ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"680"> vant Orléans, parce qu'elles ont plus de pente sous terre, qu'elles sont plus resserrées dans leur canal, & qu'elles viennent plus en droiture que les eaux qui coulent dans le lit de la Loire.

On vante beaucoup dans le pays les paturages des prairies du Loiret, les laitages, & les vins de ses côteaux. L'eau de cette riviere est légere, elle ne gele, dit - on, jamais, du - moins ce doit être très - rarement, parce que c'est une eau souterraine & de sources vives.

Les vapeurs épaisses qui s'élevent du Loiret venant à se répandre sur les terres voisines, les préservent aussi de la gelée, leur servent d'engrais, & conservent la verdure des prairies d'alentour.

Enfin les eaux du Loiret sont d'un verd soncé à la vûe, & celles de la Loire blanchâtres. La raison de ce phénomene procede de la différence du fond, dont l'un a beaucoup d'herbes, & l'autre n'est que du sable qu'elle charrie sans cesse dans son cours. (D. J.)

LOISIR (Page 9:680)

LOISIR, s. m. (Gramm.) tems vuide que nos devoirs nous laissent, & dont nous pouvons disposer d'une maniere agréable & honnête. Si notre éducation avoit été bien faite, & qu'on nous eût inspiré un goût vif de la vertu, l'histoire de nos loisirs seroit la portion de notre vie qui nous feroit le plus d'honneur après notre mort, & dont nous nous ressouviendrions avec le plus de consolation sur le point de quitter la vie: ce seroit celle des bonnes actions auxquelles nous nous serions portés par goût & par sensibilité, sans que rien nous y déterminât que notre propre bienfaisance.

LOK (Page 9:680)

LOK, s. m. (Marine.) c'est un morceau de bois de 8 à 9 pouces de long, quelquefois de la forme du fond d'un vaisseau ou d'une figure triangulaire qu'on leste d'un peu de plomb pour le fixer sur l'eau à l'endroit où on le jette. On appelle ligne de lok une petite corde attachée à ce morceau de bois, au moyen de laquelle ou mesure le chemin qu'on a fait. Pour cet effet on dévide la ligne ou corde; sa portion dévidée dans un tems donné, marque l'intervalle du vaisseau au lok. On appelle noeud de la ligne de lok les portions de la ligne distinguées par des noeuds éloignés les uns des autres d'environ 41 piés 8 pouces. Si l'on file trois noeuds dans une demi - minute, on estime le chemin qu'on fait à une lieue par heure. La table du lok est une planche de bois divisée en cinq colonnes: on y écrit avec de la craie l'estime de chaque jour. A la premiere colonne sont les heures de deux en deux; à la seconde le rumb du vent ou la direction du vaisseau; à la troisieme la quantité de noeuds filés; à la quatrieme le vent qui regne; à la cinquieme les observations sur la variation de l'aiguille aimantée. Ce sont des officiers qui reglent la table de lok.

LOKE (Page 9:680)

LOKE, s. m. (Mythol.) nom donné par les anciens peuples du Nord au démon. Suivant leur mythologie Loke étoit le calomniateur des dieux, l'artisan des tromperies, l'opprobre du ciel & de la terre. Il étoit fils d'un géant, & avoit une femme nommée Signie. Il en eut plusieurs fils; il eut aussi trois enfans de la géante Angerbode, messagere des malheurs; savoir le loup Fenris, le grand serpent de Midgard, & Hela le mort. Loke faisoit une guerre éternelle aux dieux, qui le prirent enfin, l'attacherent avec les intestins de son fils, & suspendirent sur sa tête un serpent dont le venin lui tombe goutte à goutte sur le visage. Cependant Signie sa femme est assise auprès de lui, & reçoit ces gouttes dans un bassin qu'elle va vuider; alors le venin tombant sur Loke, le fait hurler & frémir avec tant de force, que la terre en est ébranlée. Telle étoit, suivant les Goths, la cause des tremblemens de terre. Loke devoit rester enchaîné jusqu'au jour des ténébres des dieux. Voyez l'Edda des Islandois.

LOLARDS (Page 9:680)

LOLARDS, s. m. plur. (Théolog.) nom de secte. Les lolards sont une secte qui s'eleva en Allemagne au commencement du xiv. siecle. Elle prit son nom de son auteur nommé Lolhard Walter qui commença à dogmatiser en 1315.

Lemoine de Cantorbery dérive le mot lolard delolioud qui signifie de l'ivraie, comme si le lolard étoit de l'ivraie semée dans le champ du seigneur. Abelly dit que lolard signifie louant Dieu, apparemment de l'allemand loben, louer, & herr, seigneur; parce qu'ils faisoient profession d'aller de côté & d'autre en chantant des pseaumes & des hymnes.

Lolard & ses sectateurs rejettoient le sacrifice de la messe, l'extrême - onction & les satisfactions propres pour les péchés, disant que celle de J. C. suffisoit. Il rejettoit aussi le baptême qu'il soutenoit n'avoir aucune efficace, & la pénitence qu'il disoit n'être point nécessaire. Lolard fut brûlé vif à Cologne en 1322.

On appella en Angleterre les sectateurs de Wiclef lolards, à cause que ses dogmes avoient beaucoup de conformité avec ceux de cet hérésiarque. D'autres prétendent qu'ils viennent des lolards d'Allemagne. Voyez Wiclefites.

Ils furent solemnellement condamnés par Thomas d'Arundel archevêque de Cantorbery, & par le concile d'Oxford. Voyez le Dictionn. de Trévoux.

LOLOS (Page 9:680)

LOLOS, s. m. (Hist. mod.) C'est le titre que les Macassarois donnent aux simples gentilshommes, qui chez eux formoient un troisieme ordre de noblesse. Ce titre est héréditaire, & se donne par le souverain. Les Dacus forment le premier ordre de la noblesse; ils possedent des fiefs qui relevent de la couronne & qui lui sont dévolus faute d'hoirs mâles; ils sont obligés de suivre le roi à la guerre avec un certain nombre de soldats qu'ils sont forcés d'entretenir. Les Carrés forment le second ordre: le souverain leur confere ce titre qui répond à celui de comte ou de marquis.

LOMAGNE, la (Page 9:680)

LOMAGNE, la, (Géogr.) ou LAUMAGNE, en latin moderne Leomania; petit pays de France, en Gascogne, qui fait partie du bas Armagnac; c'étoit autrefois une vicomté, c'est aujourd'hui une pauvre élection dont le commerce est misérable. (D. J.)

LOMBAIRES (Page 9:680)

LOMBAIRES, adj. (Anat.) qui appartient aux lombes. Voyez Lombes.

Arteres lombaires sont des branches de l'aorte qui se distribuent aux muscles des lombes. Voy. Aorte & Arteres.

Veines lombaires sont des veines qui rapportent le sang des arteres, & vont se décharger dans le tronc dela veine - cave. Voyez Veines.

Glandes lombaires. Voyez Glandes.

Les nerfs lombaires sont au nombre de cinq paires: ils ont cela de commun qu'ils communiquent ensemble avec le nerf intercostal.

La premiere paire passe entre la premiere & la seconde vertebre des lombes: elle communique avec la premiere dorsale & la seconde lombaire; elle jette plusieurs rameaux qui se distribuent aux muscles du bas ventre, au muscle psoas, à l'iliac, au ligament de Fallope, au cordon spermatique, &c.

La seconde paire sort entre la deuxieme & la troisieme vertebre des lombes: elle communique avec la premiere paire, & la troisieme paire lombaire avec le nerf intercostal: elle jette plusieurs rameaux, parmi lesquels il y en a qui s'unissent au nerf crural & au nerf obturateur: les autres se distribuent aux muscles psoas, sacro - lombaires, long dorsal, vertébraux obliques, &c. au scrotum, aux glandes inguinales, aux membranes des testicules, &c. [p. 681]

La troisieme paire sort entre la troisieme & la quatrieme vertebre des lombes: elle communique avec la seconde paire & la quatrieme paire lombaire & avec le nerf intercostal: elle jette plusieurs filets dont quelques - uns s'unissent avec le nerf obturateur, & d'autres avec le nerf crural; & plusieurs se perdent dans les muscles vertébraux, psoas, pectiné, &c.

La quatrieme paire sort entre la quatrieme & la cinquieme vertebre des lombes, s'unit à la troisieme & à la cinquieme paire lombaire, & communique avec le nerf intercostal: elle jette des branches aux muscles vertébraux & aux muscles voisins, & s'unit avec le nerf crural & avec le nerf obturateur.

La cinquieme paire passe entre la derniere vertebre des lombes & l'os sacrum: elle s'unit avec la quatrieme paire lombaire & avec la premiere sacrée: elle communique avec le nerf intercostal: elle jette des rameaux aux muscles vertébraux, &c. en fournit un au nerf crural, & se joint au nerf sacré pour fomer le nerf sciatique.

Le muscle lombaire interne. Voyez Psoas.

LOMBARD (Page 9:681)

LOMBARD, (Hist. mod. & Com.) ancien peuple d'Allemagne qui s'établit en Italie dans la décadence de l'empire romain, & dont on a long - tems donné le nom en France aux marchands italiens qui venoient y trafiquer, particulierement aux Génois & aux Vénitiens. Il y a même encore à Paris une rue qui porte leur nom, parce que la plûpart y tenoient leurs comptoirs de banque, le commerce d'argent étant le plus considérable qu'ils y fissent.

Le nom de lombard devint ensuite injurieux & synonyme à usurier.

La place du change à Amsterdam conserve encore le nom de place lombarde, comme pour y perpétuer le souvenir du grand commerce que les lombards y ont exercé, & qu'ils ont enseigné aux habitans des Pays - bas.

On appelle encore à Amsterdam le lombard ou la maison des lombards, une maison où tous ceux qui sont pressés d'argent en peuvent trouver à emprunter sur des effets qu'ils y laissent pour gages. Il y a dans les bureaux du lombard des receveurs & des estimateurs: ces derniers estiment la valeur du gage qu'on porte, à - peu - près son juste prix; mais on ne donne dessus que les deux tiers, comme deux cens florins sur un gage de trois cens. L'on délivre en même tems un billet qui porte l'intérêt qu'on en doit payer, & le tems auquel on doit retirer le gage. Quand ce tems est passé, le gage est vendu au plus offrant & dernier enchérisseur, & le surplus (le prêt & l'intérêt préalablement pris) est rendu au propriétaire. Le moindre intérêt que l'on paye au lombard, est de six pour cent par an; & plus le gage est de moindre valeur, plus l'intérêt est grand: en sorte qu'il va quelquefois jusqu'à vingt pour cent.

Les Hollandois nomment ce lombard bank vanleeninge, c'est - à - dire banque d'emprunt. C'est un grand bâtiment que les régens des pauvres avoient fait bâtir en 1550 pour leur servir de magasin, & qu'ils céderent à la ville en 1614 pour y établir une banque d'emprunt sur toutes sortes de gages, depuis les bijoux les plus précieux jusqu'aux plus viles guenilles, que les particuliers qui les y ont portées peuvent retirer quand il leur plaît, en payant l'intérêt; mais s'ils laissent écouler un an & six semaines, ou qu'ils ne prolongent pas le terme du payement en payant l'intérêt de l'année écoulée, leurs effets sont acquis au lombard qui les fait vendre, comme on a déja dit.

L'intérêt de la somme se paye, savoir, au - dessous de cent florins, à raison d'un pennin par semaine de chaque florin, ce qui revient à 16 ¼ pour cent par an. Depuis 100 jusqu'à 500 florins, on paye l'intérêt à 6 pour cent par an: depuis 500 florins jusqu'à 3000, 5 pour cent par an: & depuis 3000 jusqu'à 10000 florins, l'intérêt n'est que de 4 pour cent par an.

Outre ce dépôt général, il y a encore par la ville différens petits bureaux répandus dans les divers quartiers, qui ressortissent tous au lombard. Tous les commis & employés de cette banque sont payés par la ville. Les sommes dont le lombard a besoin se tirent de la banque d'Amsterdam, & tous les profits qui en proviennent, sont destinés à l'entretien des hôpitaux de cette ville. Dictionn. de comm. Jean P. Ricard, Traité du commerce d'Amsterdam.

LOMBARDES (Page 9:681)

LOMBARDES, (Jurisprud.) Voyez ci - devant Lettres lombardes.

LOMBARDS (Page 9:681)

LOMBARDS, (Géog. anc.) en latin Langobardi ou Longobardi, anciens peuples de la Germanie, entre l'Elbe & l'Oder.

Il y auroit de la témérité à vouloir désigner plus spécialement leur pays & en marquer les bornes, parce qu'aucun ancien auteur n'en parle: nous ne savons que quelques faits généraux qui concernent ces peuples. Tacite nous apprend seulement que, quoiqu'ils fussent placés au milieu de diverses nations puissantes, ils ne laisserent pas de conserver leur liberté.

Sous le regne de Marc - Aurele, les Lombards quitterent leur ancienne demeure, s'avancerent jusqu'au Danube, passerent ce fleuve, & s'emparerent d'une province dont ils furent chassés par Vindez & par Candidus chefs de l'armée romaine. Ensuite, pendant plus de deux siecles on n'entendit plus parler d'eux: on ignore même le pays qu'ils allerent habiter.

Mais sous l'empire de Théodose, Agilmund leur chef rendit fameux le nom des Lombards. Vers l'an 487 ils aiderent Odoacre roi des Hérules à s'emparer de l'île de Rugen; & dans la suite eux - mêmes en devinrent les maîtres.

En 526, leur roi Audouin les conduisit en Pannonie, & ils ne furent pas long - tems à subjuguer cette province. Le royaume des Ostrogoths ayant été détruit vers l'an 560, Alboin invité par Narsés conduisit ses Lombards en Italie, & il y fonda un royaume puissant, sous le nom de royaume de Lombardie.

Bientôt les vainqueurs adopterent les moeurs, la politesse, la langue, & la religion des vaincus: c'est ce qui n'étoit pas arrivé aux premiers Francs ni aux Bourguignons, qui porterent dans les Gaules leur langage grossier & leurs moeurs encore plus agrestes. La nation lombarde étoit composée de payens & d'ariens, qui d'ailleurs s'accordoient fort bien ensemble, ainsi qu'avec les peuples qu'ils avoient subjugués. Rotharis leur roi publia vers l'an 640 un édit qui donnoit la liberté de professer toute religion; de sorte qu'il y avoit dans presque toutes les villes d'Italie un évêque catholique & un évêque arien, qui laissoient vivre paisiblement les idolatres répandus encore dans les bourgs & les villages.

Enfin, le royaume des Lombards qui avoit commencé par Alboin en 568 de l'ere vulgaire, dura tranquillement sous vingt - trois rois jusqu'à l'an 774, tems auquel Pepin défit Astolphe roi de ce peuple, & l'obligea de remettre au pape Etienne l'exarchat de Ravenne. Cependant Didier duc de Toscane s'empara du royaume, & fut le vingt - troisieme & dernier roi des Lombards. Le pape mécontent de ce prince, appella Charlemagne en Italie. Ce guerrier mit le siege devant Pavie, & fit Didier prisonnier.

Pour lors tout cédant à la force de ses armes, il

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