ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Lot (Page 9:694)

Lot, le, (Géog.) riviere de France; ses ancions noms latins sont, selon Baudrand, Olda, Oldus, Olindis, Olitus, & plus récemment Lotus. Il prend sa source dans le Gévaudan, au - dessus de la ville de Mende, & se jette dans la Garonne à Aiguillon. Il commence d'être navigable à Cahors, & quoiqu'il ne le soit que par des écluses, sa navigation est très utile. (D. J.)

LOTARIUS (Page 9:694)

LOTARIUS, s. m. (Hist. anc.) homme qui se rendoit de bonne heure aux spectacles & prenoit une place commode, qu'il cédoit ensuite à quelque personne riche pour une legere rétribution.

LOTE (Page 9:694)

LOTE, s. f. (Hist. nat. Icthiolog.) mustella fluviatilis, vel locustris, Rond. poisson de lac & de riviere qui differe de la mustelle vulgaire de mer, en ce qu'elle a le corps moins rond & moins épais. La lote a un barbillon au bout de la machoire de dessous, deux nageoires près des ouies, deux au - dessous, une au - delà de l'anus qui s'étend jusqu'à la queue, une aussi grande sur la partie postérieure du dos, & enfin une petite nageoire au - devant de la grande du dos. La queue ressemble à la pointe d'une épée; le corps a de petites écailles & une couleur mêlée de roux & de brun, avec des taches noires disposées en ondes. Rondelet, hist. des poissons des lacs.

LOTERIE (Page 9:694)

LOTERIE, s. f. (Arithmétique.) espece de jeu de hasard dans lequel différens lots de marchandises ou différentes sommes d'argent sont déposées pour en former des prix & des bénéfices à ceux à qui les billets favorables échoient. L'objet des loteries & la maniere de les tirer, sont des choses trop communes pour que nous nous y arrêtions ici. Nos loteries de France ont communément pour objet de parvenir à faire des sonds destinés à quelques oeuvres pieuses ou à quelque besoin de l'état; mais les loteries sont très - fréquentes en Angleterre & en Hollande, où on n'en peut faire que par permission du magistrat.

M. Leclerc a composé un traité sur les loteries, où il montre ce qu'elles renferment de louable & de blâmable. Grégorio Leti a donné aussi un ouvrage sur les loteries, & le P. Menetrier a publié en 1700 un traité sur le même sujet, où il montre l'origine des loteries, & leur usage parmi les Romains; il distingue divers genres de loteries, & prend de - là occasion de parler des hasards & de resoudre plusieurs cas de conscience qui y ont rapport. Chambers.

Soit une loterie de n billets dans laquelle m soit le prix du billet, m n sera l'argent de toute la loterie; & comme cet argent ne rentre jamais en total dans la bourse des intéressés pris ensemble, il est évident que la loterie est toujours un jeu desavantageux. Par exemple, soit une loterie de 10 billets à 20 livres le billet, & qu'il n'y ait qu'un lot de 150 livres, l'espérance de chaque intéressé n'est que de liv. = 15l. & sa mise est de 20 liv. ainsi il perd un quart de sa mise, & ne pourroit vendre son espérance que 15l. Voyez Jeu, Avantage, Probabilité , &c.

Pour calculer en général l'avantage ou le desavantage d'une loterie quelconque, il n'y a qu'à supposer qu'un particulier prenne à lui seul toute la loterie, & voir le rapport de ce qu'il a déboursé à ce qu'il recevra: foit m l'argent déboursé, ou la somme de la valeur des billets, & n la somme des lots qui est toujours moindre, il est évident que le desavantage de la loterie est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Voyez Avantage, Jeu, Pari, Probabilité , &c.

Si une loterie contient n billets & m lots, on demande quelle probabilité il y a qu'on ait un lot, si on prend r billets. Prenons un exemple: on suppose en tout 20 billets, 15 lots, & par conséquent 15 billets qui doivent sortir, & qu'on ait pris 4 billets: on représentera ces 4 billets par les quatre premieres lettres de l'alphabet, a, b, c, d, & les 20 billets par les vingt premieres lettres du même alphabet. Il est visible, 1°. que la question se réduit à savoir combien de fois 20 lettres peuvent être prises quinze à quinze; 2°. quelle probabilité il y a que l'un des 4 billets se trouve dans les 15. Or l'article Combinaison apprend que vingt choses peuvent être combinées quinze à quinze au nombre de fois représenté par une fraction dont le dénominateur est 1. 2. 3. 4. &c. jusqu'à 15. & le numérateur 6. 7. 8... &c. jusqu'à 6 + 14 ou 20. A l'égard de la seconde question, elle se réduit à savoir combien de fois les 20 billets (excepté les quatre a, b, c, d,) peuvent être pris quinze à quinze, c'est - à - dire combien de fois 16 billets peuvent être pris quinze à quinze, ce qui s'exprime (Voyez l'article Combinaison) par une fraction dont le dénominateur est 1. 2. 3. 4. &c. jusqu'à 15. & le numérateur 2. 3. 4. &c. jusqu'à 2 + 14 ou 16. Donc la probabilité cherchée est en raison de la premiere de ces deux fractions, moins la seconde à la premiere; car la différence des deux fractions exprime évidemment le nombre de cas où l'un des billets a, b, c, d, sortira de la roue. Donc cette probabilité est en raison de 6. 7. 8..... 20 - 2. 3. 4...... 16 à 6. 7. 8.....20, c'est - à - dire de 17. 18. 19. 20 - 2. 3. 4. 5. à 17. 18. 19. 20.

Donc en général la probabilité cherchée est exprimée par le rapport de (n - m + 1. n - m + 2......n) - (n - r - m + 1. n - r - m + 2......n - r) à (n - m + 1. n - m + 2.....n) D'où l'on voit que si n - r - m + 1 = 0 ou est négatif, on jouera à jeu sûr. Si, par exemple, dans le cas précédent au lieu de 4 billets on en prenoit 6, alors on auroit n - r - m + 1 = 20 - 6 - 15 + 1 = 0; & il y auroit certitude d'avoir un lot, ce qui est évident, puisque si de 20 billets on en prend 6 & qu'il en doive sortir 15 de la roue, il est infaillible qu'il en sortira un des 6, les autres ne faisant ensemble que 14. Voyez Jeu, &c. (O)

Loterie (Page 9:694)

Loterie, (Jeu) Ce jeu est ainsi nommé de la ressemblance qu'il y a entre la maniere de le jouer & de tirer une loterie; il est d'ailleurs fort récréatif & d'un grand commerce. Il n'est beau qu'autant qu'on est beaucoup de monde à le jouer; mais il ne faut pas être moins de quatre. On prend deux jeux de cartes où sont toutes les petites; l'un sert pour faire les lots, & l'autre les billets. Voyez Lots & Billets. Quand on est convenu du nombre des jettons que chacun doit avoir devant soi, de leur valeur & des autres choses qui regardent le jeu ou les joueurs, deux des joueurs prennent chacun un jeu de cartes (ce sont les premiers venus, car il n'y a nul avantage d'être premier ou dernier à ce jeu); & après les avoir battues & fait couper à ceux qui sont à leur gauche, l'un d'eux en met une devant chaque joueur de façon qu'elle ne peut être vûe. Quand toutes ces cartes sont ainsi rangées sur la table, chaque joueur met le nombre des jettons qu'il juge à - propos sur celle qui est vis - à - vis de lui, faisant attention à ce que ces jettons ne soient point de nombre égal. Les les lots ainsi chargés, celui qui a l'autre jeu de carte en donne à chacun une: ensuite on tourne les lots, & alors chaque joueur voit si sa carte est semblable à quelqu'une des lots, c'est - à - dire que s'il a pour billet un valet de coeur, une dame de carreau, & que quelqu'un des lots soit une dame de carreau ou un valet de coeur, il gagne ce lot, & ainsi des autres. Les lots qui n'ont pas été enlevés sont ajoutés au fonds de la loterie, pour être tirés au coup suivant, & on continue à jouer ainsi jusqu'à ce que le fonds de la loterie soit tout tiré. Voyez Lots, Billets.

Lorsque la partie est trop long - tems à finir, on double ou on triple les billets qu'on donne à chaque, mais toujours cependant l'un après l'autre: la grosseur des lots abrege encore beaucoup la partie. [p. 695]

Loteries (Page 9:695)

Loteries des Romains, (Hist. rom.) en latin pittacia, n. pl. dans Pétrone.

Les Romains imaginerent pendant les saturnales des especes de loteries, dont tous les billets qu'on distribuoit gratis aux conviés, gagnoient quelque prix; & ce qui étoit écrit sur les billets se nommoit apophoreta. Cette invention étoit une adresse galante de marquer sa libéralité & de rendre la fête plus vive & plus intéressante, en mettant d'abord tout le monde de bonne humeur.

Auguste goûta beaucoup cette idée; & quoique les billets des loteries qu'il saisoit consistassent quelquefois en de pures bagatelles, ils étoient imaginés pour donner matiere à s'amuser encore davantage; mais Néron, dans les jeux que l'on célébroit pour l'éternité de l'empire, étala la plus grande magnificence en ce genre. Il créa des loteries publiques en faveur du peuple de mille billets par jour, dont quelques - uns suffisoient pour faire la fortune des personnes entre les mains desquels le hasard les distribuoit.

L'empereur Héliogabale trouva plaisant de composer des loteries moitié de billets utiles & moitié de billets qui gagnoient des choses risibles & de nulle valeur. Il y avoit, par exemple, un billet de six esclaves, un autre de six mouches, un billet d'un vase de grand prix, & un autre d'un vase de terre commune, ainsi du reste.

Enfin en 1685 Louis XIV. renouvella dans ce royaume la mémoire des anciennes loteries romaines: il en fit une fort brillante au sujet du mariage de sa sille avec M. le Duc. Il établit dans le salon de Marly quatre boutiques remplies de ce quel'industrie des ouvriers de Paris avoit produit de plus riche & de plus recherché. Les dames & les hommes nommés du voyage, tirerent au sort les bijoux dont ces boutiques étoient garnies. La fête de ce prince étoit sans doute très - galante, & même à ce que prétend M. de Voltaire, supérieure en ce genre à celle des empereurs romains. Mais si cette ingénieuse galanterie du monarque, si cette somptuosité, si les plaisirs magnifiques de sa cour eussent insulté à la misere du peuple, de quel oeil les regarderions - nous? (D. J.)

LOTH (Page 9:695)

LOTH, s. m. (Commerce.) poids usité en Allemagne, & qui fait une demi - once ou la trente - deuxieme partie d'une livre commune.

LOTHIANE (Page 9:695)

LOTHIANE, (Géogr.) en latin Laudamia, province maritime de l'Ecosse méridionale, sur le golfe de Forth. C'est la plus belle, la plus fertile & la plus peuplée de toute l'Ecosse. On la divise en trois parties, l'une orientale, l'autre occidentale, & une troisieme qui est celle du milieu, nommée par cette raison mid - Lothian; c'est dans cette derniere partie qu'est Edimbourg, capitale de l'Ecosse. (D. J.)

LOTIER (Page 9:695)

LOTIER, lotus, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur légumineuse; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite une sitique divisée dans quelques especes en cellules pardes cloisons transversales; cette silique renferme des semences ordinairement arrondies. Ajoutez à ces caracteres qu'il y a trois feuilles sur un même pédicule, dont la base est encore garnie de deux autres feuilles. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Lotier (Page 9:695)

Lotier odorant, (Botan.) ou trefle odoriférant, ou trefle musqué. C'est une des especes de mélilot, c'est le melilotus major, odorata, violacca de Tournesort, hist. 407, lotus hortensis, odora de C. B. P. 330. Trisolium odoratum de Gérard, de Parkinson & de Ray, histor. I. 950.

Sa racine est menue, simple, blanche, ligneuse, garnie de quelques fibres. Sa tige est au - moins haute d'une coudée, droite, grêle, cannelée, un peu anguleuse, lisse, creuse & branchue des le bas. Ses feuilles naissent alternativement portées trois ensemble sur une longue queue; elles sont d'un verd pâle, lisses, dentelées tout au tour: celles du bas des tiges sont obtuses, plus courtes & plus arrondies: celles du haut sont plus longues & plus pointues. Des aisselles des feuilles supérieures sortent de longs pédicules qui portent des épics ou des bouquets de petites fleurs légumineuses d'un bleu clair, répandant une odeur aromatique un peu forte, mais agréable, & qui dure même lorsque la plante est arrachée & sechée. Il s'éleve du calice de chaque fleur un pistil qui se change en une capsule dure, nue, c'est à - dire qui n'est pas cachée dans le calice comme dans le trefle, & qui renferme deux ou trois graines jaunes odorantes & arrondies. Cette plante est annuelle: on la cultive dans les jardins pour sa bonne odeur. (D. J.)

Lotier (Page 9:695)

Lotier odorant, (Mat. med.) trefle musqué, ou faux baume du Pérou.

Les feuilles & les fleurs de cette plante sont d'usage en Medecine.

Cette plante déterge, digere, calme les douleurs, résout le sang épanché & grumelé, & consolide les plaies. Quelques - uns même la mettent au nombre des alexipharmaques: on la mêle dans les potions vulnéraires avec les autres plantes vulnéraires. Les sommités fleuries prises à la dose d'un gros en décoction dans du vin ou dans de l'hydromel, guérissent la pleurésie en procurant la sueur. Cette même décoction excite les regles & les urines: on dit qu'on la donne encore utilement, ou la graine pilée à la dose d'un gros dans du vin, contre le poison, quand on croit avoir été empoisonné.

On l'emploie extérieurement dans les décoctions & les fomentations vulnéraires. On fait avec les sommités fleuries, macerées dans l'huile commune, une huile qui est très - recommandée pour réunir les plaies & les défendre de l'inflammation, pour guérir les hernies des enfans, pour amollir & faire aboutir les tumeurs.

On met dans les habits la plante quand elle est séche, & l'on croit qu'elle empêche qu'ils ne soient mangés des vers. L'eau distillee passe pour vulnéraire & ophtalmique. Geoffroi, mat. med.

LOTION (Page 9:695)

LOTION, s. f. (Chimie.) l'action de laver. Ce mot n'est usité, & même peu usité, que dans la Chimie pharmaceutique; il s'emploie dans le même sens que celui d'édulcoration, & ce dernier est beaucoup plus en usage. Voyez Edulcoration. L'action de laver, dans les travaux de la Métallurgie, s'appelle lavage, voyez Lavage. (b)

Lotion (Page 9:695)

Lotion, (Med. thérap.) l'action de laver différentes parties du corps, comme la tête, les mains & les piés: c'est là une espece de bain, voyez Bain. La lotion des piés, qui est la plus usitée des lotions medicinales & celle dont les effets sont les mieux observés, est connue dans l'art sous le nom de pédiluve, voyez Pédiluve.

C'est un usage établi chez plusieurs peuples, & principalement chez ceux qui habitent les pays du Nord, de se laver habituellement la tête, les piés & les mains avec de l'eau froide: cette pratique est recommandée par plusieurs medecins, tant anciens que modernes, & Loke la recommande beaucoup dans son traité de l'éducation des enfans. Nous sommes assez portés à la croire salutaire, sur - tout lorsqu'on s'y est accoutumé dès la plus tendre enfance. Nous en avons parlé à l'article Eau, Matiere médicale. Voyez cet article. (b)

LOTISSAGE (Page 9:695)

LOTISSAGE. s. m. (Commerce.) c'est la division que l'on fait de quelque chose en diverses parts, pour être tirées au sort entre plusieurs personnes.

Ce terme n'est guere usité que dans les communautés de Paris, qui font lotir les marchandises foraines qui arrivent dans leurs bureaux. Voyez Lotissement.

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