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Les grandes verreries qu'il établit en Saxe, lui procurerent un magnifique minoir ardent, portant trois piés rhinlandiques de diametre convexe des deux côtés, & pesant 160 livres. Il le présenta à M. le régent, duc d'Orléans, comme une chose digne de sa curiosité.
Non - seulement M. de Tschirnaus trouva l'art de tailler les plus grands verres, mais aussi celui de faire de la porcelaine, semblable à celle de la Chine, invention dont la Saxe lui est redevable, & qu'elle a portée depuis, par les talens du comte de Hoym, à la plus haute perfection.
Je ne sache qu'un seul ouvrage de M. de Tschirnaus, & l'exécution ne répond pas à ce que la beauté du titre annonce, Medicina mentis & corporis, Amst. 1687, in - 4°. Les vrais principes de la medecine du corps n'ont pas été développés par notre habile lusacien; & il n'a guere bien sondé la medecine de l'esprit, en l'étayant sur la Logique. Pétrone a mieux connu la Medecine quand il l'a définie, consolatio animi: celui qui pratique cet art, n'a souvent que ce seul avantage. Il ne peut produire dans plusieurs cas que la consolation de l'esprit du malade, par la confiance qu'il lui porte.
M. Tschirnaus est mort en 1708, & M. de Fontenelle a fait son éloge dans l'hist. de l'acad. des Sciences, ann. 1709. (D. J.)
LUSERNE (Page 9:749)
LUSERNE, s. f. medica, (Hist. nat. Bot.) genre
de plante à fleur légumineuse; il sort du calice un
pistil, qui devient ensuite un fruit en forme de vis;
il renferme des semences qui ressemblent à un rein.
Tournefort, Inst. rei herb. Voyez
LUSIGNAN (Page 9:749)
LUSIGNAN, Luziniacum, (Géogr.) petite ville de France en Poitou, sur la Vienne, à 5 lieues S. O. de Poitiers, 23 N. E. de la Rochelle, 80 S. O. de Paris. Long. 17. 42. latit. 16. 28.
Tout auprès de cette petite ville étoit le cnâteau de Lusignan, ou plutôt de Lezignen, en latin Leziniacum Caslrum, connu dès le xj. siecle, ayant dès - lors ses seigneurs particuliers, qui devinrent dans la suite comtes de la Marche & d'Angoulême. Jean d'Arras dans son roman, & Bouchet dans ses annales, nous assurent que c'étoit l'ouvrage de la fée Mellusine; & bien que tout cela soit fables, dit Brantome, si on ne peut mal parler d'elle. Ce château bâti réellement par Hugues Il. seigneur de Lusignan, fut pris sur les Calvinistes en 1575, après quatre mois de siege, par le duc de Montpensier; & ce prince obtint d'Henri III. de le raser de fond en comble.
Ainsi fut détruit, continue Brantome,
LUSIN (Page 9:749)
LUSIN, s. m. (Marine.) c'est un même cordage un peu plus gros que celui que l'on appelle merlin. On s'en sert à faire des enfléchures: on le fait de trois fils.
LUSITANIE, la (Page 9:749)
LUSITANIE,
La province de Lusitanie jointe à celle de Galice
Comme une partie de l'ancienne Lituanie répond au Portugal, on nomme présentement en latin ce royaume Lusitania; mais il faut se rappeller que c'est très - improprement, parce que leurs bornes sont fort différentes. (D. J.)
LUSITANIENS (Page 9:749)
LUSITANIENS, Lusitani, (Géog. anc.) anciens peuples de l'Espagne dans la Lusitanie; ils tiroient peut - être leur nom de Lusus, préfet de Bacchus; voici du moins quel étoit le génie de ces premiers peuples, au rapport de Strabon, liv. III. Ils aimoient mieux subsister de brigandages, que de labourer la terre fertile de leur pays; ils vivoient d'ailleurs très - simplement & très - sobrement, n'usoient que d'un seul mets à leur repas, se baignoient dans l'eau froide, se chaussoient avec des cailloux rougis au feu, & ne s'habilloient que de noir. Ils commerçoient en échange, ou se servoient quelquefois de lames d'argent pour leurs achats, dont ils coupoient des morceaux. Ils exposoient leurs malades sur les chemins publics, afin que les passans qui sauroient des remedes à leur état, pussent les leur indiquer. Du reste, les Lusitaniens étoient pleins de valeur, & les Romains les soumirent moins par la force, que par la ruse & l'artifice.
LUSO (Page 9:749)
LUSO, (Géog.) petite riviere d'Italie, dans la
Romagne; elle a sa source vers le mont Feltre, près
du duché d'Urbin, & se jette dans le golfe de Venise, entre Rimin & Cervia. Le Luso est l'ancien
Rubicon, dont les auteurs ont tant parlé, & sur lequel
Villani a fait une dissertation fort curieuse.
Voyez
LUSORIA (Page 9:749)
LUSORIA, (Antiq. rom.) endroits particuliers que les empercurs faisoient construire dans l'enceinte de leurs palais, ou tout auprès, pour se donner le divertissement des jeux, des combats de gladiateurs ou de bêtes féroces, hors de la foule, &, pour ainsi dire, dans leurs domestiques.
Lambride, dans la vie d'Eliogabale, sait mention des Lusoria que les empereurs avoient à Rome. Domitien en avoit un à Albe, dont il est parlé dans Juvenal, sat. IV. vers. 99. & dans son ancien scholiaste. Lactance parle de celui de Valere Maximien, dans lequel il se plaisoit à faire déchirer des hommes par des ours furieux. A Constantinople, il y avoit deux de ces lusoria, l'un dans la quatorzieme région, & l'autre dans la premiere auprès du grand palais.
Ces lusoria étoient des diminutifs de vrais amphithéâtres. Ils étoient beaucoup plus petits & beaucoup moins couteux, mais destinés aux mêmes usages. Peut - être ont - ils servi de modeles aux petites arenes, dont la mémoire s'est conser vée en un si grand nombre de villes. (D. J.)
LUSTRAGE (Page 9:749)
LUSTRAGE, s. m. (Manuf. en soie.) machine composée d'un chassis fort, à la traverse duquel & d'un côté sont deux crochets fixes; d'une écroue de deux pouces de diametre attachée à une grande roue, dans laquelle entre une vis de pareille grosseur, dont la tête traverse une coulisse mouvante, à laquelle sont fixés deux autres crochets vis - à - vis des deux autres, & de deux boulons de fer polis & tournés qu'on place dans les deux crochets de chaque côté. Cet assemblage sert à lustrer la soie, & sur - tout la grosse. Pour cet effet, on prend une quantité d'echevaux de soie teinte, qu'on met autour des boulons entre les deux crochets; on a l'attention de les bien [p. 750]
LUSTRAL, Jour (Page 9:750)
LUSTRAL,
Quoi qu'il en soit, cette cérémonie se pratiquoit ainsi. Les accoucheuses, après s'être purifiées elles - mêmes, en lavant leurs mains, faisoient trois fois le tour du foyer avec l'enfant dans leurs bras; ce qui désignoit d'un côté son entrée dans la famille & de l'autre, qu'on le mettoit sous la protection des dieux de la maison à laquelle le foyer servoit d'autel; ensuite on jettoit par aspersion quelques gouttes d'eau sur l'enfant.
On célébroit ce même jour un festin, avec de grands témoignages de joie, & on recevoit des présens de ses amis à cette occasion. Si l'enfant étoit un mâle, la porte du logis étoit couronnée d'une guirlande d'olive; si c'étoit une femelle, la porte étoit ornée d'écheveaux de laine, symbole de l'ouvrage auquel le beau sexe devoit s'occuper. Voyez Potter, Archoeol. groec. lib. IV. cap. xiv. tit. I. & Lomeier, de lustrationibus veterum gentilium. (D. J.)
LUSTRALE, eau (Page 9:750)
LUSTRALE,
LUSTRATION (Page 9:750)
LUSTRATION, s. f. (Antiq. grec. & rom.) en latin lustratio, cérémonies sacrées accompagnées de sacrifices; par lesquelles cérémonies les anciens payens purifioient les villes, les champs, les troupeaux, les maisons, les armées, les enfans, les personnes souillées de quelque crime, par l'infection d'un cadavre ou par quelqu'autre impureté.
On faisoit les lustrations de trois manieres différentes; ou par le feu, le soufre allumé & les parfums, ou par l'eau qu'on répandoit, ou par l'air qu'on agitoit autour de la chose qu'on vouloit purifier.
Les lustrations étoient ou publiques ou particulieres. Les premieres se faisoient à l'égard d'un lieu public, comme d'une ville, d'un temple, d'une armée, d'un camp. On conduisoit trois fois la victime autour de la ville, du temple, du camp, & l'on brûloit des parfums dans le lieu du sacrifice.
Les lustrations particulieres se pratiquoient pour l'expiation d'un homme, la purification d'une maison, d'un troupeau. A tous ces égards il y avoit des lustrations dont on ne pouvoit se dispenser, comme celles d'un camp, d'une armée, des personnes dans certaines conjonctures, & des maisons en tems de peste, &c. Il y en avoit d'autres dont on s'acquittoit par un simple esprit de dévotion.
Dans les armilustres qui étoient les plus célebres des lustrations publiques, on assembloit tout le peuple en armes, au champ de Mars, on en faisoit la revûe, & on l'expioit par un sacrifice au dieu Mars; cela s'appelloit condere lustrum, & le sacrifice se nommoit solitaurilia; parce que les victimes étoient
Les anciens Macédoniens purifioient chaque année le roi, la famille royale, & toute l'armée, par une sorte de lustration qu'ils faisoient dans leur mois Xanthus. Les troupes s'assembloient dans une plaine, & se partageoient en deux corps, qui après quelques evolutions s'attaquoient l'un l'autre, en imitation d'un vrai combat. Voyez en les détails dans Potter Archoeol. groec. Lib. II. c. xx. t. I.
Dans les lustrations des troupeaux chez les Romains, le berger arrosoit une partie choisie de son bétail, avec de l'eau, brûloit de la sabine, du laurier & du soufre, faisoit trois fois le tour de son parc ou de sa bergerie, & offroit ensuite en sacrifice à la déesse Palès, du lait, du vin cuit, un gâteau, & du millet.
A l'égard des maisons particulieres, on les purifioit avec de l'eau & avec des parfums, composés de laurier, de genievre, d'olivier, de sabine, & autres plantes semblables. Si l'on y joignoit le sacrifice de quelque victime, c'étoit ordinairement celui d'un cochon de lait.
Les lustrations que l'on employoit pour les personnes,
étoient proprement appellées des expiations,
& la victime se nommoit hostia piacularis. Voyez
Il y avoit encore une sorte de lustration ou de
purification pour les enfans nouveaux nés, qu'on
pratiquoit un certain jour après leur naissance, &
ce jour s'appelloit chez les Romains lustricus dies,
jour lustral. Voyez
Il paroît donc que lustration signifie proprement expiation ou purification Lucain a dit purgare moenia lustro; ce qui signifie purifier les champs en marchant tout au - tour en forme de procession.
On peut consulter les auteurs des antiquités grecques & romaines qui ont rassemblé plusieurs choses curieuses sur les lustrations des payens; mais Jean Lomeyer a épuisé la matiere dans un gros ouvrage exprès intitulé de lustrationibus veterum gentilium, à Utrecht 1681, in 4°. (D. J.)
LUSTRE (Page 9:750)
LUSTRE, s. m. (Botan.) le lustre, ou la girandole d'eau, est un genre de plante que M. Vaillant nomme en Botanique chara, & qu'il caractérise ainsi dans les Mém. de l'acad. des Scienc. ann. 1719.
Ses fleurs naissent sur les feuilles; chaque fleur est incomplette, réguliere, monopétale & androgine: elles portent sur le sommet d'un ovaire dont les quartiers figurent une couronne antique. Par - là, cet ovaire devient une capsule couronnée, laquelle est monosperme. Les feuilles sont simples, sans queue, & disposées en rayons qui accollent la tige d'espace en espace. Celles d'où naissent les fleurs, sont découpées; de maniere que les segmens d'un côté se trouvent directement opposés à ceux de l'autre, pour former ensemble comme des mors de pincettes, dans chacun desquels un ovaire est engagé.
M. Linnaeus prétend que le caractere de ce genre
de plante consiste en ce que le calice est petit &
composé de deux feuilles. Il est fort douteux que la
fleur soit monopétale, & même qu'il y en ait une.
Il n'y a point d'apparence d'étamines, ni de stile.
Le germe du pistil est ovale, la graine est unique,
& est d'une forme ovoïde & alongée.
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