RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"938">
L'épigenese ou addition est le changement qui se
fait dans une maladie, entant qu'il paroît de nouveaux
symptomes, sans aucune cessation de ceux
qui subsistoient auparavant; par conséquent c'est
un état qui est toujours plus fâcheux pour le malade: c'est ainsi que ce ténesme, qui survient à la
diarrhée dans la grossesse, est souvent cause de l'avortement;
que le spasme, qui est une suite de la
superpurgation, est souvent mortel. Ces symptomes
ajoûtés à la maladie, sont appellés épiphénomenes;
ils font tout le sujet du septieme livre des aphorismes
d'Hippocrate. Voyez
Ce seroit ici le lieu de faire mention en général
de tout ce qui a rapport aux symptomes, avec signes
diagnostics & prognostics, & au traitement des maladies; mais, pour se conformer aux bornes prescrites
dans un dictionnaire, & pour éviter les répétitions,
voyez
Maladie des comices (Page 9:938)
Maladie herculéenne (Page 9:938)
Maladie hongroise (Page 9:938)
Cette maladie paroît d'ordinaire en automne,
après une saison pluvieuse, dans les lieux humides,
marécageux, où les habitans ont manqué de bonne
eau & de bonne nourriture. La fievre de cette espece
est en conséquence contagieuse & fréquente
dans les camps & les armées. Voyez le traité du d
Les causes pathognomiques de la maladie hongroise hors de la contagion, autant qu'on en peut juger, semblent être une matiere bilieuse, âcre, putride, qui s'est en partie rassemblée à l'orifice de l'estomac, & en partie mêlée avec les autres humeurs dans la circulation.
Cette matiere bilieuse, âcre, putride, adhérente au ventricule, cause la cardialgie, le mal de tête par la communication des nerfs, une chaleur & une ardeur mordicante, l'anoréxie, l'anxiété, les nau<cb->
Cette maladie se guérit par des vomissemens naturels, ou par un cours - de - ventre bilieux; la guérison n'est qu'incomplette par les urines ou par des sueurs. Si la matiere morbifique reste dans le corps, elle prolonge la maladie au delà du cours des maladies aiguës, produit la sécheresse ou la saleté de la langue, des anxiétés, la difficulté de respirer, l'esquinancie, la surdité, l'assoupissement, le délire, la phrénésie, & quelquefois une hémorrhagie symptomatique. Rarement cette maladie se termine par un abscès ou des parotides, mais elle amene des pétéchies, ou dégénere en sphacele sur les extrémités.
La méthode curative, lorsque la cause procede d'une mauvaise nourriture, est d'abord un vomitif diluent. Si les maux de tête & du bas - ventre s'y trouvent joints, les purgatifs doux, antiphlogistiques, sont préférables aux vomitifs; quand la maladie provient de contagion sans aucun signe de dépravation d'humeurs, il faut employer dans la cure les acides & les antiputrides, en tenant le ventre libre. La saignée & les échauffans doivent être évités comme contraires aux principes de l'art.
Cette maladie est quelquefois si cruelle dans des tems de contagion, que Schuckius, qui en a fait un traité, la nomme lues pannonioe, & en allemand, ungarische pest. (D. J.)
Maladie jaune (Page 9:938)
Maladie imaginaire (Page 9:938)
Cette triste folie répand dans l'ame des inquiétudes
perpétuelles, détruit insensiblement la force
des organes du corps, & ne tend qu'à affoiblir la
machine, & en hâter la destruction. C'est bien pis, si
cet homme effrayé se jette dans les drogues de la pharmacie,
& s'il est assez heureux au bout de quelque
tems, pour qu'on puisse lui adresser le propos que
Béralde tient à Argan dans Moliere:
Maladie noire (Page 9:938)
La maladie noire qui est assez rare, attaque principalement
les hystériques, hypocondriaques, ceux
qui ont des embarras dans les visceres du bas - ventre,
sur - tout dans les vaisseaux qui aboutissent à la veine
porte, dans les voies hémorrhoïdales; les personnes
dans qui les excrétions menstruelles & hémorrhoïdales
sont supprimées y sont les plus sujettes. On ne
connoît point de cause évidente qui produise particulierement
cette maladie, on sait seulement que les
peines d'esprit, les soucis, les chagrins y disposent,
& il y a lieu de présumer qu'elle se prépare de loin,
& qu'elle n'est qu'un dernier période de l'hypocondriacité
& de la mélancolie: voyez ces mots. Les matieres
qu'on rend par les selles & le vomissement ne
sont point un sang pourri, comme quelques médecins
modernes peu exacts ont pensé, confondant ensemble
deux maladies très - différentes; la couleur
variée qu'on y apperçoit, leur goût, l'impression
qu'elles font sur le gosier, sur les dent; la fermentation
qui s'excite lorsqu'elles tombent à terre, &
tout en un mot nous porte à croire que c'est véritablement
la bile noire,
La maladie noire d'Hippocrate dont il est ici question, a été défigurée, mal interprétée, ou confondue avec une autre maladie dans un petit mémoire qu'on trouve inséré dans le journal de Médecine (mois de Fevrier 1757, tom. VI. pag. 83.). L'auteur rapporte quelques observations de malades qu'il prétend attaqués de la maladie noire d'Hippocrate; il dit que les matieres rendues par les selles étoient un sang corrompu, gangrené, qu'on ne pouvoit méconnoître à la couleur & à l'odeur cadavéreuse, & que les acides lui ont presque toujours réussi dans la guérison de cette maladie qu'il croit produite par le fameux & imaginaire alkali spontané de Boerrhaave: il tâche d'ailleurs de distinguer avec soin cette maladie de celle qu'on observe chez les hypocondriaques, & qui est marquée par l'excrétion des excrémens noirâtres, semblables à la poix par leur consistance & leur couleur, & qui est cependant la vraie dans le sens d'Hippocrate, de Coelius Aurelianus, de Fréderic Hoffman, &c. Ce qui prouve encore ce que j'ai avancé plus haut que ce que ces malades vomissoient n'étoit que de la bile altérée, dégénérée, c'est qu'elle a différentes couleurs plus ou moins foncées, tantôt exactement noire, d'autrefois brune, quelquefois verte, &c. & lorsque la maladie prend une bonne tournure, la couleur des excrémens s'éclaircit par nuances jusqu'à ce qu'ils deviennent jaunâtres, comme cet auteur dit l'avoir lui - même observé, les selles prirent une nuance plus claire; & comme le prouve une autre observation rapportée dans le même journal (Juin 1758, tome VIII. pag. 517.), où il est dit qu'après quelques remedes ce que le malade rendoit n'étoit plus noir, mais d'un jaune verdâtre. Il peut bien arriver que dans quelques sujets scorbutiques, dans des gangrenes internes, dans une hémorrhagie des intestins, on rende par les selles un sang noirâtre, sur - tout si dans le dernier cas il a croupi long - tems avant d'être évacué: mais ce sera une maladie particuliere tout - à - fait différente de celle dont il est ici question. L'auteur de ce journal M. de Vandermonde, médecin de Paris, a aussi fort improprement caractérisé du titre de maladie noire, une fievre maligne accompagnée d'exanthèmes noirs & de déjections de la même couleur. (Mai 1757, tome VI. pag. 336.)
Le pronostic de cette maladie est presque toûjours
très - fâcheux. Hippocrate a décidé que les déjections
noires, l'excrétion de l'atrabile, ayant lieu sans
fiévre ou avec fiévre, au commencement ou à la
fin d'une maladie, étoient très - dangereuses (lib.
IV. aphor. 21 & 22.); & que si on l'observoit dans
des personnes exténuées, épuisées par des débauches,
des blessures, des maladies antérieures, on
pouvoit pronostiquer la mort pour le lendemain
(aphor. 23.). Lorsque la mort ne termine pas
promptement cette maladie, elle donne naissance à
l'hydropisie ascite, qui est alors déterminée par les
embarras du bas - ventre, qui augmentent & prennent
un caractere skirrheux; Marcellus Donatus,
Dodonée & quelques autres rapportent des exemples
de cette terminaison. On a vû quelquefois aussi,
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.