ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"837"> & que Guichenon & Sénécé ont eu Mâcon pour patrie.

André du Ryer, sieur de Malézair, différent de Pierre du Ryer, l'un des quarante de l'Académie françoise, apprit, pendant son long séjour à Constantinople & en Egypte, les langues turque & arabe; ce qui nous a valu non seulement sa traduction de l'alcoran dont je ne ferai point l'éloge, mais celle du Gulistan, ou de l'empire des Roses de Saadi, que j'aime beaucoup.

M. de S. Julien, surnommé de Balleure, premier chanoine séculier de Mâcon en 1557, mort en 1593, étudia beaucoup l'histoire particuliere de son pays; ses mélanges historiques & ses antiquités de Tournus sont pleines de recherches utiles.

Guichenon (Samuel) s'est fait honneur par son histoire de Bresse & du Bugey, en 3 vol. in - folio, auxquels il faut joindre son recueil des actes & des titres de cette province. Il fut comblé de biens par le duc de Savoie, pour récompense de son histoire généalogique de la maison de ce prince, en 2 vol. in - fol. Il mourut en 1604, à 57 ans.

Sénécé (Antoine Bauderon), né à Mâcon en 1643, mort en 1737, poëte d'une imagination singuliere, a mis des beautés neuves dans ses travaux d'Apollon. Ses mémoires sur le cardinal de Retz amusent sans intéresser. Son conte de Kaïmac, au jugement de M. de Voltaire, est, à quelques endroits près, un ouvrage distingué. Je crois l'épithete trop forte. Quoi qu'il en soit, Sénécé conserva jusqu'à la fin de ses jours une gaieté pure, qu'il appelloit avec raison le baume de la vie. (D. J.)

MACOQUER (Page 9:837)

MACOQUER, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit commun aux îles de l'Amérique, & dans la plus grande partie du continent. Il a la forme de nos courges, & il est d'un goût agréable. Cependant sa figure & sa grosseur varient. Son écorce est dure, ligneuse, polie, brune ou rougeâtre en dehors, noire en - dedans. Il contient une pulpe qui de blanche devient violette en mûrissant. Dans cette pulpe sont parsemés plusieurs grains plats & durs. Les chasseurs mangent le macoquer; ils lui trouvent le goût du vin cuit; il étanche la soif, mais il resserre un peu le ventre. Les Indiens en font une espece de tambour, en le vuidant par une ouverture, & le remplissant ensuite de petits cailloux. Dutertre appelle le macoquer, calebassier, d'autres cohyne ou hyguero.

MACORIS (Page 9:837)

MACORIS, (Géog.) riviere poissonneuse & navigable de l'île Hispaniola, qui se décharge dans la mer à la côte du sud, à environ 7 lieues de san Domingo. (D. J.)

MACOUBA, tabac du (Page 9:837)

MACOUBA, tabac du, s. m. (Botan.) c'est un excellent tabac d'une couleur foncée, ayant naturellement l'odeur de la rose; il tire son nom d'un canton situé dans la partie du nord de la Martinique, où quelques habitans en cultivent, sans toutefois en faire le principal objet de leur commerce; c'est pourquoi ce tabac est fort rare en Europe. Les sieurs J. Bapt. le Verrier & Josué Michel en ont toujours fabriqué d'une qualité supérieure à celui qu'on recueille dans le reste du canton. M. le Romain.

MACOUTE (Page 9:837)

MACOUTE, s. f. (Com.) espece de monnoie de compte, en usage parmi les Négres, dans quelques endroits des côtes de l'Afrique, particulierement à Loango. Compter par macoutes ou par dix, c'est la même chose.

MACPHÉLA (Page 9:837)

MACPHÉLA, (Géog. sacrée.) c'est le lieu Cham, dont il est parlé dans la Genese, chap. xvij. vers. 23. & qu'on traduit ordinairement par caverne Macphéla. On pourroit traduire la caverne fermée. En arabe Macphéla signifie fermé, muré. La caverne Macphéla, achetée par Abraham pour y enterrer Sara sa femme, étoit apparemment son tombeau creusé dans le roc, & fermé exactement ou muré, de peur qu'on n'y entrât. On voit encore dans l'Orient des tombeaux fermés & murés. (D. J.)

MACQUE (Page 9:837)

MACQUE, s. f. (Econ. rustiq.) instrument de bois dont on se sert pour briser le chanvre, & le réduire en filasse. Voyez l'article Chanvre.

MACRA (Page 9:837)

MACRA, (Géog. anc.) c'est 1°. une riviere d'Italie, aujourd'hui le Magra, qui séparoit l'Etrurie de la Ligurie. 2°. Une île du Pont - Euxin, dans le golfe de Carcine, selon Pline, l. IV. c. xiij. 3°. Une ville de Macédoine, aussi nommée Orthagoria, & plus anciennement Stagira. Voyez Stagira. (D. J.)

MACRE (Page 9:837)

MACRE, s. f. tribuloides, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il s'éleve du calice un pistil, qui devient dans la suite avec le calice un fruit arrondi pointu, qui n'a qu'une capsule, & qui renferme une seule semence semblable à une châtaigne: les pointes du fruit font formées par les feuilles du calice. Tournefort, Inst. rei herb. appendix. Voyez Plante.

MACRÉNI (Page 9:837)

MACRÉNI, (Géog. anc.) peuple de l'île de Corse, dans la partie septentrionale, selon Ptolomée, l. III. c. ij.

MACREUSE (Page 9:837)

MACREUSE, s. f. anas niger, Ald. (Hist. nat. Ornith.) oiseau qui est plus gros que le canard domestique; il a le bec large, court, & terminé par un angle rouge; le milieu du bec est noir, & tout le reste jaunâtre: la tête & la partie supérieure du cou sont d'un noir verdâtre; tout le reste du corps est noir, à l'exception d'une bande blanche, transversale, & de la largeur d'un pouce, qui se trouve sur le milieu des ailes; il y a aussi de chaqué côté derriere l'oeil une tache blanche. Les pattes & les piés ont la face extérieure rouge, & la face intérieure jaune. La membrane qui tient les doigts unis ensemble & les ongles sont très - noirs. Raii, Synop. meth. Voyez Oiseau.

Macreuse (Page 9:837)

Macreuse, (Diete & Cuisine.) cet oiseau qui est regardé comme aliment maigre, est ordinairement dur, coriace, & sent le poisson ou le marécage. M. Bruhier conclut très - raisonnablement de cette observation, dans ses additions au traité des alimens de Louis Lemery, qu'il ne faut pas nous reprocher l'indulgence de l'Eglise, qui nous en permet l'usage pendant le carême. Le même auteur nous apprend que la meilleure maniere d'apprêter la macreuse, pour la rendre supportable au goût, est de la faire cuire à demi à la broche, & de la mettre en salmi, avec le vin, le sel & le poivre. Par cette méthode, on dépouille la macreuse d'une partie de son huile, d'où vient en bonne partie son goût desagréable; mais il en reste encore assez pour nager sur le ragoût, & il faut avoir soin de l'enlever avec une cueiller. Cette préparation de la macreuse la rend aussi plus saine. (b)

Les macreuses de la riviere de la Plata, fulica menilopos, ne different de quelques - unes de nos macreuses européennes que par la tête. Leur grosseur égale celle de nos poules domestiques: leurs piés sont composés de trois serres fort longues sur le devant, & d'une petite sur le derriere, armées d'ongles durs, noirs & pointus. Les trois serres du devant sont bordées d'un cartilage qui leur sert de nageoire: ce cartilage est taillé a triple bordure, & toujours étranglé à l'endroit des articulations des phalanges, dont trois composent la serre du milieu. (D. J.)

Macreuse (Page 9:837)

Macreuse, (Pêche.) voici la maniere dont cela se fait dans les bayes de Mesquet & de Pennif, ressort de l'amirauté de Vannes. Le fond y est garni de moules. C'est - là que se tendent les filets. Les mailles en ont trois ou quatre pouces en quarré. On choisit le tems des grandes marée. Les pieces du rets ont sept à huit brasses en quarré: elles sont montées & garnies à l'entour d'une petite corde, & de flottes de liége qui les soutiennent. On les tend de basse mer [p. 838] sur les rochers ou moulieres: les macreuses viennent paître de ces coquillages. On remarque leur présence par le dépouillement des rochers. On arrête les quatre coins du filet avec des pierres, de maniere cependant qu'il puisse s'élever de haute mer sur la mouliere d'environ deux piés. Les macreuses plongent pour tomber sur les fonds, ou remontent des fonds où elles ont plongé, & tirent alors le filet & s'y prennent par les ailes ou le col dans les mailles, à - travers lesquelles leur corps ne peut passer. Si elles se noyent, le pêcheur ne peut les retirer que de basse eau. Le rets est teint, afin que l'oiseau ne puisse le distinguer du gouesmont ou du rocher. La pêche se fait depuis le commencement de Novembre jusqu'à la fin de Mars, mais seulement pendant les six jours de la nouvelle lune, & les six autres jours de la pleine lune. On tend aussi le rez aux macreuses sur des piquets. Les pêcheurs bas - normands l'appellent alors courtine à macreuse. Voyez nos Planches de Pêche. Outre le rets, dont nous venons de parler, il y a l'agrès qui se tend de plat, pierré & flotté; c'est une scrte de cibaudiere. Il y a les petits pieux, les crayers, les demi - folles, les ravoirs ou raviers, les macrolieres, les berces, &c. ceux de mer se tendent de plat, flottés & pierrés; les autres, de plat aussi, mais montés sur des piquets comme les folles, &c. Lorsque les agrès sont tendus de plat sans piquet, ils ressem blent à une nappe flottée tout autour. Pour les arrêter, on se sert des alingues ou cordages faits d'une double ligne, au bout desquelles le pêcheur frappe une petite cabliere ou gros galet, laissant au filet la liberté de s'élever seulement de 18 à 20 pouces, comme on le pratique anx mêmes filets établis en piquets, berces, berceaux, courtines ou chariots.

On tend les agrès qu'en hiver, lorsque le grand froid amene les oiseaux marins de haute mer à la côte.

MACRI (Page 9:838)

MACRI, (Géog.) village de la Turquie en Europe, dans la Romanie, sur le détroit des Dardanelles, auprès de Rodosto. C'étoit anciennement une ville, appellée Machronteichos, parce qu'elle étoit à l'extrémité de la longue muraille, bâtie par les empereurs de Constantinople, depuis la Propontide jus qu'à la mer Noire, afin de garantir la capitale des insultes des Barbares qui venoient souvent jusqu'aux portes. Mais que servent des murailles aux états qui tombent en ruine?

MACRIS (Page 9:838)

MACRIS, (Géog. anc.) nom commun 1°. à une île de la mer de Pamphylie; 2°. à une île de la mer de Rhodes; 3°. à une île de la mer Ionienne. (D. J.)

MACROCÉPHALE (Page 9:838)

MACROCÉPHALE, s. m. (Médecine.) MAKROKEFALOS2 marque une personne qui a la tête plus large ou plus longue qu'on ne l'a naturellement. Ce mot est composé des mots grecs MAKRQS2, long, large, & KEFALH, tête.

MACROCÉPHALI (Page 9:838)

MACROCÉPHALI, (Géog. anc.) peuples d'Asie, voisins de la Colchide; ils étoient ainsi nommés à cause de la longueur de leur tête. (D. J.)

MACROCOLUM (Page 9:838)

MACROCOLUM, s. m. (Littér.) sorte de grand papier des anciens, que Catulle appelle regia charta; c'est un terme qui se trouve dans les lettres de Cicéron à Atticus. Ce mot vient du grec, & est dérivé MAKR(O/S2 long, & de KOLLE/W je colle. On colloit ensemble chez les anciens les feuillets des livres; & lorsqu'on en faisoit faire une derniere copie au net, pour les mettre dans sa bibliotheque, on l'écrivoit ordinairement sur de grandes feuilles. Macrocollum est donc la même chose qu'un écrit, un livre, un ouvrage en grand papier. Voyez Pline lib III. cap. xij. Cette sorte de grand papier avoit au moins seize pouces de long, & communément vingt - quater. (D. J.)

MACROCOSME (Page 9:838)

MACROCOSME, s. m. (Cosmogr.) signifie le monde entier, c'est - à - dire l'univers. Ce mot qui ne se trouve que dans quelques ouvrages anciens, & qui n'est plus aujourd'hui en usage, est composé des mots grecs MAKRO/S2 grand, & KO/SMOS2 monde. Dans ce sens, il est opposé à microcosme. Voyez Microcosme. Chamb.

MACRONES (Page 9:838)

MACRONES, (Géog. anc.) peuples du Pont sur les bords du fleuve Absarus & dans le voisinage du fleuve Sydenus, selon Pline l. VI. c. iv. (D. J.)

MACRONISI (Page 9:838)

MACRONISI, (Géog.) île de Grece dans l'Archipel; elle est abandonnée, mais fameuse, & de plus admirable pour herboriser. Pline prétend qu'elle avoit été séparée de l'île Eubée par les violentes secousses de la mer. Elle n'a pas plus de trois milles de large, sur sept ou huit de longueur: ce qui lui a valu Je nom de Macris ou d'île longue. Les Italiens l'appellent encore isola longa. Strabon assure qu'elle se nommoit autrefois Crané, raboteuse & rude, mais qu'elle reçut le nom d'Helene après que Pâris y eut conduit cette belle lacédémonienne qu'il venoit d'enlever. Cette île selon M. de Tournefort est encore dans le même état que Strabon l'a décrite, c'est - à - dire que c'est un rocher sans habitans; & suivant les apparences, ajoûte notre illustre voyageur, la belle Hélene n'y fut pas trop bien logée; mais elle étoit avec son amant, & n'avoit pas reçu l'éducation délicate d'une sybarite. Macronisi n'a présentement qu'une mauvaise cale dont l'entrée regarde l'est. M. de Tournefort coucha dans une caverne près de cette cale, & eut belle peur pendant la nuit, des cris épouvantables de quelques veaux marins qui s'étoient retirés dans une caverne voisine pour y faire l'amour à leur aise. (D. J.)

MACROPHYSOCÉPHALE (Page 9:838)

MACROPHYSOCÉPHALE, s. f. terme de Chirurgie, peu usité. Il signifie la tuméfaction de la tête d'un foetus, qui seroit produite par des ventosités. Le dictionnaire de Trévoux rapporte ce terme d'après le dictionnaire de James, & l'applique à celui dont la tête est distendue au - delà de sa longueur naturelle par quelque affection flatulente. Ambroise Paré s'est servi de ce terme dans son livre de la génération. « Si, dit - il, la femme ne peut accoucher à raison du volume excessif de la tête de l'enfant qui se présente la premiere, soit qu'elle soit remplie de ventosités que les Grecs appellent macrophysocéphale, ou d'aquosités qu'ils nomment hydrocéphale; si la femme est en un extrème travail & qu'on connoisse l'enfant être mort, il faut ouvrir la tête de l'enfant, &c Voyez Hydrocéphale, Crochet, Couteau à crochet . Le mot de cet article vient de MAKRO/S2 long, de FU=SA flatulence, & de KHFALH/ tête. (Y)

MACROPOGONES (Page 9:838)

MACROPOGONES, (Géog. anc.) comme qui diroit longues barbes; peuples de la Sarmatie asiatique, aux enviróns du pont Euxin, selon Strabon liv. XI. pag. 492. (D. J.)

MACROSTICHE (Page 9:838)

MACROSTICHE, adj. (Hist. ecclés.) écrit à longues lignes. Ce fut ainsi qu'on appella dans le quatrieme siecle, la cinquieme formule de foi que composerent les Eusébiens au concile qu'ils tinrent à Antioche l'an 345 Elle ne contient rien qu'on puisse absolument condamner. Elle prit son nom de macrostiche, de la maniere dont elle étoit écrite.

MACROULE (Page 9:838)

MACROULE, s. f. (Hist. nat. Ornit.) diable de mer, fulica major Bellonii. Oiseau qui est entierement noir: il ressemble parfaitement à la poule d'eau, dont il ne differe qu'en ce qu'il a la tache blanche de la tête plus large, & en ce qu'il est un peu plus gros. Cet oiseau cherche toujours les eaux douces. Willughby. Voyez Oiseau.

MACSARAT ou MACZARAT (Page 9:838)

MACSARAT ou MACZARAT, s. m. (Hist. mod.) habitation où les Negres se retirent pour se mettre à couvert des incursions de leurs ennemis. Le macsarat est grand, spatieux, & fortifié à la maniere de ces nations.

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