RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"483">
Les réformés sont ensuite partagés par bandes, suivant leurs provinces, & conduits sans armes sur des routes avec étape, par des officiers chargés de leurs congés, qu'ils leur remettent successivement dans les lieux de la route les plus à portée de leurs villages. Pour leur faciliter les moyens de s'y rendre, le roi leur fait payer en même tems trois livres de gratification à chacun, leur laissant de plus l'habit uniforme & le chapeau. Ils doivent s'y acheminer immédiatement après la délivrance de leurs congés, sous peine, à ceux qui sont rencontrés sur les frontieres sortant du royaume pour passer à l'étranger, d'être arrêtés & punis comme deserteurs; & à ceux qui s'arrêtent dans les villages de la route sans raison légitime, d'être arrêtés comme vagabonds.
A l'égard des soldats licenciés des régimens étrangers au service de sa majesté, on les fait conduire sur des routes par des officiers jusqu'à la frontiere, où ils reçoivent une gratification en argent pour leur donner moyen de gagner leur pays.
Nous avons l'expérience qu'au moyen de ces prudentes mesures, les réformes les plus nombreuses n'ont pas causé le moindre trouble à la tranquilité publique.
Les précautions sont les mêmes dans les réformes de la cavalerie & des dragons; les inspecteurs y ajoûtent, par rapport aux chevaux, l'attention de faire tuer tous ceux qui sont soupçonnés de morve, de faire brûler leurs équipages, & de réformer toutes les jumens, pour être distribuées & vendues dans les campagnes.
Lorsque le licenciement est peu considérable, ou que les réformés se trouvent de provinces différentes & écartés les uns des autres de maniere à ne pouvoir être rassemblés pour marcher ensemble, les inspecteurs les laissent partir seuls, & en ce cas leur font délivrer la subsistance en argent à proportion de l'éloignement des lieux où ils doivent se rendre, outre la gratification ordonnée.
Au moment du licenciement on fait visiter les réformés soupçonnés de maux vénériens, de scorbut ou autres maladies contagieuses: & ceux qui s'en trouvent atteints, sont traités avant leur départ, & guéris dans les hôpitaux militaires.
Milices. Pour exécuter le licenciement d'un bataillon
de milice, l'intendant commence par en constater
l'état par une revûe, en distinguant les miliciens
de sa généralité de ceux qui n'en sont pas; il complette
les compagnies de grenadiers & de grenadiers
postiches, avec ce qu'il y a de plus distingué, de
mieux constitué, & de meilleure volonté dans les
soldats des autres compagnies; il délivre des congés
absolus à l'excédent du complet, en les donnant
d'abord aux miliciens étrangers à la province, en
suite aux plus anciens miliciens de la province & aux
plus âgés de même date de service; il conserve les
sergens & grenadiers royaux qui ont la volonté de
continuer à servir, fait déposer en magasin les habits,
armes & équipemens des soldats, & sépare le bataillon,
jusqu'à ce qu'il plaise au roi d'en ordonner l'assemblée,
soit pour être employé à son service, soit
seulement pour passer en revûe & être exercé pendant
quelques jours aux mauoeuvres de guerre. Voy.
Dans plusieurs généralités, les intendans, lors du
On permet, par distinction, aux sergens & grenadiers d'emporter leurs habits, à charge de les tenir & représenter en bon état.
Lors du renvoi des miliciens, on leur paie trois jours de solde après celui de la séparation, pour leur donner moyen de se retirer chez eux.
Tant que dure la séparation des bataillons de milice, le roi accorde trois sols par jour aux sergens des compagnies de grenadiers royaux, un sol aux grenadiers, dix - huit deniers aux tambours desdites compagnies, & deux sols aux sergens des compagnies de grenadiers postiches & de fusiliers.
Les miliciens qui ont servi six années & obtenu leur congé absolu, ne peuvent plus être assujettis au service de la milice; ils jouissent de l'exemption de la taille pendant l'année de la date de leur congé, en vertu de certificats qui leur sont à cet effet délivrés par les intendans; & ceux qui se marient dans le cours de cette année, jouissent de ce privilege encore deux années de plus.
L'exemption a lieu tant pour la taille industrielle que pour la personnelle, pour leurs biens propres ou ceux du chef de leurs femmes; & dans le cas où ils prendroient pendant ce tems des fermes étrangeres, ils sont, pour raison de leur exploitation, taxés d'office modérément par les intendans.
Dans les provinces où la taille est réelle, ils y sont sujets, mais exempts des impositions extraordinaires.
Pendant leur service les miliciens doivent être diminués de dix livres sur leurs cottes personnelles pour chaque année; ils sont aussi exempts de capitation & de collecte pendant ce tems, s'ils ne font valoir que leurs biens propres, & leurs peres de collecte pour le même tems, pendant lequel encore leur cotte à la taille ne peut être augmentée.
Ceux qui ont été incorporés dans les troupes doivent jouir des mêmes exemptions.
C'est par ces adoucissemens qu'on tempere, autant qu'il est possible, la rigueur du service forcé du milicien, & la sévérité d'un état auquel il ne s'est pas voué volontairement.
Lors de la séparation des bataillons, on a, pour les miliciens attaqués de maladies contagieuses, la même attention que pour les soldats réformés des autres troupes; on les fait recevoir, traiter & guérir dans les hôpitaux du roi, avant de permetre leur retour dans les paroisses. Cette sage précaution est aussi glorieuse au prince qu'avantageuse à l'humanité.
L'évenement d'un licenciement desiré par le soldat, est une espece de disgrace pour l'officier. Il nous reste à dire un mot sur le sort des guerriers malheureux qui s'y trouvent enveloppés.
L'inspecteur examine d'abord les officiers qui par leur âge, leurs blessures ou leurs infirmités sont reconnus hors d'état de continuer à servir, & dans le cas de mériter des pensions de retraite ou d'être admis à l'hôtel des invalides; sur les mémoires qui en sont dressés, il y est pourvu par le ministere, suivant l'exigence des cas.
Lorsque la réforme du corps est générale, tous les autres officiers sont renvoyés dans leurs provinces, où ils jouissent d'appointemens de réforme suivant leurs grades, à l'exception des lieutenans les moins anciens, qui n'ont pu encore mériter cette récompense par leurs services.
S'il ne s'agit que d'une simple réduction de compagnies, le principe est de placer, dans l'arrangement du corps, les plus anciens capitaines à la tête des [p. 484]
Les lieutenans les moins anciens sont renvoyés dans leurs provinces, avec une gratification pour leur donner moyen de s'y rendre, en attendant que les circonstances permettent de les rappeller au service.
Nous nous bornons à ces connoissances générales
sur les opérations des deux sortes de licenciemens, &
renvoyons aux ordonnances militaires pour les autres
détails qui y ont rapport. Cet article est de M.
LICENTEN (Page 9:484)
LICENTEN, (Comm.) licence, permission. Ce terme est usite en Hollande, pour signifier les passeports qu'on délivre dans les bureaux des convois ou douanes, pour pouvoir charger ou décharger les marchandises des vaisseaux qui entrent ou sortent par mer, ou celles qui se voiturent par terre: il signifie aussi les droits d'entrée & de sortie. Diction. de Commerce.
LICHANOS (Page 9:484)
LICHANOS, s. f. est en Musique le nom que donnoient les Grecs à la troisieme corde de chacun de leurs deux premieres tétracordes; parce que cette troisieme corde se touchoit de l'index. Lichanos, dit Boëce, idcirco, quoniam Lichanos dicitur, quem nos indicem vocamus.
La troisieme corde à l'aigu, du plus bas tétracorde
qui étoit celui des hypates, s'appelloit quelquefois
lichanos hypaton, quelquefois hypaton diatonos,
enharmonios, ou cromatiké, selon le genre. Celle du
second tétracorde, ou du tétracorde des moyennes,
s'appelloit lichanos meson, ou meson diatonos, &c.
Voyez
LICHAS (Page 9:484)
LICHAS, (Géog. an.) rocher qui étoit entre l'Eubée & la Grece propre. On connoit l'origine fabuleuse qu'Ovide lui donne dans ses métamorphoses, l. IX. v. 226 & suiv. Strabon dit que les Lichades, ainsi nommées de Lichas, étoient au nombre de trois, qu'il place sur la côte des Locres Epicnémédiens.
LICHE (Page 9:484)
LICHE, s. f. (Hist. nat. Ichnolog.) glaucus secundus. Rond. Poisson de mer; on le nomme pélamide en
Languedoc. Il differe de la biche, en ce qu'il n'est
pas si grand. Voyez
LICHEN (Page 9:484)
LICHEN, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante
qui n'a point de fleur; son fruit a la forme d'un bassin.
Il contient une poussiere ou semence qui paroît
être arrondie, lorsqu'on la voit au microscope.
Tournefort, inst. rei herb. Voyez
Lichen (Page 9:484)
Il croît par bouquets grisâtres, longs d'environ deux ou trois pouces, divisés en petits brins, presque aussi menus que du crin, & partagés en deux ou trois cornichons, déliés à leur naissance, arrondis, & roides, mais épais de près d'une ligne dans la suite, courbés en faucille, & terminés quelquefois par deux pointes: ces cornichons sont garnis
Elle n'est pas rare dans les îles de l'Archipel, mais son usage pour la teinture n'est connu qu'à Amorgos.
Elle vient sur les rochers de cette île, & sur ceux de Nicomia. Il y a beaucoup d'apparence qu'elle servoit autrefois à mettre en rouge les tuniques d'Amorgos, qui étoient si recherchées. Cette plante se vendoit encore dans l'Archipel sur la fin du dernier siecle, dix écus le quintal, ce qui feroit vingt écus de nos jours; on la transportoit à Aléxandrie & en Angleterre, pour l'employer à teindre en rouge, comme on se servoit en France de la parelle d'Auvergne; mais l'usage de la cochenille a fait tomber toutes les teintures que les plantes peuvent fournir. (D. J.)
LICHI (Page 9:484)
LICHI, s. m. (Botan. exot.), fruit très - commun & très - estimé à la Chine; je trouve son nom écrit lici, letchi, litchi, lithi, ou bien en deux syllabes séparées; li - chi, li - ci, let - chi, lit - chi, li - thi; ce ne seroit rien, si j'en trouvois des descriptions uniformes & instructives dans les relations de nos missionnaires, mais il s'en faut de beaucoup; la plûpart seulement s'accordent à dire, que c'est le fruit d'un arbre grand & élevé, dont les feuilles ressemblent à celles du laurier; & que c'est aux extrémités des branches, qu'il produit ce fruit comme en grappes, beaucoup plus claires que celles du raisin, & pendant à des queues plus longues.
Le lichi est de la grosseur d'un petit abricot, oblong, mollet, couvert d'une écorce mince, chagrinée, de couleur ponceau éclatant, contenant un noyau blanc, succulent, de très - bon goût & d'une odeur de rose; le P. Boym a fait graver la figure de ce fruit dans sa flora sinensis, mais elle ne s'accorde point avec d'autres descriptions plus modernes.
Le lichi vient dans les provinces de Canton, de Fokien, & autres provinces méridionales. Les Chinois l'estiment singulierement pour le goût & pour les qualités bienfaisantes; car ils assurent qu'il donne de la force & de la vigueur sans échauffer, hormis qu'on n'en mange avec excès. Le P. Dentrecolles ajoute dans les lettres édifiantes, tome XXIV. qu'il en est de ce fruit comme de nos melons de l'Europe, que pour l'avoir excellent, il faut le manger sur le lieu même, & le cueillir dans son point de maturité, très - difficile à attraper, parce qu'il n'a qu'un moment favorable. Cependant comme dans tout l'empire on fait grand cas de ce fruit sec, on le laisse sécher dans sa pellicule, où il se noircit & se ride comme nos pruneaux. On en mange toute l'année par cette méthode; on le vend à la livre, & l'on en met dans le thé pour procurer à cette liqueur un petit goût aigrelet.
Les lichi qu'on apporte à Péking pour l'empereur, & qu'on renferme dans des vases pleins d'eau - de - vie, où l'on mêle du miel & d'autres ingrédiens, conservent bien un air de fraîcheur, mais ils perdent beaucoup de la finesse, & de l'excellence de leur goût.
Le noyau du lichi un peu roti & réduit en poudre fine, passe chez les Chinois pour un spécifique contre les douleurs de gravelle & de colique néphrétique. On voit par - là, que l'on met sa confiance à la Chine, ainsi qu'en Europe, dans tous les remedes de bonnes femmes; les maux finissent, & les remedes inutiles ou ridicules se maintiennent en crédit. (D. J.)
LICHNOIDE (Page 9:484)
LICHNOIDE, Lichnoïdes, (Bot.) genre de plante
à fleurs sans pétales, ressemblantes en quelque
maniere à une silique, creuses & remplies d'air en<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.