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La seconde espece étoit celle en liaison (
Le second genre étoit celui de pierre brute,
Le troisieme genre appellé revinctum (
Table des manieres anciennes de bâtir, présentées sous un même aspect. la maillée, ou reticulatum. Des pierres taillées & polies, > insertum. en liaison, ou insertum, > la structure des Grecs. la structure des Grecs, > isodomum. De pierres brutes, > pseudisodomum. amplecton. De l'une & de l'autre, > revinctum.
Il y avoit encore deux manieres anciennes de bâtir; la premiere étoit de poser les pierres les unes sur les autres sans aucune liaison; mais alors il falloit que leurs surfaces fussent bien unies & bien planes. La seconde étoit de poser ces mêmes pierres les unes sur les autres, & de placer entre chacune d'elles une lame de plomb d'environ une ligne d'épaisseur.
Ces deux manieres étoient fort solides, à cause
du poids & de la charge d'un grand nombre de ces
pierres, qui leur donnoient assez de force pour se
soûtenir; mais les pierres étoient sujettes par ce
même poids à s'éclater & à se rompre dans leurs
angles, quoiqu'il y ait, selon Vitruve, des bâtimens
fort anciens où de très - grandes pierres avoient
été posées horisontalement, sans mortier ni plomb,
& dont les joints n'étoient point éclatés, mais étoient
demeurés presque invisibles par la jonction des pierres,
qui avoient été taillées si juste & se touchoient
en un si grand nombre de parties, qu'elles s'étoient
conservées entieres; ce qui peut très - bien arriver,
lorsque les pierres sont démaigries, c'est - à - dire plus
creuses au milieu que vers les bords, tel que le fait
voir la
Palladio rapporte dans son premier livre, qu'il y avoit anciennement six manieres de faire les murailles; la premiere en échiquier, la seconde de terre cuite ou de brique, la troisieme de ciment fait de cailloux de riviere ou de montagne, la quatrieme de pierres incertaines ou rustiques, la cinquieme de pierres de taille, & la sixieme de remplage.
Nous avons expliqué ci - dessus la maniere de bâtir
en échiquier rapportée par Palladio,
La deuxieme maniere etoit de bâtir en liaison, avec des carreaux de brique ou de terre cuite grands ou petits. La plus grande partie des édifices de Rome connue, la rotonde, les thermes de Dioclétien & beaucoup d'autres édifices, sont bâtis de cette maniere.
La troisieme maniere (
(f) Parement d'une pierre est sa partie extérieure; elle peut en avoir plusieurs, selon qu'elle est placée dans l'angle saillant ou rentrant d'un bâtiment.[p. 806]
La quatrieme maniere étoit celle appellée incertaine ou rustique (
La cinquieme maniere (
La sixieme maniere étoit les murs de remplage
(
Il y avoit encore une autre maniere ancienne de
faire les murailles (
Les anciens pavoient les grands chemins en pierre de taille, ou en ciment mêlé de sable & de terre glaise.
Le milieu des rues des anciennes villes se pavoit en grais, & les côtés avec une pierre plus épaisse & moins large que les carreaux. Cette maniere de paver leur paroissoit plus commode pour marcher.
La derniere maniere de bâtir, & celle dont on bâtit de nos jours, se divise en cinq especes.
La premiere (
Il faut observer, pour que cette construction soit bonne, d'éviter toute espece de garni & remplissage, & pour faire une meilleure liaison, de piquer les paremens intérieurs au marteau, afin que par ce moyen les agens que l'on met entre deux pierres puissent les consolider. Il faut aussi bien équarrir les pierres, & n'y souffrir aucun tendre ni bouzin
(g) Carreau, pierre qui ne traverse point l'épaisseur du mur, & qui n'a qu'un ou deux paremens au plus. (h) Boutisse, pierre qui traverse l'épaisseur du mur, & qui fait parement des deux côtés. On l'appelle encore pamieresse, pierre parpeigne, de parpein, ou faisant parpein.
La seconde est celle de brique, appellée en latin lateritium, espece de pierre rougeâtre faite de terre grasse, qui après avoir été moulée d'environ huit pouces de longueur sur quatre de largeur & deux d'épaisseur, est mise à sécher pendant quelque tems au soleil & ensuite cuite au four. Cette construction se fait en liaison, comme la précédente. Il se trouve à Athènes un mur qui regarde le mont Hymette, les murailles du temple de Jupiter, & les chapelles du temple d'Hercule faites de brique, quoique les architraves & les colonnes soient de pierre. Dans la ville d'Arezzo en Italie, on voit un ancien mur aussi en brique très - bien bâti, ainsi que la maison des rois attaliques à Sparte; on a levé de dessus un mur de brique anciennement bâti, des peintures pour les encadrer. On voit encore la maison de Crésus aussi bâtie en brique, ainsi que le palais du roi Mausole en la ville d'Haly carnasse, dont les murailles de brique sont encore toutes entieres.
On peut remarquer ici que ce ne fut pas par économie que ce roi & d'autres après lui, presque aussi riches, ont préféré la brique, puisque la pierre & le marbre étoient chez eux très - communs.
Si l'on défendit autrefois à Rome de faire des murs en brique, ce ne fut que lorsque les habitans se trouvant en grand nombre, on eut besoin de ménager le terrein & de multiplier les surfaces; ce qu'on ne pouvoit faire avec des murs de brique, qui avoient besoin d'une grande épaisseur pour être solides: c'est pourquoi on substitua à la brique la pierre & le marbre; & par - là on put non - seulement diminuer l'épaisseur des murs & procurer plus de surface, mais encore élever plusieurs étages les uns sur les autres; ce qui fit alors que l'on fixa l'épaisseur des murs à dix - huit pouces.
Les tuiles qui ont été long - tems sur les toîts, & qui y ont éprouvé toute la rigueur des saisons, sont, dit Vitruve, très - propres à la maçonnerie.
La troisieme est de moilon, en latin coementitium; ce n'est autre chose que des éclats de la pierre, dont il faut retrancher le bouzin & toutes les inégalités, qu'on réduit à une même hauteur, bien équarris, & posés exactement de niveau en liaison, comme ci - dessus. Le parement extérieur de ces moilons peut être piqué (l) ou rustiqué (m), lorsqu'ils sont apparens & destinés à la construction des soûterreins, des murs de cloture, de caves, mitoyens, &c.
La quatrieme est celle de limousinage, que Vitruve
appelle amplecton (
Il est cependant beaucoup mieux de dégrossir ces
moilons pour les rendre plus gissans & en ôter toute
espece de tendre, qui, comme nous l'avons dit précédemment,
absorberoit ou amortiroit la qualité de
la chaux qui compose le mortier. D'ailleurs si on
ne les équarrissoit pas au - moins avec la hachette
(
La cinquieme se fait de blocage, en latin structura ruderaria, c'est - à - dire de menues pierres qui s'emploient avec du mortier dans les fondations, & avec
(i) Bouzin, est la partie extérieure de la pierre abreuvée de l'humioité de la carriere, & qui n'a pas eu le tems de sécher, après en être sortie. (l) Piqué, c'est - à - dire dont les paremens sont piqués aveo la pointe du marteau. (m) Rustiqué, c'est - à - dire dont les paremens, après avoir été équarris & hachés, sont grossierement plqués avec la pointe du marteau.
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