qu'il est impossible que ce qui est fragile soit malléable: & il est de la nature essentielle du verre d'être fragile, parce que ce qui constitue essentiellement le verre, c'est l'union de sels avec terres ou sables fondus ensemble, & qui étant refroidis font ensemble un corps composé de parties différentes & qui est fragile.

MALLEAMOTHE (Page 9:947)

MALLEAMOTHE, (Botan. exot.) arbrisseau de Malabar qui s'éleve jusqu'à 8 ou 9 piés: c'est le pavate de Parkinson, le pavate arbor, foliis mali aureoe de J. B. arbor Malabarensium, fructu lentisci de C. B. On fait grand usage des diverses parties de cet arbre; le plus avantageux est celui de ses feuilles pour fumer les terres. (D. J.)

MALLE - MOLLE (Page 9:947)

MALLE - MOLLE, s. f. (Commerce.) mousseline ou toile de coton blanche, claire & fine, qui nous vient des Indes oridentales.

MALLEOLE (Page 9:947)

MALLEOLE, s. f. (Anatomie.) est une apophyse à la partie inférieure de la jambe, immédiatement au - dessus du pié. Voyez Apophyse, Pié, &c.

Il y a une malléole interne & une externe.

La malléole interne est une éminence du tibia, voyez Tibia. L'externe est une éminence du peroné, voyez Peroné, &c. Les deux ensemble forment la cheville du pié. Voyez nos Planches anatomiques.

MALLIENS, les (Page 9:947)

MALLIENS, les, (Géog. anc.) en latin Malli; anciens peuples des Indes, voisins des Oxydraques, vers la source de l'Indus. C'est chez ce peuple que Alexandre risqua d'être tué, dit Strabon, en assiégeant une place. Quint - Curse prétend que c'étoit chez les Oxydraques mêmes. (D. J.)

MALLIER (Page 9:947)

MALLIER, s. m. (Maréchall.) on appelle ainsi un

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.