ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les funérailles du peuple de Loango se font assez singulierement; ils placent le mort sur une espece de bucher, dans la posture d'un homme assis, le couvrent d'un habit d'herbes, allument du feu tout autour, & après avoir entierement desseché le cadavre, ils le portent en terre avec pompe.

Dans ce royaume, les fils du roi ne sont pas les héritiers de la couronne, ce sont ceux de sa soeur ou de l'aîné de ses soeurs. Il a tant de femmes & d'enfans, qu'il y auroit toûjours des guerres entre eux si la succession pouvoit les regarder. (D. J.)

Loango (Page 9:624)

Loango, (Géog.) capitale du royaume de ce nom; le roi y réside avec sa cour & son serrail; l'enclos de sa demeure ou de son palais, est d'une palissade de branches de palmiers, & forme un quarré d'une très - grande étendue; on y trouve les maisons de ses femmes & de ses concubines; on reconnoît les unes & les autres à des brasselets d'ivoire, & elles sont étroitement gardées. Les bâtimens des autres habitans sont sur le modele de celui du roi; ils ne se touchent pas, & sont bordés & entourés de bananas, de palmiers, & de bankoves. Loango est environ à deux lieues de la côte de l'Océan éthiopique. Long. 29. 15. lat. mérid. 4. 30. (D. J.)

Loango (Page 9:624)

Loango, baie de, (Géog.) elle se reconnoît aisément par les hautes montagnes rouges qui sont du côté de la mer, car il n'y en a point d'autres semblables sur la côte. Cette baie passe pour être bonne; cependant à son entrée, vers l'extrémité septentrionale, il se trouve un banc qui court depuis la pointe, près d'une demi lieue, le long de la côte. Voyez sur cette baie Van - den - Broeck, Voyage de la Comp. des Indes orient. tom. IV. p. 318. (D. J.)

LOANGO - MONGO (Page 9:624)

LOANGO - MONGO, (Géog.) contrée d'Afrique dans la basse Ethiopie, contiguë à la province de Loangiri, ou Lovangiri. Cette contrée, dont on ignore les bornes orientales, est pleine de palmiers qui y produisent de l'huile en abondance. (D. J.)

LOBAW (Page 9:624)

LOBAW, (Géog.) Lobavia, petite place de la Prusse polonoise, qui donne son nom au canton circonvoisin. Lobaw est à 13 milles S. de Culm. Long. 37. 3. lat. 52. 38.

LOBE (Page 9:624)

LOBE, *L*O*B*O*S, s. m. chez les Anatomistes, se dit de chacune des deux portions qui composent le poumon. Voyez Poumon.

Cette séparation en lobes sert à la dilatation du poumon, par leur moven il reçoit une plus grande quantité d'air, d'où il arrive qu'il n'est pas trop pressé lorsque le dos est courbé. C'est pour cela que les animaux, qui sont toujours penchés vers la terre, ont le poumon composé de plus de lobes que l'homme; & même leur foie est partagé en plusieurs lobes, au lieu que celui de l'homme est un corps continu. Voyez nos Planches d'Anatomie, & leur expl. Voyez aussi Foie.

Chacune des portions latérales du cerveau est distinguée en deux extrémités, une antérieure & une postérieure qu'on appelle lobes du cerveau, entre lesquels il y a inférieurement une grosse protubérance à laquelle on donne le même nom; de sorte que chaque portion latérale a trois lobes, un antérieure, un moyen & un postérieur.

Les lobes antérieurs sont appuyés sur les parties de l'os frontal, qui contribue à la formation des orbites & des sinus frontaux, c'est - à - dire aux endroits qu'on appelle communément fosses antérieures de la base du crane. Les lobes postérieurs sont posés sur la tente du cervelet, & les lobes moyens logés dans les fosses latérales ou moyennes de la base du crane. Voyez Orbite, Frontal, &c.

La lobe antérieur & le lobe moyen sont séparés par un sillon très - profond & fort étroit qu'on appelle fissure de Silvius ou simplement la grande fissure du cerveau. Voyez Cerveau.

Lobe (Page 9:624)

Lobe se dit aussi du bout de l'oreille, qui est plus gras & plus charnu qu'aueune autre partie de l'oreille. Voyez Oreille.

Du Laurent dit que le mot de lobe dans ce dernier sens, vient du grec LWBEIN, couvrir de honte ou être confus, parce qu'on prétend que cette partie rougit dans les personnes qui ont de la honte.

Lobe (Page 9:624)

Lobe s'emploie aussi en parlant des fruits & des grains.

C'est ainsi que la féve est composée de deux portions appellées lobes, qui sont enveloppées de la peau extérieure. Tous les autres grains, même les plus petits, sont partagés, ainsi que la féve, en deux lobes ou portions égales, comme le docteur Grew l'a fait voir dans son anatomie des plantes. Voyez Fruit.

Lobes (Page 9:624)

Lobes d'une graine, (Jardinage.): une graine semée se partage ordinairement en deux lobes qui composent son corps même, & qui reçoivent chacune à travers la membrane appellée secondine, un des filets de la graine, lequel se divise en deux filamens, dont l'un se distribue dans toute l'étendue du lobe, & l'autre s'en va dans la radicule & dans la plume. Ces lobes ensuite grossissent & sortent de la terre pour former les feuilles qui ne sont autre chose que les lobes même étendus, sortis de la terre & changés en feuilles.

LOBETUM (Page 9:624)

LOBETUM, (Géog. anc.) ville de l'Espagne Tarragonoise, selon Ptolomée, liv. II. ch. vj, c'est présentement Albaracin. (D. J.)

LOBRÉGAT, le (Page 9:624)

LOBRÉGAT, le, (Géog.) nom commun à deux rivieres d'Espagne en Catalogne; la premiere, en latin Rubricatus, tire sa source des montagnes, sur la frontiere de la Cerdagne, & se rend dans la Méditerranée, à deux lieues de Barcelone au couchant; la seconde coule dans l'Ampurdan, & se jette dans le golfe de Lyon auprès de la ville de Roses: c'est le Clodianus des anciens. (D. J.)

LOBULE (Page 9:624)

LOBULE, lobellus, en Anatomie, est un petit lobe. Voyez Lobe.

Chaque lobe du poumon est divisé en plusieurs lobes plus petits, ou lobules, qui sont attachés de chaque côté aux plus grosses branches de la trachée artere. Chaque lobule est composé d'un grand nombre de petites vessicules rondes, qui toutes communiquent ensemble. C'est dans ces vessicules que l'air entre par la trachée - artere dans le tems de l'inspiration; & il en sort dans le tems de l'expiration. Voyez nos Pl. d'Anat. &c. Voyez aussi Poumon, Trachée - artere, &c.

LOCAL, ALE (Page 9:624)

LOCAL, ALE, adj. problème local, en Mathématique, est un problème dont la construction se rapporte à un lieu géométrique. Voyez Lieu. Ce mot de problème local n'est plus guere en usage.

Le problème local est ou simple, lorsqu'il a pour lieu des lignes droites, c'est - à - dire lorsqu'il se résoud par l'intersection de deux droites; ou plan, lorsqu'il peut se résoudre par les intersections de cercles & de droites; ou solide, lorsqu'il ne peut se résoudre que par des intersections de sections coniques ou entre elles, ou avec des cercles; ou bien enfin, il est sur - solide, ou plus que solide, lorsque sa solution demande la description d'une ligne d'un ordre plus élevé que le second. Chambers. (O)

Local (Page 9:624)

Local, (Jurisprud.) se dit de ce qui concerne spécialement un lieu: on appelle coutume locale, celle qui est particuliere à une seule ville, à une seigneurie. Voyez Coutume.

On appelle le local, ce qui concerne la disposition des lieux. (A)

LOCARNO (Page 9:624)

LOCARNO, (Géog.) en latin moderne Locarnum, les Allemands l'appellent Luggaris, ville com<pb-> [p. 625] merçante de Suisse, capitale d'un bailliage de même nom, sur le lac Majeur, lago Maggiore, près de la riviere de Magia. Le bailliage de Locarno contient quarante - neuf paroisses, & est composé de vallées fertiles, arrosées de rivieres. Il se partage pour la police en quatre communautés. Le gouvernement civil, est aristo - démocratique, composé de nobles, d'anciens bourgeois & du peuple. La ville de Locarno est située au pié d'une montagne an centre du pays, qui abonde en pâturages, en vins, en fruits, à 18 lieues N. de Novarre, 17 N. O. de Milan. Long. 26. 16. lat. 46. 6.

Je ne connois d'hommes de lettres nés à Locarno, que Thaddée Dunus, médecin, qui fleurissoit dans le xvj. siecle. Il s'acquit dans ce siecle une grande réputation par ses ouvrages; on les a imprimés plusieurs fois à Zurich, où il s'étoit retiré à cause de la religion. (D. J.)

LOCATAIRE (Page 9:625)

LOCATAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui qui tient quelque chose à loyer, comme une maison ou autre héritage, ou même quelque chose mobiliaire.

Dans tous baux à loyer ou à ferme, le locataire est appellé preneur; mais dans le discours ordinaire, le locataire d'une ferme est plus communément appellé fermier.

Pour les regles des fermes & des louages. Voyez Ferme, Louage, Loyer . (A)

LOCATION (Page 9:625)

LOCATION, s. f. (Jurisprud.) signifie l'acte par lequel l'un donne quelque chose à titre de louage, & l'autre le prend à ce même titre, ce qui s'appelle conduction. Ces termes location & conduction sont relatifs. Voyez aux Institutes le titre de locatione & conductione, & ci - après Louage & Loyer. (A)

LOCCHEM (Page 9:625)

LOCCHEM, Lochemum, (Géog.) ville des Paysbas Holiandois dans la Gueldres, au comté de Zultphem sur la Berckel, à 3 lieues de Zultphen. Les François la prirent en 1672, & l'abandonnerent en 1674, après en avoir rasé les fortifications. Long. 23. 58. lat. 52. 13. (D. J.)

LOCHE (Page 9:625)

LOCHE, s. f. (Hist. nat. Icthiolog.) poisson rond. Rondelet en distingue quatre sortes; la premiere cobites fluviatilis, est la loche franche, ainsi nommée, parce qu'elle n'a point d'aiguillons, & qu'elle est plus tendre & plus saine que les autres; on la trouve dans les ruisseaux & sur les bords des rivieres; elle est de la longueur du doigt; elle a le bec allongé; le corps est jaunâtre, marqué de taches noires, rond & charnu. Il y a deux nageoires auprès des ouies, deux au ventre, une au - delà de l'anus, & une sur le dos.

La seconde espece de loche, cobites aculeata, differe de la premiere en ce qu'elle est plus grande & plus large; son corps est rond & non pas applati. Il y a un aiguillon au couvercle des ouies.

La troisieme espece, cobites barbatula, loche ou lochette, est aussi appellée mouteille. Voyez Mouteille. Ces trois especes se trouvent dans l'eau douce.

La quatrieme, aphia cobites, se trouve dans les étangs de mer; elle ne differe du goujon qu'en ce qu'elle est plus petite; elle differe aussi de la loche de riviere, en ce qu'elle est plus courte & plus grosse. Voyez Rondelet, Hist. des poissons.

LOCHES (Page 9:625)

LOCHES, (Géog.) en latin Luccoe, petite ville de France en Touraine, remarquable par ses mouvances. Elle est sur l'Indre, à 8 lieues S. d'Amboise, 10 S. E. de Tours, 55 S. O. de Paris. Long. 18d. 39'. 22". lat. 47d. 7'. 37".

C'est dans le choeur de l'église collégiale de Notre - Dame de Loches qu'est le tombeau d'Agnès Sorelle, la belle Agnes que Charles VII. n'eut pas plutôt vu, qu'il en devint éperduement amoureux. La tombe de sa maîtresse est de marbre noir, & deux anges tiennent l'oreiller sur lequel repose sa tête. On lit autour de ce tombeau cette épitaphe: « Cy gist no<cb-> ble demoiselle Agnès Seurelle, en son vivant dame de bauté, Rochesserie, Issodun, Vernon sur Seine, piteuse envers tous, donnant largement de ses biens aux églises & aux pauvres, laquelle trépassa le neuvieme jour de Février 1449». Charles VII. l'adora pendant sa vie, jusqu'à quitter, pour l'amour d'elle, tout le soin du gouvernement. Ce prince lui survécut douze ans, & n'eut point de part aux prodiges de son regne, la fortune seule les produisit en dépit de son indifférence pour les affaires publiques. (D. J.)

LOCHER (Page 9:625)

LOCHER, (Maréch.) fer qui loche, se dit en parlant d'un fer de cheval qui branle & qui est prêt à se détacher tout - à - fait.

Locher (Page 9:625)

Locher, en terme de Rasinerie, c'est détacher le pain de la forme en le secouant sans l'en tirer. Sans cela on risqueroit de casser les têtes en plamotant. Voyez Plamoter.

LOCHIA (Page 9:625)

LOCHIA, (Géog. anc.) LOXI/AS2, A)XRA, promontoire d'Egypte auprès de Pharos, selon Stabon, liv. XVII. p. 795. Ortelius pense que c'est aujourd'hui Castelleto. (D. J.)

LOCHQUHABIR (Page 9:625)

LOCHQUHABIR, Leucopibia, (Géog.) province maritime de l'Ecosse septentrionale. Elle abonde en pâturage, en lacs & rivieres, qui fournissent beaucoup de poisson. La capitale est Inverlochi.

LOCHTOA (Page 9:625)

LOCHTOA, (Géog.) riviere de Finlande dans la Bothnie orientale. Elle a sa source dans une grande chaîne de montagnes, qui séparent la Cajanie de la Thavastie, & va se perdre dans le golfe de Bothnie. (D. J.)

LOCKE, Philosophie de (Page 9:625)

LOCKE, Philosophie de, (Hist. de la Philosoph. moder) Jean Locke naquit à Wrington, à sept ou huit milles de Bristol, le 29 Aout 1631: son pere servit dans l'armée des parlementaires au tems des guerres civiles; il prit soin de l'éducation de son fils, malgré le tumulte des armes. Après les premieres etudes, il l'envoya à l'université d'Oxford, où il fit peu de progrès. Les exercices de collége lui parurent frivoles; & cet excellent esprit n'eût peut - être jamais rien produit, si le hasard, en lui présentant quelques ouvrages de Descartes, ne lui eût montré qu'il y avoit une doctrine plus satisfaisante que celle dont on l'avoit occupé; & que son dégoût, qu'il prenoit pour incapacité naturelle, n'étoit qu'un mépris secret de ses maîtres. Il passa de l'étude du Cartésianisme à celle de la Médecine, c'est - à - dire qu'il prit des connoissances d'Anatomie, d'Histoire naturelle & de Chimie, & qu'il considéra l'homme sous une infinité de points de vûe intéressans. Il n'appartient qu'à celui qui a pratique la Médecine pendant long - tems d'écrire de la Métaphysique; c'est lui seul qui a vû les phénomènes, la machine tranquille ou furieuse, soible ou vigoureuse, saine ou brisée, délirante ou réglée, successivement imbécille, éclairée, stupide, bruyante, muette, léthargique, agissante, vivante & morte. Il voyagea en Allemagne & dans la Prusse. Il examina ce que la passion & l'intérêt peuvent sur les caracteres. De retour à Oxford, il suivit le cours de ses études dans la retraite & l'obscurité. C'est ainsi qu'on devient savant & qu'on reste pauvre: Locke le savoit & ne s'en soucioit guère. Le chevalier Ashley, si connu dans la suite sous le nom de Shaftsbury, s'attacha le philosophe, moins encore par les pensions dont il le gratifia, que par de l'estime, de la confiance & de l'amitié. On acquiert un homme du mérite de Locke, mais on ne l'achete pas. C'est ce que les riches, qui font de leur or la mesure de tout, ignorent, excepté peut - être en Angleterre. Il est rare qu'un lord ait eu à se plaindre de l'ingratitude d'un savant. Nous voulons être aimés: Locke le fut de milord Ashley, du duc de Bukingam, de milord Halifax; moins jaloux de leurs titres que de leurs lumieres, ils étoient vains

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