ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"940"> quoique très - rarement, ces déjections noires devenir critiques, mettre fin à des dérangemens dans l'action du foie, des visceres abdominaux, dissiper les maladies qui en dépendoient: Hippocrate a vû guérir par - là une fiévre aiguë, & disparoître une tumeur considérable à la rate. (Epidem. lib. III. sect. vij.) Heurnius a aussi observé ces déjections salutaires dans une fievre aiguë. (Comment. in aphor. 21, lib. IV.) Foesius, sur la fin d'un ictere très - long, &c. Il arrive aussi quelquefois que la mélancolie se guérit par cette voie. Voyez Mélancolie.

Il est rare qu'on puisse administrer efficacement des remedes dans cette maladie; ceux cependant qui paroissent devoir être les moins infructueux, soit pour soulager, ou même pour guérir tout - à - fait, s'il est encore tems, sont les auti - spasmodiques, les calmans, les terreux, les fondans aloetiques, les savonneux, les martiaux, &c. Ces différens remedes, prudemment administrés & habilement variés suivant les cas, remplissent toutes les indications qu'on peut se proposer. Ainsi le camphre, le nitre, le castor, pourront être employés avec succès lorsque les spasmes sont fréquens, les coliques vives, les douleurs aigues; & lorsque les matieres, rejettées par le vomissement ou les selles, manifestent leur acidité par le sentiment d'adstriction qu'elles impriment à la bouche, par l'agacement des dents, par le goût, &c. c'est le cas de faire usage des absorbans terreux. Les autres remedes fondans, savonneux, l'aloës, le tartre vitriolé, le savon, la rhubarbe, les préparations de Mars & sur - tout les eaux minérales & ferrugineuses, sont plus appropriés au fond de la maladie; leur action consiste à corriger la bile, à en rendre le cours libre & facile, & à emporter les embarras du bas ventre. Il faut seconder leurs effets par des purgatifs convenables, ménalagogues, qu'il faut, suivant le conseil d'Hippocrate, réitérer souvent. On doit bannir du traitement toutes les compositions huileuses, fades, sucrées, grasses, & sur - tout les acides qui ne feroient qu'aigrir la maladie, ou du moins seroient inutiles, comme l'ont éprouvé ceux qui ont voulu les employer (voyez l'observ. citée journal de Médec. Juin 1758.), animés par leurs merveilleux succès dans les prétendues maladies noires dont on donne l'histoire. (Ibid. Février 1757, pag. 83.) M. Menuret.

Maladie de vierge (Page 9:940)

Maladie de vierge ou de fille, (Médec.) virgineus morbus. Ce sont les pâles - couleurs, ou ce que l'on appelle autrement chlorosis. Voyez Chlorosis & Pales - couleurs.

MALADRERIE (Page 9:940)

MALADRERIE, s. f. (Police.) hôpital public de malades, & particulierement de lépreux:

A sad, noizom place, wherein are laid Numbers of all diseas'd of all maladies! Dire is the tossing, deep the groans; despair Tends the sick, busy from couch to couch; And over them, triumphant death his dart Shakes, but delays to strike, thó oft invok'd With vows, as theirs chief good, and final hope.

C'est la peinture qu'en fait le célebre Milton, voyez Infirmerie, Léproserie. (D. J.)

MAL - ADROIT, MAL - ADRESSE (Page 9:940)

MAL - ADROIT, MAL - ADRESSE, (Gram.) ils se disent du peu d'aptitude aux exercices du corps, aux affaires. Il y a cette différence entre la maladresse & la mal - habileté, que celle ci ne se dit que du manque d'aptitude aux fonctions de l'esprit. Un joueur de billard est mal - adroit, un négociateur est mal - adroit; ce second est aussi mal - habile, ce qu'on ne dira pas du premier.

MALA - ELENGI (Page 9:940)

MALA - ELENGI, (Botan. exot.) arbre du Malabar, d'environ vingt piés de haut, toûjours verd, & qui porte du fruit une fois par an. L'auteur du jardin de Malabar appelle cet arbre arbor baccifera, in - dica, flore composito. Les habitans du pays font de ses fleurs, bouillies avec du poivre & du calamus aromatique dans de l'huile de Sésame, un liniment pour les affections céphaliques. (D. J.)

MALAGA (Page 9:940)

MALAGA, (Géog.) en latin Malaca; ancienne, belle, riche & forte ville d'Espagne, au royaume de Grenade, avec deux châteaux, un évêché de vingt mille ducats de revenu, suffragant de Grenade, & un bon port qui la rend très - commerçante. Les Anglois & les Hollandois y vont charger des fruits exquis, & des vins délicieux que son terrein produit en abondance. Elle est sur le rivage de la mer, au pié d'une montagne escarpée, à vingt - deux lieues de Gibraltar, 34 S. de Cordoue, 25 S. O. de Madrid. Long. 13. 40. lat. 36. 45. (D. J.)

MALAGME (Page 9:940)

MALAGME, s. m. (Pharmacie.) est ordinairement synonyme au cataplasme émollient. C'est un médicament topique & peu différent de l'emplâtre; on ne donna ce nom dans le commencement qu'aux cataplasmes émolliens, mais on l'étendit dans la suite aux astringens. Le malagme est composé principalement de gommes, d'aromats, & d'autres ingrédiens stimulans, tels que les sels & d'autres substances semblables. Le cataplasme, le malagme & l'emplâtre, sont trois compositions dans lesquelles il entre peu de graisse, d'huile & de cire: on pulvérise d'abord les ingrédiens solides, ensuite on les humecte de quelque liqueur, & on les applique sur les parties affectées.

Malagme de l'Arabe, pour les tumeurs scrophuleuses & pour les tubercules. Prenez myrrhe, sel ammoniac, encens, résine seche & liquide, crocomagma, cire, de chaque un gros. Celse, lib. V. cap. xxviij. Le malagme d'Aristogene, pour les nerfs & les os, se trouve dans le même auteur.

MALAGOS (Page 9:940)

MALAGOS, s. m. (Hist. nat.) oiseau aquatique du cap de Bonne - Espérance, qui est de la grandeur d'une oie, mais dont le bec est plus court que celui d'un canard, il est garni de dents courtes & pointues. Ses plumes sont mêlées de blanc, de gris & de noir. Ses jambes sont fort courtes & proches du croupion, ce qui le fait marcher désagréablement. Il se nourrit de poisson.

MALAGUETTE, la côte de (Page 9:940)

MALAGUETTE, la côte de, (Géogr.) ou la côte de Maniguette, grand pays d'Afrique dans la Guinée, le long de la mer. On borne ordinairement ce pays depuis Rio - Sanguin jusqu'au cap de Palmes - Cette côte est partagée en plusieurs souverainetés, dont la principale est le royaume de Sanguin Elle est arrosée de quantité de rivieres. Les negres du pays sont grands, forts & vigoureux. Les hommes & les femmes y vont plus nuds qu'en aucuns autres lieux de la Guinée. Ils ne portent au plus qu'un fort petit chiffon sur ce qui distingue un sexe de l'autre. Leur pays qui est bas, uni, gras, arrosé de rivieres & de ruisseaux, est extrèmement fertile, & propre à produire tout ce qu'on y semeroit. On en tire de l'ivoire, des esclaves, de l'or en poudre, & sur - tout de la maniguette ou malaguette, qui donne le nom au pays; c'est une graine rondelette, de la grosseur du chénevi, d'un goût piquant, & approchant de celui du poivre, d'où vient qu'on l'appelle aussi poivre de Guinée. (D. J.)

MALAISE (Page 9:940)

MALAISE, (Anatomie.) nom d'une apophyse de l'os de la pommette, qu'on appelle aussi os malaise, & d'une apophyse de l'os maxillaire qui s'articule avec cet os. Voyez Pommette.

Malaise (Page 9:940)

Malaise, s. m. Malaisé, adj. (Gramm.) manque des choses nécessaires aux besoins de la vie. On dit dans ce sens, il est dans le malaise. Cet homme est pauvre & malaisé.

Mais l'adjectif malaisé a une acception que n'a point le substantif malaise; il est synonyme à difficile. Cette affaire est malaisée. De l'adjectif malaisé [p. 941] pris en ce sens, on a fait l'adverbe malaisément, & l'on a dit, une ame sensible s'accommode malaisément de la société des hommes; elle y trouve une infinité de petites peines qui l'en dégoutent.

MALANDRE (Page 9:941)

MALANDRE, (Maréchal.) maladie de chevaux qui a pris ce nom du mot italien malandare, aller mal.

Elle se manifeste par certaines crevasses ulcéreuses dans l'intérieur de la jambe de devant, précisément au pli du genoux, qui rendent une humeur rouge, âcre & piquante.

Malandres (Page 9:941)

Malandres, (Charp.) endroits gâtés & pourris dans les pieces de bois, qui en restreignent l'emploi à un plus petit nombre d'usages.

MALANDRIN (Page 9:941)

MALANDRIN, s. m. (Hist. moderne.) nom qu'on donna dans les croisades aux voleurs arabes & égyptiens. Ce fut aussi celui de quelques brigands qui firent beaucoup de dégats sous Charles Quint. Ils parurent deux sois en France; l'une pendant le regne du roi Jean, l'autre pendant le regne de Charles son fils. C'étoit des soldats licentiés. Sous la fin du regne du roi Jean, lorsqu'on les nommoit les tardsvenus, ils s'étoient pour ainsi dire accoutumés à l'impunité. Ils avoient des chefs. Ils s'étoient presque disciplinés. Ils s'appelloient entr'eux les grandes compagnies. Ils n'épargnoient dans leurs pillages, ni les maisons royales ni les églises. Ils étoient conduits par le chevalier Vert, frere du comte d'Auxerre, Hugues de Caurelac, Mathieu de Gournac, Hugues de Varennes, Gautier Huet, Robert l'Escot, tous chevaliers. Bertrand du Guesclin en délivra le royaume en les menant en Espagne contre Pierre le Cruel, sous prétexte de les employer contre les Maures.

MALAQUE, pierre de (Page 9:941)

MALAQUE, pierre de (Hist. nat.) nom que l'on donne quelquefois au bezoard de porc, ou une pierre qui se trouve dans la vessie des cochons de malaque. On lui attribue un grand nombre de vertus, en la faisant infuser pendant quelques minutes dans une liqueur quelconque. Voyez Bezoard & Hystricites.

MALARMAT (Page 9:941)

MALARMAT, lyra altera, Rond. (Hist. natur.) poisson de mer dont tout le corps est couvert d'ecailles dures, larges & épaisses. Il y a sur le milieu de chacune de ces écailles une espece de crochet dent l'extrémité est dirigée en arriere. Ces crochets forment des rangs de pointes qui divisent le corps en huit faces dans toute sa longueur. La tête paroit comme entierement osseuse, & se termine en avant par deux prolongemens larges en forme de cornes, ce qui a fait donner à ce poisson le nom de cornuta. Ces prolongemens ont quelquefois jusqu'à un demi-pié de longueur. La bouche manque de dents; il y a au - devant de la mâchoire supérieure deux barbillons mols & charnus. Ce poisson ressemble au rouget par le nombre & la position des nageoires & des piquans. Il a tout le corps rouge quand il est vivant; mais cette couleur se perd dès qu'il est mort; il est très peu charnu, & sa chair est dure & seche. Rondelet, hist. des poiss. premiere partie, liv. X. chap. ix. Voyez Poisson.

MALAT (Page 9:941)

MALAT, (Géogr.) montagne de l'Amérique septentrionale au Méxique, dans la province de Seiton; c'est un des grands volcans des Indes, qui vomit de tems en tems par plusieurs bouches, la fumée, le feu & des pierres ardentes.

MALATHIA (Page 9:941)

MALATHIA, (Géogr.) ville d'Asie sur l'Euphrate, à 72 degrés de long. & à 37 de lat. Elle dépend de la Syrie, & en est frontiere.

MALATHIAH (Page 9:941)

MALATHIAH, (Géogr.) ville d'Asie en Turquie dans l'Aladulie, sur la riviere d'Arzu. C'est la Mélitene des anciens. Elle est située à 61 degrés de long. & à 39. 8. de latitude.

MALATOUR (Page 9:941)

MALATOUR, (Géogr.) anciennement Mars - latour, en latin Martis turris, chef - lieu d'un petit ter<cb-> ritoire de France au pays Messin, sur lequel on peut lire Longuerue, descript. de la France, II. partie, pag. 202. (D. J.)

MALAVISÉ (Page 9:941)

MALAVISÉ, adj. (Gramm.) qui a reçu un mauvais avis, ou qui s'est donné à lui - même un mauvais conseil. On dit, je fus bien malavisé lorsque je m'enbarquai dans une entreprise qui devoit avoir de si facheuses suites.

MALAXE (Page 9:941)

MALAXE, (Pharmacie.) du mot grec qui signifie ramollir. Cette expression est sur - tout usitée en parlant des emplâtres, soit qu'on les ramollisse en les maniant, & les pressant successivement dans les différentes parties de leur masse, ou bien qu'on les batte dans le mortier, soit seuls, soit en ajoutant un peu d'huile, ou enfin & plus communément, soit qu'on mêle ensemble plusieurs emplâtres par l'une ou l'autre de ces manoeuvres. (b)

MALAYE (Page 9:941)

MALAYE, (Géogr.) ville d'Asie, dans l'île de Ternate, une des Moluques. Les Hollandois à qui elle appartient, l'ont fortifiée.

MALCHIN (Page 9:941)

MALCHIN, (Géogr.) prononcé Malkin, petite ville d'Allemagne en basse Saxe, au duché de Meckelbourg dans la Vandalie, à l'entrée de la riviere de la Pene, dans le lac de Cummerow. Long. 30. 18. lat. 53. 58. (D. J.)

MALCONTENT (Page 9:941)

MALCONTENT, adj. (Gramm.) il ne se dit plus guere. C'est mécontent qui est d'usage.

Ce fut le nom d'une faction qu'on appella aussi celle des politiques. Elle se forma en 1573 sous Charles IX. C'étoit des frondeurs qui se plaignoient de l'administration & de l'inobservation des édits; ils demandoient l'assemblée des états. Ils avoient à leur tête le duc d'Alençon, frere du roi, Henri de Montmorency, & Guillaume de la Tour vicomte de Turenne

MALCROUDA (Page 9:941)

MALCROUDA, (Hist. nat.) oiseau de l'île de Ceylan de la grosseur d'un merle, & noir comme lui; on dit qu'il apprend à parler très - facilement.

MALDEN (Page 9:941)

MALDEN, ou plûtôt MALDON, (Géogr.) ville à marché d'Angleterre, dans la province d'Essex, sur le Chelmer, à dix milles de Colchester, à douze de la mer, & à trente N. E. de Londres. Elle envoie deux députés au parlement. Long. 18. 10. lat. 51. 42.

Plusieurs savans ons prétendu que Malden est le Camulodunum des Trinobantes. Le pere Porcheron, le pere Hardouin, & autres, dont l'autorité peut prévenir en faveur d'une opinion, ont embrassé ce sentiment d'après Cambden; mais les raisons du contraire, données par le seul M. Gale, sont triomphantes. Le Camulodunum désigne une colline sur la riviere Cam, dont la source est aux frontieres du côté d'Essex. De ces deux noms, Cam & Dunum, les Romains ont fait leur Camulodunum, qui étoit la Waldemburgh des Saxons; cette colline s'appelle à présent Sterburg - Hill. On y a trouvé une médaille d'or de Claudius César, une coupe d'argent d'un ouvrage, d'un poids & d'une figure qui en justifient l'antiquité; & ce sont des découvertes qui conviennent à ce que dit Tacite, qu'on avoit érigé dans cet endroit, un temple au divin Claudius; mais M. Gale apporte un concours d'autres preuves, qu'il seroit trop long de suivre, & qui persuadent toutes que cette célebre colonie romaine dont parlent les auteurs, étoit dans cet endroit là. (D. J.)

MALDER, ou MULDER (Page 9:941)

MALDER, ou MULDER, s. m. (Commerce.) mesure de continence pour les grains dont on se sert en quelques lieux d'Allemagne. Trois malders font deux septiers de Paris. Voyez Septier, Dictionn. de comm.

MALDIVES (Page 9:941)

MALDIVES, (Géogr.) îles des Indes orientales en - deçà du Gange, dans la grande mer des Indes. Elles commencent à huit degrés de la ligne équinoxiale du côté du nord, & finissent à quatre degrés du côté du sud. Leur longueur est ainsi de 200 lieues, mais elles n'ont que 30 à 35 lieues de largeur. Elles

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