ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On regarde le madrigal comme le plus court de tous les petits poëmes. Il peut avoir moins de vers que le sonnet & le rondeau; le mélange des rimes & des mesures dépend absolument du goût du poëte. Cependant la briéveté extrème du madrigal interdit absolument toute licence, soit pour la rime ou la mesure, soit pour la pureté de l'expression. M. Despreaux en a tracé le caractere dans ces deux vers:

Le madrigal plus simple & plus noble en son tour, Respire la douceur, la tendresse & l'amour. Art poét. c. 2. (G)

Madrigal (Page 9:843)

Madrigal, (Géogr.) Madrigala, petite ville d'Espagne dans la vieille Castille, abondante en blé & en excellent vin, à quatre lieues de Medina - del - Campo. Long. 13. 36. lat. 41. 25.

Madrigal est célebre en Espagne par la naissance d'Alphonse Tostat, évêque d'Avila, qui fleurissoit dans le quinzieme siecle; il mourut en 1454 à l'âge de quarante ans, & cependant il avoit déja composé des commentaires sur l'Ecriture - sainte, qui ont vû le jour en vingt sept tomes in - folio. Il est vrai aussi qu'on ne les lit plus, & qu'on songe encore moins à les réimprimer. (D. J.)

MADRINIER (Page 9:843)

MADRINIER, s. m. (Gramm. franç.) vieux mot de notre langue; c'est le nom d'un officier qui avoit soin autrefois dans les palais de nos rois & les maisons des grands, des pots, des verres, & des vases précieux qui n'étoient que d'une seule pierre. Il en est parlé dans les comptes du quatorzieme siecle pour la dépense du roi. Ce mot est formé de madre, qui signifioit un vaisseau à boire, un vaisseau où l'on metroit du vin pour boire. (D. J.)

MADROGAN, ou BANAMALAPA (Page 9:843)

MADROGAN, ou BANAMALAPA, (Géogr.) grande ville d'Afrique, capitale du Monomotapa, à vingt milles de Sofala. L'empereur y réside dans un grand palais bâti de bois ou de torchis, & se fait servir à genoux, dit Daper; en ce cas, il n'a pas choisi la meilleure posture pour être servi commodément. Long. 47. 15. lat. mérid. 18.

MADURE, ou MADURA (Page 9:843)

MADURE, ou MADURA, (Géogr.) île de la mer des Indes, entre celles de Java & de Borneo. Elle est très - fertile en ris, & inaccessible aux grands bâtimens, à cause des fonds dont elle est environnée; ses habitans ont à peu près les mêmes moeurs que ceux de Java.

MADURÉ (Page 9:843)

MADURÉ, (Géogr.) royaume des Indes orientales, au milieu des terres, dans la grande péninsule qui est en - deçà du Gange; ce royaume est aussi grand que le Portugal; il est gouverné par soixante - dix vicerois, qui sont absolus dans leurs districts, en payant seulement une taxe au roi de Maduré. Comme les missionnaires ont établi plusieurs missions dans cette contrée, on peut lire la description qu'ils en ont faite dans les lettres édifiantes. Je dirai seulement que c'est le pays du monde où l'on voit peut - être le plus de malheureux, dont l'indigence est telle, qu'ils sont contraints de vendre leurs enfans, & de se vendre eux - mêmes pour pouvoir subsister. Tout le peuple y est partagé en castes, c'est - à - dire en classes de personnes qui sont de même rang, & qui ont leurs usages & leurs coutumes particulieres. Les femmes y sont les esclaves de leurs maris. Le millet & le ris sont la nourriture ordinaire des habitans, & l'eau pure fait leur boisson.

Maduré (Page 9:843)

Maduré, (Géogr.) ville fortifiée des Indes orientales, qui étoit la capitale du pays de même nom. Le pagode où on tient l'idole que les habitans adorent, est au milieu de la forteresse; mais cette ville a perdu toute sa splendeur depuis que les Massuriens se sont emparés du royaume, & qu'ils ont transporté leur cour à Trichirapali. Long. de Maduré est 98. 32. lat. 10. 20.

MADUS (Page 9:843)

MADUS, (Géogr. anc.) ancienne ville de l'île de la grande Bretagne, que Cambden explique par Maidstown.

MAEATAE (Page 9:843)

MAEATAE, (Géogr. anc.) anciens peuples de l'île de la grande Bretagne; ils étoient auprès du mur qui coupoit l'île en deux parties. Cambden ne doute point que ce soit le Nortumberland.

MOEDI (Page 9:843)

MOEDI, (Géog.) peuple de Thrace aux frontieres de la Macédoine. Tite Live, liv. XXVI. ch. xxv, nomme le pays Moedica, la Médique, dont la capitale étoit selon lui, Jamphorina. Pline, liv. IV. c. xj. les met au bord du Strimon, au voisinage des Denseltes. Il faut bien les distinguer des Medi, les Medes, nation d'Asie.

MAELSTROM (Page 9:843)

MAELSTROM, (Géogr.) espece de goufre de l'Océan septentrional sur la côte de Norwege; quelques - uns le nomment en latin umbilicus maris. Il est entre la petite île de Wéro au midi, & la partie méridionale de l'île de Loffouren au nord, par les 68, 10 à 15 minutes de latitude, & le 28e degré de longitude. Ce goufre, que plusieurs voyageurs nous peignent de couleurs les plus effrayantes, n'est qu'un courant de mer, qui fait grand bruit en montant tous les jours durant six heures, après lesquelles il est plus calme pendant le même espace de tems; tant que ce calme dure, les petites barques peuvent aller d'une île à l'autre sans danger. Le bruit que fait ce courant est vraissemblablement causé par de petites îles ou rochers, qui repoussent les vagues tantôt au septentrion, tantôt au midi; de maniere que ces vagues paroissent tourner en rond. (D. J.)

MAEMACTERIES (Page 9:843)

MAEMACTERIES, s. f. pl. (Littér. grecq.) *MAIMAKTH/RIA; fête que les Athéniens faisoient à Jupiter dans le mois Maemacterion, pour obtenir de lui, comme maître des saisons, un hiver qui leur fût heureux. (D. J.)

MAEMACTERION (Page 9:843)

MAEMACTERION, (Littér. grecq.) *MAIMAKTHRIWN, le quatrieme mois de l'année des Athéniens, qui faisoit le premier mois de leur hiver. Il avoit 29 jours, & concouroit, selon le P. Pétau, avec le mois de Novembre & de Décembre, & selon M. Pott, qui a bien approfondi ce sujet avec la fin du mois de Septembre, & le commencement d'Octobre. Les Béotiens l'appelloient alalcoménius. Voyez Pott. archoeol. groec. l. II. c. xx. tom. I. p. 413. (D. J.)

MAEMACTE (Page 9:843)

MAEMACTE, s. m. (Mythol.) surnom donné par les Grecs à Jupiter, en l'honneur de qui les Athéniens célébroient les fêtes Maemactéries. Toutes les étymologies qu'on rapporte de ce surnom Moemacte, sont aussi peu certaines les unes que les autres. Festus nous apprend seulement, que dans la célébration des Maemactéries, on prioit ce Dieu d'accorder un hiver doux & favorable aux navigateurs. (D. J.)

MAENALUS (Page 9:843)

MAENALUS, (Géog. anc.) montagne du Péloponnèse dans l'Arcadie, dont Pline, Strabon & Virgile font mention. Cette montagne avoit plusieurs bourgs, & leurs habitans furent rassemblés dans la ville de Mégalopolis. Entre ces bourgs, il y en avoit un nommé Moenalum oppidum, mais on n'en voyoit plus que les ruines du tems de Pausanias. (D. J.)

MAENOBA (Page 9:843)

MAENOBA, (Géog. anc.) ou MANOBA, ancienne ville d'Espagne dans la Bétique, avec une riviere du même nom, selon Pline, l. III. c. j. & Strabon, l. III. c. xliij. le P. Hardouin dit, que cette riviere s'appelle présentement Rio - Frio, & la ville Torres, au royaume de Grenade. (D. J.)

MAEONIA (Page 9:843)

MAEONIA, (Géog. anc.) ville de l'Asie mineure dans la province de Méonie, avec laquelle il ne faut pas la confondre; la ville étoit située, selon Pline, au pié du Tmolus, du côté opposé à celui où Sardes étoit. Les Moeonii sont les habitans de la Lydie. (D. J.)

MAERGÉTES (Page 9:843)

MAERGÉTES, adj. m. (Mythol.) ce surnom [p. 844] donné à Jupiter, signifie le conducteur des parques, parce qu'on croyoit que ces divinités ne faisoient rien que par l'ordre du souverain des Dieux. (D. J.)

MAESECK (Page 9:844)

MAESECK, (Géog.) Masacum, ville de l'évêché de Liége, sur la Meuse, à 5 lieues de Mastricht, 3 S. O. de Ruremonde, 12 N. E. de Liége; long. 23. 25. lat. 51. 5. (D. J.)

MAESTRAL (Page 9:844)

MAESTRAL, adj. (Mar.) on donne ce nom dans la mer Méditerranée au vent qui souffle, entre l'occident & le septentrion, qu'on appelle dans les autres mers nord - ouest. (Q)

MAESTRALISER (Page 9:844)

MAESTRALISER, v. n. (Mar.) c'est quand le bout de l'aiguille aimantée, au lieu de se porter directement au nord, se dirige un peu vers le nordouest, ce qu'on appelle variation nord ouest; mais dans la Méditerranée on dit ma boussolle maestralise, à cause que le rumb de vent qui est entre le septentrion & l'occident, est nommé maestral, & par les Italiens maestro. (Q)

MAELSTRAND (Page 9:844)

MAELSTRAND, (Géog.) place forte de Norwége, avec un château au gouvernement de Bahus; Elle est sur un rocher à l'embouchure de Wener. Elle appartenoit autrefois aux Danois qui l'avoient bâtie, & qui la céderent aux Suédois en 1658; long. 28. 56. lat. 57. 58. (D. J.)

MAETONIUM (Page 9:844)

MAETONIUM, (Géog. anc.) ancienne ville de la Sarmatie en Europe, selon Ptolomée, l. III. c. v. (D. J.)

MAFORTE (Page 9:844)

MAFORTE, s. f. (Hist. eccl.) espece de manteau autrefois à l'usage des moines d'Egypte; il se mettoit sur la tunique, & couvroit le col & les épaules; il étoit de lin comme la tunique, il y avoit par - dessus une milote ou peau de mouton.

MAFORTIUM, MAFORIUM, MAVORTE (Page 9:844)

MAFORTIUM, MAFORIUM, MAVORTE, MAVORTIUM, (Hist. anc.) habillement de tête des mariées chez les Romains; il s'appella dans des tems plus reculés ricinum. Les moines le prirent ensuite, il leur couvroit les épaules & le col.

MAFOUTRA (Page 9:844)

MAFOUTRA, (Hist. nat. Bot.) arbre de l'île de Madagascar, qui jette une résine semblable au sang de dragon; son fruit a la forme d'une petite poire renversée, c'est - à - dire, dont la partie la plus grosse est du côté de la queue. Ce fruit renferme un noyau, qui contient une amande de la couleur & de l'odeur d'une noix de muscade. Les habitans en tirent une huile, que l'on dit être un remede souverain contre les maladies de la peau.

MAFRACH (Page 9:844)

MAFRACH, s. m. (Hist. mod.) grosse valise à l'usage des Persans opulens; ils s'en servent en voyage, elle contient leurs habits, leur linge & leur lit de campagne. Le dedans est de feutre, & le dehors d'un gros canevas de laine de diverses couleurs, deux mafrachs avec le valet font la charge d'un cheval.

MAGADA (Page 9:844)

MAGADA, (Mythol.) nom sous lequel Vénus étoit connue & adorée dans la basse - Saxe, où cette déesse avoit un temple fameux, qui fut respecté par les Huns & les Wendes ou Vandales, lorsqu'ils ravagerent le pays. On dit que ce temple subsista même jusqu'au tems de Charlemagne, qui le renversa. (D. J.)

MAGADE (Page 9:844)

MAGADE, s. f. (Musiq. anc.) magadis; instrument de musique à 20 cordes, qui étant mises deux à deux, & accordées à l'unisson ou à l'octave, ne faisoient que dix sons, lorsqu'elles étoient pincées ensemble. De - là vint le mot MAGADI/ZEIN, qui signifioit chanter ou jouer à l'unisson ou à l'octave; c'est la plus grande étendue de modulation, que les anciens Grecs & & Romains ayent connue jusqu'au siecle d'Auguste, comme on le voit par Vitruve, qui renferme tout le systême de la musique dans l'étendue de cinq tétracordes, lesquels ne contiennent que vingt cordes. (D. J.)

MAGADOXO (Page 9:844)

MAGADOXO, (Géog.) royaume d'Afrique, sur la côte orientale; il est borné au nord, par le royaume d'Adel; à l'orient, par la côte déserte; au midi, par les terres de Brava; & à l'occident, par le royaume des Machidas. (D. J.)

Magadoxo (Page 9:844)

Magadoxo, (Géog.) ville d'Afrique, capitale du royaume de même nom à l'embouchure de la riviere de Magadoxo; elle est habitée par des Mahométans: long. 62. 50. lat. 3. 28. (D. J.)

MAGALAISE (Page 9:844)

MAGALAISE, (Hist. nat.) substance minérale. Voyez Manganese.

MAGARAVA (Page 9:844)

MAGARAVA, (Géog.) montagne d'Afrique dans le royaume de Trémeçen; elle est habitée par des Béréberes de la tribu des Zénetes. (D. J.)

MAGARSOS (Page 9:844)

MAGARSOS, (Géog. anc.) ville d'Asie dans la Cilicie, selon Pline, l. V. c. xxvij. qui la place auprès de Mallos & de Tharse. (D. J.)

MAGASIN (Page 9:844)

MAGASIN, s. m. (Comm.) lieu où l'on serre des marchandises, soit pour les vendre par pieces, ou comme on dit balles sous cordes, ainsi que font les Marchands en gros, soit pour les y conserver jusqu'à ce qu'il se présente occasion de les porter à la boutique, comme font les détailleurs; ces derniers nomment aussi magasin, une arriere - boutique où l'on met les meilleures marchandises, & celles dont on ne veut pas faire de montre. Diction. de Comm.

On appelle marchands en magasin, celui qui ne tient point de boutique ouverte sur la rue, & qui vend en gros ses étoffes & marchandises.

Garçon de magasin, est la même chose qu'un garçon de boutique. Voyez Garçon.

Garde - magasin, est celui qui a soin des marchandises enfermées dans un magasin, soit pour les délivrer sur les ordres du maître, soit pour recevoir les nouvelles qui arrivent.

Garde - magasin, se dit aussi des marchandises qui sont hors de mode, & qui n'ont plus de débit. C'est dans le commerce en gros ce qu'on appelle dans le commerce en détail, un garde - boutique. Voyez Boutique. Dict. de Comm.

Magasin se dit encore de certains grands paniers d'osier, que l'on met ordinairement au - devant & au derriere des carosses, coches, carrioles & autres voitures publiques, pour y mettre des caisses, malles, ballots, &c. soit des personnes qui voyagent par ces voitures, soit d'autres qui envoyent des paquets d'un lieu à un autre, en faisant charger le registre ou la feuille du commis, desdites hardes, caisses, &c. Diction. du Comm.

Magasin d'entrepôt, c'est un magasin établi dans certains bureaux des cinq grosses sermes, pour y recevoir les marchandises destinées pour les pays étrangers, & où celles qui ont été entreposées ne doivent & ne payent aucun droit d'entrée & de sortie, pourvu qu'elles soient transportées hors du royaume par les mêmes lieux par où elles y sont entrées dans les six mois, après quoi elles sont sujettes aux droits d'entrée. Voyez Entrée. Dict. de Comm.

Magasin (Page 9:844)

Magasin, en terme de Guerre, est un lieu dans une place fortifiée, où sont toutes les munitions, & où travaillent pour l'ordinaire les charpentiers, les charrons, les forgerons, pour les besoins de la place & le service de l'Artillerie. Voyez Arsenal & Garde - Magasin. Chambers. Ce sont aussi des différens amas de vivres & de fourrages que l'on fait pour la subsistance des armées en campagne.

Une armée ne sauroit s'avancer fort au - delà des frontieres de l'état sans magasins. Il faut qu'elle en ait à portée des lieux qu'elle occupe. On les place sur les derrieres de l'armée, & non avant, afin qu'ils soient moins exposés à être pris ou brûlés par l'ennemi. Les magasins doivent être distribués en plusieurs lieux, les plus à portée de l'armée qu'il est possible, pour en voiturer sûrement & commodément les provi<pb->

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