ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"678"> fit plusieurs réglemens utiles à la république & favorable à la liberté du peuple; une de ces lois entre autres fut que l'on pouvoit appeller de tous les magistrats au peuple.

Le même Valerius fit encore d'autres lois, portant que personne n'auroit de commandement à Rome, à moins qu'il ne lui eût été déféré par le peuple; que l'on consacreroit aux dieux la personne & les biens de celui qui auroit conspiré contre l'état: il déchargea aussi le menu peuple des impôts, pensant que de tels gens sont assez chargés de leur famille qu'ils ont à élever.

Loi Valeria de oere alieno, étoit de Valerius Flaccus, lequel succéda, pour le consulat, à Marius; elle autorisoit les débiteurs à ne payer que le quart de ce qu'ils devoient. Ce Valerius fit une fin digne de son injustice; car il fut tué dans une sédition excitée par les troupes d'Asie où il commandoit. Voyez Zazius.

Loi Valeria, de proscriptione, étoit de L. Valerius Flaccus; il ordonna que Sylla seroit créé dictateur, & qu'il auroit droit de vie & de mort sur tous les citoyens. Voyez aussi Zazius. (A)

Loi Varia (Page 9:678)

Loi Varia, ainsi nommée de Qu. Varius tribun du peuple, ordonna d'informer contre ceux par le fait ou conseil desquels les alliés auroient pris les armes contre les Romains. Voyez Zazius.

Loi Vatinia (Page 9:678)

Loi Vatinia, fut faite par Vatinius pour déférer à César le gouvernement des Gaules & de l'Illyrie avec le commandement de dix légions pendant cinq ans. Voyez l'Oraison de Cicéron contre Vatinius.

Loi viaire (Page 9:678)

Loi viaire, lex viaria, faite par Cution, tribun du peuple, par laquelle il se fit attribuer l'inspection & la police des chemins. Appian, liv. II.

Loi viscellia ou visellia (Page 9:678)

Loi viscellia ou visellia, défendit aux affranchis d'aspirer aux charges qui étoient destinées aux ingénus ou personnes de condition libre; mais cette loi fut abrogée lorsqu'on supprima la distinction des affranchis & des ingénus. Voyez Bugnion, des lois abrogées, liv. I. n. 190.

Loi Voconia (Page 9:678)

Loi Voconia, faite par le tribun Voconius, contenoit plusieurs dispositions dont l'objet étoit de limiter la faculté de léguer par testament.

L'une défendoit à un homme riche de cent mille sesterces, de laisser à des étrangers plus qu'il ne laissoit à son héritier. Un autre chapitre de cette loi excluoit toutes les femmes & filles de pouvoir être instituées héritieres, & d'autres disent que les soeurs étoient exceptées; d'autres encore prétendent qu'il n'y avoit que la femme & la fille unique du testateur qui étoient comprises dans la prohibition; d'autres enfin soutiennent que la loi défendoit seulement de léguer à sa femme plus du quart de son bien.

L'exclusion des filles fut dans la suite révoquée par Justinien, mais elle continua d'avoir lieu pour les successions qui ne venoient pas de la famille.

Le jurisconsulte Paulus fait mention que cette loi défendoit aussi d'acquérir par usucapion des servitudes. Voyez la Dissertation de Perizonus sur la loi Voconia. (A)

Loi du vicomte (Page 9:678)

Loi du vicomte, c'est le droit & l'usance du vicomte; il en est parlé dans la coutume de Boulenois, art. 180, & dans celle de Monstreuil, art. 1.

Loi villaine (Page 9:678)

Loi villaine, lex villana, c'est le nom qu'on donnoit autrefois aux lois des villageois ou plûtôt aux lois qui concernoient les gens de la campagne.

Loi Voleronia (Page 9:678)

Loi Voleronia, fut faite par P. Volero, tribun du peuple; elle portoit que les magistrats plébéïens seroient nommés dans les comices assemblés par tribus, dans lesquelles assemblées on ne s'arrêtoit point aux auspices, & l'autorité du sénat n'étoit point nécessaire; cela arriva sous le consulat de T. Quintius & d'Appius Claudius. Voyez le catalogue de Zazius.

Loi des Wisigoths (Page 9:678)

Loi des Wisigoths. Voyez ci - devant Loi gothique. (A)

Loi (Page 9:678)

Loi, à la monnoie, exprime la bonté intérieure des especes. Il n'y a que les ouvriers qui se servent de ce mot. Voyez Titre, Aloi.

LOIBEIA (Page 9:678)

LOIBEIA, (Antiq. grecq.) LOIBEI)A, ce mot manque dans nos meilleurs lexicographes: c'étoient de petits vases avec lesquels on faisoit les libations, & que l'on appelloit autrement LOIBIDES2 & SPOUDEIA=. Voyez Libation. (D. J.)

LOIMIEN (Page 9:678)

LOIMIEN. (Littér.) surnom d'Apollon sous lequel les Lindiens l'honoroient, comme le dieu de la Medecine, qui pouvoit guérir les malades attaqués de la peste, & la chasser du pays; car LOIMH\ en grec veut dire la peste. (D. J.)

LOING, le (Page 9:678)

LOING, le, (Geog.) riviere de France; elle a sa source en Puysaye, sur les confins de la Bourgogne, passe à Châtillon, Montargis, Nemours, Moret, & se rend dans la Seine. Son nom en latin est Lupa ou Lupia. (D. J.)

LOINTAIN (Page 9:678)

LOINTAIN, en Peinture, sont les parties d'un tableau qui paroissent les plus éloignées de l'oeil. Les lointains sont ordinairement bleuâtres, à cause de l'interposition de l'air qui est entr'eux & l'oeil. Ils conservent leur couleur naturelle à proportion qu'ils en sont proches, & sont plus ou moins brillans, selon que le ciel est plus ou moins serain. On dit, ces objets fuient bien, il semble qu'on entre dans le tableau, qu'il y a dix lieues du devant au lointain.

LOJOWOGOROD (Page 9:678)

LOJOWOGOROD, Loiovogrodum, (Géogr.) petite ville de Pologne dans la basse Volhinie, fameuse par la bataille de 1649. Elle est sur la rive occidentale du Nieper, à environ 20 lieues N. O. de Kiovie. Long. 49. 22. lat. 50. 48. (D. J.)

LOIR (Page 9:678)

LOIR, glis, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) rat dormeur qui se trouve dans les bois comme l'écureuil, & qui lui ressemble beaucoup par la forme du corps, surtout par la queue, qui est garnie de longs poils d'un bout à l'autre. Cependant le loir est beaucoup plus petit que l'écureuil; il a la tête & le museau moins larges que l'écureuil, les yeux plus petits & moins saillans, les oreilles moins longues, plus minces, & presque nues; les jambes & les piés plus petits, & les poils de la queue moins longs. Il y a des différences très - apparentes dans les couleurs du poil de ces deux animaux; les yeux du loir sont bordés de noir: la face supérieure de cet animal, depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue, est d'une couleur grise, mêlée de noir & argentée: la face inférieure a une couleur blanche légerement teinte de fauve en quelques endroits, & argentée sur quelques poils. Le milieu de la face supérieure du poignet & du métatarse est noirâtre.

Le loir se nourrit, comme l'écureuil, de farine, de noisettes, de châtaignes, & d'autres fruits sauvages; il mange aussi de petits oiseaux dans leurs nids. Il se fait un lit de mousse dans les creux des arbres ou dans les fentes des rochers élevés. Le mâle & la femelle s'accouplent sur la fin du printems; les petits naissent en été: il y en a quatre ou cinq à chaque portée. On assure que les loirs ne vivent que six ans: ils faisoient partie de la bonne - chere chez les Romains; on en mange encore en Italie. Pour en avoir on fait des fosses dans un lieu sec, à l'abri d'un rocher, au milieu d'une forêt: on tapisse de mousse ces fosses, on les recouvre de paille, les loirs s'y retirent, & on les y trouve endormis vers la fin de l'automne. En France, la chair de cet animal n'est guere meilleure que celle du rat d'eau. Les loirs sont courageux, ils mordent violemment: ils ne craignent ni la belette ni les petits oiseaux de proie: ils évitent le renard en grimpant au sommet des arbres; mais ils deviennent la proie du chat sauvage & de la marte. On ne dit pas qu'il y ait des loirs dans les cli<pb-> [p. 679] mats très - froids ou très - chauds, mais seulement dans les pays tempérés & couverts de bois. On en trouve en Espagne, en France, en Grece, en Italie, en Allemagne, en Suisse, &c. Voyez l'hist. nat. génér. & particul. tome. VIII. Voyez Rat dormeur, quadrupede.

Loir (Page 9:679)

Loir, le, Lidericus, (Géogr.) riviere de France qui prend sa source dans le Perche, passe à Illiers, à Chateaudun, à Claye, à Vendôme, à Montoire, à la Fleche, à Duretal, & se perd dans la Sarte à Briolé, une demi - lieue au dessus de l'île de S. Aubin.

LOIRE, la (Page 9:679)

LOIRE, la, (Géogr.) grande riviere de France. Elle prend sa source dans le Vivarais au mont Gerbier - le - joux, sur les confins du Velai, coule dans le Forès, le Bourbonnois, le Nivernois, cotoie le Berry, qu'elle sépare de l'Orléanois, arrose Gien & Orléans; ensuite se tournant vers le sud - ouest, elle passe à Beaugency, à Blois, à Tours, puis vient à Saumur, sort de l'Anjou, entre dans la Bretagne, baigne Nantes; & élargissant son lit, qui est semé d'îles, elle se perd dans l'Océan entre le Croisic & Bourgneuf.

Un poëte anglois a peint avec élegance les ravages que cause la Loire dans ses débordemens: je vais transcrire son tableau en faveur des lecteurs sensibles à la poésie de cette langue.

When this french river raisd'with sudden rains, Or snows dissolvd, o'erflows the adjoi'ning plains, The husbandmen with high rais'd banks secure Their greedy hopes; and this he can endure: But if with bays, and dams, they strive to force His channel, to a new or narrow'r course, No longer then within his banks he dwells, First to a torrent, then a deluge swells; St onger and fiercer by restraints he roars, And knows no bound, but makes his pow'r his shores.

Je voudrois bien que quelque bon françois nous peignît aussi le débordement excessif des droits honteux qu'on exerce sur cette riviere, sous prétexte de maintenir sa navigation, mais en réalité pour ruiner le commerce. On compte au - moins une trentaine de divers péages qui s'y sont introduits, indépendamment desquels on paie une imposition assez bien nommée le trépas de Loire, ainsi que les droits de simple, double, triple cloison, établis anciennement pour l'entretien des fortifications de la ville d'Angers. On n'en peut guere voir de plus cheres ni de plus mauvaises, à ce qu'assure un homme éclairé.

Le droit de boëte des marchands fréquentant la Loire, a été établi solemnellement à Orléans pour le balisage & le curage de la riviere, dont on ne prend aucun soin, malgré les éloges de ce curage, par le sieur Piganiol de la Force; mais en revanche, dit avec plus de vérité l'auteur estimable des recherches sur les finances, une petite compagnie de fermiers y fait une fortune honnête & qui mérite l'attention du conseil, soit à raison du produit, soit à raison des vexations qu'elle exerce sur le Commerce.

LOIRET (Page 9:679)

LOIRET, (Géogr.) petite riviere de France en Orléanois, nommée par Grégoire de Tours Ligeretus, par d'autres Ligericinus, & par plusieurs modernes Ligerulus.

Elle tire sa naissance au - dessus d'Olivet, du milieu des jardins du château de la Source (que le lord Bollingbrocke, & depuis M. Boutin receveur général des finances, ont rendu la plus charmante maison de campagne qui soit aux environs d'Orléans), & coule jusqu'au - delà du pont de Saint Mesmin, où elle se jette dans la Loire, après un cours d'environ deux lieues.

Il s'en faut beaucoup que le Loiret soit une riviere dès son origine; elle ne mérite même le nom de riviere qu'un peu au - dessus du pont de Saint Mesmin, jusqu'à son embouchure dans la Loire, c'est - à - dire dans l'étendue seulement d'une petite demi - lieue. En effet, le bassin du Loiret dans cet espace ne contient communément d'eau courante que 500 piés cubiques, trois fois moins qu'il n'en passe sous le pont royal à Paris, où il s'en écoule à chaque instant 2000 piés cubiques, selon la supputation de Mariotte.

Cependant presque tous les auteurs ont parlé du Loiret, comme d'un prodige. Papyre, Masson, Coulon, Léon, Tripaut, François le Maire, Guion, Daviti, Symphorien, Corneille, Peluche, & tant d'autres, nous représentent le Loiret aussi gros à sa naissance qu'à son embouchure, par tout navigable, & capable de porter bateau à sa source même.

Je n'ai rien vû de tout cela sur les lieux, mais ce n'est pas mon témoignage que je dois donner. Il faut lire, pour s'assurer de l'exacte vérité des faits, les réflexions de M. l'abbé de Fontenu sur le Loiret, insérées dans le recueil historique de l'académie des Inscriptions, tome VI. où l'on trouvera de plus la carte détaillée du cours de cette petite riviere.

L'objet principal de l'académicien de Paris a été de rectifier & de ramener à leur juste valeur les exagérations des auteurs qui ont parlé de cette riviere, laquelle ne paroît considérable que parce que ses eaux sont retenues par des digues qui les font refluer dans son bassin.

Cependant M. de Fontenu, après avoir dissipé les fausses préventions dans lesquelles on est dans tout l'Orléanois au sujet du Loiret, convient que cette petite riviere est digne des regards des amateurs de l'histoire Naturelle.

Premierement, l'abondance des deux sources dont le Loiret tire son origine, est curieuse. On voit sortir du sein de la terre par ces deux sources, seize à dix - huit piés cubiques d'eau, qui rendent le Loiret capable dès - lors de former un ruisseau assez considérable. La grande source du Loiret prend de si loin son essor de dessous la terre, que l'antre d'où elle s'éleve est un abîme dont il n'a pas été possible jusqu'à - présent de trouver le fond, en en faisant sonder la profondeur avec 300 brasses de cordes attachées à un boulet de canon.

Cette expérience a été faite en 1583 par M. d'Entragues, gouverneur d'Orléans, au rapport de François le Maire; & milord Bollingbroke répéta la même tentative, je crois, en 1732, avec aussi peu de succès. Toutefois cette maniere de sonder ne prouve pas absolument ici une profondeur aussi considérable qu'on l'imagine, parce que le boulet de canon peut être entraîné obliquement par l'extrème rapidité de quelque torrent qui se précipite au loin par des pentes souterraines.

Non - seulement la petite source du Loiret ne se peut pas mieux sonder, mais elle a cette singularité, que dans les grands débordemens de la Loire, son eau s'élance avec un bourdonnement qu'on entend de deux ou trois cent pas: la cause vient apparemment de ce que se trouvant alors trop resserrée entre les rochers à - travers desquels elle a son cours sous terre, elle fait de grands efforts pour s'y ouvrir un passage.

Ces deux sources du Loiret annoncent dans le pays, par leurs crues inopinées, le débordement de la Loire vingt ou vingt - quatre heures avant qu'on apperçoive à Orléans aucune augmentation de cette riviere. Ces crues inopinées prouvent que les sources du Loiret tirent de fort loin leur origine de la Loire, & qu'elles ne sont qu'un dégorgement des eaux de cette riviere qui s'étant creusé un canal très - profond, viennent en droiture se faire jour dans les jardins du château de la Source. Ces crues arrivent ici beaucoup plûtôt que la crue de la Loire de<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.