ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"521"> logarithmes transportés des tables sur une regle, pour produire à peu près, par le moyen d'un compas qu'on applique à la regle, les mêmes opérations que produisent les logarithmes eux - mêmes, par le moyen de l'arithmétique additive ou soustractive.

Chambers s'étend beaucoup sur les usages de cette ligne. Mais comme ces usages sont peu commodes & assez fautifs dans la pratique, nous n'en dirons rien de plus ici, & nous nous contenterons de renvoyer au mot Compas de proportion, où l'on trouvera des méthodes pour faire d'une maniere simple & abrégée, à peu près les mêmes opérations qui se pratiquent par le moyen de la ligne de Gunter. Voyez aussi Logarithme. Cette ligne, ou échelle de Gunter, appellée ainsi par Chambers, est vraissemblablement la même qu'on appelle autrement échelle angloise, ou échelle des logarithmes; on en peut voir la description & les usages dans le Traité de navigation de M. Bouguer, p. 410 - 419. (O)

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Ligne de la plus vîte descente. Voyez Brachystochrone & Cycloïde.

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Ligne de la section, dans la Perspective, est la ligne d'intersection du plan à projetter avec le plan du tableau.

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Ligne de la plus grande ou de la plus petite longitude d'une planete, dans l'ancienne Astronomie, est cette portion de la ligne des absides, qui s'étend depuis le centre du monde jusqu'à l'apogée ou périgée de la planete.

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Ligne de la moyenne longitude, est celle qui traverse le centre du monde, faisant des angles droits avec la ligne des absides, & qui y forme un nouveau diametre de l'excentrique ou déférent. Ses points extrèmes sont appellés longitude moyenne.

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Ligne de l'anomalie d'une planete, (Astrom.) dans le système de Ptolémée, est une ligne droite tirée du centre de l'excentrique au centre de la planete. Cette dénomination n'a plus lieu, ainsi que les deux précédentes, dans la nouvelle Astronomie.

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Ligne du vrai lieu ou du lieu apparent d'une planete, (Astron.) est une ligne droite tirée du centre de la terre ou de l'oeil de l'observateur par la planete, & continuée jusqu'aux étoiles fixes. En effet, la ligne du vrai lieu & la ligne du lieu apparent sont différentes, & elles forment entr'elles un angle qu'on appelle parallaxe. Voyez Lieu & Parallaxe. La lune est de toutes les planetes celle dont la ligne du vrai lieu differe le plus de la ligne de son lieu apparent. La ligne du vrai lieu des étoiles fixes est sensiblement la même que celle de leur lieu apparent, & les lignes du vrai lieu & du lieu apparent d'une planete sont d'autant plus proches de se confondre que la planete est plus éloignée de la terre. Voyez Parallaxe.

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Ligne de l'apogée d'une planete, dans l'ancienne Astronomie, est une ligne droite tirée du centre du monde par le point de l'apogée jusqu'au zodiaque du premier mobile. Dans la nouvelle Astronomie il n'y a proprement de ligne d'apogée que pour la lune qui tourne autour de la terre, & cette ligne est celle qui passe par le point de l'apogée de la lune & par le centre de la terre.

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Ligne du mouvement moyen du soleil, (dans l'ancienne Astronomie) est une ligne droite tirée du centre du monde jusqu'au zodiaque du premier mobile, & parallele à une ligne droite tirée du centre de l'excentrique au centre du soleil. Cette derniere ligne s'appelle aussi

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Ligne du mouvement moyen du soleil dans l'excentrique, pour la distinguer de la ligne de son mouvement moyen dans le zodiaque du premier mobile. Ces dénominations ne sont plus en usage dans l'Astronomie moderne.

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Ligne du mouvement vrai du soleil, dans l'an - cienne Astronomie, est une ligne tirée du centre du soleil par le centre du monde ou de la terre, & continuée jusqu'au zodiaque du premier mobile.

Dans la nouvelle Astronomie, c'est une ligne tirée par les centres de la terre & du soleil, le soleil étant regardé comme le centre du monde.

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Ligne synodique, (Astronomie.) dans certaines théories de la lune, est le nom qu'on donne à une ligne droite qu'on suppose tirée par les centres de la terre & du soleil. On a apparemment appellé ainsi cette ligne, parce que le mois synodique lunaire commence ou est à son milieu, lorsque la lune se trouve dans cette ligne, prolongée ou non; voyez Mois synodique. Cette ligne étant continuée autravers des orbites, est appellée ligne des vraies syzygies. Mais la ligne droite qu'on imagine passer par le centre de la terre & le lieu moyen du soleil aux syzygies, est appellée ligne des moyennes syzygies. Voyez Syzygies.

Ligne hélisphérique (Page 9:521)

Ligne hélisphérique, en termes de Marine, signifie la ligne du rhumb de vent. Voyez Rhumb.

On l'appelle ainsi, parce qu'elle tourne autour du pole en forme d'hélice ou de spirale, & qu'elle s'en approche de plus en plus sans jamais y arriver. On l'appelle aussi plus ordinairement loxodromie. Voyez Loxodromie.

Ligne d'eau (Page 9:521)

Ligne d'eau, (Hydraul.) c'est la cent quarantequatrieme partie d'un pouce circulaire, parce qu'il ne s'agit pas dans la mesure des eaux de pouce quarré, elle se fait au pouce circulaire qui a plus de relation avec les tuyaux circulaires par où passent les eaux des fontaines.

Pour savoir ce que fournit une ligne d'eau en un certain tems. Voyez Ecoulement. (K)

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Ligne, (Hydraul.) la ligne courante est ordinairement divisée en 12 points, quoique quelques - uns ne la divisent qu'en 10 points ou parties.

On distingue la ligne en ligne droite, en circulaire, en curviligne ou courbe.

La droite est la plus courte de toutes; la circulaire est celle qui borde un bassin ou toute figure ronde.

La courbe est une portion de cercle.

On dit une ligne quarrée, une ligne cube, en énonçant la valeur du pouce quarré qui contient 144 lignes quarrées, & du pouce cube qui contient 728 lignes cubes.

On dit encore, en parlant de nivellement, une ligne de niveau, de pente, de mire.

Une ligne véritablement de niveau, parcourant le globe de la terre, est réputée courbe, à cause que tous les points de son étendue sont également éloignés du centre de la terre.

Une ligne de pente suit le penchant naturel du terrein.

Une ligne de mire est celle qui dirige le rayon visuel pour faire poser des jalons à la hauteur requise de la liqueur colorée des fioles de l'instrument. (K)

Lignes paralleles (Page 9:521)

Lignes paralleles, ou Places d'armes, (Art milit.) sont dans la guerre des sieges, des parties de tranchées qui entourent tout le front de l'attaque, & qui servent à contenir des soldats, pour soutenir & protéger l'avancement des approches.

La premiere fois que ces sortes de lignes ou places d'armes ont été pratiquées, fut au siege de Mastrick, fait en 1673, par le roi en personne. Elles sont de l'invention du maréchal de Vauban, qui s'en servit dans ce siege avec tant d'avantage, que cette importante place fut prise en treize jours de tranchée ouverte.

Depuis ce tems, elles ont toujours été employées dans les différens sieges que les François ont faits, mais avec plus ou moins d'exactitude. Le siege d'Ath [p. 522] fait en 1697, est celui où elles ont été exécutées avec le plus de précision; & le peu de tems & de monde que ce siege coûta, en a démontré la bonté.

On construit ordinairement trois lignes paralleles ou places d'armes dans les sieges.

La figure de la premiere doit être circulaire, un peu aplatie sur le milieu: elle doit aussi embrasser toutes les attaques, par son étendue qui sera fort grande, & déborder la seconde ligne de 25 à 30 toises de chaque bout. Quant à ses autres mesures, on peut lui donner depuis 12 jusqu'à 15 piés de large, sur 3 de profondeur; remarquant que dans les endroits où l'on ne pourroit pas creuser 3 piés, à cause du roc ou du marais qui se peuvent rencontrer dans le terrein qu'elle doit occuper, il faudra l'élargir davantage, afin d'avoir les terres nécessaires à son parapet. Jusqu'à ce qu'elle soit achevée on n'y doit pas faire entrer les bataillons, mais seulement des détachemens, à mesure qu'elle se perfectionnera.

Les usages de cette ligne ou place d'armes, sont,

1°. De protéger les tranchées qui se poussent en avant jusqu'à la deuxieme.

2°. De flanquer & de dégager la tranchée.

3°. De garder les premieres batteries.

4°. De contenir tous les bataillons de la garde, sans en embarrasser la tranchée.

5°. De leur faire toujours front à la place, sur deux ou trois rangs de hauteur.

6°. De communiquer les attaques de l'un à l'autre, jusqu'à ce que la seconde ligne soit établie.

7°. Elle fait encore l'effet d'une excellente contrevallation contre la place, de qui elle resserre & contient la garnison.

La seconde ligne doit être parallele à la premiere, & figurée de même, mais avoir moins d'étendue de 25 à 30 toises de chaque bout, & plus avancée vers la place, de 120, 140 ou 145 toises. Ses largeur & profondeur doivent être égales à celles de la premiere ligne. Il faut faire des banquettes à l'une & à l'autre, & border leur sommet de rouleaux de fascines piquetées pour leur tenir lieu de sacs à terre, ou de paniers, jusqu'à ce qu'elle soit achevée; on n'y fait entrer que des détachemens: pendant qu'on y travaille, la tranchée continue toujours son chemin, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à la distance marquée pour la troisieme ligne; de sorte que la seconde n'est pas plutôt achevée, qu'on commence la troisieme, & avant même qu'elle le soit totalement; pour lors on y fait entrer les bataillons de la premiere ligne, & on ne laisse dans celle - ci que la réserve qui est environ le tiers de la garde; pendant tout cela le travail de la tranchée fait son chemin de l'une à l'autre, jusqu'à la troisieme.

Les propriétés de la seconde ligne sont les mêmes que celles de la premiere; il n'y a point d'autre différence, si ce n'est qu'elle approche plus près de la place à 120, 140, ou 145 toises, un peu plus ou un peu moins, au - delà de la seconde ligne; on établit la troisieme, plus courte & moins circulaire que les deux premieres, ce que l'on fait pour approcher du chemin couvert, autant que l'on peut, & éviter les enfilades qui sont là fort dangereuses.

De sorte que si la premiere ligne est à 300 toises des angles les plus près du chemin couvert, la seconde n'en est plus qu'à 160, & la troisieme à 15 ou 20 toises seulement; ce qui qui suffit à l'aide des demi - places d'armes, pour soutenir toutes les tranchées que l'on pousse en avant, quand les batteries ont tellement pris l'ascendant sur les ouvrages de la place, que le feu est éteint ou si fort affoibli, qu'on peut impunément le mépriser.

Mais si la garnison est forte & entreprenante, & que les batteries à ricochets ne puissent être em<cb-> ployées, il faut s'approcher jusqu'à la portée de la grenade, c'est - à - dire à 13 ou 14 toises près des angles saillans: comme les sorties sont bien plus dangereuses de près que de loin, il faut aussi plus perfectionner cette ligne que les deux autres, lui donner plus de largeur, & la mettre en état de faire un grand feu, & qu'on puisse passer par - dessus en poussant les sacs à terre, ou les rouleaux de fascines devant soi; ce qui se fait en lui donnant un grand talud intérieur avec plusieurs banquettes depuis le pié jusqu'au haut du talud.

C'est sur le revers de cette derniere ligne, qu'il faut faire amas d'outils, de sacs à terre, picquets, gabions & fascines, fort abondamment, pour fournir au logement du chemin couvert, & les ranger en tas séparés, près des débouchemens, avant que de rien entreprendre sur le chemin couvert; sur quoi il y a une chose bien sérieuse à remarquer, c'est que comme les places de guerre sont presque toutes irrégulieres, & différemment situées, il s'en trouve sur les hauteurs où le ricochet ayant peu de prise, ne pourroit pas dominer avec assez d'avantage, soit parce que les angles des chemins couverts en sont trop élevés, & qu'on ne trouve pas de situation propre à placer ces batteries: telle est par exemple la tête de terra nova au château de Namur; telle étoit celle du fort Saint - Pierre à Fribourg en Briscau: tel est encore le fort de Saint - André de Salins, la citadelle de Perpignan, celle de Bayonne, celle de Montmidi, quelques têtes de Philisbourg, & plusieurs autres de pareille nature.

Il y a encore celles où les situations qui pourroient convenir aux ricochets, sont ou des marais, ou des lieux coupés de rivieres qui empêchent l'emplacement des batteries, & celles enfin où les glacis élevés par leur situation, sont si roides qu'on ne peut plonger le chemin couvert, par les logemens élevés en cavaliers, qu'on peut faire vers le milieu du glacis. Lorsque cela se rencontrera, on pourra être obligé d'attaquer le chemin couvert de vive force; en ce cas il faudra approcher la troisieme ligne à la portée de la grenade, comme il a été dit, ou bien en faire une quatrieme, afin de n'avoir pas une longue marche à faire pour joindre l'ennemi, & toujours la faire large & spatieuse, afin qu'on y puisse manoeuvrer aisément, & qu'elle puisse contenir beaucoup de monde, & une grande quantité de matériaux sur ses revers.

Cette ligne achevée, on y fera entrer le gros de la garde, ou les gens commandés, & l'on placera la réserve dans la deuxieme ligne. La premiere ligne demeurera vuide, & ne servira plus que de couvert au petit parc, à l'hôpital de la tranchée, qu'on fait avancer jusqu'aux fascines de provision que la cavalerie décharge dans les commencemens le long de ses bords; & quand il s'agit de troupes extraordinaires, de la garde ou des travailleurs, ce qui n'arrive que quand on veut attaquer le chemin couvert, ou que quelques autres pieces considérables des dehors, on les y peut mettre en attendant qu'on les emploie.

Au surplus, si le travail de la premiere & seconde nuit de tranchée peut se poser à découvert, celui des deux premieres places d'armes pourra se poser de même, parce qu'on est assez loin de la place, pour que le feu n'en soit pas encore fort dangereux; & ce n'est guere que depuis la deuxieme ligne qu'on commence à marcher à la sape; mais pour ne point perdre de tems, & pouvoir avancer de jour & de nuit, on peut employer la sape à l'exécution de la deuxieme.

Outre les propriétés que la troisieme ligne a communes avec les deux premieres, elle a encore celle de contenir les soldats commandés qui doivent

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