ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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MACSURAH (Page 9:839)

MACSURAH, s. m. (Hist. mod.) lieu séparé dans les mosquées, & fermé de rideaux: c'est - là que se placent les princes. Le macsurah ressemble à la courtine des Espagnols, espece de tour de lit qui dérobe les rois & princes à la vûe des peuples, pendant le service divin.

MACTIERNE (Page 9:839)

MACTIERNE, s. m. & f. (Hist. mod.) ancien nom de dignité, d'usage en Bretagne. Il signifie proprement fils de prince. L'autorité des princes, tyrans, comtes ou mactiernes, tous noms synonymes, étoit grande: il ne se faisoit rien dans leur district, qu'ils n'eussent autorisé. Les évêques se sont fait quelquefois appeller mactiernes, soit des terres de leur patrimoine, soit des fiefs & seigneuries de leurs églises. Ce titre n'étoit pas tellement affecté aux hommes, que les femmes n'en fussent aussi quelquefois décorées par les souverains: alors elles en faisoient les fonctions. Il y avoit peu de mactiernes au douzieme siecle: ils étoient déja remplacés par les comtes, vicomtes, barons, vicaires & prevòts.

MACTORIUM (Page 9:839)

MACTORIUM, (Géog. anc.) ville ancienne de Sicile, au - dessus de celle de Gela. Il est fort douteux que ce soit la petite ville de Mazarino. (D. J.)

MACUCAQUA (Page 9:839)

MACUCAQUA, s. f. (Ornith.) grande poule sauvage du Bresil. Elle est grosse, puissante, sans queue; son bec est fort, noir, & un peu crochu au bout; sa tête & son col sont tachetés de noir & de jaune; son jabot est blanc; son dos, son ventre, & sa poitrine sont cendrés - brun; ses aîles olivâtres & diaprées de noir, mais ses longues pennes sont toutes noires; ses oeufs sont plus gros que ceux de la poule ordinaire; leur couleur est d'un bleu - verdâtre. Cet oiseau vit des fruits qui tombent des arbres; il court fort vîte; mais il ne peut voler ni haut ni loin; il est excellent à manger. Marggrave Histor. brasil. (D. J.)

MACULATURE (Page 9:839)

MACULATURE, s. f. (Imprimerie.) Les Imprimeurs appellent maculatures les feuilles de papier grises ou demi - blanches, & très - épaisses qui servent d'enveloppe aux rames. Ils s'en servent pour conserver le papier blanc, qu'ils posent toujours sur une de ses feuilles, au fur & à mesure qu'ils le trempent ou qu'ils l'impriment. Les Imprimeurs, ainsi que les Libraires entendent aussi par maculatures, les feuilles qui se trouvent mal imprimées, pochées, peu lisibles, & entierement défectueuses.

Maculature (Page 9:839)

Maculature, (Graveurs en bois.) feuilles de papier servant aux Graveurs en bois. Ce sont les papiers de tapisseries & de contr'épreuves à mettre entre les épreuves & les feuilles blanches qu'ils contr'épreuvent entre les rouleaux de la presse en taille - douce. Ces maculatures sont plus grandes d'un pouce tout - au tour que les épreuves & que les feuilles contr'éprouvées: elles servent à empêcher que par l'envers l'impression ne macule, & ne tache les unes & les autres en passant sous la presse: ce qui pourroit même salir & embrouiller le côté de l'impression. Aucun dictionnaire n'a parlé de ces maculatures à l'usage des contr'épreuves de la gravure en bois. A force de servir, elles deviennent fort noires dans le carré où elles reçoivent les épreuves & les feuilles que ces dernieres contr'<-> épreuvent: on en change, & l'on en fait d'autres de tems en tems. Voyez Contr'épreuves & Passée.

Maculature (Page 9:839)

Maculature, terme de Papeterie, qui signifie une sorte de gros papier grisâtre dont on se sert pour empaqueter les rames de papier. On le nomme aussi trace. Voyez Papier.

MACULE (Page 9:839)

MACULE, terme de l'oeconomie animale. Ce sont des taches du sang sur le foetus faites par la force de l'imagination de la mere enceinte, en desirant quelque chose, qu'elle croit ne pouvoir obtenir, ou qu'elle n'ose demander. On prétend que dans ce cas le foetus se trouve marqué sur la partie du corps qui répond à celui de la mere où elle s'est grattée ou frottée. Voyez ci - après un plus grand détail sous l'article Monstre; Voyez aussi Foetus & Imagination.

MACULER (Page 9:839)

MACULER, v. act. (Imprim.) Feuilles d'impression maculées ou qui maculent, sont des feuilles qui, ayant été battues par le relieur, en sortant pour ainsi dire de la presse, & avant d'être bien seches, sont peu lisibles, les lignes paroissant se doubler les unes dans les autres; ce qui arrive quand l'encre qui soutiendroit par elle - même le battement considérable du marteau, ne peut plus le soutenir, parce que l'humidité du papier l'excite à s'épancher & à sortir des bornes de l'oeil de la lettre; effet que l'on évitera presque toujours si le papier & l'encre ont eu un tems raisonnable pour secher.

MACYNIA (Page 9:839)

MACYNIA, (Géograp. anc.) ville de l'Etolie, selon Strabon & solon Pline. Macynium est une montagne de la même contrée.

MACZARAT ou MACSARAT (Page 9:839)

MACZARAT ou MACSARAT, (Géog.) nom des cases ou habitations des negres dans l'intérieur de l'Afrique sur le Niger ou Nil occidental. C'est une maison grande, spacieuse & forte, à la maniere du pays, où les negres se retirent par se garantir des incursions de leurs ennemis.

MADAGASCAR (Page 9:839)

MADAGASCAR, (Géogr.) île immense sur les côtes orientales d'Afrique. Sa longit. selon Harris, commence à 62d 1'15". Sa latit. méridionale tient depuis 12d 12'jusqu'à 25d 10', ce qui fait 336 lieues françoises de longueur. Elle a 120 lieues dans sa plus grande largeur, & elle est située nord - nord - est & sud - sud - ouest. Sa pointe au sud s'élargit vers le cap de Bonne - Espérance; mais celle du nord, beaucoup plus étroite, se courbe vers la mer des Indes. Son circuit peut aller à 800 lieues, en sorte que c'est la plus grande île des mers que nous connoissions.

Elle a été visitée de tous les peuples de l'Europe qui navigent au - delà de la ligne, & particulierement des Portugais, des Anglois, des Hollandois, & des François. Les premiers l'appellerent l'île de Saint - Laurent, parce qu'ils la découvrirent le jour de la fête de ce saint en 1492. Les autres nations l'ont nommée Madagascar, nom peu différent de celui des natuels du pays, qui l'appellent Madécasse.

Les anciens Géographes l'ont aussi connue, quoique plus imparfaitement que nous. La Cerné de Pline est la Menuthias de Ptolomée, qu'il place au 12d 30'de latit. sud, à l'orient d'été du cap Prassum. C'est aussi la situation que nos cartes donnent à la pointe septentrionale de Madagascar. D'ailleurs, la description que l'auteur du Périple fait de sa Ménuthias, convient fort à Madagascar.

Les François ont eu à Madagascar plusieurs habitations, qu'ils ont été obligés d'abandonner. Flacourt nous a fait l'histoire naturelle de cette île qu'il n'a jamais pû connoître, & Rennefort en a forgé le roman.

Tout ce que nous en savons, se réduit à juger qu'elle se divise en plusieurs provinces & régions, gouvernées par diverses nations, qui sont de différentes couleurs, de différentes moeurs, & toutes plongées dans l'idolatrie ou dans les superstitions du mahométisme.

Cette île n'est point peuplée à proportion de son étendue. Tous les habitans sont noirs, à un petit nombre près, descendans des Arabes qui s'emparerent d'une partie de ce pays au commencement du quinzieme siecle. Les hommes y éprouvent toutes les influences du climat; l'amour de la paresse & de la sensualité. Les femmes qui s'abandonnent publiquement, n'en sont point deshonorées. Les gens du peuple vont presque tout nuds; les plus riches n'ont que des caleçons ou des jupons de soie. Ils n'ont [p. 840] aucunes commodités dans leurs maisons, couchent sur des nattes, se nourrissent de lait, de riz, de racines & de viande presque crue. Ils ne mangent point de pain qu'ils ne connoissent pas, & boivent du vin de miel.

Leurs richesses consistent en troupeaux & en pâturages, car cette île est arrosée de cent rivieres qui la fertilisent. La quantité de bétail qu'elle produit est prodigieuse. Leurs moutons ont une queue qui traîne de demi - pié par terre. La mer, les rivieres & les étangs fourmillent de poisson.

On voit à Madagascar presque tous les animaux que nous avons en Europe, & un grand nombre qui nous sont inconnus. On y cueille des citrons, des oranges, des grenades, des ananas admirables; le miel y est en abondance, ainsi que la gomme de tacamahaca, l'encens & le benjoin. On y trouve du talc, des mines de charbon, de salpètre, de fer; des minéraux de pierreries, comme crystaux, topases, améthystes, grenats, girasoles & aigues - marines. Enfin, on n'a point encore assez pénétré dans ce vaste pays, ni fait des tentatives suffisantes pour le connoître & pour le décrire.

MADAIN (Page 9:840)

MADAIN, (Géog.) ville d'Asie en Perse, dans l'Iraque babylonienne en Chaldée, sur le Tygre, à 9 lieues de Bagdat, avec un palais bâti par Khosroès surnommé Nurshivan. Les tables arabiques donnent à Madain 79 degrés de long. & 33. 10. de latit. septentrionale.

MADAMS (Page 9:840)

MADAMS, s. m. pl. (terme de relation.) on appelle ainsi dans les Indes orientales, du moins dans le royaume de Maduré, un bâtiment dressé sur les grands chemins pour la commodité des passans; ce bâtiment supplée aux hôtelleries, dont on ignore l'usage. Dans certains madams on donne à manger aux brames, mais communément on n'y trouve que de l'eau & du feu, il faut porter tout le reste.

MADAROSE (Page 9:840)

MADAROSE, s. f. madarosis, (Medec.) chûte des poils des paupieres. Milphosis est cette chûte des cils dans laquelle le bord des paupieres est rouge; & ptilosis, en latin desquammatio, est cet état dans lequel le bord des paupieres est épais, dur & calleux. Nos auteurs ont eu grand soin de donner des noms grecs aux moindres maladies des paupieres comme aux plus grandes; mais leurs cils tombés, ne renaissent par aucuns remedes, quand leurs racines sont consommées, ou quand les pores de la peau, dans lesquels ils étoient implantés, sont détruits.

MADASUMMA (Page 9:840)

MADASUMMA, (Géog.) ville de l'Afrique propre, à 18 milles pas de Suses. Dans la notice épiscopale d'Afrique, on trouve entre les évêques de la Byzacène le siege de Madasumma, qui étoit alors vacant.

MADAURE (Page 9:840)

MADAURE, (Géogr. anc.) en latin Madaura & Medaura, ancienne ville d'Afrique proprement dite, ou de la Numidie; elle n'étoit pas éloignée de Tagaste, patrie de S. Augustin: cette ville avoit anciennement appartenu à Siphax. Les Romains la donnerent ensuite à Masinisse, & avec le tems elle devint une colonie très - florissante, parce que des soldats vétérans s'y établirent. Personne n'ignore que c'étoit la patrie d'Apulée, célebre philosophe qui vivoit l'an 160 de J. C. sous Antonin & Marc - Aurele. Ses ouvrages ont été publiés à Paris en 1688, en 2 vol. in - 4°. & c'est, je crois, la meilleure édition qu'on en cite. J'ajoute que Martianus - Mineus - Felix - Capella étoit aussi de Madaure; il fleurissoit à Rome au milieu du cinquieme siecle, sous Léon de Thrace. Il est fort connu par son ouvrage de littérature, moitié vers, moitié prose, intitulé de Nuptiis Philologioe & Mercurii. Grotius en a donné la bonne édition, réimprimée à Leyde, Lugd. Batav. 1734, in - 8°. (D. J.)

MADÉFACTION (Page 9:840)

MADÉFACTION, s. f. (Pharmacie.) action d'humecter; c'est la même chose que humectation. On entend par madéfactibles, toutes les substances capables d'admettre au - dedans d'elles - mêmes une humidité accidentelle, telles que la laine & l'éponge. Cette préparation se fait souvent en Chimie & en Pharmacie, pour attendrir & ramollir les parties que l'on veut préparer.

MADELEINE (Page 9:840)

MADELEINE, riviere de la, (Géog.) Il y a plusieurs grandes rivieres de ce nom. 1°. Celle de la Guadeloupe en Amérique. 2°. Celle de la Louisiane, qui se dégorge dans le golfe du Mexique, après un cours de 60 lieues dans de belles prairies. 3°. La Madeleine est encore une grande riviere de l'Amérique septentrionale, qui prend sa source dans le nouveau royaume de Grenade, s'appelle ensuite Riogrande, & se jette dans la mer du nord. (D. J.)

MADERE, ou MADERA (Page 9:840)

MADERE, ou MADERA, (Géog.) île de l'Océan atlantique, située à environ 13 lieues de Portosanto, à 60 des Canaries entr'elles & le détroit de Gibraltar, par les 32 degrés 27 minutes de latitude septentrionale, & à 18 de longitude, à l'ouest du méridien de Londres.

Elle fut découverte en 1420 par Juan Gonzalès & Tristan Vaz, Portugais. Ils la nommerent Madeira, c'est - à - dire bois ou forêt, parce qu'elle étoit hérissée de bois lorsqu'ils la découvrirent. On dit même qu'ils mirent le feu à une de ces forêts pour leurs besoins; que ce feu s'étendit beaucoup plus qu'ils n'avoient prétendu, & que les cendres qui resterent après l'incendie, rendirent la terre si fertile, qu'elle produisit dans les commencemens soixante pour un; de sorte que les vignes qu'on y planta, donnoient plus de grapes que de feuilles.

Madere a, suivant Sanut, 6 lieues de largeur, 15 de longueur de l'orient à l'occident, & environ 40 de circuit. Elle forme comme une longue montagne qui court de l'est à l'ouest sous un climat des plus agréables & des plus tempérés. La partie méridionale est la plus cultivée, & on y respire toujours un air pur & serein.

Cette île fut divisée par les Portugais en quatre quartiers, dont le plus considérable est celui de Funchal. On comptoit déja dans Madere en 1625 jusqu'à quatre mille maisons, & ce nombre a beaucoup augmenté. Elle est arrosée par sept ou huit rivieres & plusieurs ruisseaux qui descendent des montagnes.

La grande richesse du lieu sont les vignobles qui donnent un vin exquis; le plan en a été apporté de Candie. On recueille environ 28 mille pieces de vin de Madere de différentes qualités; on en boit le quart dans le pays; le reste se transporte ailleurs, sur - tout aux Indes occidentales & aux Barbades. Un des meilleurs vignobles de l'ile appartient aux jésuites, qui en tirent un révenu considérable.

Tous les fruits de l'Europe réussissent merveilleusement à Madere. Les citrons en particulier, dont on fait d'excellentes confitures, y croissent en abondance; mais les habitans font encore plus de cas des bananes. Cette île abonde aussi en sangliers, en animaux domestiques, & en toutes sortes de gibier. Elle retire du blé des Açores, parce qu'elle n'en recueille pas assez pour la nourriture des insulaires.

Ils sont bigots, superstitieux au point de refuser la sépulture à ceux qu'ils nomment hérétiques; en même tems ils sont très - débauchés, d'une lubricité effrénée, jaloux à l'excès, punissant le moindre soupçon de l'assassinat, pour lequel ils trouvent un asyle assuré dans les églises. Ce contraste de dévotion & de vices prouve que les préjugés ont la force de concilier dans l'esprit des hommes les oppositions les plus étranges; ils les dominent au point, qu'il

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