ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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LOTISSAGE (Page 9:696)

LOTISSAGE, (Métallurgie.) opération qui se pratique pour être plus sûr de la quantité de métal que contient une mine, dont on veut faire l'essai. Pour cet effet, quelque métal que contienne la mine, c'est - à - dire soit qu'elle soit une mine d'argent, de plomb, de cuivre, de fer, &c. on commence par la trier. Voyez Triage. Quand elle a été triée, on en fait un monceau ou un tas, & l'on enleve de la mine avec une petite pelle dans différens endroits du monceau, & même dans son intérieur; on mêle tout ce qu'on a ainsi pris dans ce monceau, & on le met sur une place bien nette; on le pulvérise pour rendre la mine plus menue qu'elle n'étoit d'abord; on la mêle bien, & on en forme un tas arrondi, on partage ce tas en deux parties égales; on prend une de ces parties qu'on réduit en une poudre encore plus fine; on la mêle & on la divise encore en deux parties égales; enfin, quand la mine a été bien mêlée, on la met dans un mortier de fer, ou on la pulvérise & on la tamise jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien sur le tamis. Quand la mine a été ainsi préparée, on en prend ce qu'il faut pour les essais, ou bien on en remplit autant de boîtes qu'il est nécessaire, & on les cachete.

Pour le lotissage des mines déja pilées, on prend indifféremment de cette mine avec un cueiller de fer, & l'on a soin de prendre aussi de la pierre ou du spath qui a été écrasé avec la mine, afin de connoître au juste le produit de la mine telle qu'elle est; on la pulvérise, on la tamise de la maniere qui a été dite, & avec les mêmes précautions. On en use de même pour les mines lavées, après les avoir séchées.

Cette opération est d'une très - grande conséquence. En Allemagne, ceux qui sont chargés du lotissage des mines, sont des officiers publics qui ont prêté serment de choisir avec équité. Voyez le Traité de la fonte des mines de Schlutter.

LOTISSEMENT (Page 9:696)

LOTISSEMENT, s. m. (Comm.) est le partage qui se fait au sort d'une marchandise arrivante à un port, ou dans un marché, ou à un bureau de marchands, entre les différens marchands qui se présentent pour acheter; c'est un très - bon expédient pour empêcher le monopole des riches marchands ou artisans, qui enleveroient toute la marchandise au préjudice de ceux de leurs confreres qui sont plus pauvres qu'eux. Voyez Eneau.

LOTISSEUR (Page 9:696)

LOTISSEUR, s. m. (Commerce.) celui qui fait le partage & la division des lots. La plûpart des communautés qui font lotir les marchandises, ont des lotisseurs choisis d'entre les maîtres de la communauté; quelques - unes, comme celle des courroyeurs, ont des lotisseurs en titre d'office. Dict. de commerce.

LOTOPHAGES (Page 9:696)

LOTOPHAGES, (Géogr. anc.) peuples d'Afrique, auprès du golfe de la Sidre, ainsi nommés, parce qu'ils se nourrissoient du fruit du lotus. Ptolomée, l. III. c. iv. place l'île des Lotophages, Lotophagites insula, dans le même golfe. On croit que c'est présentement l'île de Zerbi, que nous appellons l'île de Gerbes.

Ulysse, dit Homere, ayant été jetté par la tempête sur la côte des Lotophages, envoya deux de ses compagnons pour la reconnoître. Les habitans enchantés de l'abord de ces deux étrangers, ne songerent qu'à les retenir auprès d'eux, en leur donnant à goûter de leur lotus, ce fruit agréable qui faisoit oublier la patrie à tous ceux qui en mangeoient; c'est qu'on l'oublie naturellement au milieu des plaisirs. (D. J.)

LOTUS, le (Page 9:696)

LOTUS, le, s. m. (Botan.) nom commun à plusieurs genres de plantes, & qui peut justifier que les Botanistes modernes ne sont pas toujours exempts des défauts d'homonimie qu'ils reprochent à leurs prédécesseurs.

Saumaise a perdu son tems & ses peines à vouloir découvrir quelles sont les diverses plantes, auxquelles les anciens ont donné le nom de lotus. Tout ce qu'il en dit, n'est qu'un étalage d'érudition qui ne répand aucune lumiere sur ce sujet. Il est clair qu'il ne faut pas espérer de rien apprendre par l'étymologie du nom, parce que ce nom est commun à beaucoup de plantes, & que Théophraste avoue qu'il y en a effectivement plusieurs qui le portent.

Cependant à force de recherches, il semble du moins que nous soyons parvenus à connoître aujourd'hui le lotus en particulier, dont parle le même Théophraste, le lotus, dis - je, qui croisloit en Egypre & au bord du Nil.

Le merveilleux qui se lit dans la description qu'en a donnée cet auteur, avoit tellement & si long - tems ébloui les Botanistes, que ne trouvant rien de plus commun dans les campagnes arrosées par le Nil que des nymphaea, ils ont été des siecles entiers à n'oser croire que c'en fût un.

Abanbitar, savant medecin de Malaga, est le premier qui l'ait reconnu pour tel, dans le voyage qu'il fit au Caire avec Saladin, au commencement du xiij. siecle. Prosper Alpin en est convenu depuis; & de nos jours, M. Lippi, à qui l'amour de la Botanique fit entreprendre en 1704 le voyage de la haute Egypte, a confirmé cette notion dans les mémoires de ses découvertes, qu'il envoyoit à M. Fagon, premier medecin du feu roi.

La figure que nous en avons la plus conforme à la description de Théophraste, nous a été donnée d'après nature par l'auteur du recueil des plantes de Malabar; les parties qui en sont représentées sur les monumens, s'y trouvent très - conformes. La fleur est de toutes ces parties celle qui s'y remarque le plus ordinairement en toutes sortes d'états; ce qui vient du rapport que ces peuples croyoient qu'elle avoit avec le soleil, à l'apparition duquel elle se montroit d'abord sur la surface de l'eau, & s'y replongeoit des qu'il étoit couché; phénomene d'ailleurs très - commun à toutes les especes de nymphaea.

C'étoit - là l'origine de la consécration que les Egyptiens avoient faite de cette fleur à cet astre le premier & le plus grand des dieux qu'ils ayent adoré. De là vient la coûtume de la représenter sur la tête de leur Osiris, sur celle d'autres divinités, sur celle même des prêtres qui étoient à leur service. De tous tems & en tous pays les prêtres ont voulu partager les honneurs qu'on rend aux divinités qu'ils servent.

Les rois d'Egypte affectant les symboles de la divinité, se sont fait des couronnes de cette fleur. Elle est aussi représentée sur les monnoies, tantôt naissante, tantôt épanouie, & environnant son fruit. On la voit avec sa tige comme un sceptre royal dans la main de quelques idoles.

Le lotus de Théophraste est donc l'espece de nénuphar, nommée nymphoea alba, major, oegyptiaca, par quelques - uns de nos Botanistes, & que Prosper Alpin a si bien décrite dans son second livre des plantes d'Egypte, chap. xvj.

Sa tige ressemble à celle de la feve, & pousse quantité de fleurs blanches, comme celles du lis. Ses fleurs se resserrent, plongent la tête dans l'eau quand le soleil se couche, & se redressent quand il paroît sur l'horison. Il porte une tête & une graine comme le pavot, ou semblable au millet dont les Egyptiens saisoient autrefois du pain, ainsi que le témoignent Hérodote & Théophraste. Cette plante a une racine faite en pomme de pin, qui est bonne à manger crue & cuite.

Il y a une autre espece de lotus ou de nymphoea, dont Cluvius & Herman nous ont donné des figures, [p. 697] & qui ne differe de la précédente que par la couleur incarnate de sa fleur. Cette fleur, au rapport d'Athénée, liv. XV. est celle qu'un certain poëte présenta comme une merveille, sous le nom de lotus antoien, à l'empereur Hadrien, qui renouvella dans Rome le culte d'Isis & de Sérapis.

Le fruit de cette plante, qui a la forme d'une coupe de ciboire, en portoit le nom chez les Grecs. Dans les bas - reliefs, sur les médailles & sur les pierres gravées, souvent elle sert de fiege à un enfant, que Plutarque dit être le crépuscule, à cause de la similitude de couleur de ce beau moment du jour avec cette fleur. Le lotus antoien est vraissemblablement la même chose que la feve d'Egypte, qui a été assez amplement décrite par Théophraste.

Les autres lotus mentionnés dans les écrits des anciens sont des énigmes qu'on n'a point encore devinées. Nous n'avons point vu ces plantes dans leur lieu natal pour les reconnoître, & les descriptions qui nous en restent sans figures sont très - vagues, très - courtes & très - imparfaites.

Les modernes n'ont que trop imité les anciens à imposer le nom de lotus à plusieurs genres de plantes différentes, à les mal caractériser, à en donner de mauvaises représentations & des descriptions incompletes. C'est un nouveau chaos, qu'on a bien de la peine à débrouiller.

Il y a d'abord le lotus, en françois lotier ou trefle sauvage, genre de plante particulier, dont on compte vingt - trois especes.

Il y a le lotus ou melilotus vulgaris, en françois mélilot, autre genre de plante, qui renferme 14 ou 15 especes. Voyez Mélilot.

Il y a le lotus hortensis, odora, en françois lotier odorant, trefle musqué, qu'on peut regarder comme une espece de mélilot. Voyez Lotier odorant.

Il y a le lotus d'Afrique, qui est le guajacana augustiore flore de Tournefort, plante originaire des Indes occidentales, & que les Anglois nomment Indian - date - plumb - tree.

Enfin il y a le lotus, arbor africana, que nous appellons en françois micocoulier; cet arbre dont le fruit parut si délicieux aux compagnons d'Ulysse, qu'après en avoir mangé, il fallut user de violence pour les faire rentrer dans leurs vaisseaux. Voyez donc Micocoulier. (D. J.)

LOUAGE (Page 9:697)

LOUAGE, s. m. (Jurisprud.) qu'on appelle aussi location, est un contrat du droit des gens, par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent que l'un donne à l'autre une chose mobiliaire ou immobiliaire, pour en jouir pendant un certain tems, moyennant une certaine somme payable dans les termes convenus.

On entend par ce terme de louage l'action de celui qui loue, & celle de celui qui prend à titre de loyer; dans certaines provinces, on entend aussi par - là l'acte qui contient cette convention.

Le terme de louage est générique, & comprend les baux à ferme aussi - bien que les baux à loyer.

Celui qui donne à louage ou loyer est appellé dans les baux le bailleur; & celui qui prend à loyer ou ferme, est appellé preneur, c'est - à - dire locataire ou fermier.

Le louage est un contrat obligatoire de produit, & produit une action, tant en faveur du bailleur, qu'en faveur du preneur.

L'action du bailleur a pour objet d'obliger le preneur à payer les loyers ou fermages, & à remplir ses autres engagemens, comme de ne point dégrader la chose qui lui a été louée, d'y faire les réparations locatives, si c'est une maison.

Celui qui loue doit avoir le même soin de la chose louée, que si c'étoit la sienne propre; il ne doit point s'en servir à d'autres usages que ceux auxquels elle est destinée, & doit se conformer en tout à son bail. Mais on n'exige pas de lui une exactitude aussi scrupuleuse que si la chose lui avoit été prêtée gratuitement, de sorte que quand la chose louée vient à périr, si c'est par un cas fortuit ou par une faute très - légere du preneur, la perte tombe sur le propriétaire; car, dans ce contrat, le preneur n'est tenu que de ce qu'on appelle en droit lata aut levis culpa.

L'action du preneur contre le bailleur est pour obliger celui - ci à faire jouir le preneur; le bailleur n'est pas non plus tenu de levissimâ culpâ, mais il est responsable du dommage qui arrive en la chose louée par sa faute, latâ aut levi.

Il y a un vieux axiome qui dit que morts & mariages rompent tous baux & louages, ce qui ne doit pas être pris à la lettre; car il est certain que la mort ni le mariage, soit du bailleur ou du preneur, ne rompent point les baux, les héritiers des uns & des autres sont obligés de les tenir: mais ce que l'on a voulu dire par cet axiome, est que, comme la mort & le mariage amenent du changement, il arrive ordinairement dans ces cas que le propriétaire demande à occuper sa maison en personne.

En effet, il y a trois cas où le locataire d'une maison peut être évincé avant la fin de son bail; le premier est lorsque le propiétaire veut occuper en personne; le second est pour la réparer; le troisieme, lorsque le locataire dégrade la maison ou en fait un mauvais usage. Voyez la loi AEde au code locato - conducto.

On loue non - seulement des choses inanimées, mais les personnes se louent elles - mêmes pour un certain tems pour faire quelques ouvrages, ou pour servir ceux qui les prennent à ce titre, moyennant le salaire dont on est convenu. Voyez Domestiques & Ouvriers. Voyez au ff. le titre locati, conducti, au code celui de locato conducto, & aux institutes de locatione conduction. Voyez aussi Bail, Congé, Ferme , & ci - après Loyer. (A)

LOUANGE (Page 9:697)

LOUANGE, s. f. (Morale.) c'est le discours, l'écrit ou l'action, par lesquels on releve le mérite d'une action, d'un ouvrage, d'une qualité d'un homme, ou d'un être quelconque. Tous les hommes desirent la louange, ou parce qu'ils ont des doutes sur leur propre mérite, & qu'elle les rassure contre le sentiment de leur foiblesse, ou parce qu'elle contribue à leur donner promptement le plus grand avantage de la société, c'est - à - dire l'estime du public. Il faut louer les jeunes gens, mais toujours avec restriction; la louange, comme le vin, augmente les forces quand elle n'enivre pas. Les hommes qui louent le mieux, mais qui louent rarement, sont ceux que le beau, l'agréable & l'honnête frappent par - tout où ils les rencontrent; le vil intérêt, pour obtenir des graces; la plate vanité, pour obtenir grace, prodiguent la louange, & l'envie la refuse. L'honnête homme releve dans les hommes ce qu'il y a de bien, ne l'exagere pas, & se tait sur les défauts ou sur les fautes; il trouve, quoi qu'en dise la Fontaine, qu'on peut trop louer, non les dieux qu'on ne tromperoit pas, mais sa maîtresse & son roi qu'on tromperoit.

LOVANGIRI ou LOANGIRO (Page 9:697)

LOVANGIRI ou LOANGIRO, (Géog.) contrée maritime d'Afrique, dans la basse Ethiopie, au royaume de Loango. Cette contrée est arrosée de petites rivieres qui la fertilisent.

LOVANGO - MONGO (Page 9:697)

LOVANGO - MONGO, (Géog.) Voyez Loango - Mongo.

LOUBAT (Page 9:697)

LOUBAT, (Géog. anc. & mod.) village d'Asie, dans la Natolie. Cet endroit ainsi nommé par les Francs, Ulabat par les Turcs, Lopadion par les Grecs du moyen âge, Lopadium par Nicétas & Calchondyle, Loupadi par Spon, & Lopadi par Tournefort,

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