ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Liteau (Page 9:587)

Liteau, terme de Tisserand, se dit des raies bleues qui traversent les toiles d'une lisiere à une autre. Il n'y a que les pieces de toiles destinées à faire des serviettes & des nappes qui aient des liteaux; & ces liteaux sont placés de distance en distance, de maniere que les nappes & les serviettes doivent en avoir un à chaque bout quand elles sont coupées.

Liteau (Page 9:587)

Liteau, terme de chasse: on appelle liteau le lieu où se couche & se repose le loup pendant le jour.

LITEMANGHITS (Page 9:587)

LITEMANGHITS, s. m. (Commerce) c'est la gomme que les droguistes appellent alouchi; on dit qu'elle coule du tronc du canelier.

LITER (Page 9:587)

LITER, v. act. (Drap.) c'est coudre ou attacher avec du gros fil ou de la menue ficelle, des petites cordes de la grosseur du bout du doigt, le long de la piece entre l'étoffe & la lisiere, afin que la partie qui en a été couverte ne puisse prendre teinture, & qu'elle garde son fond ou pié. On reconnoît à cela la bonne teinture. Il est défendu aux teinturiers de teindre en écarlate, violette, verd - brun, verd - gris, si les draps ne sont lités. Voyez les réglem. de manuf.

Liter (Page 9:587)

Liter, terme de pêche, c'est mettre le poisson par lit dans les tonnes.

LITÉS (Page 9:587)

LITÉS, (Mythol.) LI/TAI; c'étoient, selon Homere, les Prieres, filles de Jupiter, & rien n'est plus ingénieux que l'allégorie sous laquelle il les dépeint. Ces déesses, dit - il, sont âgées, boiteuses, tiennent toujours les yeux baissés, & paroissent toujours rempantes & toujours humiliées; elles marchent après l'Injure; car l'Injure altiere, pleine de confiance en ses propres forces, les devance d'un pié léger, parcourt la terre, & la ravage insolemment. Les humbles Prieres la suivent pour guérir les maux qu'elle a causés. Celui qui les respecte & qui les chérit, en reçoit les plus grands bienfaits; elles l'écoutent à leur tour dans ses besoins, & portent, avec efficace, ses voeux & ses supplications aux piés du trône de Jupiter.

On sait que du mot grec LI/TH, lité, est venu dans l'église le terme de litanies, & celui de litare, faire un sacrifice agréable à la divinité. (D. J)

LITHARGE (Page 9:587)

LITHARGE, s. f. (Pharmac. & Mat. méd.): on emploie indifféremment en Pharmacie celle qui est appellée litharge d'or, & celle qui est appeilée litharge d'argent.

Cette matiere se purifie & se divise pour les usages pharmaceutiques en la reparant ou la pulvérisant à l'eau. Voyez Préparation Pharmac. & Pulvérisation, Chimie & Pharmac.

La litharge est de toutes les préparations de plomb la plus employée en Médecine pour l'usage extérieur: elle est sur - tout un ingrédient très - ordinaire des emplâtres. Elle fait la base ou constitue le corps d'un grand nombre. Voyez Emplatre.

Elle entre aussi dans la composition de plusieurs onguens; le plus simple, le mieux entendu, celui ou la litharge est véritablement dominante, & jouissant de ses propriétés; celui en même tems qui est le plus usité, c'est le nutritum vulgaire. Voyez Nutritum.

Elle entre encore dans l'onguent dessicatif rouge, dans l'égyptiac, dans l'onguent de la mere, l'onguent des apôtres, &c. dans un grand nombre d'emplâtres, dans la pierre médicamenteuse, &c.

La litharge, est ainsi que les autres préparations de plomb, dessicative, répercussive & réfrigérante. Voyez Plomb.

On peut employer la litharge, & on l'emploie même fort communément à préparer le vinaigre & le sel de saturne, dont nous parlerons au mot Plomb. (b)

LITHIASE (Page 9:587)

LITHIASE, s. f. LIQI/ASIS2, litiasis, est un des noms de la maladie appellée plus communément la pierre ou le calcul. Voyez Pierre & Calcul.

LITHIASIE (Page 9:587)

LITHIASIE ou LITHIASIS, est aussi une maladie des paupieres qui consiste dans des petites tumeurs dures & pétrisiées, engendrées sur leur bord. On les nomme autrement gravelles; elles sont causées par une lymphe épaissie, endurcie & convertie en petites pierres ou sables dans quelques grains glanduleux ou plutôt dans quelques vaisseaux lymphatiques; ce qui les rend enkistées. On fait facilement l'extraction de ces pierres avec une petite incision sur le kiste, jusqu'au corps étranger qu'on fait ensuite sauter avec une petite curette. La bonne Chirurgie prescrit que l'incision soit faite à la paupiere inférieure suivant sa longueur, c'est - à - dire d'un angle à l'autre pour suivre la direction des fibres du muscle orbiculaire. Aucontraire les incisions intérieures qui se pratiquent à la paupiere supérieure, doivent se faire de haut en bas, de crainte de couper transversalement les fibres de l'aponevrose du muscle releveur de cette paupiere.

Lorsqu'on a quelques incisions à faire à l'intérieur des paupieres, il faut les renverser. Voyez Speculum Oculi. (Y)

LITHOBIBLIA (Page 9:587)

LITHOBIBLIA, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs aux pierres sur lesquelles on trouve des empreintes de seuilles; ces sortes de pierres sont très - communes, sur - tout dans le voisinage des mines de charbon de terre. Voyez Pierres empreintes. On les nomme aussi lithophylla. Quelques - uns entendent par - là non - seulement les empreintes des feuilles, mais les feuilles elles - mêmes pétrifiées; elles sont très - rares, si même il en existe: cependant Wallerius parle de feuilles de roseau pétrifiées.

LITHOBOLIES (Page 9:587)

LITHOBOLIES, s. f. (Littér.) fêtes qui se célébroient à Epidaure, à Egine & à Troëzène, en mémoire de Lamie & d'Auxésie; deux jeunes filles de l'île de Crête, que quelques habitans de Troëzène lapiderent dans une sédition. On ordonna, dit Pausanias, que pour appaiser leurs manes, on célébreroit tous les ans dans Troëzène une fête en leur honneur, & cette fête fut appellée lithobolies, LIQOBW/LIA; ce mot vient de LI/QOS2, pierre, & BA/LLW, je jette. (D. J.)

LITHOCOLLE (Page 9:587)

LITHOCOLLE, s. f. (Gramm. & Architect.) espece de ciment dont on se sert pour attacher les pierres précieuses au manche, lorsqu'on se propose de les tailler sur la meule. Il se fait de vieille brique & de poix - résine; pour le diamant, on use de plomb fondu, on l'y enchâsse avant que ce métal ne soit tout - à - fait refroidi. Au lieu de vieilles briques & de poix - résine, on emploie la poudre de marbre & la colle - forte, si l'on se propose d'avoir un mortier. Si l'on a une pierre éclatée à réunir, on ajoute au mortier précédent du blanc d'oeuf & de la poix.

LITHOGRAPHIE (Page 9:587)

LITHOGRAPHIE. s. f. (Gram. Hist. nat.) C'est la description des pierres.

LITHOLOGIE (Page 9:587)

LITHOLOGIE, s. f. (Hist. nat. Miner.) On nomme ainsi la partie de l'Histoire naturelle du regne mineral qui a pour objet l'examen des différentes especes de pierres, de leurs propriétés, & des caracteres qui les distinguent. Voyez Pierres.

LITHOMANCIE (Page 9:587)

LITHOMANCIE, s. f. (Divinat.) divination par les pierres, comme le porte ce nom tiré du grec, & composé de LIQOS2, pierre, & de MANTEIA, divination.

On n'a que quelques conjectures incertaines sur cette espece de divination. Dans le poëme des pierres attribué à Orphée, il est fait mention d'une qu'Apollon donna à Helenus le troyen. Cette pierre, dit le poëte, s'appelle siderités, & a le don de la parole; elle est un peu raboteuse, dure, pesante, noire, & a des rides qui s'étendent circulairement sur sa surface. Quand Helenus vouloit employer la vertu de cette pierre, il s'abstenoit pendant 21 jours du lit conjugal, des bains publics, & de la viande des animaux; ensuite il faisoit plusieurs sacrifices, il [p. 588] lavoit la pierre dans une fontaine, l'enveloppoit pieusement, & la portoit dans son sein. Après cette préparation qui rendoit la pierre animée, pour l'exciter à parler, il la prenoit à la main, & faisoit semblant de la vouloir jetter. Alors elle jettoit un cri semblable à celui d'un enfant qui desire le lait de sa nourrice. Helenus profitant de ce moment, interrogeoit la pierre sur ce qu'il vouloit savoir, & en recevoit des réponses certaines: c'est sur ces réponses qu'il prédit la ruine de Troie sa patrie.

Dans ce qui nous reste des prétendus oracles de Zoroastre, il est mention d'une pierre que Pline nomme astroite, qu'il faut offrir en sacrifice, dit Zoroastre, lorsqu'on verra un demon terrestre s'approcher. Delrio & Psellus appellent cette pierre mizouris, minzouris, & minsuris, & ajoutent qu'elle avoit la vertu d'évoquer les génies & d'en tirer les réponses qu'on souhaitoit; mais les poëmes d'Orphée & de Zoroastre sont des ouvrages supposés: cherchons donc dans des sources plus certaines des traces de la lithomancie.

On en trouve dans l'Ecriture au livre du Lévitique, chap. xxvj. vers. 1. où Moïse défend aux Israélites d'ériger des pierres pour objet de leur culte. La vulgate porte insignem lapidem, quelques - uns croyent qu'il faut in signum lapidem, & que c'est une faute des copistes, car la version des septante porte LIQOS2 SKOPON, c'est - à - dire à la lettre, lapidem signum: ce qu'on peut aussi entendre de la défense que Moïse fit aux Israélites d'adorer les pierres. Mais il y a apparence que les Chananéens & les Phéniciens consultoient les pierres comme des oracles; & ces pierres ainsi divinisées, sont connues dans toute l'antiquité sous le nom de boetiles ou pierres animées qui rendoient des oracles. Voyez Boetiles. Mem. de l'acad. des Inscript. tom. VI. pag. 514. 525. & 531. Delrio, Disquisit. magiq. lib. IV. ch. xj. quoest. vij. sect. 1. pag. 555. On rapporte encore à la lithomancie la superstition de ceux qui pensent que la pierre précieuse qu'on nomme amethiste, a la vertu de faire connoître à ceux qui la portent, les événemens futurs par les songes.

LITHOMARGA (Page 9:588)

LITHOMARGA, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une espece de craie ou de marne, que Wallerius regarde comme formée par la décomposition de la stalactite: elle est pierreuse.

LITHONTRIPTIQUE (Page 9:588)

LITHONTRIPTIQUE, adj. (Thérapeut.) médicament qui a la vertu de briser les pierres renfermées en différentes cavités du corps humain, & spécialement dans la vessie urinaire. Voyez Pierre, Chimie & Thérapeutique. (b)

Lithontriptique (Page 9:588)

Lithontriptique, de Tulpius, (Mat. medic.) nom d'un fameux diurétique imaginé par Tulpius docteur en médecine, & bourg - mestre d'Amsterdam. C'est un mélange de mouches cantharides & de graine du petit cardamome; mais quoique ce remede ait été donné quelquefois avec un grand succès dans les maux de reins & dans la gravelle, il requiert beaucoup de lumieres & de prudence, de la part des médecins qui tenteroient de l'employer. Voici, suivant M. Homberg (Mem. de l'acad. des Scienc. ann. 1709.) la préparation de ce remede, que Tulpius ne divulguoit pas, de peur qu'on n'en fît usage à contre - tems.

Prenez une dragme de cantharides sans les aîles, & une dragme du petit cardamome (cardamomi minoris) sans les gousses; pulverisez - les; versez ensuite dessus une once d'esprit de vin rectifié, & demi - once d'esprit de tartre; laissez - les en infusion froide pendant cinq ou six jours, en les remuant de tems en tems. Il ne faut pas boucher exactement la phiole, car elle se casseroit par la fermentation perpétuelle qui s'y fait. La dose est depuis quatre jusqu'à quinze ou vingt gouttes dans un véhicule convenable, com<cb-> me dans deux onces d'eau distillée de quelque plante apéritive, une heure après avoir avalé un bouillon, l'on prendroit ce remede trois ou quatre jours de suite, en observant un bon régime.

Le singulier de cette mixture de Tulpius, c'est qu'elle ne cesse point de fermenter durant plusieurs années. Si on bouche un peu fortement la phiole qui la contient, elle éclate en morceaux; si on la bouche foiblement, elle fait sauter le bouchon avec explosion.

M. Homberg a éprouvé que cette liqueur a toujours travaillé pendant plus de deux ans, & qu'elle ne s'est jamais clarifiée parfaitement, même après l'avoir séparée par inclination de dessus ses féces.

Le sel d'urine ou l'alkali volatil qui se trouve dans les cantharides, est vraissemblablement si fort enveloppé des matieres huileuses & des autres parties de cet insecte, que l'acide quoique mineral ne peut l'atteindre qu'à la longue, & qu'il se fait pendant tout ce tems - là une ébullition continuelle. La même chose arrive à peu près de l'esprit de nitre avec la cochenille & avec la chair seche de viperes; mais les substances liquides animales, comme l'urine ou la liqueur de la vésicule du fiel, font avec les mêmes acides des ébulitions très - promtes & très - peu durables. (D. J.)

LITHOPHAGE (Page 9:588)

LITHOPHAGE, s. m. (Hist. nat. Insectolog.) petit ver qui s'engendre dans la pierre, & qui y vit en la rongeant. Il y en a de plusieurs especes: on en a trouvé de vivans & de morts entre les lits de la pierre la plus dure. D'autres ont une petite coquille fort tendre, de couleur verdâtre & cendrée: on apperçoit les traces du lithophage dans l'ardoise où il s'est creusé un chemin, lorsqu'elle étoit encore molle.

LITHOPHYTE (Page 9:588)

LITHOPHYTE, s. m. (Hist. nat.) lithophyton, production d'insecte de mer que l'on a regardée presque jusqu'à présent comme une plante, & qui porte encore le nom de plante marine. Il est vrai que les lithophytes ressemblent beaucoup aux plantes; ils ont une tige, des branches, des rameaux, &c. Si on les coupe transversalement, on voit à l'intérieur des couches concentriques, une écorce, &c. Cependant les lithophytes appartiennent au regne animal; ils sont produits par des insectes, comme les gâteaux de cire sont l'ouvrage des abeilles: au lieu de racines, ils ont une base adhérente à un rocher, à un caillou, à une coquille, ou à tout autre corps solide qui se rencontre à l'endroit où les insectes commencent leur édifice: ils l'élevent peu à peu & le ramifient. Les lithophytes sont recouverts d'une écorce molle & poreuse: chaque pore est l'ouverture d'une cellule dans laquelle reside un insecte. Cette écorce est de différentes couleurs dans diverses especes de lithophytes: il y en a de blancs, de jaunes, de rougeâtres, de pourprés, &c. M. Tournefort en rapporte vingt - huit especes dans ses institutions botaniques. Après avoir enlevé l'écorce du lithophyte, on trouve une substance qui a rapport à celle de la corne, lorsqu'elle est bien polie & d'un beau noir, on lui donne improprement le nom de corail noir. Il y a des lithophytes qui forment une sorte de rézeau. Voyez Pannache de mer, & Plante marine.

LITHOPHOSPHORE (Page 9:588)

LITHOPHOSPHORE, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à une espece de spath qui après avoir été calciné doucement dans le feu, a comme bien d'autres pierres, la propriété de luire dans l'obscurité. La pierre de Bologne est une pierre de la même nature. Le lithophosphorus suhlensis ou de Suhla, dans le comté d'Henneberg en Thuringe, est un spath violet ou pourpre. Ces sortes de pierres sont calcaires; ainsi, si on les calcinoit trop fortement, elles se changeroient en chaux, & ne seroient plus phosphoriques. Voyez Phosphore.

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