ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"519"> paralleles; il fit percer deux trous à une de ses extrémités pour pouvoir passer un ruban: il lui fit un fourreau avec un petit morceau de linge. Le jetton ainsi garni fut introduit à plat jusque derriere la côte; il poussa ensuite de la charpie entre le jetton & le linge dont il étoit recouvert, pour faire une pelote dans la poitrine. Les deux chefs du ruban servirent à appliquer le jetton, de façon à faire une compression sur l'orifice de l'artere.

M. Belloq a examiné dans un mémoire inséré dans le second tome de ceux de l'académie de Chirurgie, les avantages & les inconvéniens de ces différens moyens; il les a cru moins parfaits qu'une machine en forme de tourniquet, très - compliquée, dont on voit la figure à la suite de la description qu'il en a donnée. (Y)

Ligature (Page 9:519)

Ligature, (Thérapeutique.) outre les usages ordinaires & chirurgicaux des ligatures pratiquées sur les vaisseaux sanguins, le cordon ombilical, &c. dans la vûe d'arrêter l'écoulement du sang, & celles qu'on pratique aussi sur certaines tumeurs ou excroissances, comme poreaux, loupes, pour les détacher ou faire tomber. Voyez Ligature Chir. Les fortes ligatures sont comptées encore parmi les moyens d'exciter de la douleur, & de remédier parlà à diverses maladies. On les emploie dans la même vûe & aux mêmes usages que les frictions & les ventouses seches, que l'application des corps froids ou des corps brûlans, & dans les longs évanouissemens, les affections soporeuses & les hémorrhagies. Voyez ces articles. (b)

Ligature (Page 9:519)

Ligature, (Musique.) Dans nos anciennes musiques étoit l'union de plusieurs notes passées diatoniquement sur une même syllabe. La figure de ces notes qui étoit quarrée, donnoit beaucoup de facilité à les lier ainsi; ce qu'on ne sauroit faire aujourd'hui qu'au moyen du chapeau, à cause de la rondeur des notes. Voyez Chapeau Liaison.

La valeur des notes qui composoient la ligature, varioit beaucoup selon qu'elles montoient ou descendoient, selon qu'elles étoient différemment liées; selon qu'elles étoient à queue ou sans queue; selon que ces queues étoient placées à droite ou à gauche, ascendantes ou descendantes: enfin, selon un nombre infini de regles si parfaitement ignorées aujourd'hui, qu'il n'y a peut - être pas un seul musicien dans tout le royaume de France qui entende cette partie, & qui soit en état de déchiffrer correctement des musiques de quelque antiquité.

A la traduction de quelques manuscrits de Musique du xiij. & du xiv. siecle, qu'on se propose de donner bientôt au public, on y joindra un sommaire des anciennes regles de la Musique, pour mettre chacun en état de la déchiffrer par soi - même; c'est là qu'on trouvera suffisamment expliqué tout ce qui regarde les anciennes ligatures. (S)

Ligature (Page 9:519)

Ligature, (Comm.) petites étoffes de peu de valeur, de de large, & la piece de 30 aunes. Elles se fabriquent en Normandie & en Flandres. Les premieres sont de fil, de lin & de laine, & les secondes toutes de lin: elles sont à petits carreaux ou à grandes couleurs: on les emploie en meubles.

Il y a une autre étoffe de même nom qui est soie & fil, du reste tout - à - fait semblable à la premiere.

Ligature (Page 9:519)

Ligature, (Comm.) noeud qui lie les masses de soie ou celles de fil de chevron. Il faut que la ligature soit petite. Si elle est grosse, elle sera fournie de soie ou de fil de moindre valeur que la masse, & il y aura du déchet.

Ligature (Page 9:519)

Ligature, dans l'Imprimerie, peut si l'on veut s'entendre des lettres doubles, voyez Lettres doubles; mais il appartient plus positivement aux caracteres grecs, dont quelques - uns liés ensemble don<cb-> nent des syllabes & des mots entiers. Voyez démonstration de la casse greque, Pl. d'Imprimerie.

LIGE (Page 9:519)

LIGE, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui lie plus étroitement que les autres.

Fief - lige est celui pour lequel le vassal s'oblige de servir son seigneur envers & contre tous. Vassal lige est celui qui possede un fief lige; hommage lige est l'hommage dû pour un tel fief. Voyez Fief - lige & Hommage - lige. (A)

LIGÉE (Page 9:519)

LIGÉE, Ligea, (Géogr.) île imaginaire, forgée par Folin, qui dit qu'elle prit ce nom d'une des trois sirenes, dont le corps fut jetté dans cette île. Ligée est à la vérité le nom d'une sirene, mais il n'y a point d'île qui se nomme de la sorte; aucune des îles sirenuses ne s'appelle ainsi. Enfin la sirene Ligée eut sa sépulture à Terine, qui est une ville en terre ferme. Voyez Terine & Sirenuses, îles. (D. J.)

LIGENCE (Page 9:519)

LIGENCE, s. f. (Gramm. Jurisprud.) qualité d'un fief qu'on tient nûement & sans moyen d'un seigneur dont on devient ainsi homme lige. La ligence est aussi le droit du vassal à l'égard de son seigneur, comme de faire la garde de son château en tems de guerre. Un fief de ligence est celui auquel cette prérogative est attachée.

LIGNAGE (Page 9:519)

LIGNAGE, (Jurisprud.) signifie en général cognation, en matiere de succession aux propres, ou de retrait lignager quand on parle de lignage, on entend ceux qui sont de la même ligne, c'est - à - dire d'un même ordre ou suite de personnes. Voyez Ligne. (A)

LIGNE (Page 9:519)

LIGNE, s. f. (Géométrie.) quantité qui n'est étendue qu'en longueur, sans largeur ni profondeur.

Dans la nature, il n'y a point réellement de ligne sans largeur ni même sans profondeur; mais c'est par abstraction qu'on considere en Géométrie les lignes comme n'ayant qu'une seule dimension, c'est - à - dire la longueur: sur quoi voyez l'article Géométrie.

On regarde une ligne comme formée par l'écoulement ou le mouvement d'un point. Voyez Point.

Il y a deux especes de lignes, les droites & les courbes. Voyez Droite & Courbe.

Si le point A se meut vers B (Pl. géom. fig. 1), il décrit par ce mouvement une ligne, & s'il va vers B par le plus court chemin, cette ligne sera une droite. On doit donc définir la ligne droite, la plus courte distance entre deux points. Si le point qui décrit la ligne, s'écarte de côté ou d'autre, & qu'il décrive par exemple, une des lignes A C B, A c B, il décrira ou une ligne courbe, comme A c B, ou bien deux ou plusieurs droites, comme A C B.

Les lignes droites sont toutes de même espece; mais il y a des lignes courbes d'un nombre infini d'especes. Nous en pouvons concevoir autant qu'il y a de différens mouvemens composés, ou autant qu'on peut imaginer de différentes lois de rapports entre les ordonnés & les abscisses. Voyez Courbe.

Les lignes courbes se divisent ordinairement en géométriques & méchaniques.

Les lignes géométriques sont celles dont tous les points peuvent se trouver exactement & sûrement. Voyez Géométrique & Courbe.

Les lignes méchaniques sont celles dont quelques points, ou tous les points se trouvent par tatonnement, & d'une maniere approchée, mais non pas précisément. Voyez Méchanique & Courbe.

C'est pourquoi Descartes & ceux qui suivent sa doctrine, définissent les lignes géométriques, celles qui peuvent être exprimées par une équation algébrique d'un degré déterminé: on donne aussi le nom de lieu à cette espece de lignes. Voyez Lieu.

Et ils définissent les lignes méchaniques, celles qui ne peuvent être exprimées par une équation finie, algébrique, & d'un degré déterminé.

D'autres pensent que les lignes que Descartes ap<pb-> [p. 520] pelle méchaniques, bien qu'elles ne soient pas désignées par une équation finie, n'en sont cependant pas moins déterminées par leur équation différentielle, & qu'ainsi elles ne sont pas moins géométriques que les autres. Ils ont donc préféré d'appeller celles qui peuvent se réduire à une équation algébrique finie, & d'un degré déterminé, lignes algébriques, & celles qui ne le peuvent, lignes transcendantes. Voyez Algébriques & Transcendantes. Au fond toutes ces dénominations sont indifférentes, pourvu qu'on s'explique & qu'on s'entende; car il faut éviter ce qui seroit une pure question de nom.

Les lignes géométriques ou algébriques, se divisent en lignes du premier ordre, du second ordre, du troisieme ordre. Voyez Courbe.

Les lignes droites considérées par rapport à leurs positions respectives, sont paralleles, perpendiculaires ou obliques les unes aux autres. Voyez les articles Paralleles, Perpendiculaire, &c.

Le second livre d'Euclide traite principalement des lignes, de leur division ou multiplication.

Ligne circulaire,                            Circulaire.
Lignes conver - Convergentes.
    gentes,
Ligne généra - Generatrice.
    trice,
Ligne hyperboli - Hyperbolique.
    que,
Ligne logistique,        Voyez        Logistique.
Ligne normale,        les       Normale.
Lignes roberval - articles     Rober valliennes.
    liennes,
Lignes propor - Proportionnelles.
    tionnelles,
Ligne verticale,                             Verticale.
Mesure d'une                                        Mesure.
 ligne,

Ligne (Page 9:520)

Ligne, en Géographie & Navigation; lorsque l'on se sert de ce terme, sans aucune autre addition, il signifie l'équateur ou la ligne équinoxiale. Voyez Equateur & Équinoxiale.

Cette ligne rapportée au ciel, est un cercle que le soleil décrit à peu près le 21 Mars & le 21 Septembre; & sur la terre c'est un cercle fictif qui répond au cercle céleste, dont nous venons de parler, il divise la terre du nord au sud en deux parties égales, & il est également éloigné des deux poles, de façon que ceux qui vivent sous la ligne ont toûjours les deux poles dans leur horison. Voyez Pole.

Les latitudes commencent à se compter de la ligne. Voyez Latitude.

Les marins sont dans l'usage de baptiser les nouveaux matelots, & les passagers, la premiere fois qu'ils passent la ligne. Voyez Baptême de la ligne.

La ligne des absides, en Astronomie, est la ligne qui joint les absides ou le grand axe de l'orbite d'une planete. Voyez Abside.

La ligne de foi est une ligne ou regle qui passe au milieu d'un astrolable d'un demi - cercle d'arpenteur, ou d'un instrument semblable, & sur laquelle sont placées les pinules; on l'appelle autrement alidade. Voyez Alidade, &c.

Une ligne horisontale est une ligne parallele à l'horison. Voyez Horison.

Ligne isochrone.       Voyez les      Isochrone.
Ligne méridienne.         articles          Meridienne.

La ligne des noeuds, en Astronomie, est la ligne qui joint les deux noeuds d'une planete, ou la commune section du plan de son orbite, avec le plan de l'écliptique.

Ligne géométrale, en Perspective, c'est une ligne droite tirée d'une maniere quelconque sur le plan géométral.

Ligne de terre ou fondamentale, en Perspective, c'est une ligne droite dans laquelle le plan géométral & celui du tableau se rencontrent; telle est la ligne N I (Pl. Persp. fig. 12.) formée par l'interjection du plan géométral L M, & du plan perspectif H L.

Ligne de front, en Perspective, c'est une ligne droite parallele à la ligne de terre.

Ligne verticale, en Perspective, c'est la commune section du plan vertical & de celui du tableau.

Ligne visuelle, en Perspective, c'est la ligne ou le rayon qu'on imagine passer par l'objet & aboutir à l'oeil.

Ligne de station, en Perspective, selon quelques auteurs, c'est la commune section du plan vertical & du plan géométral; d'autres entendent par ce terme la hauteur perpendiculaire de l'oeil au - dessus du plan géométral; d'autres une ligne tirée sur ce plan, & perpendiculaire à la ligne qui marque la hauteur de l'oeil.

Ligne objective, en Perspective, c'est une ligne tirée sur le plan géométral, & dont on cherche la représentation sur le tableau.

Ligne horisontale, en Gnomonique, est la commune section de l'horison & du plan du cadran. Voyez Horisontal & Cadran.

Lignes horaires, ou lignes des heures, ce sont les intersections des cercles horaires de la sphere, avec le plan du cadran. V. Horaire, Heure & Cadran.

Ligne soustilaire, c'est la ligne sur laquelle le stile ou l'éguille d'un cadran est élevée, & c'est la representation d'un cercle horaire perpendiculaire au plan du cadran, ou la commune section du cercle avec le cadran. Voyez Soustilaire.

Ligne équinoxiale, en Gnomonique, c'est l'intersection du cercle équinoxial & du plan du cadran.

Ligne de direction, en Méchanique, c'est celle dans laquelle un corps se meut actuellement, ou se mouvroit s'il n'en étoit empêché. Voy. Direction.

Ce terme s'emploie aussi pour marquer la ligne qui va du centre de gravité d'un corps pesant au centre de la terre, laquelle doit de plus passer par le point d'appui ou par le support du corps pesant, sans quoi ce corps tomberoit nécessairement.

Ligne de gravitation d'un corps pesant, c'est une ligne tirée de son centre de gravité au centre d'un autre vers lequel il pese ou gravite; ou bien, c'est une ligne selon laquelle il tend en en bas. Voyez Gravitation.

Les lignes du compas de proportion, sont les lignes des parties égales, la ligne des cordes, la ligne des sinus, la ligne des tangentes, la ligne des secantes, la ligne des polygones, la ligne des nombres, la ligne des heures, la ligne des latitudes, la ligne des méridiens, la ligne des métaux, la ligne des solides, la ligne des plans. Voyez - en la construction & l'usage au mot Compas de proportion.

Il faut pourtant observer que l'on ne trouve pas absolument toutes ces lignes sur le compas de proportion, qui est une des pieces de ce qu'on appelle en France étui de mathématiques; mais elles sont toutes tracées sur l'instrument que les Anglois appellent secteur, & qui revient à notre compas de proportion. Chambers. (E)

Ligne (Page 9:520)

Ligne ou Échelle de Gunter, autrement appellée ligne des nombres, (Arith.) est une ligne ou regle divisée en plusieurs parties, & sur laquelle sont marqués certains chiffres, au moyen desquels on peut faire méchaniquement différentes opérations arithmétiques, &c.

Cette ligne ainsi nommée de Gunter son inventeur, n'est autre chose, selon Chambers, que les

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