ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"928"> les images; ils tuerent aussi Mathan, sacrificateur de Bahal, devant ses autels.

Au reste, Bal, Baal, Bahal, Behel, Bel, Belus, sont une seule & même divinité, dont le nom est varié par les divers dialectes dans lesquels il est employé. Connu des Carthaginois, le nom de ce faux dieu, suivant l'usage des anciens, se remarque dans les noms de leurs princes, ou généraux; ainsi, en langue punique, Annibal signifie exaucé ou favorisé par Bahal; Asdrubal, recherché par Bal, Adherbal, aidé par le Dieu Bahal.

J'observe que l'Ecriture - sainte parle souvent de ce faux dieu au pluriel, les Bahals ou Bahalins, je serois donc assez porté à croire que cela est dans le génie des langues orientales; car quelque soin que prenne l'Etre suprême de rappeller sans cesse les hommes à l'unité de son essence adorable, très - souvent les auteurs sacrés le nomment au pluriel; peut - être aussi qu'il est parlé des Bahals ou Bahalins, suivant les diverses statues ou idoles qui avoient accrédité sa dévotion; c'est ainsi que Jupiter reçoit les différens noms de Olympien, Dodonéen, Hammon, Feretrien, &c. Et sans aller plus loin, n'avons - nous pas la même Notre - Dame qui s'appelle en un lieu de Montferrat, ici de Liesse, là de Lorette, ailleurs des Ardilleres, d'Einselden, &c. suivant les images miraculeuses qui lui ont fait élever des autels, ou consacrer des dévotions particulieres. Mais ce qui est digne de remarque, c'est que très - souvent les 70 Interpretes désignent ce dieu Bahal, comme une déesse, aussi bien que comme un dieu, & construisent ce mot avec des articles féminins, comme S. Jean, vij. 4. PERIEILON TAS2 BAALAIN, ils détruisirent les Bahalines. Jer. ij. 18. xj. 13. xix. 5. xxxij. 33.

Au reste pour peu qu'on soit au fait de la Mythologie, on sait que les Payens croyoient honorer leurs dieux, en leur attribuant les deux sexes, & les faisant hermaphrodites, pour exprimer la vertu générative & féconde de la divinité. Aussi Arnobe remarque que dans leurs invocations, ils avoient accoutumé de dire, soit que tu sois dieu, soit que tu sois déesse; nam consuetis in precibus dicere, sive tu deus, sive tu dea, quoe dubitationis exceptio dare vos diis sexum, disjunctione ex ipsa declarat. Arnob. contra Gent. lib. III.

Vid. Aul. Gel. lib. II. 23. Dans les hymnes attribuées à Orphée, parlant à Minerve, il dit: ARSEN MEN XAI QHLUS2 EFUS2, tu es mâle & femelle. Chacun sait la Pensée de Plutarque dans son traité d'Isis & d'Osiris: ODE NOU=S2 O( QEO\S2 A)R)R(ENOTHLUS2 W)\N ZWH\ KAI FW=S2 A(PEXUH/SE LO/GON E)TERON NOU=N DEMIDRGO\N, or Dieu qui est une intelligence mâle & femelle, étant la vie & la lumiere, a enfanté un autre verbe qui est l'intelligence créatrice du monde.

Vénus même, la belle Vénus a été faite mâle & femelle. Macrobe, saturn. III. dit qu'un poëte nommé Coelius, l'avoit appellée pollentemque deum Venerem, non deam, & que dans l'île de Chypre, on la peignoit avec de la barbe: sic poësis ut pictura, &c.

Comme les Peintres & les Poëtes donnent toujours à leurs héroïnes les traits & la ressemblance de leurs maîtresses, sans doute que le premier peintre Cypriot, qui s'avisa de peindre Vénus barbue, aimoit une belle au menton cotonné & velu, telles qu'on en voit qui ne laissent pas d'être appétissantes & très - aimables. Nous connoîtrons plus particulierement ce que les Orientaux adoroient sous le nom de Bahals, si nous nous rappellons que Moyse, dans l'histoire de la création, dit que Dieu fit les deux grandes lumieres, le soleil & la lune, pour dominer sur le jour & la nuit; & c'est pour cela sans doute, que ces deux astres ont été appellés Bahalins, les dominateurs; que Malachbelus soit le soleil, c'est ce dont on conviendra sans peine, si considérant que les luminaires, les astres en général, les planetes en particulier ayant été les premiers objets de l'idolâtrie des anciens peuples, le soleil a dû être regardé comme le roi de ces prétendues divinités; & certes, tant de raisons parlent en sa faveur, que l'on conçoit sans peine, j'ai presque dit, que l'on excuse le culte qu'ont pu lui rendre les peuples privés de la révélation.

Unique & brillant soleil, s'écrie Zaphy) manuscript. Lugd. in Batavis, Zaphy), poëte arabe, unique & brillant soleil, source de vie, de chaleur & de lumiere, je n'adorerois que toi dans l'univers, si je ne te considérois comme l'esclave d'un maître plus grand que toi, qui a su t'assujettir à une route de laquelle tu n'oses t'écarter; mais tu es & seras toujours le miroir dans lequel je vois & connois ce maître invisible & incompréhensible. Nous trouvons dans Sanchoniaton, le théologien des anciens Phéniciens, une preuve sans réplique que Malachbelus étoit le soleil. Les Phéniciens, dit - il, c'est - à dire ceux de Tyr, de Sidon & de la côte, regardoient le soleil comme l'unique modérateur du ciel; ils l'appelloient Beelsamein ou Baal - samen, qui signifie, seigneur des cieux. Sur quoi j'observe que l'Ecriture ne parle presque jamais de l'idole Bahal, qu'elle n'y joigne Astoreth, & toute l'armée des cieux; c'est ainsi qu'il est dit de Josias, II. Rois, xxiij. 5. qu'il abolit aussi ceux qui faisoient des encensemens à Bahal, à la lune, aux astres, & à toute l'armée des cieux, c'est - à - dire au soleil, à la lune & aux étoiles.

Servius, sur le premier livre de l'Enéide, dit que le Bahal des Assyriens est le soleil: Linguâ punicâ deus dicitur Bal, apud Assyrios autem Bel dicitur, quadam sacrorum ratione & saturnus & sol.

La ville de Tyr étoit consacrée à Hercule, c'étoit la grande divinité de cette ville célebre dans l'antiquité. Or, si on consulte Hérodote, & si l'on doit & peut l'en croire, on ne peut raisonnablement douter que cet Hercule tyrien ne soit le Bahal des Orientaux, c'est - à - dire le soleil même. Hérod. liv. II. pag. 120. Hérodote dit s'être transporté à Tyr tout exprès pour connoître cet Hercule; qu'il y avoit trouvé son temple d'une grande magnificence, & rempli des plus riches dons, entr'autres une colonne d'émeraudes qui brilloit de nuit, & jettoit une grande lumiere. Si le fait est vrai, ne seroit - ce point parce que les sacrificateurs avoient ménagé dans le milieu de la colonne, un vuide pour y placer un flambeau? Quoi qu'il en soit, cela étoit visiblement destiné à représenter la lumiere du soleil, qui brille en tout tems. Hérodote ajoute que par les entretiens qu'il eut avec les sacrificateurs, il fut persuadé que cet Hercule tyrien étoit infiniment plus ancien que l'Hercule des Grecs; que le premier étoit un des grands dieux, que l'Hercule grec n'étoit qu'un héros, ou demi - dieu.

Le nom même d'Hercule prouveroit que c'est le soleil; ce mot est pur Phénicien. Heir - coul signifie, dans cette langue, illuminat omnia. Je ne voudrois cependant pas décider que jamais le soleil ait porté à Tyr ou Carthage, le nom d'Hercule; je pense même que non, & qu'on l'appelloit Baal ou Moloch, ou, à l'imitation de ceux de Tadmor, Malachbelus; mais je ne doute point que parmi les éloges ou attributs de Bahal, on ait mis celui de Heir - coul, c'est - à - dire, illuminant toutes choses.

Les Romains, fort portés à adopter tous les dieux étrangers, avec lesquels ils faisoient connoissance, voyant que les Carthaginois donnoient à leur Baal le titre & l'éloge de Heir - coul, en ont fait leur exclamation, me Hercle! & me Hercule! & même leur Hercule; & de - là est venu que celui que les Tyriens, & leurs enfans les Carthaginois, appelloient Bahal, les Latins l'ont appellé Hercules. [p. 929]

Saturn. lib. I. cap. xx. Macrobe paroît être dans l'idée qu'Hercule étoit le soleil, lorsque faisant uniquement attention à l'étymologie grecque, il dit: & revera Herculem solem esse, vel res nomine claret; Hercules enim quid aliud est nisi heras, id est, aeris cleos, id est gloria. Il ajoute plusieurs raisons très - fortes pour prouver la même these, c'est qu'Hercule est le soleil. Les douze travaux d'Hercule n'auroient - ils point été inventés sur les douze constellations du zodiaque, que le soleil parcourt tous les ans? Le célebre Vossius a mis dans le plus grand jour ce système, qu'Hercule est le soleil, vraissemblablement adoré à Palmyre sous le nom de Malachbelus; le soleil y avoit un temple très - fameux. Guillaume Hallifax, gentilhomme anglois, a examiné avec soin les ruines superbes de ce somptueux édifice: on peut voir la description magnifique qu'il en a faite dans les Transactions philosophiques en l'année 1695. Deux gentilshommes de la même nation, ayant avec eux un peintre fort habile, ont entrepris le voyage de Palmyre, & ont donné au public, depuis quelques années, les planches gravées de ce qui reste du superbe temple du soleil; ce qui annonce un bâtiment plus grand, plus magnifique, qu'on n'auroit dû l'attendre du siecle dans lequel il fut élevé, & mieux entendu qu'on ne pouvoit l'espérer des mains barbares qui y travaillerent.

MALACHE (Page 9:929)

MALACHE, (Médecine.) remede propre à relâcher le ventre, ou à mûrir les tumeurs. (Blanchard.)

MALACIE (Page 9:929)

MALACIE, s. f. (Méde cine.) MALAKIA, maladie qui consiste dans un appétit dépravé, & où le malade souhaite avec une passion extraordinaire certains alimens particuliers, & en mange avec excès. Voyez Appétit.

Le mot a été formé de MALAKOS2, mal; car le relâchement des fibres de l'estomac est ordinairement la cause des indigestions & des appétits singuliers.

Plusieurs auteurs confondent cette maladie avec une autre appellée Pica, qui est une dépravation d'appétit, où le malade souhaite des choses absurdes & contre nature, comme de la chaux, du charbon, &c. Voyez Pica.

Le malacie paroît venir d'une mauvaise disposition de la liqueur gastrique, ou de quelque dérangement de l'imagination, qui la détermine à une chose plutôt qu'à une autre.

Ces deux maladies sont très - ordinaires aux filles qui ont les pâles - couleurs, de même qu'aux femmes qui sont nouvellement enceintes; il est aisé d'appercevoir que la cause éloignée de ces symptômes est l'épaississement du sang qui obstrue les rameaux de la coeliaque, & empêche par conséquent la secrétion aisée de la liqueur stomacale qui doit exciter l'appétit & opérer la digestion. Le meilleur remede à ce mal, est d'emporter la cause par les médicamens qui lui sont propres. Voyez Pales couleurs, Grossesse .

MALACODERME (Page 9:929)

MALACODERME, adj. m. & f. (Hist. natur.) épithete qu'on donne aux animaux qui ont la peau molle, pour les distinguer des ostracodermes, OSTRAKO)DHRMOI, ou des animaux testacés, qui ont la peau dure. Malacoderme est formé des mots grecs, MALAKOS2 mou, & DE/RMA peau. (D. J.)

MALACOIDE (Page 9:929)

MALACOIDE, (Botan.) Tournefort ne connoît que deux especes de ce genre de plante: la grande & la petite malacoïde, à fleur de bétoine; ni l'une ni l'autre n'ont besoin d'être décrites. Malacoïde vient de MALAKH mauve, & de E=IDOS2 apparence, comme qui diroit ressemblant à la mauve. La malacoïde en a aussi les propriétés. (D. J.)

MALACOSTRACA (Page 9:929)

MALACOSTRACA, (Hist. nat.) nom donné par quelques Naturalistes à des animaux crustacés pétrifiés, ou à leurs empreintes dans des pierres.

MALACHITE, MALACHITES, ou MOLOCHI (Page 9:929)

MALACHITE, MALACHITES, ou MOLOCHI<cb-> TES, s. f. (Hist. nat. Min.) substance minérale, opaque, dure, compacte, & d'un beau verd. Pline donne le nom de malachites à un jaspe de couleur verte; mais Wallerius met la malachite au rang des crysocolles, il l'appelle oerugo nativa solida, ou lapidea. Quoi qu'il en foit, M. Pott a observé que la malachite devient phosphorique à une chaleur médiocre, ce qui n'arrive point au jaspe à la plus grande chaleur. Il regarde la malachite comme un spath qui tient de la nature du quartz, & qui a été pénétré & coloré par du cuivre, mis en dissolution & réduit en verd - de - gris dans le sein de la terre. Voyez la Lithogéognosie de M. Pott, tome II. page 249.

Boëtius de Boot regarde la malachite comme une espece de jaspe; il dit que son nom lui vient de sa couleur, qui est d'un verd semblable à celui des feuilles de mauve, que les grecs nomment MALAKH. Il en distingue quatre especes; la premiere est, selon lui, exactement du verd des feuilles de mauve; la seconde a des veines blanches & des taches noires; la troisieme est mêlée de bleu; la quatrieme approche de la couleur de la turquoise, c'est elle qu'il estime le plus. Il dit qu'on en trouve des morceaux assez grands pour pouvoir en former des petits vaisseaux. On trouve de la malachite en Misnie, en Bohème, en Tirol, en Hongrie, & dans l'île de Chypre. Voyez Lapidum & Gemmarum hist.

M. de Justi, dans son plan du regne minéral, dit que la malachite est une pierre verte & transparente qui n'a point une grande dureté; il prétend que l'on a tort de la regarder comme une crysocolle qui croît en mamellons, dont elle differe considérablement; il dit que la malachite est d'une forme ovale & hemisphérique, & qu'elle est remplie à la surface de taches noires & rondes. Il ajoûte que la malachite fait effervescence avec les acides.

On voit par - là que les Naturalistes ne sont guère d'accord sur la substance à laquelle ils ont donné le nom de malachite, & qu'ils ont appellé dé ce nom des substances très - differentes au fond. Au reste, il s'en trouve dans beaucoup de mines de cuivre, & la malachite doit elle - même être regardée comme une terre imprégnée de cuivre, qui a été dissout & changé en verd - de gris, & par conséquent comme une vraie mine de cuivre qui ne differe du verd de montagne que parce qu'elle est solide & susceptible de prendre le poli.

Quelques auteurs ont vanté l'usage de la malachite dans la médecine, mais le cuivre qui y abonde ne peut que la rendre très - dangereuse; quant aux autres vertus fabuleuses qu'on lui attribue, elles ne méritent pas qu'on en parle. ( - )

MALACTIQUES (Page 9:929)

MALACTIQUES, adj. (Médecine.) il se dit des choses qui adoucissent les parties par une chaleur tempérée & par l'humidité, en dissolvant les unes & dissipant les autres. Blanchard.

MALACUBI (Page 9:929)

MALACUBI, (Hist. nat.) c'est ainsi que les Siciliens nomment des endroits de la terre dans le voisinage d'Agrigente, qui sont agités d'un mouvement perpétuel, & dans lesquels il se fait, par l'éboulement & l'écoulement des terres, des trous fort considérables, d'où il s'échappe un vent si impétueux, que les bâtons & les perches que l'on y jette sont repoussés en l'air avec une force prodigieuse. Ce terrein est raboteux, & ressemble à une mer agitée. boccone dit qu'il y a en Italie plusieurs endroits qui sont pareillement agités, ce qui vient des feux souterreins qui sont continuellement allumés dans l'intérieur de ce pays, & qui dégagent avec violence l'air qui est renfermé dans le sein de la terre, & qui obligé de sortir par des conduits étroits, en acquiert beaucoup plus de force. Voyez Boccone, Museo di fisica & di esperinze. ( - )

MALADIE (Page 9:929)

MALADIE, s. f. (Médc.) NO\SOS2, ND=SOS2, NOSHMA,

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