ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"773"> tres de même nom à Argos, en l'honneur d'Apollon Lycogene, ainsi surnommé ou de ce qu'il aimoit les loups, ou comme d'autres le prétendent, de ce qu'il avoit purgé le pays d'Argos des loups qui l'infestoient.

Lycées (Page 9:773)

Lycées, s. f. plur. LUKAI/A, (Littér.) il y avoit deux fêtes de ce nom dans la Grece: l'une se faisoit en Arcadie à l'honneur de Pan, & ressembloit en plusieurs choses aux lupercales des Romains. Elle en différoit seulement, en ce qu'il y avoit une course où, selon M. Potter, on donnoit au vainqueur une armure complette de fonte. L'autre fête appellée Lycées se célébroit chez les Argiviens, & avoit été sendée par Danaüs en l'honneur d'Apollon, auquel ce roi bâtit un temple sous le nom d'Apollon Lycéen.

Lycée (Page 9:773)

Lycée mont, Lycoeus, (Géog. anc.) montagne du Péloponnese, dans l'Arcadie méridionale, entre l'Alphée & l'Eurotas. Les Poëtes l'ont chanté, & Pausanias, l. VIII. c. xxxix. débite des merveilles sur les vertus de la fontaine du Lycée; sur la ville Lycosure qu'on y voyoit, & qu'il estimoit une des plus anciennes du monde, soit dans le continent, soit dans les îles; sur le temple de Pan, placé dans un autre endroit du Lycée, sur une plaine de cette montagne consacrée à Jupiter Lycéen, & qui étoit inaccessible aux hommes. Enfin, il ajoute: « au sommet du Lycée, est une élévation de terre, d'où l'on peut découvrir tout le Péloponnèse; un autel décore cette terrasse: devant cet autel sont deux piliers surmontés par des aigles dorés; le temple d'Apollon Parrhasien est à l'orient; le champ de Thison est au nord, &c». C'est ainsi que cet aimable historien nous inspire le desir de monter avec lui sur le Lycée, ou plutôt nous donne des regrets de la ruine de tant de belles choses. (D. J.)

LYCÉEN (Page 9:773)

LYCÉEN, (Littérat.) surnom de Jupiter, tiré du mont Lycée, où les Arcadiens prétendoient que ce souveram des dieux avoit été nourri par trois belles nymphes, dans un petit canton nommé Crétée; il n'étoit pas permis aux hommes, dit Pausanias, d'entrer dans l'enceinte de ce canton consacré à Jupiter lycéen; & toute bête poursuivie par des chasseurs s'y trouvoit en sûreté, lorsqu'elle venoit à s'y refugier. Sur la croupe de la montagne étoit l'autel de Jupiter lycéen, où ses prêtres lui sacrifioient avec un grand mystere. Il ne m'est pas permis, ajoute Pausanias, de rapporter les cerémonies de ce sacrifice; ainsi laissons, continue - t - il, les choses comme elles sont, & comme elles ont toujours été: ces derniers mots sont la formule dont les anciens usoient pour éviter de divulguer ou de censurer les mysteres d'un culte étranger. (D. J.)

LYCHNIS (Page 9:773)

LYCHNIS, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en oeillet, composée de plusieurs pétales qui sont disposés en rond, qui ont ordinairement la forme d'un coeur, & qui sortent d'un calice fait en tuyau; ces petales ont chacun deux ou trois petites feuilles qui forment une couronne par leur position; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit qui le plus souvent est terminé en couronne, & qui s'ouvre par le sommet; ce fruit est enveloppé du calice; il n'a souvent qu'une cavité; il renferme des semences arrondies ou anguleuses, & qui ont quelquefois la forme d'un rein; elles sont attachées à un placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

LYCHNITES (Page 9:773)

LYCHNITES, (Hist. nat.) nom que les anciens donnoient quelquefois au marbre blanc de Paros, dont sont faites les plus belles statues de l'antiquité. Voyez Paros.

C'est son éclat qui lui avoit apparemment fait donner le nom de lychnites, parce qu'il brilloit comme une lampe. Quelques auteurs ont cru que les anciens désignoient sous ce nom une espece d'escar<cb-> boucle qui se trouvoit, disoit - on, aux environs d'Orthosia, & dans toute la Carie. Voyez Pline, Hist. nat. lib. XXXVII. cap. vij.

LYCHNOMANCIE (Page 9:773)

LYCHNOMANCIE, (Divin.) espece de divination qui se faisoit par l'inspection de la flamme d'une lampe. Ce mot est grec, & vient de LUKNOS2, lampe, & de MANTEIA, divination.

On ignore le détail des cérémonies qui s'y pratiquoient. Il y a grande apparence que c'étoit la même chose que la lampadomancie. Voyez Lampadomancie.

LYCIARQUE (Page 9:773)

LYCIARQUE, s. m. (Littér.) grand magistrat annuel de Lycie, qui présidoit aux affaires éiviles & religieuses de toute la province. Le lyciarque, dit Strabon, liv. XIV. étoit créé dans le conseil composé de députés de 23 villes de la Lycie. Quelques - unes de ces villes avoient trois voix, d'autres deux, & d'autres une seulement, suivant les charges qu'elles supportoient dans la confédération. Voy. Lycie.

Les lyciarques étoient tout - à - la - fois les chefs des tribunaux pour les affaires civiles, & pour les choses de la religion; c'étoient ceux qui avoient soin des jeux & des fêtes que l'on célébroit en l'honneur des dieux, dont ils étoient inaugurés pontifes, en même tems qu'ils étoient faits lyciarques. Leur nom indiquoit leur puissance, commandant de Lycie. Voyez Saumaise sur Solin, & sur - tout le savant traité des époques Syro - Macédoniennes du cardinal de Norris, disert. III. (D. J.)

LYCIE (Page 9:773)

LYCIE, Lycia, (Géog. anc.) province maritime de l'Asie - mineure, en - deçà du Taurus, entre la Pamphylie à l'orient, & la Carie à l'occident. Le fleuve Xante, ce fleuve si fameux dans les écrits des poëtes, divisoit cette province en deux parties, dont l'une étoit en - de - là du fleuve, & l'autre au - delà. Elle reçut son nom de Lycus, fils de Pandion, frere d'Egée, & oncle de Thésée.

La Lycie a été très - célebre par ses excellens parfums, par les feux de la chimere, & par les oracles d'Apollon de Patare; mais elle doit l'être bien davantage, par la confédération politique de ses 23 villes. Elles payoient les charges dans l'association, selon la proportion de leurs suffrages. Leurs juges & leurs magistrats étoient élus par le conseil commun; s'il falloit donner un modele d'une belle république confédérative, dit l'auteur de l'esprit des lois, je prendrois la république de Lycie.

Les géographes qui ont traité de ce pays réduit en province sous Vespasien, n'en connoissoient guere que les côtes. La notice de l'empereur Léon le sage, & celle d'Hieroclès, ne s'accordent pas ensemble sur le nombre des villes épiscopales de la Lycie. La premiere en compte 38, & la seconde 30. On appelle aujourd'hui cette province Aidine, & elle fait une partie méridionale de la Natolie. (D. J.)

Lycie (Page 9:773)

Lycie, mer de, lycium mare, (Géog.) c'étoit la partie occidentale de ce que nous nommons aujourd'hui mer de Caramanie. Elle avoit à l'orient la mer de Pamphilie, & à l'occident la mer Carpatienne. (D. J.)

LYCIUM (Page 9:773)

LYCIUM, (Hist. anc. des drog.) suc tiré d'un arbre épineux de la Lycie, ou d'un arbrisseau des Indes nommé louchitis par Dioscoride. Voilà les deux especes de lyciam mentionnées dans les écrits des anciens Grecs, & que nous ne connoissons plus. Voyez ce qu'on a dit à la fin de l'article Cachou.

On a substitué dans les boutiques, au lycium des anciens, le suc d'acacia vrai, ou celui du fruit d'acacia nostras, qu'on épaissit sur le feu en consistence solide. (D. J.)

LYCODONTES (Page 9:773)

LYCODONTES, (Hist. nat.) nom donné par M. Hill aux pierres que l'on nomme communément bufonites ou crapaudines. Voyez ces articles. [p. 774]

LYCOMIDES, les (Page 9:774)

LYCOMIDES, les, (Littér.) famille sacerdotale d'Athènes, consacrée au culte de Cérès éleusinienne; c'étoit dans cette famille que résidoit l'intendance des mysteres de la déesse, pour laquelle divinité le poëte Musée composa l'hymne qu'on y chantoit. Il étoit heureux d'être de la famille des lycomides; ainsi Pausanias en parle plus d'une fois dans ses ouvrages. (D. J.)

LYCOPHTALMUS (Page 9:774)

LYCOPHTALMUS, (Hist. nat.) Les anciens donnoient ce nom à une espece d'onyx dans laquelle ils croyoient trouver de la ressemblance avec l'oeil d'un loup.

LYCOPOLIS (Page 9:774)

LYCOPOLIS, (Géog. anc.) c'est - à - dire, ville des loups; Strabon nomme deux Lycopolis, toutes deux en Egypte, l'une sur les bords du Nil, & l'autre dans les terres, à une assez grande distance de ce fleuve; cette seconde donnoit le nom au nome ou territoire lycopolite, dont elle étoit la métropole. La premiere Lycopolis pourroit bien être la Munia ou Minio moderne. Voyez Munia. (D. J.)

LYCOPODION (Page 9:774)

LYCOPODION, (Chimie & Mat. méd.) Voyez Pié de loup.

LYCOPUS (Page 9:774)

LYCOPUS, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale; mais elle est labiée, & presque campaniforme; on distingue à peine la levre supérieure de l'inférieure; de sorte qu'au premier aspect cette fleur semble être divisée en quatre parties; il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences arrondies & enveloppées dans une capsule qui a été le calice de la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

LYCORÉE (Page 9:774)

LYCORÉE, (Géog. anc.) Lycorea, quartier de la ville de Delphes en Grece, dans la Phocide, où Apollon étoit particulierement honoré. C'étoit le reste d'une ville antérieure à Delphes même, dont elle devint une partie. Etienne le géographe dit que c'étoit un village du territoire de Delphes; Lucien prétend que Lycorée étoit une montagne sur laquelle Deucalion fut à couvert du déluge.

LYCORMAS (Page 9:774)

LYCORMAS, (Géog. anc.) riviere de Grece, dans l'Etolie; on l'appella dans la suite Evenus, & puis Chrisorrhoas. C'est le Calydonius amnis d'Ovide, & le Centaureus de Stace: son nom est la Fidari. (D. J.)

LYCURGÉES (Page 9:774)

LYCURGÉES, s. f. pl. (Antiq. greques.) *LUKORGE/IA, fêtes des Lacédémoniens en l'honneur de Lycurgue, auquel ils éleverent un temple après son décès, & ordonnerent qu'on lui fit des sacrifices anniversaires, comme on en feroit à un dieu, dit Pausanias; ils subsistoient encore, ces sacrifices, du tems de Plutarque. On prétendoit que lorsque les cendres de Lycurgue eurent été apportées à Sparte, la foudre consacra son tombeau. Il ne laissa qu'un fils qui fut le dernier de sa race; mais ses parens & ses amis formerent une société qui dura des siecles; & les jours qu'elle s'assembloit, s'appellerent lycurgides. Lycurgue fort supérieur au législateur de Rome, fonda par son puissant génie une république inimitable, & la Grece entiere ne connut point de plus grand homme que lui. Les Romains prospérerent en renonçant aux institutions de Numa, & les Spartiates n'eurent pas plutôt violé les ordonnances de Lycurgue, qu'ils perdirent l'empire de la Grece, & virent leur état en danger d'être entierement détruit. (D. J.)

LYCUS (Page 9:774)

LYCUS, (Géog. anc.) ce mot est grec, & veut dire un loup: on l'a donné à quantité de rivieres, par allusion aux ravages qu'elles causoient lorsqu'elles sortoient de leur lit. Aussi compte - t - on en particulier dans l'Asie mineure, plusieurs rivieres de ce nom; comme 1°. Lycus, riviere dans la Phrygie, sur laquelle étoit située la Laodicée, qui prit le nom de Laodicée sur le Lycus. 2°. Lycus, riviere dans la Carie, qui tiroit sa source du mont Cadmus. 3°. Lycus, riviere dans la Mysie, au canton de Pergame, qui avoit sa source au mont Dracon, & se jettoit dans la Caïque. 4°. Lycus, riviere dans le Pont, où elle mêloit ses eaux avec celles de l'Iris: son nom moderne est Tosanlus, & autrement la riviere de Tocat. 5°. Lycus, riviere dans la Cappadoce, ou plutôt dans le Pont cappadocien. 6°. Lycus, riviere dans l'Assyrie, qui se jette dans le Tigre; Ninive n'en étoit pas éloignée. 7°. Lycus, riviere dans la Syrie, près du golfe d'Issus. 8°. Lycus, riviere dans l'île de Chypre. 9°. Lycus, riviere dans la Phénicie, entre l'ancienne Biblos & Bérythe. (D. J.)

LYDDE (Page 9:774)

LYDDE, (Géog. anc.) en hébreu Lud ou Lod, en grec Lydda ou Diospolis, & aujourd'hui Loudde, selon le P. Nau, dans son voyage de la Terre - sainte liv. I. chap. vj. Ancienne ville de la Palestine, sur le chemin de Jérusalem à Césarée de Philippe. Elle étoit à 4 ou 5 lieues E. de Joppé, appartenoit à la tribu d'Ephraim, & tenoit le cinquieme rang entre les onze toparchies ou seigneuries de la Judée. Saint Pierre étant venu à Lydde, disent les actes des apôtres, c. ix. v. 33. y guérit un homme paralytique, nommé Enée.

Cette ville est actuellement bien pauvre. Le revenu qu'on en tire, ainsi que de ses environs, est assigné en partie pour l'entretien de l'hôpital de Jérusalem, en partie pour quelques frais de la caravane de la Meque. C'est le metouallo, ou intendant du sépulchre, qui recueille avec grande peine ces revenus, car il a affaire à des paysans & à des arabes qui ne donnent pas volontiers. (D. J.)

LYDIE (Page 9:774)

LYDIE, (Géog. anc.) Lydia, province de l'Asie mineure, qui a été aussi nommée Méonie. Elle s'étendoit le long du Caistre, aujourd'hui le petit Madre, & confinoit avec la Phrygie, la Carie, l'Ionie & l'Eolide. On trouvoit en Lydie le mont Tmolus, & le Pactole y prenoit sa source. Les notices de Léon le Sage & d'Hiéroclès different entre elles, sur le nombre des villes épiscopales; le premier en compte 27, & le second 23.

M. Sévin a donné dans le recueil de l'académie des Inscriptions, l'histoire des rois de Lydie; & M. Fréret y a joint de savantes recherches sur la chronologie de cette histoire. J'y renvoie le lecteur, & je me contenterai de remarquer que le royaume de Lydie, fut détruit par Cyrus roi de Perse, 545 ans avant J. C. après une guerre de quelques années, terminée par la prise de Sardes, capitale des Lydiens, & par la captivité de Crésus, qui fut le dernier roi de ce pays - là. (D. J.)

LYDIEN (Page 9:774)

LYDIEN, en Musique, étoit le nom d'un des anciens modes des Grecs, lequel occupoit le milieu entre l'éolien & l'hyperdorien.

Euclide distingue deux modes lydiens; celui - ci, & un autre qu'il appelle grave, & qui est le même que le mode éolien. Voyez Mode.

Lydiens (Page 9:774)

Lydiens, Jeux, (Litter.) nom qu'on donnoit aux exercices & amusemens que les Lydiens inventerent. Ces peuples asiatiques, après la prise de leur capitale, se réfugierent la plupart en Etrurie, où ils apporterent avec eux leurs cérémonies & leurs jeux.

Quelques romains ayant pris goût pour les jeux de ces étrangers, en introduisirent l'usage dans leur pays, où on les nomma lydi, & par corruption ludi. Il paroît que ces ludi étoient des jeux d'adresse comme le palet, dont on attribue la premiere invention aux Lydiens, & des jeux de hasard, comme les dés. Ces derniers devinrent si communs sous les empereurs, que Juvénal déclame vivement dans ses satyres, contre le nombre de ceux qui s'y ruinoient. (D. J.)

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