ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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de 340 livres chacun pour le blé; ce qui fait 5440
pour le last, poids de Dantzik, & seulement 15
schippons pour le seigle, qui ne font que 5100 liv.
Voyez Schippon.
Le last de Riga est de 46 loopens, qui font le last
d'Amsterdam. Voyez Loopen. Celui de Coppenhague est de 42 tonnes, ou de 80 scheppels, & même
jusqu'à 96, suivant la qualité & la nature des blés.
Voyez Loopen & Scheppel.
Le last de Suede & de Stokolm est de 23 tonnes;
celui de Hambourg de 90 scheppels, dont les 95
scheppels font le last d'Amsterdam. Le last de Lubek
est de 85 scheppels, dont 95 font le last d'Amsterdam.
Les 50 fanegas de Séville & de Cadix font le last
d'Amsterdam. Voyez Fanegas.
Les 216 alquiers, ou les 4 muids de Lisbonne font
le last d'Amsterdam. Voyez Alquier.
Vingt - cinq mines de Genes font un last d'Amsterdam; 40 sacs de Livourne font aussi le last d'Amsterdam; les deux sacs font une charge de Marseille,
qui pese 296 livres. Voyez Mine & Charge.
Quand aux mesures de France, il est aisé de les
évaluer avec le last d'Amsterdam, par ce que nous
avons dit ci - dessus des boisseaux de Bordeaux & des
septiers de Paris comparés avec cette mesure hollandoise.
Dictionn. de Commerce & Chambers. (G)
LETHOEUS
(Page 9:404)
LETHOEUS, fluvius, (Geog. anc.) ce nom chez
les anciens est donné 1°. à une riviere de l'Asiemineure, qui passoit encore plus près de la ville de
Magnésie que le Méandre; 2°. à une riviere de Macédoine, proche de laquelle on disoit qu'Esculape
étoit né; 3°. à une riviere de l'île de Crete, qui,
selon Strabon, traversoit Gortyne; 4°. à une riviere
que le même Strabon l. XIV. p. 647. place
chez les Libyens occidentaux. (D. J.)
LÉTHARGIE
(Page 9:404)
LÉTHARGIE, s. f. (Médec.) tire son nom des
mots grecs LHTH & A)/ERGOS2; LHTH signifie oubli, &
AERGOS2 est un composé d'ERGOS2, travail, laborieux, &
de la particule privative A\. On appelie de ce nom
un homme qui mene une vie tranquille & oisive;
ainsi léthargie suivant l'étymologie, signifieroit un
oubli paresseux. Les anciens & les modernes attachent
differentes idées à ce nom. Les anciens appelloient
léthargiques ceux qui ensevelis dans un profond
sommeil, étoient pâles, décolorés, boursoufflés,
avoient les parties sous les yeux élevées, les
mains tremblantes, le pouls lent, & la respiration
difficile. Hippocrate, coae. proenot. n°. 34. cap. iij.
Coelius Aurelianus, de morb. amf. lib. II. cap. xj. On
donne aujourd'hui le nom de léthargie à une espece
d'affection soporeuse composée, dans laquelle on
observe un délire qu'on nomme oublieux, & une
petite fievre assez semblable aux fievres hectiques.
Le sommeil dans cette maladie, n'est pas si profond
que dans l'apoplexie & le carus. Les malades un peu
agités, tiraillés, excités par des cris, s'éveillent,
répondent à ce qu'on leur demande, comme on dit,
à bâtons rompus; si quelque besoin naturel leur fait
demander les vaisseaux nécessaires, ils les refusent
lorsqu'on les leur présente, ou dès qu'ils les ont
entre les mains, ils en oublient l'usage & leurs propres
nécessités, & s'assoupissent aussi - tôt; leur pouls
est vîte, fréquent, mais inégal, petit, & serré.
Cette maladie est assez rare; c'est dans l'hyver des
saisons & de l'âge principalement, suivant Hippocrate, qu'on l'observe; elle attaque les personnes
affoiblies par l'âge, par les maladies, par les remedes,
&c. les personnes cacochymes, sur - tout lorsque
dans ces sujets quelque cause augmente la force de
la circulation, & la détermine à la tête; elle est
quelquefois symptome des fievres putrides, malignes,
pestilentielles, de l'hémitritée; d'autres fois
elle est occasionnée par des doses trop fortes d'o<cb->
pium, par des excès de vin; elle est une suite de
l'ivresse, &c. il est constant qu'il y a dans le cerveau
quelque vice, quelque dérangement qui determine
les symptomes de cette maladie; mais quel est - il?
A dire le vrai, on l'ignore; l'aetiologie des maladies
du cerveau est encore ensevelie dans les plus profondes
ténebres; nous n'avons jusqu'ici aucune
théorie tant soit peu satisfaisante, de toutes ces affections.
Les anciens attribuoient la léthargie à une
congestion de lymphes ou de sérosités épaisses &
putréfiées dans le cerveau. Les modernes assurent
un relâchement joint à une stagnation legerement
inflammatoire de sang dans le cerveau. Les observations
anatomiques faites sur les cadavres des personnes
qui sont mortes victimes de cette maladie,
sont contraires à ces opinions, & sont voir que ces
causes sont particulieres, mais du tout point générales.
Forestus a estectivement observé une tois dans
un enfant mort de léthargie, les lobes droits du cervcau
& du cerveler corrompus & abscédés, lib. X.
cap. xj. On a vu ausli des tumeurs skhirrheuses placées
dans le crane, produire cette maladie. Etienne
Blancard en rapporte une observation:
« une léthargie survient à un violent mal de téte; quelques remedes
la dissipent, la douleur de tete reparoit
avec plus de violence; peu de tems après la malade
tombe apoplectique, & meurt; on trouve
la dure - mere toute remplie de tumeurs skhirrheuses ».
Cette observation fait encore voir que toutes
les maladies soporeuses dépendent à - peu - près
des mêmes causes.
On lit dans les Observations singulieres de Chifflet,
observ. x. p. 8. un cas fort curieux qui prouve évidemment qu'il y a des léthargies sympathiques, qui
ne dépendent d'aucune cause agissante immédiatement
sur le cerveau:
« une jeune fille est attaquée
de léthargie; elle succombe après 48 heures, à la
force de la maladie; le cerveau ouvert ne présente
aucune trace d'inflammation, aucune sérosité épanchée; il est ou paroît être dans l'état le plus naturel;
on ne trouve dans tout le corps aucune altération,
excepté une inflammation assez considérable,
à une portion d'intestins, dans la cavité
duquel il y avoit douze vers assez longs ».
Quoiqu'on ignore absolument quel cst le dérangement du
cerveau qui constitue la léthargie, il y a tout lieu
de croire que dans cette maladie, comme dans les
autres affections soporeuses, les fibres du cerveau
& les nerfs sont relâchés; le sommeil profond semble
indiquer cet état - là; l'oubli en est aussi un signe &
un effet; il est à présumer que pour la mémoire il
faut une tension & une mobilité dans les fibres du
cerveau. Voyez
Délire, Apoplexie, Aifection soporeuse
Le délire obscur, oublieux, la petite sievre essentielle
à la léthargie, suffisent pour differentier cette
maladie d'avec les autres affections soporeuses, &
le sommeil profond la distingue des non - soporeuses
avec qui elle a quelque rapport, comme frenésie,
délire, &c.
La léthargie est une maladie aiguë, très - dangereuse, qui se termine ordinairement en moins de
sept jours, par la mort du malade; les urines pâles,
limpides, le tremblement en augmentent le danger.
Si le malade est assez heureux pour attein lie le
septieme jour, il est hors d'affaire. Lorsqu'elle est
la suite & l'esset d'une chûte, d'une blessure, de l'ivresse,
des narcotiques, elle est moins dang erense,
& il y a espérance si les remedes employes apportent
quelque relâche dans les symptomés: alors,
suivant l'observation d'Hippoerates, coac. proenot,
n°. 35. cap. iij. les malades se plaignent d'une donleur
au col, & d'un bruit dans les oreilles.
Les remedes qui conviennent dans cette maladie,
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sont les mêmes qui réussissent dans l'apopiexie, &
Jes autres maladies soporeuses, savoir les emétiques,
sur tout lorsqu'elle a été occasionnée par un exces
de vin, & par les narcotiques, les cathartiques,
les lavemens irritans, les potions co liales, les
huiles essentielles éthérées, les élixirs spititueux,
les sels volatils, les vésicatoires, les ventouses, les
sternutatoires, les sialagogues ou salivans, les saignées
sont raremeat indiquées; la prétendue inflammation
du cerveau ne sautoit etre une raison sustisante
pour les conseiller: tels sont les remedes généraux: chaque auteur en propose ensuite de pasticuliers
spécisiques, mais le remede le plus généralement
conscillé, est le castor qu'on regarde comme
éminemment anti narcotique; on l'ordonne de toutes
les facons, mele avec les purgatifs, pris en potion,
ajonté au vinaigre pour elle attiré par le nez.
Borellus assure avoir guéri une léthargie avec la
scanunonée & le castor: on vante apres le castor,
beaucoup la rhue, le serpolet, le pouliot, & l'origan.
Tous les acides appliqués à l'extérieur, ou
pris interieurement, passent assez communément
pour très - efficaces dans la léthargie. L'esprit de vitriol
céphalique, c'est - à - dire, tiré du vitriol qui a
été auparavant arrosé des essences céphaliques, est
très - celebre; il est pénetrant, volatil, de même que
le vinaigre vitriole benit. Quelques obtervations
nous apprennent les heuieux effets de l'immersion
subite des léthargiques dans de l'eau bien froide. Il
vaut mieux, dit Celse, esiaver un remede douteux,
qu'aucun. Art. de M. Menuret.
LETHE
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LETHE, (Mythol.) sleuve d'oubli, en grec LHTH,
en latin lathcus fluvius ou Lethes au génitif, en sousentendant
fleuve de, un des quatre sleuves des enfers.
Les Poëtes ont ingénieusement imaginé qu'il y
avoit dans les enfers une riviere de ce nom, & que
tous les morts en buvoient un trait, qui leur faisoit
oublier le passé, les joies & les chagrins, les plaisirs
& les peines qu'on avoit ressentis pendant tout
le cours de la vie, longa potant oblivia vitoe, dit
Virgile. Il ne s'agissoit plus que d'indlquet entre les
rivieres du monde qui s'appelloient lethé, celle qui
pouvoit être le sleuve des enfers. Les uns le >lacerent en Grece, & d'autres en Lybie. Voyez Letileus, fluvius, (Géogr.)
Pline nous apprend aussi que les anciens nommoient
Lethes, flenve d'oubli, un fleuve d'Eipagne,
sur lequel ils avoient sait beaucoup de contes; ce
fleuve est vraissemblablement la Lima, rivtere de
Portugal, qui serpente entre le Minho & le Duero.
Enfin Lucain, phais. l. IX. prend le Lethes ou lethon,
riviere d'Astique, pour être le vrai sleuve d'oubli;
ce sleuve après avoir coulé sous terre pendant quelques
milles, ressortoir près de la ville de Bérénice,
& se jettoit dans la Méditer anée, proche le cap
oriental des Syrtes.
Le mot LHTH, au génitif LH/THS2, veut dire oubli,
& voilà l'origine du fleuve d'oubli des ensers.
(D. J.)
LETRIM
(Page 9:405)
LETRIM, (Géog.) contrée montagneuse d'Irlande,
dans la province de Connaught, au nord - est de
cette province. Elle a 40 milles de longueur, sur
18 de largeur, abonde en excellens pâturages, &
est divisée en cinq baronies. La capitale de ce comté
porte le nom de Létrim, située à 75 milles de Dublin. Long 9. 35. lat. 54. 3.
LETTERE
(Page 9:405)
LETTERE, Letterum ou Letteranum, (Géog.)
petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la
principauté citérieure, avec un évêché suffragant
d'Amafi. Elle est assise sur le dos du mont Lactarius,
à 5 lieues nord - ouest de Salerne, 8 sud - est de Naples.
Long. 32. 5. lat. 40. 52. (D. J.)
LETTER - HAUT
(Page 9:405)
LETTER - HAUT, s. m. (Comm.) espece de bois
rougeatre tirant sur le violet, qu'on nomme aussi
lois de la C>; il nous vient par les Hollan lols.
LETTRES
(Page 9:405)
LETTRES, s. f. (Gramm.) on appelle ainsi les
caracteres représentatifs des élémens de la veix. Ce
mot nous vient du latin littera, dont les étymolegistes assignent bien des origines différentes.
Priseien, lib. I. de litterâ, le fait venir par syncope
de lag tera, eo quòd lagendi iter proebeat, ca qui
me semble prouver que ce grammairien n'étoit pas
difficile a contemer. Il ajoute ensuite que d'autres
tlrent ce mot de litara, quòd plerùmque in ccratis labulis
antiqui foribere solebant, & poste à dilere; mais
si littera vient de litura, je doute tort que ce soit
par cette raison, & qu'on ait thé la denomination
des lettres de la possibilité qu'il > a de les cliaeer:
il auroit été, me semble, bien plus raisonnable en
ce cas de prendre litura dans le sens d'onction, &
d'en tirer litura, de même que le mot gree correspondant
GRAIUIA est derivé de GRA> je peins, parce
que l'écriture est en effet l'art de peindre la parole.
Cependant il restetoit encore contre cette etymologie
une difficulté réelle, & qui mérite attention:
la premiere syllabe de litura est breve, au lieu que
litera a la premiere longue, & s'écrit même communément
littera.
Jul. Scaliger, de caus. l. L. cap. jv. croit que ces
caracteres furent appellés originairement lineatuna,
& qu'insensiblement l'usage a réduit ce mot à literoe,
parce qu'ils sont composes en effet de petites lignes.
Quoique la quantité des premieres syllabes ne réclame
point contre cette origine, j'y apperçois encore
quelque chose de si arbitraire, que je ne la
crois pas propre à réunir tous les suffrages.
D'après >esychius, Vossius dans son étymologicon
l. L. verbo Litera, dérive ce mot de l'adjectif grec
LITA/S2 tenuis, exilis, parce que les lettres sont en effet
des traits minces & déliés; c'est la raison qu'il en
allegue; & M. le président de Brosses juge cette étymologie préférable à toutes les autres, persuade que
quand les lettres commencerent à être d'usage peur
remplir l'ecriture symbolique, dont les caracteres
étoient nécessairement étendus, compliqués, & embatrassans,
on dut être frappe sur - tout de la simplicité
& de la grande réduction des nouveaux caracteres,
ce qui put donner lieu à leur nomination.
Qu'il me soit permis d'observer que l'origine des
lettres latines qui viennent incontestablement des
lettres greques, & par elles des phéniciennes, prouve
qu'elles n'ont pas dû être désignées en Italie par une
dénomination qui tînt à la premiere impression de
l'invention de l'alphabet; ce n'étoit plus là une nouveauté
qui dût paroitre prodigieuse, puisque d'autres
peuples en avoient l'usage. Que ne dit - on plutôt
que les lettres sont les images des parties les plus
petites de la voix, & que c'est pour cela que le nom
latin a été tiré du grec LITES2, en sorte que litteroe est
pour notoe litera, ou notoe elomentares, notoe partium
vocis tenuissimarum?
Que chacun pense au reste comme il lui plaira,
sur l'étymologie de ce mot: ce qu'il importe le plus
ici de faire connoître, c'est l'usage & la vérit ble
nature des lettres considérées en général; car ce qui
appartient à chacune en particulier, est traité amplement
dans les différens articles qui les concernent.
Les diverses nations qui couvrent la terre, ne different
pas seulement les unes des autres, par la figure
& par le tempérament, mais encore par l'organisation
intérieure qui doit nécessairement se ressentir
de l'influence du climat, & de l'impression des
habitudes nationales. Or il doit résulter de cette
différence d'organisation, une différence considérable
dans les sons & articulations dont les peuples
sont usage. De - là vient qu'il nous est difficile, pout
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