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Lunette (Page 9:745)
Lunette (Page 9:745)
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Lunettes, ronds de cuir qu'on pose sur les yeux du cheval pour les lui boucher.
Si l'on veut travailler dans un manege un cheval
qui a les seimes, il faut le ferrer à lunettes;
mais si l'on veut le faire travailler à la campagne,
il faut le ferrer à pantoufle. Voyez
Lunette (Page 9:745)
Lunette (Page 9:745)
La lunette est un outil de fer fort mince, rond, & dont le diametre est d'environ dix pouces; elle est évidée au centre de maniere à y placer commodément la main; mais comme cet outil est fort mince, le diametre intérieur est garni de cuir pour ne point blesser l'ouvrier qui s'en sert. Le diametre extérieur est un peu coupant, pour racler aisément la peau, & en enlever toutes les inégalités. Voyez la fig.
Lunette (Page 9:745)
Lunettes (Page 9:745)
LUNETTIER (Page 9:745)
LUNETTIER, s. m. (Art méch.) ouvrier qui fait
des lunettes, & qui les vend. Comme ce sont à Paris les maîtres miroitiers qui font les lunettes, ils
ont pris de là la qualité de maîtres miroitiers - lunettiers. Les marchands merciers en font aussi quelque
commerce; mais ils n'en fabriquent point. Voyez
LUNEVILLE (Page 9:745)
LUNEVILLE, (Géogr.) en latin Lunoe - villa ou
Lunaris villa, jolie ville de Lorraine, avec un beau
château où les ducs de Lorraine, & présentement le
roi Stanislas tient sa cour. Ce prince y a établi un
bon hôpital & une école de cadets pour l'éducation
de jeunes gentilshommes dans l'art militaire. Il a
encore embelli cette ville à plusieurs autres égards.
Elle est dans une plaine agréable, sur la Vezouze
& sur la Meurte, à 5 lieues S. E. de Nancy, 25 O.
de Strasbourg, 78 S. E. de Paris. Long. 24
LUNISOLAIRE (Page 9:745)
LUNISOLAIRE, adj. (Astronomie.) marque ce
qui a rapport à la révolution du soleil & à celle de
la lune, considérés ensemble. Voyez
Année lunisolaire est une période d'années formée par la multiplication du cycle lunaire, qui est de 19 ans, & du cycle solaire, qui est de 28. Le produit de ces deux nombres est 532.
Cette période est appellée dionysienne, du nom de
Dans l'ancien calendrier le jour de Pâoues revenoit
au même jour du mois au bout de la période
dionysienne, parce qu'au bout de cette période la
pleine lune de l'équinoxe tomboit au même jour du
mois de Mars ou d'Avril, & qu'outre cela l'année
avoit la même lettre dominicale. Voyez
L'UN SUR L'AUTRE (Page 9:745)
L'UN SUR L'AUTRE, se dit dans le Blason des animaux & autres choses, dont l'une est posée & étendue au - dessus d'une autre.
Caumont en Agenois, d'azur à trois léopards d'or, armés, lampassés & couronnés, l'un sur l'autre.
LUNULE (Page 9:745)
LUNULE, s. f. (Géométr.) figure plane en forme de croissant, terminée par des portions de circonférence de deux cercles qui se coupent à ses extrémités.
Quoiqu'on ne soit point encore venu à bout de
trouver la quadrature du cercle en entier, cependant
les Géometres ont trouvé moyen de quarrer plusieurs
parties du cercle: la premiere quadrature partielle
qu'on ait trouvée, a été celle de la lunule: nous la
devons à Hippocrate de Chio. Voyez
Soit A E B (
Or puisque le quarré de B C est double de celui
de G B (voyez
Voyez sur la lunule d'Hippocrate & sur Hippocrate
même, les memoires de l'académie des sciences de
Prusse, année 1748. Voyez aussi l'article
Différens géometres ont prouvé que non - seulement la lunule d'Hippocrate étoit quarrable, mais encore que l'on pouvoit quarrer différentes parties de cette lunule; ce détail nous meneroit trop loin. On peut consulter un petit écrit de M. Clairaut le cadet, qui a pour titre, diverses quadratures circulaires, elliptiques & hyperboliques. (O)
Lunule (Page 9:745)
Cet ornement, inventé par Numa, étoit, selon l'opinion la plus généralement reçue, une espece d'anneau de boucle d'ivoire qu'on attachoit sur la cheville du pié. Plutarque, dans ses questions romaines, regardoit cette boucle lunaire comme un symbole qui signifioit l'inconstance de la fortune, ou que ceux qui portoient de ces lunules seroient après leur mort élevés au - dessus de l'astre dont elles étoient l'image; mais Isidore, Orig. liv. XIX. ch. xxxjv. prétend plus simplement que cet ornement représentoit la lettre C, pour conserver le souvenir de cent sénateurs établis par Romulus (D. J.)
LUNUS (Page 9:745)
LUNUS, (Art numer.) Le dieu Lunus, appellé
Dans plusieurs langues de l'Orient cet astre a un nom masculin, dans d'autres un féminin; & dans quelques - unes, comme en hébreu, il a deux genres, un masculin & un féminin. Delà vient que plusieurs peuples en ont fait un dieu, d'autres une déesse, & quelques - uns une divinité hermaphrodite.
On peut en voir les preuves en lisant les Recherc. curieus. d'antiq. de M. Spon, car je n'ose adresser mes lecteurs à Saumaise, ils seroient trop effarouchés de l'érudition qu'il a pris plaisir de prodiguer à ce sujet dans ses notes sur Spartien, sur Trebellius Pollion, & sur Vopiscus.
C'est assez pour nous de remarquer que les Egyptiens sont les premiers qui de la même divinité ont fait un dieu & une déesse; & leur exemple ayant été suivi par les autres nations, une partie des habitans de l'Asie & ceux de la Mésopotamie en particulier, honorerent la lune comme dieu, tandis que les Grecs, qui lui avoient donné place entre les déesses, l'adoroient sous le nom de Diane.
Mais entre les peuples qui mirent la lune au rang des divinités mâles, les habitans de Charres en Mésopotamie ne doivent pas être oubliés; ils lui rendoient de si grands honneurs, que Caraccalla fit un voyage exprès dans cette ville pour en être témoin.
Les médailles frappées en Carie, en Phrygie, en Pisidie, nous offrent assez souvent le dieu Lunus représenté sous la forme d'un jeune homme, portant sur sa tête un bonnet à l'arménienne, un croissant sur le dos, tenant de la main droite une bride, de la main gauche un flambeau, & ayant un coq à ses piés.
Tristan a eu raison de croire qu'une figure toute semblable qu'il trouva sur une médaille d'Hadrien, devoit être le dieu Lunus; cet auteur n'a pas toujours aussi bien rencontré. C'est aussi sans doute le dieu Lunus qu'on voit sur une pierre gravée du cabinet du Roi: ce dieu est en habit phrygien, son bonnet, sa tunique, son manteau, sa chaussure, indiquent le pays où son culte a dû prendre naissance; & le croissant qui est derriere sa tête le caractérise à ne pouvoir pas le méconnoître. Une longue haste sur laquelle il s'appuie, est une marque de sa puissance. Il porte dans sa main une petite montagne, ou parce que c'est derriere les montagnes que le dieu
LUPANNA (Page 9:746)
LUPANNA, (Géogr.) île de la mer Adriatique dans l'état de la petite république de Raguse, proche de l'île de Mezo. Cette petite île a un assez bon port, & elle est très - bien cultivée par les Ragusains. (D. J.)
LUPERCAL (Page 9:746)
LUPERCAL, s. m. (Littér.) nom de la grotte où la fable dit que Rémus & Romulus avoient été alaités par une louve. Cette grotte étoit au pié du mont Palatin, près de l'endroit où Evandre, natif d'Arcadie, avoit long - tems auparavant bâti un temple au dieu Pan, & établi les lycées ou les lupercales en son honneur. Ce temple prit ensuite le nom de lupercal, & les luperques instituées par Romulus, continuerent d'y faire leurs sacrifices au même dieu.
LUPERCALES (Page 9:746)
LUPERCALES, s. f. pl. lupercalia, (Littér. rom.) fête instituée à Rome en l'honneur de Pan. Elle se célébroit, selon Ovide, le troisieme jour après les ides de Février.
Romulus n'a pas eté l'inventeur de cette fête, quoi qu'en dise Valere - Maxime; ce fut Evandre qui l'établit en Italie, où il se retira soixante ans après la guerre de Troie. Comme Pan étoit la grande divinité de l'Arcadie, Evandre, natif d'Arcadie, fonda la fête des lupercales en l'honneur de cette divinité, dans l'endroit où il bâtit des maisons pour la colonie qu'il avoit menée, c'est - à - dire sur le mont Palatin. Voilà le lieu qu'il choisit pour élever un temple au dieu Pan, ensuite il ordonna une fête solemnelle qui se célébroit par des sacrifices offerts à ce dieu, & par des courses de gens nuds portant des fouets à la main dont ils frappoient par amusement ceux qu'ils rencontroient sur leur route. Nous apprenons ces détails d'un passage curieux de Justin, lib. XLIII. cap j. In hujus (montis Palatini) radicibus templum Lycoeo, quem Groeci Pana, Romani Lupercum appellant, constituit Evander. Ipsum dei simulachrum nudum, caprinâ pelle amictum est, quo habitu, nunc Romoe lupercalibus decurritur.
Tout cela se passoit avant que Romulus & Rémus ayent pu songer à la fondation de Rome; mais comme l'on prétendoit qu'une louve les avoit nourris dans l'endroit même qu Evandre avoit consacré au dieu Pan, il ne faut pas douter que ce hasard n'ait engagé Romu us à continuer la fête des lupercales, & à la rendre plus célebre.
Evandre avoit tiré cette fête de la Grece avec son indécence grossiere, puisque des bergers nuds couroient lascivement de côté & d'autre, en frappant les spectateurs de leurs fouets. Romulus institua des luperques exprès pour les préposer au culte particulier de Pan; il les érigea en colléges; il habilla ces prêtres, & les peaux des victimes immolées leur formoient des ceintures, cincti pellibus immolatarum hostiarum jocantes obviam petiverunt, dit Denys d'Halicarnasse, lib. I. Les luperques devoient donc être vêtus & ceints de peaux de brebis, pour être autorisés, en courant dans les rues, à pouvoir insulter les curieux sur leur passage, ce qui faisoit ce jour là l'amusement du petit peuple.
Cependant la cérémonie des lupercales tombant de mode sur la fin de la république, quoique les deux colléges des luperques subsistassent avec tous leurs biens, & que Jules - César eût crée un troisieme college des mêmes prêtres, Auguste ordonna que les lupercales fussent remises en vigueur, & défendit seulement aux jeunes gens qui n'avoient point encore de barbe, de courir les rues avec les luperques un fouet à la main.
On ne devine point la raison qui put déterminer
Auguste à rétablir une fête ridicule, puisqu'elle s'abolissoit
d'elle même; mais il est encore plus étrange
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