ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"916"> juma pour Gaza. Mais Constantin en sit une ville séparée, indépendante, lui donna le droit de cité, & l'appella Constantia. L'empereur Julien la dépouilla de ses privileges, lui rendit son ancien nom, & la remit sous la dépendance de Gaze quant au temporel. A l'égard du spirituel, Majume conserva son évêque, son clergé & son diocèse. Il faut donc distinguer l'ancienne ville de Gaza & la nouvelle, surnommée Majuma ou Constantia. Cette derniere étoit au bord de la mer, & la premiere à environ 2 milles de la mer. On ne voit plus des deux Gaza que des ruines, des mosquées, & un vieux château dont un bacha avoit fait son serrail dans le dernier siecle, au rapport de Thevenot. (D. J.)

MAJUSCULES ou MAJEURES (Page 9:916)

MAJUSCULES ou MAJEURES, (Ecriture.) se dit dans l'écriture des lettres capitales & initiales, dont le volume est beaucoup plus considérable que les autres. Voyez les Planches à la table de l'écriture, & leur explic.

Majuscules (Page 9:916)

Majuscules, (Imprimerie.) est un terme peu usité dans l'Imprimerie, & qui tient plus de l'art de l'écriture; mais comme l'art de l'Imprimerie est une imitation parfaite de l'écriture, l'on peut dire, sans blesser les termes d'art, que les capitales sont les majuscules, & les petites capitales les minuscules de l'impression. Voyez Lettres, Capitales.

MAIXENT, Saint (Page 9:916)

MAIXENT, Saint, Maxentium, (Géogr.) ville de France dans le Poitou, chef lieu d'une élection, avec une abbaye. Elle est sur la Sevre, à 12 lieues S. O. de Poitiers, 86 S. O. de Paris. Long. 17. 18. lat. 46. 25.

Saint - Maixent est la patrie d'André Rivet, fameux ministre calviniste, qui devint professeur en Théologie à Leyde. Il mourut à Breda en 1651, âgé de 78 ans. Ses oeuvres théologiques ont été recueillies en 3 volumes in - fol. (D. J.)

MAKAQUE (Page 9:916)

MAKAQUE, s. m. (Hist. nat. Médecine.) c'est ainsi que les habitans de Cayenne nomment une espece de ver, qui se produit assez communément dans la chair de ceux qui demeurent dans cette partie d'Amérique. Il est de la grosseur d'un tuyau de plume; sa couleur est d'un brun foncé, & il a la forme d'une chenille. Il naît ordinairement sous la peau des jambes, des cuisses, & surtout près des genoux & des articulations. Sa présence s'annonce par une démangeaison suivie d'une tumeur. Lorsqu'on la perce, on trouve ce ver nâgeant dans le sang. On le retire en pressant la peau, & en la pinçant avec un morceau de bois fendu. Pour mûrir la tumeur, on la frotte avec l'espece d'huile qui se forme dans les pipes à fumer du tabac.

MAKAREKAU (Page 9:916)

MAKAREKAU, s. m. (Hist. nat. Botan.) grand & bel arbre des Indes orientales, remarquable par son utilité. Ses feuilles ont trois à quatre piés de longueur sur huit ou dix pouces de largeur; elles se partagent & servent à écrire, comme le papier ou le parchemin. Son bois est poreux, & n'est point d'une grande utilité. Son fruit est rond, & de la grosseur d'une citrouille; il est couvert d'une peau dure, divisée par quarrés, qui vont jusqu'au centre du fruit; sa couleur est d'un rouge incarnat. La chair de ce fruit ne se mange point; mais il est rempli de pignons qui sont d'un goût très - agréable. Les racines de cet arbre sont hors de la terre, à laquelle elles ne tiennent que très - foiblement, & qui forment comme des arcades.

MAKELAER (Page 9:916)

MAKELAER, s. m. (Commerce.) l'on nomme ainsi en Hollande, & particulierement à Amsterdam, cette espece d'entremetteurs, soit pour la banque, soit pour la vente des marchandises, qu'on nommoit autrefois à Paris Courtiers, & depuis quelque tems, Agens de banque & de charge. Voyez Agent de Change. Voyez aussi Courtiers, Dictionn. de Commerce, tom. III. pag. 236.

MAKI (Page 9:916)

MAKI, s. m. prosimia, (Hist. nat.) animal quadrupede, qui ressemble beaucoup au singe par la forme du corps, des jambes & des piés, mais qui en differe par celle de sa face; car il a le museau fort allongé, comme celui du renard. M. Brisson distingue quatre especes de maki.

1°. Le maki simplement, dit - il, a onze pouces de longueur, depuis le sommet de la tête jusqu'à l'origine de la queue, qui est longue de quatre pouces & demi; les oreilles sont courtes & presque cachées dans le poil, qui est doux, laineux & brun sur tout le corps, à l'exception du nez, de la gorge & du ventre, qui sont d'un blanc sale.

3°. Le maki aux piés blancs. Il ne differe guere du précédent, qu'en ce que les quatre piés sont blancs.

3°. Le maki aux piés fauve. Il est un peu plus grand que les précédens; il en differe aussi en ce que le poil est d'un blanc sale & jaunâtre par - dessous le corps & à la partie intérieure des jambes, & que la face & le museau sont noirs.

4°. Le maki à queue annelée. Il a depuis le sommet de la tête jusqu'à l'origine de la queue, un pié de longueur; celle de la queue est d'un pié & demi; son museau est blanchâtre; le poil du dessus du corps, des piés de devant & de l'extérieur des quatre jambes est roux près de l'origine, & gris à la pointe: on ne voit que cette derniere couleur, lorsque les poils sont serrés les uns contre les autres. Le dessous du corps, les piés de derriere & l'intérieur des quatre jambes sont blancs. La queue a des anneaux alternativement noirs & blancs. Voyez le Regne animal, divisé en neuf classes, pag. 221. Voyez Quadrupede.

MAKKREA (Page 9:916)

MAKKREA, (Physique & Hist. nat.) c'est ainsi que l'on nomme dans le royaume de Pégu, aux Indes orientales, une lame d'eau formée par le reflux de la mer, qui se porte avec une violence extraordinaire vers l'embouchure de la riviere de Pégu. Cette masse d'eau, appellée makkrea par les habitans du pays, a communément douze piés de hauteur; elle occupe un espace très - considérable, qui remplit toute la baie, depuis la ville de Negraïs jusqu'à la riviere de Pégu. Elle fait un bruit si effrayant, qu'on l'entend à une distance de plusieurs lieues; elle est d'une force si grande, qu'il n'y a point de navire qui n'en soit renversé. Cette masse d'eau est portée contre la terre avec une rapidité & une violence, qui fait qu'il est impossible de l'éviter.

MAL, le (Page 9:916)

MAL, le, s. m. (Métaphysiq.) C'est tout ce qui est opposé au bien physique ou moral. Personne n'a mieux traité ce sujet important que le docteur Guillaume King, dont l'ouvrage écrit originairement en latin, a paru à Londres en anglois, en 1732, en 2 vol. in - 8°. avec d'excellentes notes de M. Edmond Law; mais comme il n'a point été traduit en françois, nous croyons obliger les lecteurs en le leur faisant connoître avec un peu d'étendue, & nous n'aurons cependant d'autre peine que de puiser dans le beau dictionnaire de M. de Chaufepié. Voici l'idée générale du système de l'illustre archevêque de Dublin.

1°. Toutes les créatures sont nécessairement imparfaites, & toûjours infiniment éloignées de la perfection de Dieu; si l'on admettoit un principe négatif, tel que la privation des Péripatéticiens, on pourroit dire que chaque être créé est composé d'existence & de non - existence; c'est un rien tant par rapport aux perfections qui lui manquent, qu'à l'égard de celles que les autres êtres possedent: ce défaut, ou comme on peut l'appeller, ce mélange de non - entité, dans la constitution des êtres créés, est le principe nécessaire de tous les maux naturels, [p. 917] & rend le mal - moral possible, comme il paroîtra par la suite.

2°. L'égalité de perfection dans les créatures est impossible; & l'on peut ajouter qu'il ne seroit pas même convenable de les rendre toutes également parfaites.

3°. Il est conforme à la sagesse & à la bonté divine d'avoir créé non - seulement les créatures les plus parfaites, mais encore les moins parfaites, comme la matiere: attendu qu'elles sont préférables au néant, & qu'elles ne nuisent point aux plus parfaites.

4°. En supposant de la matiere & du mouvement, il faut nécessairement qu'il y ait des compositions & des dissolutions de corps; ou, ce qui est la même chose, des générations & des corruptions, que quelques - uns regarderont peut - être comme des imperfections dans l'ouvrage de Dieu; il n'est pourtant pas contraire à sa sagesse & à sa bonté de créer des êtres qui soient nécessairement sujets à ces maux. Il est donc évident que quoique Dieu soit infiniment bon, puissant & sage, certains maux, tels que la génération & la corruption, avec leurs suites nécessaires, peuvent avoir lieu parmi ses oeuvres; & si un seul mal peut y naître sans supposer un mauvais principe, pourquoi pas plusieurs? L'on peut présumer que si nous connoissions la nature de toutes choses & tout ce qui y a du rapport, aussi bien que nous connoissons la matiere & le mouvement, nous pourrions en rendre raison sans donner la moindre atteinte aux attributs de Dieu.

5°. Il n'est pas incompatible avec les perfections de l'Etre suprème d'avoir créé des esprits ou des substances pensantes, qui dépendent de la matiere & du mouvement dans leurs opérations, & qui étant unies à la matiere, peuvent mouvoir leurs corps & être susceptibles de certaines sensations par ces mouvemens du corps, & qui ont besoin d'une certaine disposition des organes pour faire usage de leur faculté de penser; en supposant que les esprits qui n'ont absolument rien de commun avec la matiere, sont aussi parfaits que le système de tout l'univers le peut permettre, & que ceux d'un ordre inférieur ne font aucun tort à ceux d'un ordre supérieur.

6°. On ne peut nier que quelques unes des sensations excitées par la matiere & par le mouvement, doivent être désagréables, tout comme il y en a d'autres qui doivent être agréables: car il est impossible, & même peu convenable, que l'ame puisse sentir qu'elle perd sa faculté de penser, qui seule la peut rendre heureuse, sans en être affectée. Or toute sensation désagréable doit être mise au rang des maux naturels; & elle ne peut cependant être évitée, à moins que de bannir un tel être de la nature des choses. Que si l'on demande pourquoi une pareille loi d'union a été établie? la réponse est parce qu'il ne pouvoit pas y en avoir de meilleure. Cette sorte de nécessité decoule de la nature même de l'union des choses qui ne pouvoient exister ni ne pouvoient être gouvernées par des lois plus convenables. Ces maux ne répugnent point aux perfections divines, pourvû que les créatures qui y sont sujettes jouissent d'ailleurs d'autres biens qui contrebalancent ces maux. Il faut encore remarquer que ces maux ne viennent pas proprement de l'existence que Dieu a donnée aux créatures, mais de ce qu'elles n'ont pas reçu plus d'existence, ce que leur état & le rang qu'elles occupent dans le vaste système de l'univers ne pouvoient permettre. Ce mélange de nonexistence tient donc la place du mauvais principe par rapport à l'origine du mal, comme on l'a dit ci - dessus.

7°. Le bonheur de chaque être naît du légitime usage des facultés que Dieu lui a données; & plus un être a de facultés, plus le bonheur dont il est susceptible est grand.

8°. Moins un agent dépend des objets hors de lui, plus il se suffit à lui - même; plus il a en lui le principe de ses actions, & plus cet agent est parfait. Puis donc que nous pouvons concevoir deux sortes d'agens, les uns qui n'agissent qu'autant qu'ils sont poussés par une force extérieure, les autres qui ont le principe de leur activité en eux - mêmes; il est évident que ces derniers sont beaucoup plus parfaits que les premiers. On ne peut nier que Dieu ne puisse créer un agent revêtu de la puissance d'agir par lui - même, sans la détermination d'aucune cause extérieure, tant que Dieu conserve par son concours général à cet agent son existence & ses facultés.

9°. Un tel agent peut se proposer une fin, y tendre par des moyens propres à y conduire, & se complaire dans la recherche de cette fin, quoiqu'elle pût lui être parfaitement indifférente avant qu'il se la fût proposée, & qu'elle ne soit pas plus agréable que toute autre fin de la même espece ou d'une espece différente, si l'agent s'étoit déterminé à la poursuivre: car puisque tout plaisir ou bonheur dont nous jouissons consiste dans le légitime usage de nos facultés, tout ce qui offre à nos facultés un sujet sur lequel elles puissent s'exercer d'une maniere également commode, nous procurera le même plaisir. Ainsi la raison qui fait qu'une chose nous plaît plus qu'une autre, est fondée dans l'action de l'agent même, savoir le choix. C'est ce qui est expliqué avec beaucoup d'étendue dans l'ouvrage dont nous parlons.

10°. Il est impossible que toutes choses conviennent à tous les êtres, ou ce qui revient au même, qu'elles soient bonnes: car puisque les choses sont distinctes & différentes les unes des autres, & qu'elles ont des appétits finis, distincts & différens, il s'ensuit nécessairement que cette diversité doit produire les relations de convenance & de disconvenance; il s'ensuit au moins que la possibilité du mal est un apanage nécessaire de toutes les créatures, & qu'il n'y a aucune puissance, sagesse ou bonté, qui les en puisse affranchir. Car lorsqu'une chose est appliquée à un être auquel elle n'est point appropriée, comme elle ne lui est point agréable & ne lui convient point, elle lui cause nécessairement un sentiment de peine; & il n'étoit pas possible que toutes choses fussent appropriées à chaque être, là où les choses mêmes & les appétits varient & different nécessairement.

11°. Puisqu'il y a des agens qui sont maîtres de leurs actions, comme on l'a dit, & qui peuvent trouver du plaisir dans le choix des choses qui donnent de l'exercice à leurs facultés; & puisqu'il y a des manieres de les exercer qui peuvent leur être préjudiciables, il est évident qu'ils peuvent choisir mal, & exercer leurs facultés à leur préjudice ou à celui des autres. Or comme dans une si grande variété d'objets il est impossible qu'un être intelligent, borné & imparfait par sa nature, puisse toûjours distinguer ceux qui sont utiles & ceux qui sont nuisibles, il étoit convenable à la sagesse & à la bonté de Dieu de donner aux agens des directions, pour les instruire de ce qui peut leur être utile ou nuisible, c'est - à - dire, de ce qui est bon ou mauvais, afin qu'ils puissent choisir l'un & éviter l'autre.

12°. Puisqu'il est impossible que toutes les créatures soient également parfaites, & même qu'il ne seroit pas à propos qu'elles fussent placées dans un même état de perfection, il s'ensuit qu'il y a divers ordres parmi les êtres intelligens; & comme quelques - uns de ceux d'un rang inférieur sont capables de jouir des avantages de leur ordre, il s'ensuit qu'ils doivent être contens d'une moindre portion de bon<pb->

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