RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"523">
C'est enfin là où on délibere & résoud l'attaque du chemin couvert, où l'on fait les dispositions, où l'on regle les troupes qui doivent attaquer, & d'où l'on part pour l'insulte du chemin couvert.
Il faut observer que c'est de la seconde ligne qu'on
doit ouvrir une tranchée contre la demi - lune C, Pl.
XV de Fortification,
Les propriétés des trois lignes paralleles sont,
1°. De lier & de communiquer les attaques les unes aux autres, par tous les endroits où il est besoin.
2°. C'est sur leurs revers que se font tous les amas de matériaux.
3°. Elles dégagent les tranchées & les débarrassent des troupes, laissant le chemin libre aux allans & venans.
4°. C'est dans ces lignes que se rangent les détachemens commandés pour les attaques, & que se reglent toutes les dispositions quand on veut entreprendre quelque chose de considérable, soit de vive foice ou autrement.
5°. Elles ont enfin pour propriété singuliere &
très - estimable d'empêcher les sorties, ou du - moins
de les rendre inutiles, & de mettre en état de ne
point manquer le chemin couvert. Attaque des places
par M. le maréchal de Vauban. Voyez ces différentes
lignes,
Ligne magistrale (Page 9:523)
Lignes de communication (Page 9:523)
Les
Ligne de troupe (Page 9:523)
Parmi les lignes de troupes il y en a de pleines, &
d'autres qui sont tant pleines que vuides. Les premieres
sont celles qui n'ont point d'intervalle entre les
bataillons & les escadrons, & les autres sont celles
qui en ont. Voyez
Lorsque les troupes sont en ligne, on dit qu'elles sont en ordre de bataille ou simplement en bataille. Ainsi mettre des troupes en ligne, c'est les mettre en bataille.
Ligne de moindre résistance (Page 9:523)
Ligne de défense (Page 9:523)
Il y a deux sortes de lignes de défense, savoir la razante & la fichante.
La ligne de défense est razante lorsqu'elle suit le prolongement
de la face du bastion, comme la ligne C F,
Le nom de ligne de défense razante lui vient de ce que le soldat placé à l'angle du flanc, peut razer, avec la balle de son fusil, toute la longueur de la face du bastion opposé; & le nom de fichante, de ce que la face du bastion donnant sur la courtine, le soldat de l'angle du flanc alignant son fusil sur la face du bastion opposé, sa balle entre dans le bastion, se trouvant ainsi tirée dans une direction qui concourt avec cette face.
La ligne de défense exprime la distance qu'il doit y avoir entre le flanc & la partie la plus éloignée du bastion qu'il doit défendre. C'est pourquoi il s'agit de déterminer, 1°. quelle est cette partie; 2°. avec quelles armes on doit la défendre; & 3°. quelle est la portée de ces armes, & par conséquent la longueur de la ligne de défense.
On regle la longueur de la ligne de défense par la distance du flanc aux parties du bastion opposé qui en sont les plus éloignées, & qui ne peuvent pas être défendues par ce bastion: ces parties sont de deux sortes;
1°. Celles qui sont absolument les plus éloignées, comme la contrescarpe vis - à - vis la pointe du bastion: cette partie étant vûe de deux flancs, & vis - à - vis de de l'angle flanqué où le passage du fossé ne se fait point pour l'ordinaire, il en résulte qu'elle n'est pas celle qui a le plus besoin de défense.
2°. Celles qui sont les plus nécessaires à défendre sont, par exemple, la moitié ou les deux tiers de la face du bastion, parce que c'est - là que l'ennemi attache le mineur & qu'il cherche à faire breche. Ainsi en prenant pour la longueur de la ligne de défense la distance de l'angle du flanc à la moitié ou aux deux tiers de la face du bastion opposé, & réglant cette distance sur la moyenne portée des armes avec lesquelles on veut défendre ou flanquer toutes les parties de l'enceinte de la place, il s'ensuit que le flanc défendra la partie la plus essentielle, c'est - à - dire l'endroit de la face du bastion où l'ennemi doit s'attacher pour faire breche, & qu'il défendra aussi la contrescarpe vis - à - vis l'angle flanqué, parce que la grande portée des armes en usage pourra parvenir jusqu'à cette contrescarpe, qui n'est pas fort éloignée de l'angle flanqué.
Pour la défense de toutes les parties de la fortification, on se fert du fusil & du canon. Ainsi la ligne de défense doit être de la longueur de la moyenne portée de celle de ces deux armes qu'on juge la plus avantageuse.
Il y a eu autrefois une grande diversité de sentiment à ce sujet entres les lngénieurs; les uns vouloient que la ligne de défense fût réglée sur la portée du canon, parce que par - là on éloignoit davantage les bastions les uns des autres, ce qui diminuoit la dépense de la fortification; les autres prétendoient que cette ligne fût déterminée par la portée du mous<pb-> [p. 524]
Il se trouve cependant quelques fronts de places
où la ligne de défense est plus longue, mais ces fronts
ne sont pas alors fort exposés; ils se trouvent le long
des rivieres ou vis - à - vis des endroits dont l'accès
n'est pas facile. Dans ce cas la ligne de défense peut
excéder sa longueur ordinaire sans inconvénient.
D'ailleurs cette longueur se trouve encore raccourcie
ou diminuée par la tenaille qui est vis - à - vis la
courtine, & qui corrige une partie de ce qu'elle peut
avoir de défectueux: je dis une partie, parce que la défense
de la tenaille étant fort oblique, n'équivaut
jamais à celle du flanc, qui est bien plus direct. Voyez
Lorsqu'il se trouve des fronts de places où la ligne de défense excede la portée du fusil, on doit corriger cet inconvénient en construisant des flancs bas en espece de fausse braie vis - à - vis les flancs. (Q)
Lignes (Page 9:524)
Toutes les lignes sont formées d'un fossé & d'un parapet avec sa banquette: elles sont flanquées par des redans ou par des bastions; elles ont aussi quelquefois des dehors & un avant - fossé: ces dehors sont ordinairement des demi - lunes & des redoutes.
Ces lignes de circonvallation & de contrevallation
sont de la plus haute antiquité; il n'en est pas de
même de celles qui ont pour objet de couvrir un pays
ou une province pour empêcher l'ennemi d'y pénétrer: l'usage, selon M. de Feuquiere, ne s'en est introduit
que sous le regne de Louis XIV. Ceux qui
l'ont proposé ont cru pouvoir garantir par - là un
pays des contributions, donner la facilité aux partis
de faire des courses chez l'ennemi, & assurer la communication
d'une place à une autre, sans qu'il soit
besoin d'y employer des escortes. Le célebre auteur
que nous venons de citer, trouve avec raison qu'il
n'est point aisé de faire des lignes qui remplissent ces
trois objets.
La seconde raison, qui est celle d'établir des
contributions dans le pays ennemi, n'est pas bonne,
parce que ce ne sont pas les partis qui sortent des
lignes qui l'établissent, mais ceux qui sortent des
places ».
A l'égard des communications, si l'on considere ce que coûte la construction, l'entretien des lignes & la quantité de troupes qu'il faut pour les garder, on trouvera qu'il y a plus d'avantage à faire escorter les convois & à employer les troupes à la garde des places.
Les lignes faites pour la défense d'une longue étendue de pays, ont aussi beaucoup d'inconvéniens: il faut une grande quantité de troupes pour les garder; & comme l'ennemi peut les attaquer par telle partie qu'il juge à propos, il est difficile de réunir assez de force dans le même lieu pour lui resister. Si l'on se trouve d'ailleurs en état de sortir sur l'ennemi, on ne peut le faire qu'en défilant & avec une grande perte de tems.
Le seul cas où les lignes peuvent être d'une bonne défense, c'est lorsqu'elles ont peu d'étendue, & qu'elles ferment néanmoins l'entrée d'un grand pays à l'ennemi, qu'elles sont soutenues par des places ou par des especes de camps retranchés de distance en distance, de maniere qu'ils peuvent se secourir les uns & les autres, & qu'on puisse réunir ensemble assez de troupes pour battre l'ennemi qui auroit percé dans quelqu'étendue de la ligne. Ce n'est que par des postes particuliers fortifiés dans l'intérieur de la ligne, que l'on peut parvenir à la soutenir contre les attaques de l'ennemi: c'est aussi ce que l'on doit faire dans les lignes de circonvallation, si l'on veut se mettre en état d'en chasser l'ennemi lorsqu'il a pu y pénétrer. Les princes d'Orange ne manquoient pas, à l'imitation des anciens, de suivre cette méthode; non - seulement leurs lignes étoient exactement fortifiées, mais les différens quartiers des troupes dans les lignes l'étoient également. Il en étoit alors à - peu - près de l'ennemi qui avoit pénétré dans la ligne, comme il en seroit d'un assiégeant qui, ayant forcé les troupes qui défendent la breche d'un ouvrage, y trouveroit des retranchemens qui contiendroient de nouvelles troupes contre lesquelles il faudroit soutenir une nouvelle attaque, & qui pourroient, en tombant vigoureusement sur lui, profiter du désordre des siennes pour les chasser entierement de l'ouvrage.
Si des lignes sont fort étendues, ce que l'on peut faire de mieux lorsque l'ennemi vient pour les attaquer, c'est de réunir les troupes ensemble, de leur faire occuper un poste avantageux vers le centre, où l'on puisse combattre avec quelque espérance de succès. Si l'on se trouve trop foible pour oser risquer le combat, l'on doit abandonner les lignes & se retirer en arriere dans les lieux les plus favorables à la défense d'un petit nombre contre un grand.
M. de Feuquiere, après avoir exposé le peu d'avantage
qu'on avoit tiré des lignes construites de son
tems, conclud de - là
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.