ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"622"> sent la ville & la riviere de Larache. Voyez Larache. (D. J.)

LIXIVIATION (Page 9:622)

LIXIVIATION, s. f. (Chimie.) on appelle ainsi en Chimie l'espece de séparation qu'on opere, en appliquant de l'eau à un corps pulvérulant, composé d'un mèlange de terre & de sel, & retirant ensuite cette eau chargée de ce dernier principe.

On exécute la lixiviation de diverses manieres: l'on verse sur le corps à lessiver, une quantité d'eau suffisante pour le surnager d'environ deux doigts, on le remue ensuite en tout sens pendant un certain tems, on le laisse éclaircir par le repos, & enfin l'on verse la lessive par inclination: ou bien on place le corps à lessiver sur un filtre. (Voyez Filtre), & on verse dessus à diverses reprises, une quantité suffisante d'eau. C'est de cette derniere façon que se fait la lixiviation de platras & de terres nîtreuses dans la fabrique du salpetre. Voyez Salpetre, celle du sable imprégné de sel marin dans les salines des côtes de Normandie. Voyez Saline, &c.

On fait la lixiviation à chaud ou à froid; on emploie toujours de l'eau chaude si le corps à lessiver ne contient qu'une espece de sel, ou deux sels à peu près également solubles; car les menstrues se chargeant, comme on sait, plus facilement des corps à dissoudre, lorsque leur action est favorisée par la chaleur, la lixiviation est plus prompte & plus parfaite par ce moyen: mais si le corps à lessiver contient des sels d'une solubilité spécifique fort différente, & qu'on se propose de ne retirer que le moins soluble, c'est un bon moyen d'y réussir que d'employer l'eau froide, & de ne la laisser séjourner que peu de tems sur les matieres. On procede de cette derniere maniere à la lixiviation de la potasse ou de la soude, dont on veut retirer des alkalis destinés à être purifiés pour les usages de la Chimie. On applique au contraire l'eau bouillante aux cendres des plantes, dont on veut retirer les sels pour l'usage de la Médecine. Voyez Lixiviel sel.

L'édulcoration chimique est proprement une espece de lixiviation. Voyez Edulcoration Chim. (b).

LIXIVIEL (Page 9:622)

LIXIVIEL, (Chimie.) nom qu'on donne au sel retiré des cendres des végétaux par la lixiviation. Voy. Sel Lixiviel. (b)

LIZIER (Page 9:622)

LIZIER, S. (Géog.) sanctus Lycerius, & dans les tems reculés Austria; ancienne ville de France en Guienne, capitale du Cousérans, avec un évêché suffragant d'Ausch. Elle a pris son nom de S. Lizier, un de ses évêques, qui mourut en 752. Le diocèse a seulement quatre - vingt - deux paroisses, & vaut 18000 liv. de rentes à son prélat. Ce n'est que dans le douzieme siecle, que les évêques de cette ville ont quitté le nom d'évêques d'Austrie. S. Lizier est sur le Salat, à 7 lieues de Pamiers, à 20 S. E. d'Ausch, 175 S. O. de Paris. Long. 18. 48. lat. 43. 1. (D. J.)

LLACTA - CAMAYU (Page 9:622)

LLACTA - CAMAYU, s. m. (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on nommoit chez les Péruviens du tems des Incas, un officier dont la fonction étoit de monter sur une petite tour, afin d'annoncer au peuple assemblé la partie du travail à laquelle il devoit s'occuper le jour suivant. Ce travail avoit pour objet l'agriculture, les ouvrages publics, la culture des terres du soleil, de celles des veuves & des orphelins, de celles des laboureurs, & enfin de celles de l'empereur.

LLAMA (Page 9:622)

LLAMA, s. m. (Hist. nat. des anim. d'Amériq.) les Espagnols mouillent la premiere syllabe de tous les mots qu'ils écrivent par deux ll. Animal à quatre piés du Pérou: il est ainsi nommé par les Indiens du lieu. Les Espagnols appellent les llamas, carneros de tierra, moutons du pays; ce ne sont pourtant pas des moutons.

Ces animaux ont environ quatre à cinq piés & demi de haut; leur tête est petite à proportion du corps, & tient en quelque chose de celle du cheval & de celle du mouton. Leur levre supérieure est fendue au milieu, comme celle des lievres. Ils ont le col long, courbé en bas comme les chameaux à la naissance du corps, & ils leur ressembleroient assez bien à cet égard, s'ils avoient une bosse sur le dos. Leur pié est fendu comme celui des moutons; ils ont au dessus du pié un éperon, dont ils se servent pour s'accrocher dans les rochers. Leur corps est couvert de laine, qui rend une odeur forte & même desagréable; elle est longue, blanche, grise & rousse par taches, assez belle, quoiqu'on la dise inférieure à celle de vigogne. Les Indiens en font une espece de fil, qu'ils teignent avec le suc de certaines plantes, mais ce n'est pas son seul usage.

Avant que les Espagnols eussent conquis le Pérou, les llamas y étoient les seuls animaux dont on se servoit pour porter les fardeaux; à présent ils partagent cette fatigue avec les chevaux, les ânes & les mules. On les emploie quelquefois dans les minieres pour porter le minerai au moulin, & plus fréquemment encore pour porter le guana, ou fiente des oiseaux, qui fait en partie les richesses d'Arica, & de plusieurs autres lieux qui sont sur la côte. Les llamas en portent jusqu'à cent livres pesant dans une espece de besace, que les Espagnols appellent sforcas. Dès qu'on les a chargés, ils marchent de bonne grace, la tête levée & d'un pas réglé, que les coups ne peuvent hâter; quand on les bat pour y parvenir, ils se couchent à terre, ou prennent la fuite, & grimpent jusqu'au haut des précipices dans des endroits inaccessibles.

Ils ne coutent rien pour l'entretien, car il ne faut à ces animaux, ni fer, ni bride, ni bâts. Il n'est pas besoin d'avoine pour les nourrir; on n'a d'autre soin à prendre que de les décharger le soir, lorsqu'on arrive au lieu où on doit coucher; ils vont paître dans la campagne, on les ramene le matin au lieu où on les a déchargés, on leur remet leur sforcas, & ils continuent volontiers leur route, qui est chaque jour d'environ quatre lieues d'Amérique.

On peut voir la représentation de cet animal dans la relation de la mer du sud de Frézier; le P. Feuillée reconnoît qu'elle est très - fidelle. (D. J.)

LLAUTU (Page 9:622)

LLAUTU, s. m. (Hist. mod.) c'étoit le nom que les Péruviens donnoient à une bandelette d'un doigt de largeur, attachée des deux côtés sur les tempes par un ruban rouge, qui servoit de diadème aux Incas ou monarques du Pérou.

LLERENA (Page 9:622)

LLERENA, (Géog.) ville d'Espagne dans l'Andalousie, sur ses frontieres, au midi de la Guadiana. M. Baudrand qui estropie trop souvent les noms, appelle cette ville Ellerena. Elle fut bâtie en 1241, par les maîtres de l'ordre de S. Jacques, & déclarée cité en 1640 par Philippe IV. Les chevaliers en sont seigneurs, & y entretiennent un êvêque de leur ordre, relevant immédiatement du saint siege. Cette ville est située à 18 lieues S. E. de Mérida, & 20 N. E. de Séville dans une belle plaine, abondante en tout ce qui peut contribuer aux douceurs de la vie; mais le tribunal de l'inquisition établi dans cette ville, ne concourt pas à sa félicité. Long. 12. 45. lat. 38. 8.

LLITHI (Page 9:622)

LLITHI, s. m. (Bot. exot.) arbre qui vient en plein vent au Chili, & en plusieurs endroits de l'Amérique. Je n'en connois que la description du P. Feuillée, qui est très - incomplette, puisqu'elle ne dit rien de la fleur, du fruit & des graines: son tronc à quatre ou cinq piés de circonférence; son bois est blanc, fort dur, & devient rouge en se séchant; son écorce [p. 623] est verdâtre, & donne en la coupant une eau de la même couleur. Ses branches sont chargées de feuilles alternes, longues d'un grand pouce & un peu moins larges, lisses, verd - gai, ovales, & assez semblables à celles de la lauréole. L'eau qui découle de cet arbre en le coupant, est d'une qualité caustique & vénéneuse, faisant enfler les parties du corps humain sur lesquelles elle tombe; mais le bois de l'arbre seroit admirable pour la construction des navires, car il devient encore plus dur dans l'eau; les naturels du pays en font divers ustensiles domestiques. (D. J.)

LLIVIA (Page 9:623)

LLIVIA, (Géog.) ville d'Espagne dans la Catalogne, au comté de Cerdagne; elle est très - ancienne; mais ce n'est point la Lilia, Lylia, Lybia d'Antonin, ou l'Oliba de Ptolomée. Lilivia seroit plûtôt l'ancienne Julia Lybica du peuple Cerrectani, au pié des Pyrénées, sur les frontieres de France. Julia Lybica est donnée pour ville unique des Cerretains, & Llivia a été la capitale de la Cerdagne; mais son ancien lustre a passé, & ses murailles même ne subsistent plus. Elle est sur la Segre, à 1 lieue de Puicerda, 2 de Mont - Louis, & 15 de Perpignan. Long. 19. 39. lat. 42. 31. (D. J.)

LO, LOO, LOHE (Page 9:623)

LO, LOO, LOHE, (Géog.) ces mots demandent à être expliqués, parce qu'ils se rencontrent souvent dans ce dictionnaire en fait de géographie. Lazius prétend que dans le haut allemand, lo, loo, ou lohe veut dire la flamme, & qu'on appelle dans cette langue les comtes d'Hohenlo, ou d'Hohenloo, ou d'Hohenloh, ceux qu'on nomme en latin, commites de altâ flammâ; dans la basse Allemagne, lo, ou loo signifient un lieu élevé, situé près des eaux & des marais; c'est en ce sens qu'on les prend dans les mots de Loen, Looveen, Veenlo, Stadt - Loen, &c. Il y a plusieurs noms dans les Pays - bas formés de cette maniere, comme Tongerloo, Calloo, Westerloo, enfin loo signifie qelquefois un lieu ombragé & boisé. (D. J.)

LO (Page 9:623)

LO, S. Fanum S. Laudi (Géog.) petite ville de France, en basse Normandie, au diocese de Coutances, chef - lieu d'une élection dans la généralité de Caen. Quelques écrivains prétendent qu'elle est ancienne, & que son premier nom étoit Briovera, composé des deux mots, bria ou briva, un pont, & Vera, la riviere de Vire. Mais il paroît plus vraissemblable, qu'elle doit son origine & son premier nom à une église bâtie sous l'invocation de S. Lo, S. Laudus, ou Laudo, évêque de Coutances, né dans le château du lieu, & qui vivoit sous le regne des enfans de Clovis; il y a de nos jours à S. Lo, une manufacture de serges, de raz, & d'empeignes de souliers, qui en prennent le nom. Cette ville est sur la Vire, dans un terrein fertile, à 6 lieues de Coutances, 58 N. E. de Paris. Long. 16. 32. lat. 49. 7.

L'abbé Joachim le Grand, éleve du P. le Cointe, naquit à S. Lo en 1653. Il fut secrétaire d'ambassade, en Espagne & en Portugal; ses ouvrages historiques sont curieux & profonds. Il en a composé quelques-uns par ordre du ministere. On lui doit une excellente traduction françoise de la Relation de l'Abyssinie du Pere Lobo, jésuite. Il l'a enrichie de lettres, de mémoires, & de dissertations curieuses. Il avoit déjà donné, long - tems auparavant, une traduction de l'histoire de l'île de Ceylan, du capitaine Ribeyro, avec des additions. Il mourut en 1733, âgé de 80 ans. Voyez le P. Niceron, Mém. des hommes illustres, tom. XXVI. (D. J.

LOANDA (Page 9:623)

LOANDA, (Géog.) petite île d'Afrique, sur la côte du royaume d'Angola, vis - à - vis de la ville de S. Paul de Léonda. C'est sur ces bords que l'on recueille ces petites coquilles appellées zimbis, qui servent de monnoie courante avec les Negres; mais le droit de recueillir ces sortes de coquillages n'appartient qu'au roi de Portugal, car il fait une partie de ses domaines. Outre cet avantage, cette île en procure un autre, celui de fournir la ville d'eau douce. Les Portugais ont ici plusieurs habitations, des jardins où l'on éleve des palmiers, & des fours à chaux qui sont construits de coquilles d'huitres. (D. J.)

Loanda (Page 9:623)

Loanda, S. Paul de, (Géog.) ville d'Afrique, capitale du royaume d'Angola, dans la basse Guinée, avec un bon port, une forteresse, & un évêché suffragant de Lisbonne. On y compte un millier de maisons d'Européens, un plus grand nombre encore de maisons de Negres, qui sont les naturels du pays, & quantité d'esclaves. On y trafique par échange, & l'on y mange du pain de manioc. Les zimbis servent de petite monnoie, & les Negres tiennent lieu de la grosse monnoie dans le trafic. Long. 31. lat. méridionale, 8. 45. (D. J.)

LOANGO (Page 9:623)

LOANGO, ou LOWANGO, (Géog.) royaume d'Afrique dans la basse Guinée, sur la côte de l'Océan éthiopique. Il commence au cap Sainte - Catherine, par les 2 degrés de latitude méridionale, & finit par les 5 degrés de la même latitude, ce qui lui donne 3 degrés ou 75 lieues des côtes nord & sud. Son étendue est & ouest dans les terres est d'environ 100 lieues. Il est séparé du royaume de Congo par le Zaire, la capitale s'appelle Loango.

Les habitans de cette contrée sont noirs, & plongés dans l'idolâtrie; les hommes portent aux bras de larges bracelets de cuivre: ils ont autour du corps un morceau de drap, ou de peau d'animal, qui leur pend comme un tablier; ils sont nuds depuis la ceinture en haut, mettent sur la tête des bonnets d'herbes, piqués avec une plume dessus, & une queue de bussle sur l'épaule, ou dans la main, pour chasser les mouches.

Les femmes ont des jupons ou lavougus de paille, qui couvrent ce qui distingue leur sexe, & ne les entrouvrent qu'à moitié, le reste de leur corps est nud par le haut & par le bas. Elles s'oignent d'huile de palmier & de bois rouge mis en poudre; elles portent toûjours sous le bras une petite natte, pour s'asseoir dessus par - tout où elles vont.

Ce sont elles qui gagnent la vie de leurs maris, comme font toutes les autres femmes de la côte d'Afrique; elles cultivent la terre, sement, moissonnent, servent leurs hommes à table, & n'ont pas l'honneur de manger avec eux.

Ils vivent les uns & les autres de poisson, & de viande à demi corrompue. Ils boivent de l'eau ou du vin de palmier, qu'ils tirent des arbres.

Le roi est despotique, & ce seroit un crime digne de mort d'oser le regarder boire; c'est pour cela qu'avant que sa majesté boive, on sonne une clochette, & tous les assistans baissent le visage contre terre; quand sa majesté a bû, on sonne encore la même clochette, & chacun se releve; d'ailleurs, le roi mange rarement en présence de ses sujets, & même ce n'est que les jours de fêtes qu'il se montre en public.

Les revenus de l'état sont en cuivre, en dents d'éléphans, en habits d'herbes qu'on nomme lavougus, & dont le monarque a des magasins; mais les principales richesses consistent en bétail, & en esclaves des deux sexes.

Ce pays nourrit des éléphans, quantité de buffles, de boeufs, de cerfs, de biches, de pourceaux, de volaille. Il abonde en tigres, en léopards, en civettes, & autres bêtes qui fournissent de belles sourrures. On y voit des singes à queue, que Van - den - Broeck a pris pour des hommes sauvages.

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