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Il étoit fin sans être faux, plaisant sans amertume, ami de l'ordre, ennemi de la dispute, consultant volontiers les autres, les conseillant à son tour, s'accommodant aux esprits & aux caracteres, trouvant par - tout l'occasion de s'éclairer ou d'instruire, curieux de tout ce qui appartient aux arts, prompt à s'irriter & à s'appaiser, honnête homme, & moins calviniste que socinien.
Il renouvella l'ancien axiome, il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans la sensation, & il en conclut qu'il n'y avoit aucun principe de spéculation, aucune idée de morale innée.
D'où il auroit pû tirer une autre conséquence très - utile; c'est que toute idée doit se résoudre en derniere décomposition en une représentation sensible, & que puisque tout ce qui est dans notre entendement est venu par la voie de la sensation, tout ce qui sort de notre entendement est chimérique, ou doit en retournant par le même chemin trouver hors de nous un objet sensible pour s'y rattacher.
De - là une grande regle en philosophie, c'est que toute expression qui ne trouve pas hors notre esprit un objet sensible auquel elle puisse se rattacher, est vuide de sens.
Il me paroît avoir pris souvent pour des idées des choses qui n'en sont pas, & qui n'en peuvent être d'après son principe; tel est, par exemple, le froid, le chaud, le plaisir, la douleur, la mémoire, la pensée, la réfléxion, le sommeil, la volonté, &c. ce sont des états que nous avons éprouvés, & pour lesquels nous avons inventé des signes, mais dont nous n'avons nulle idée, quand nous ne les éprouvons plus. Je demande à un homme ce qu'il entend par plaisir, quand il ne jouit pas, & par douleur, quand il ne souffre pas. J'avoue, pour moi, que j'ai beau m'examiner, que je n'apperçois en moi que des mots de réclame pour rechercher certains objets ou pour les éviter. Rien de plus. C'est un grand malheur qu'il n'en soit pas autrement; car si le mot plaisir prononcé ou médité réveilloit en nous quelque sensation, quelque idée, & si ce n'étoit pas un son pur, nous serions heureux autant & aussi souvent qu'il nous plairoit.
Malgré tout ce que Locke & d'autres ont écrit sur les idées & sur les signes de nos idées, je crois la matiere toute nouvelle & la source intacte d'une infinité de vérités, dont la connoissance simplifiera beaucoup la machine, qu'on appelle esprit, & compliquera prodigieusement la science qu'on appelle grammaire. La logique vraie peut se réduire à un très petit nombre de pages; mais plus cette étude sera courte, plus celle des mots sera longue.
Après avoir sérieusement réfléchi, on trouvera peut - être, 1°. que ce que nous appellons liaison d'idées dans notre entendement, n'est que la mémoire de la coexistence des phénomenes dans la nature, & que ce que nous appellons dans notre entendement conséquence, n'est autre chose qu'un souvenir de l'enchaînement ou de la succession des effets dans la nature.
2°. Que toutes les opérations de l'entendement se réduisent ou à la mémoire des signes ou sons, ou à l'imagination ou mémoire des formes & figures.
Mais ce n'est pas assez, pour être heureux, que de [p. 627]
Locke prend l'enfant quand il est né. Il me semble qu'il auroit dû remonter un peu plus haut. Quoi donc? n'y auroit - il point de regles à prescrire pour la production d'un homme? Celui qui veut que l'arbre de son jardin prospere, choisit la saison, prépare le sol, & prend un grand nombre de précautions, dont la plûpart me semblent applicables à un être de la nature beaucoup plus important que l'arbre. Je veux que le pere & la mere soient sains, qu'ils soient contens, qu'ils ayent de la sérénité, & que le moment où ils se disposent à donner l'existence à un enfant soit celui où ils se sentent le plus satisfaits de la leur. Si l'on remplit d'amertume la journée d'une femme enceinte, croit - on que ce soit sans conséquences pour la plante molle qui germe & s'accroît dans son sein? lorsque vous aurez planté dans vôtre verger un jeune arbrisseau, allez le secouer avec violence seulement une fois par jour, & vous verrez ce qui en arrivera. Qu'une femme enceinte soit donc un objet sacré pour son époux & pour ses voisins.
Lorsqu'elle aura mis au jour son fruit, ne le couvrez ni trop ni trop peu. Accoutumez - le à marcher tête nue, rendez le insensible au froid des piés. Nourrissez le d'alimens simples & communs. Allongez sa vie en abrégeant son sommeil. Multipliez son existence, en appliquant son attention & ses sens à tout. Armez le contre le hasard, en le rendant insensible aux contre - tems; armez - le contre le préjugé, en ne le soumettant jamais qu'à l'autorité de la raison; si vous fortifiez en lui l'idée générale de l'ordre, il aimera le bien; si vous fortifiez en lui l'idée générale de honte, il craindra le mal. Il aura l'ame élevée, si vous attachez ses premiers regards sur de grandes choses. Accoutumez le au spectacle de la nature, si vous voulez qu'il ait le goût simple & grand; parce que la nature est toujours grande & simple. Malheur aux enfans qui n'auront jamais vû couler les larmes de leurs parens au récit d'une action généreuse: malheur aux enfans qui n'auront jamais vû couler les larmes de leurs parens sur la misere des autres. La fable dit que Deucalion & Pyrrha repeuplerent le monde en jettant des pierres derriere eux. Il reste dans l'ame la plus sensible, une molécule qui tient de sa premiere origne, & qu'il faut travailler à reconnoitre & à amollir.
Locke avoit dit dans son essai sur l'entendement humain, qu'il ne voyoit aucune impossibilité à ce que la matiere pensât. Des hommes pusillanimes s'effrayeront de cette assertion. Et qu'importe que la matiere pense ou non? Qu'est ce que cela fait à la justice ou à l'injustice, à l'immortalité, & à toutes les vérités du systême, soit politique, soit religieux?
Quand la sensibilité seroit le germe premier de la pensée, quand elle seroit une propriété générale de la matiere; quand inégalement distribuée entre toutes les productions de la nature, elle s'exerceroit avec plus ou moins d'énergie selon la variété de l'organisation, quelle conséquence fâcheuse en pourroit on tirer? aucune. L'homme seroit toujours ce qu'il est, jugé par le bon & le mauvais usage de ses facultés.
LOCMAN (Page 9:627)
LOCMAN, (Marine.) voyez
LOCORITUM (Page 9:627)
LOCORITUM, (Géogr. anc.) ancienne ville de la grande Germanie, selon Pline, l. II. c. xj. Pierre Apien conjecture que c'est aujourd'hui Forcheimsur - le - Meyn.
LOCRA (Page 9:627)
LOCRA, (Géogr. anc.) riviere de l'île de Corse, qui, selon Ptolomée, l. III. c. ij. a son embouchure sur la côte occidentale. Léandre croit que c'est le Talabo de nos jours.
LOCRENAN (Page 9:627)
LOCRENAN, s. m. (Com.) grosse toile de chanvre écru qui se fabrique à Locrenan en Bretagne; elle a 30 aunes de long, sur > de large; on l'emploie en voiles pour barques petites & grandes, & chaloupes.
LOCRES ou LOCRIENS (Page 9:627)
LOCRES ou LOCRIENS, (Géogr. anc.) peuples
de la Grece propre, dans la Locride. Voyez
LOCRI (Page 9:627)
LOCRI, (Géog. anc.) ville de la grande Grece,
au midi de sa partie occidentale, auprès du promontoire
Zephirium, en tirant vers le nord. Le nom du
peuple étoit le même, Locri ou Locrenses. Tite Live
emploie l'un & l'autre. Le territoire & le pays étoit
appellé par les Grecs
LOCRIDE ou LOCRIS (Page 9:627)
LOCRIDE ou LOCRIS, (Géogr. anc.) contrée de l'Achaïe; le Parnasse, selon Strabon, la partageoit en deux parties.
Cellarius, Géog. antiq. l. II. c. xiij. dit que celle qui se trouvoit en - deçà de ce mont, étoit habitée par les Locres ozoles, Locri ozoloe, & bornée par l'Etolie & la Phocide: la partie au - delà du Parnasse s'étendoit vers le détroit des Thermopyles le long de la côte de l'Euripe, vis à - vis de l'Eubée.
Les Locres qui habitoient au - delà du Parnasse étoient divisés en deux peuples; savoir, les Locres opuntiens, qui demeuroient le long de la mer d'Eubée, & les Locres épicnemidiens qui avoient pris leur nom de la montagne Cnémise, & habitoient les terres qui étoient entre cette montagne & le golfe Méliague.
Ces trois sortes de Locres ou de Locriens avoient chacun leur capitale; celle des Locres ozoles étoit Amphysse; celle des Locres opuntiens étoit Opus, d'où ils tiroient leur nom; & celle des Locres épicnémidiens étoit Cnémide, ainsi nommée de la montagne au pié de laquelle cette ville étoit bâtie.
Ptolomée vous indiquera les autres villes qu'il attribue à chacun de ces peuples. On peut aussi consulter le P. Briet, quoique sa division soit différente de celle de Ptolomée.
Je remarquerai seulement au sujet des Locres ozoles, qu'on les trouve aussi nommés par les anciens Zephirii, c'est - à - dire occidentaux, parce que leur pays s'étendoit à l'occident de la Locride. Il commençoit à Naupactus, aujourd'hui Lépante, & finissoit aux confins de la Phocide. Nous ignorons quel peuple étoient les Locres dont parle Virgile, AEneide l. XI. v. 265. & qu'il place sur le rivage de la Lybie: Lybico ve habitantes littore Locros; c'étoit peut - être des Locres ozoles qui furent jettés par la tempête sur cette côte. (D. J.)
LOCULAMENTUM (Page 9:627)
LOCULAMENTUM, (Littér.) ce mot désignoit chez les Romains un étui à mettre des livres; car les anciens n'ayant pas l'usage de l'Imprimerie, ni de la Reliure, écrivoient leurs ouvrages sur des écorces d'arbres, sur du parchemin, sur du papyrus d'Egypte; &, après les avoir roulés, ils les fermoient avec des bossettes d'ivoire ou de métal, & les mettoient dans des étuis, dans des compartimens ou niches faites exprès pour les conserver, & c'est ce qu'ils appelloient loculamentum. (D. J.)
LOCUTIUS (Page 9:627)
LOCUTIUS, (Mythol.) le dieu de la parole
chez les Romains, c'est le même que Tite Live,
l. V. c. l. appelle Aïus Locutius; il faut lire l'article
LODESAN, le (Page 9:627)
LODESAN,
LODEVE (Page 9:627)
LODEVE, (Géogr.) ancienne ville de France au
bas Languedoc, avec un évêché suffragant de Narbonne, érigé par le pape Jean XXII. en 1316. Le
nom latin Lodeva est Luteva & Forum Neronis; je le
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