ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"841"> est rare d'en triompher, & souvent dangereux de les combattre.

Madere (Page 9:841)

Madere la, (Géog.) ou rio da Madeira, c'est - à - dire riviere du Bois, ainsi nommée par les Portugais: peut - être à cause de la quantité d'arbres déracinés qu'elle charrie dans le tems de ses débordemens; c'est une vaste riviere de l'Amérique méridionale, & l'une des plus grandes du monde. On lui donne un cours de six à sept cens lieues, & sa grande embouchure dans le fleuve des Amazones. Il seroit long & inutile d'indiquer les principales nations qu'elle arrose, c'est assez pour présenter une idée de l'étendue de son cours, de dire que les Portugais qui la fréquentent beaucoup, l'ont remontée en 1741, jusqu'aux environs de Santa - Crux de la Sierra, ville épiscopale du haut Pérou, située par 17. de latitude australe. Cette riviere porte le nom de Marmora dans sa partie supérieure, où sont les missions des Moxes; mais parmi les différentes sources qui la forment, la plus éloignée est voisine du Potosi. (D. J.)

Madere (Page 9:841)

Madere, (Géog.) vaste riviere de l'Amérique méridionale, elle est autrement nommée riviere de la Plata, & les Indiens l'appellent Cuyati. (D. J.)

MADIA val (Page 9:841)

MADIA val, (Géog.) ou MAGIA, & par les Allemands Meynthal, pays de la Suisse, aux confins du Milanès; c'est le quatrieme & dernier bailliage des douze cantons en Lombardie. Ce n'est qu'une longue vallée étroite, serrée entre de hautes montagnes, & arrosée dans toute sa longueur par une riviere qui lui donne son nom. Le principal endroit de ce bailliage, est la ville ou bourg de Magia. Les baillis qui y sont envoyés tous les deux ans par les cantons, y ont une autorité absolue pour le civil & pour le criminel. Lat. du bourg de Magia, 45. 56. (D. J.)

MADIA (Page 9:841)

MADIA, (Géog.) autrement MAGIA, & par les Allemands Meyn, riviere de Suisse, au bailliage de Locarno en Italie. Elle a sa source au mont Saint - Gothard, & baigne la vallée, qui en prend le nom de Val - Madia. (D. J.)

MADIAN (Page 9:841)

MADIAN, (Hist. nat. Bot.) suc semblable à l'opium, que les habitans de l'Indostan & des autres parties des Indes orientales prennent pour s'enivrer.

MADIAN (Page 9:841)

MADIAN, (Géog. sac.) pays d'Asie, dans le voisinage de la Palestine, à l'orient de la mei Morte. Madian étoit encore un pays d'Asie dans l'Arabie. à l'orient de la mer Rouge. Il est beaucoup parlé dans l'Ecriture, des Madianites de la mer Morte & de la mer Rouge. Madian étoit la capitale du pays de ce nom, sur la mer Morte, & Madiena du pays sur la mer Rouge. (D. J.)

MADIANITES les (Page 9:841)

MADIANITES les, (Géog. sacrée.) Madianitoe, peuples d'Arabie, où ils habitoient deux pays très différens, l'un sur la mer Morte, l'autre sur la mer Rouge, vers la pointe qui sépare les deux golfes de cette mer. Chacun de ces peuples avoit pour capitale, & peut - être pour unique place, une ville du nom de Madian. Josephe nomme Madiéné, Masin'un, celle de la mer Rouge. (D. J.)

MADIERS (Page 9:841)

MADIERS, s. m. pl. (Marine.) grosses planches, épaisses de cinq à six pouces. (Q)

MADONIA (Page 9:841)

MADONIA, (Géog.) Madonioe montes, anciennement Néebrodes, montagnes de Sicile. Elles sont dans la vallée de Démona, & s'étendent au long entre Traina à l'orient, & Termine à l'occident. (D. J.)

MADRA (Page 9:841)

MADRA, (Géog.) royaume d'Afrique, dans la Nigritie. Sa capitale est à 45. 10. de long. & à 11. 20. de latitude. (D. J.)

MADRACHUS (Page 9:841)

MADRACHUS, s. m. (Mythol.) surnom que les Syriens donnerent à Jupiter, lorsqu'ils eurent adopté son culte. M. Huet tire l'origine de ce mot des langues orientales, & croit qu'il signifie présent par - tout. (D. J.)

MADRAGUES (Page 9:841)

MADRAGUES, s. f. pl. (Pêch.) ce sont des pêcheries faites de cables & de filets pour prendre des thons: elles occupent plus d'un mille en quarré. Les Madragues sont différentes des pazes, en ce qu'elles sont sur le bord de la mer, & que les pazes ne sont que sur le sable.

MADRAS, ou MADRASPATAN (Page 9:841)

MADRAS, ou MADRASPATAN, (Géographie.) grande ville des Indes orientales, sur la côte de Coromandel, avec un fort, nommé le fort Saint - Georges. Elle appartient aux Anglois, & est pour la compagnie d'Angleterre, ce que Pondichéry est pour celle de France. On doit la regarder comme la métropole des établissemens de la nation angloise en orient, au - delà de la côte de la Pescherie.

Cette ville s'est considérablement augmentée depuis la ruine de Saint - Thomé, des débris de laquelle elle s'est accrue. On y compte 80 à 100 mille ames. Les impôts que la compagnie d'Angleterre y levoit avant la guerre de 1745, montoient à 50000 pagodes; la pagode vaut environ 8 shellings, ou 8 livres 10 sols de notre argent.

M. de la Bourdonnaye se rendit maître de Madras en 1746, & en tira une rançon de 5 à 6 millions de France. C'est ce même homme, qu'on traita depuis en criminel, & qui après avoir langui plus de trois ans à la Bastille, eut l'avantage de trouver dans M. de Gennes, célebre avocat, un zélé défenseur de sa conduite; de sorte qu'il fut déclaré innocent par la commission que le roi nomma pour le juger.

Madras est situé au bord de la mer, dans un terrein très - fertile, à une lieue de Saint - Thomé, 25 de Pondichery. Long. 98. 8. lat. selon le P. Munnaos, 13. 20. (D. J.)

MADRE le (Page 9:841)

MADRE le, (Géog.) riviere de Turquie en Asie, dans la Natolie; elle n'est pas large, mais assez profonde: c'est le Méandre des anciens, mot qu'il faut toujours employer dans la traduction de leurs ouvrages, tandis que dans les relations modernes il convient de dire le Madre. (D. J.)

MADRENAGUE (Page 9:841)

MADRENAGUE, s. f. (Com.) espece de toile, dout la chaîne est de coton, & la trame de fil de palmier. Il s'en fabrique beaucoup aux îles Philippines, c'est un des meilleurs commerces que ces insulaires, soit soumis, soit barbares, fassent avec les étrangers.

MADRÉPORES (Page 9:841)

MADRÉPORES, s. m. madrepora, (Hist. nat.) ce sont des corps marins, qui ont la consistence & la dureté d'une pierre, & qui ont la forme d'un arbrisseau ou d'un buisson, étant ordinairement composés de rameaux qui partent d'un centre commun ou d'une espece de tronc. La surface de ces corps est tantôt parsemée de trous circulaires, tantôt de trous sillonnés qui ont la forme d'une étoile & qui varient à l'infini. Quelques madrépores ont une surface lisse, parsemée de trous ou de tuyaux; d'autres ont des sillons ou des tubercules plus ou moins marqués, qui leur ont fait souvent donner une infinité de noms différens, qui ne servent qu'à jetter de la confusion dans l'étude de l'Histoire naturelle. C'est ainsi qu'on a nommé millépores, ceux à la surface desquels on remarquoit un grand nombre d'ouvertures ou de trous très - petits: on les a aussi nommés tubulaires, à cause des trous qui s'y trouvent. Quelques auteurs regardent les coraux comme des madrépores, d'autres croyent qu'il faut les distinguer, & ne donner le nom de madrépores qu'aux lytophites ou corps marins semblables à des arbres qui ont des pores, c'est - à - dire qui sont d'un tissu spongieux & rempli de trous, soit simples, soit étoilés.

Quoi qu'il en soit de ces différens sentimens, les madrépores sont trés - aisés à reconnoître par leur forme, par leur consistence qui est celle d'une pierre calcaire sur laquelle les acides agissent, ce qui indique sa nature calcaire. Les Naturalistes conviennent [p. 842] aujourd'hui que ces corps sont des loges qui servent de retraite à des polypes, & autres insectes marins, qui se bâtissent eux - mêmes la demeure où ils habitent. Les madrépores varient avec les différentes mers où on les trouve.

On appelle madréporites les madrépores que l'on rencontre, soit altérés, soit non altérés dans le sein de la terre; quelques - uns sont changés en cailloux, d'autres sont dans leur état naturel: ces corps ont été portés dans l'intérieur des couches de la terre, par les mêmes causes qui font que l'on y trouve les coquilles, & tous les autres corps marins fossiles. Voyez Fossiles.

On a souvent confondu les madréporites ou madrépores fossiles avec le bois pétrifié, ce qui a donné lieu à quelques gens de douter s'il existoit réellement du bois pétrifié, mais les madréporites se distinguent par un tissu qu'un oeil attentif ne peut point confondre avec du bois.

Madrepore (Page 9:842)

Madrepore, (Mat. med.) on trouve souvent dans les boutiques, sous le nom de corail blanc, une espece de madrepore blanche, & divisée en rameaux, qui ne differe du corail blanc qu'en ce qu'elle est percée de trous, qu'elle est creuse en - dedans, & qu'elle croît sans être recouverte, de ce qu'on appelle écorce dans les coraux. Certe espece de madrepore s'appelle madrepora vulgaris, I. v. h. 573; corallium album oculatum, off. J. B. 3. 805.

Geoffroi dit de cette substance que quelques - uns lui attribuent les mêmes vertus qu'au corail blanc. Il faut dire aujourd'hui qu'elle a absolument la même vertu, c'est - à - dire qu'elle est terreuse, absorbante, & rien de plus. Voyez Corail, & remedes terreux, au mot Terre. (b)

MADRID (Page 9:842)

MADRID, (Géogr.) ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, & la résidence ordinaire des rois. On croit communément que c'est la Mantua Carpetanorum des anciens, ou plutôt qu'elle s'est formée des ruines de villoe - Manta.

En 1085, sous le regne d'Alphonse VI. après la capitulation de Tolède, qu'occupoient les Mahométans, toute la Castille neuve se rendit à Rodrigue, surnommé le Cid, le même qui épousa depuis Chimene, dont il avoit tué le pere. Alors Madrid, petite place qui devoit un jour être la capitale de l'Espagne, tomba pour la premiere fois au pouvoir des Chrétiens.

Cette bourgade fut ensuite donnée en propre aux archevêques de Tolède, mais depuis Charles V. les rois d'Espagne l'ayant choisie pour y tenir leur cour, elle est devenue la premiere ville de cette vaste monarchie.

Elle est grande, peuplée, ornée du palais du roi, de places, d'autres édifices publics, de quantité d'églises, & d'une académie fondée par Philippe IV. mais les rues y sont mal propres & très - mal pavées. On y voit plusieurs maisons sans vitres, parce que c'est la coutume que les locataires font mettre le vitrage à leurs dépens, & lorsqu'ils délogent, ils ont soin de l'emporter; le locataire qui succede s'en passe, s'il n'est pas assez riche pour remettre des vitres.

Un autre usage singulier, c'est que dans la bâtisse des maisons, le premier étage qu'on éleve appartient au roi, duquel le propriétaire l'achete ordinairement. C'est une sorte d'impôt très - bisarre, & très - mal imaginé.

Philippe IV. a fondé dans cette capitale une maison pour les enfans trouvés; on peut prendre des administrateurs un certificat qui coute deux patagons; ce certificat sert pour retirer l'enfant quand on veut. Tous ces enfans sont censés bourgeois de Madrid, & même ils sont réputés à certains égards gentilshommes, c'est - à - dire qu'ils peuvent entrer dans un ordre de chevalerie, qu'on appelle habito.

Madrid jouit d'un air très - pur, très - subtil, & froid dans certains tems, à cause du voisinage des montagnes. Elle est située dans un terrain fertile, sur une hauteur, bordée de collines d'un côté, à six lieues S. O. d'Alcala, sept de l'Eseurial, neuf de Puerto de Guadaréma, cent six N. E. de Lisbonne, environ deux cens de Paris, & trois cens de Rome. Long. selon Cassini, 13d. 45'. 45". lat. 40. 26. (D. J.)

MADRIERS (Page 9:842)

MADRIERS, s. m. (Hydr.) ce sont des planches fort épaisses de bois de chêne, qui servent a soutenir les serres ou à former des plate - formes pour asseoir la maçonnerie des puits, des citernes, & des bassins. (K)

Madriers (Page 9:842)

Madriers, (Art milit.) sont des planches fort épaisses qui servent à bien des choses dans l'artillerie & la guerre des siéges. Les madriers qu'on emploie pour les plate - formes des batteries de canon & de mortier, ont depuis neuf jusqu'à douze ou quinze piés de long, sur un pié de largeur, & au moins deux pouces & demi d'épaisseur.

Madriers (Page 9:842)

Madriers, (Architect.) on appelle ainsi les plus gros ais qui sont en maniere de plate - forme, & qu'on attache sur des racinaux ou pieux pour asseoir sur de la glaise, les murs de maçonnerie lorsque le terrain paroît de foible consistence.

Madriers, on appelle de ce nom de fortes planches de sapin qui servent pour les échafauts, & pour conduire dessus avec des rouleaux de grosses pierres toutes taillées, ou prêtes à être posées.

Madrigal (Page 9:842)

Madrigal, s. m. (Littér.) dans la poésie moderne italienne, espagnole, françoise, signifie une petite piece ingénieuse & galante, écrite en vers libres, & qui n'est assujettie ni à la scrupuleuse régularité du sonnet, ni à la subtilité de l'épigramme, mais qui consiste seulement en quelques pensées tendres exprimées avec délicatesse & précision.

Menage fait venir ce mot de mandra, qui en latin & en grec signifie une bergerie, parce qu'il pense que ç'a été originairement d'une chanson pastorale que les Italiens ont formé leur mandrigal, & nous à leur imitation. D'autres tirent ce mot de l'espagnol madrug, se lever matin, parce que les amans avoient coutume de chanter des madrigaux dans les sérénades qu'ils donnoient de grand matin sous les fenêtres de leurs maîtresses. Voyez Sérénade.

Le madrigal, selon M. le Brun, n'a à la fin ou dans sa chûte rien de trop vif ni de trop spirituel, roule sur la galanterie, mais d'une maniere également bienséante, simple, & cependant noble. Il est plus simple & plus précis de dire avec un auteur moderne, que l'épigramme peut être polie, douce, mordante, maligne, &c. pourvû qu'elle soit vive, c'est assez. Le madrigal au contraire, a une pointe toujours douce, gracieuse, & qui n'a de piquant que ce qu'il lui en faut pour n'être pas fade. Cours de belles Lettres, tome II. pag. 268.

Les anciens n'avoient pas le nom de madrigal, mais on peut le donner à plusieurs de leurs pieces, à quelques odes d'Anacréon, à certains morceaux de Tibulle & de Catulle. Rien en effet ne ressemble plus à nos madrigaux que cette épigramme du dernier.

Odi & amo, quare id faciam fortasse requiris: Nescio; sed fieri sentio & excrucior.

L'auteur du cours des belles Lettres, que nous avons déja cité, rapporte en exemple ce madrigal de Pradon, qui réussissoit mieux en ce genre là qu'en tragédies. C'est une réponse à une personne qui lui avoit écrit avec beaucoup d'esprit.

Vous n'écrivez que pour écrire, C'est pour vous un amusement, Moi qui vous aime tendrement, Je n'écris que pour vous le dire.

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