ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"392"> des taches rondes; mais il paroit que l'usage a prévalu au contraire, & qu'on le nomme vulgairement du nom de tigre. I est dit dans le livre, intitulé le regne animal, p. 273. que la couleur du léopard est d'un blanc jaunâtre, avec des taches noires qui sont longues sous le ventre de l'animal & arrondies sur le dos, mais toutes séparées les unes des autres, & différentes des taches en forme de rose, dont il vient d'être fait mention.

Léopard (Page 9:392)

Léopard, (Mat. med.) sa graisse passe pour un des meilleurs cosmétiques. Il est au moins certain que ce remede est digne d'occuper une place sur la toilette de nos dames; car il est rare, & par conséquent très - cher, & que d'ailleurs il est peut - être beau de mettre la nature entiere à contribution, la marthe & la civette du nord, & les monstres d'A frique.

LÉOPARDE (Page 9:392)

LÉOPARDE, adj. en termes de Blason, se dit du lion passant.

Testu à Paris, d'or à trois lions léopardes de sable, l'un sur l'autre, celui du milieu contrepassant.

LEOPOL (Page 9:392)

LEOPOL, Leopolis, (Geogr.) ville de Pologne, au palatinat de Russie, dont elle est la capitale. Les Allemands l'appellent Lemberg. Elle a un archevêché pauvre, & un chapitre du rite latin, mais c'est une des meilleures starosties de la province. Casimir Il. ou le Grand, se rendit maître de Leopol en 1340, & son évêche fut honoré du titre d'archevéché l'an 1361; il n'y a dans toute la Pologne que cet archevéché & celui de Gnesne. La ville est située aupres de la riviere de Pietewa, à 36 lieues N. O. de Kaminieek, 64 S. E. de Cracovie, 80 S. E. de Warsovie. Long. 42. 49. latit. 49. 52.

LEOPOLSTADT (Page 9:392)

LEOPOLSTADT, Leopoldistadium, (Géog.) petite, mais forte ville de la haute Hongrie, bâtie par l'empereur Leopold en 1665. Les mécontens de Hongrie l'assiegerent en 1707, mais le comte de Staremberg leur fit lever le siege. Elle est sur la Waag, à 18 lieues N. O. de Neuhausel, 22 N. E. de Presbourg, 40 N. O. de Bude, 34 N. E. de Vienne: Long. 36. 10. lat. 18. 45.

LEOSTHENIUM (Page 9:392)

LEOSTHENIUM, (Géog. anc.) golfe du bosphore de Thrace, selon Etienne le géographe. C'est peut - être le même qui est nommé Lasthenes par Denys de Byzance, & le même qui est appellé Casthenes par Pline, liv. IV. ch. xj. (D. J.)

LÉPANTE (Page 9:392)

LÉPANTE, (Géogr. anc. & mod.) ville de Grece dans la Livadie propre, avec un port sur la côte septentrionale du golfe, qui prend d'elle le nom du golfe de Lépante. Voyez Lépante, golse de.

Cette ville est appellée des Latins Naupactus, d'un mot grec qui signifie batir un vaisseau, soit que les Héraclides, ou les peuples de la Locride, comme le veulent d'autres autours, ayent construit leur premier navire dans cet endroit - là. Les Grecs modernes nomment Lépante Epactos, & les Turcs Einbachti.

Elle est située dans le pays de Livadia, sur le rivage, peu loin de l'ouverture du golfe de son nom, autour d'une montagne de figure conique, sur le sommet de laquelle est bâtie la forteresse, fermée de quatre rangs de grosses murailles separées par de petits vallons entre deux, ou les habitans ont leurs maisons.

Les anciens Grecs avoient à Naupacte quatre temples célebres, l'un consacre à Neptune, l'autre à Vénus, le troisieme à Esculape, & le quatrieme à Diane. Aujourd'hui que Naupacte a pris le nom de Einbachti, qu'elle est sous la domination du sul tan, & gouvernée par un vaïvode, il y a sept mosquées, deux églises pour les Grecs méprisés par les. Turcs, & trois synagogues de Juifs qui font le commerce du pays, consistant en apprêts de maroquins.

L'attaque de cette place étoit très - difficile avant l'usage du canon. En 1408, elle étoit soumiseà l'empereur de constantinople; mais l'empereur Emanuel, craignant de ne pouvoir pas la conserver, prit le parti de la céder à la république de Venise qui la munit de maniere à résister à une plante armée. En effet les Tures s'y morsondirent en 1475, & surent obligés, au bout de quatre mais que, d'en lever honteusement le siége. Enfin, Baet fut plus heureux, la prit sur les Vénitioms en 1687, & le château de Romélie fut rasé en 1699, en exécution de la paix de Carlwitz.

Lépante est à 45 lieues N O. d'Athenes, 140 S. O. de Constantinople. Long. 39. 48. lat. 38. 34.

Lépante (Page 9:392)

Lépante, (Golfe de) Géog. ce golfe pris dans sa longueur du septentrion jusqu'à au rivage de l'Achae, & au midi jusqu'à celui de la Morée, sépare ces deux grandes parties de la Grèce l'une de l'autre. Il a eu plusieurs noms que les auteurs lui ont donnés selon les différens tems & les occasions particulieres. Quelques anciens l'appelloient Crioesus, Strabon le nomme Mare Alcyonium, &c. Son nom le plus ordinaire etoit le golfe corinthien, corinthiacus sinus.

Ce golfe comprend quatre écueils dans son ètendue, & reçoit les eaux de la mer ionienne par l'entrée qui est entre deux promontoires avances du continent, & sur lesquels sont deux châteaux, qu'on nomme les Daràanelles. Toutes les marchandises qui sortent de ce golfe, comme les cuirs, les bulles, le tabac, le ris, l'orge, payent à l'émir trois pour cent; & cet officier en rend six milles piastres par an au grand seigneur, mais son entrée n'est plus libre aux navires étrangers.

« Ce fut dans le golfe de Lépante, non loin de Corinthe, que Dom Juan d'Autriche & les Vénitrens remporterent sur les Tures, les Octobre 1571, une victoire navale, d'autant plus illustre, que c'étoit la premiere de cette espece. Jamais. depuis la bataille d'Actium, les mers de la Grece n'avoient vû ni des slotes si nombreuses, ni un combat si memorable. Les galeres ottomanes étoient manoeuvrées par des esclaves chrétiens, qui tous servoient malgré eux contre leur pavs. Le suecés produisit la liberté à environ cinq milles esclaves chrétiens. Venise signala cette victoire par des fêtes qu'elle seule savoit donner. Larlino composa les airs pour les réjouistances de cette victoire, & Constantinople fut dans la consternation.

Dom Juan, ce célebre bâtard de Charles V. comme vengeur de la Chrétienté, en devint le héros. Il mérita sur - tout cette idolatrie des peuples, lorsque deux ans aprés il prit Tunis à l'exemple de son pere, & fit comme lui un roi asricain tributaire d'Espagne. Mais quel fut le fruit de la bataille de Lépante & de la conquête de Tunis? Les Vénitiens ne gagnerent aucun terrein sur les Turcs, & l'amiral de Selim II. reprit sans peine le royaume de Tunis deux ans apres, en 1574. Tous les chrétiens furent égorgés. Il sembloit que les Tures eussent gagné la bataille de Lépante». Extrait du chapitre de la bataille de Lépante dans M. de Voltaire, tom. III. (D. J.)

LEPAS (Page 9:392)

LEPAS, s. m. (Conchyhol.) genre de coquillage univalve, ainsi nommé en grec, comme si l'on disoit l'écaille des rochers, parce qu'il est toûjours adbérent aux rochers, ou à quelques autres corps durs; & cette adhérence lui sert de seconde coquille, pour le préserver des injures du tems. Nous appellons ce coquillage en françois patelle ou ocil - de - bouc, voyez OEil - de - bouc ou Patflle; mais il n'y auroit point de mal de lui conserver le nom de lépas. & dire un lépas épineux, un lépas finement cannelé, un lépas tacheté de blanc & de rouge, car toutes ces épithetes ne sonnent pas bien avec le mot ailde - bouc. [p. 393]

LEPETHYMNUS ou LEPETHYMUS (Page 9:393)

LEPETHYMNUS ou LEPETHYMUS, (Géogr. anc.) montagne de l'ile de Lesbos, que Philostrate met aux environs de Méthymne. Le nom moderne de cette montagne est Leptlino ou montagne de saint Théodore. (D. J.)

LEPIDIUM (Page 9:393)

LEPIDIUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en croix, composée de quatre pétales; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit en forme de lance, divisé en deux loges par une cloison qui soutient des panneaux de chaque côté, & rempli de semences oblongues. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

LEPIDOCARPODENDRON (Page 9:393)

LEPIDOCARPODENDRON, s. m. (Hist. nat. Bot.) geure de plante établi par Boerhaave, & qu'il caractérise ainsi.

Les feuilles sont cntieres, & ordinairement rangées sans symmétrie. Son calice est compose d'un grand nombre de feuilles placées les unes sur les autres en ecailles & par ordre successif. Lorsqu'il est mûr, il prend la forme d'un vaisseau écaillenx, & se forme ensuite. Ses fleurs en grand nombre, & composées d'une multitude de fleurons, remplissent le fond du calice. Elles sont à pétales, irrégulieres, capillacées & hermaphrodites. L'ovaire est placé au milieu de la fleur; il est garni de tubes, plus ou moins longs, qui forment une capsule oblongue, & finissent en deux longs filamens. Sa graine est ornée d'un grand filet, qui porte une petite plume à sa sommité. Boerhaave compte douze especes de ce genre de plante. Son nom signifie arbre ou fruit écailleux, de LEÛ, leaille, KARW=OS2, fruit, & DEIDRON, arbre; Linnaeus l'appelle leucadendron. (D. J.)

LEPIDOIDE ou LEPIDOEIDE (Page 9:393)

LEPIDOIDE ou LEPIDOEIDE, en Anatomie, est un nom que l'on donne à la suture écailleuse du crâne Voyez Suture.

Ce mot est grec, LEPID OEIDEZ, formé de LEÛIZ, écaille, & de EIDZ, forme, figure. Voyez Ecailli use.

LEPIDOTES (Page 9:393)

LEPIDOTES, s. f. (Hist. nat. Lithol.) nom donné par quelques auteurs anciens à une pierre qui ressembloit à des écailles de poisson. D'autres se sont servis de ce nom pour defigner en général les pierres qui sont comme composées d'écailles, telles que plusieurs pierres talqueuses. D'autres enfin ont entendu par - là des pierres chargées des empreintes de poisson, telles que celles qu'on trouve en Allemagne, dans le pays de Hesse, à Eisleben, &c.

LEPONTII (Page 9:393)

LEPONTII, (Geog. anc.) ancien peuple aux confins de l'Helvétie, de la l'chetre & de l'Italie, selon les differens auteurs qui en ont parlé, savoir César, liv. IV. Pline, liv. III. ch. xxjx. Prolomée, liv. III. ch. j. & Strabon, liv. IV. p. 200. Il faut ici consulter M. Nicolas Sanson, qui a soigneusement & savaniment examiné cette matiere. II lui paroît, d'apres ses recherches, que les Lépontiens occupoient les environs du Lac majeur, tirant vers les Alpes, ce qui comprend partie de l'état de Milan, & presque tous les bailliages que les Grisons tienndnt en ltahe, Bellinione, Lugan, Lucarno, &c. Lèur situation se prouve cacore par celle de leur capitale, Oscela, qu'on appelle aujourd'hui Domo d'Ossela, & par l'une des prmcipales vallées que ce peuple a occupées, nommée Val Leventina, comme qui diroit Lepontina, qui est à la source du Tésin.

LEPORIE (Page 9:393)

LEPORIE, Leporia, (Géogr.) c'est le nom qu'on donne à la partie de la Lapome qui appartient à la Russie. On la divise en maritime, ou mourmans - koy. ou est Kéla, port de mer; en Leporie Ters - koy, sur la mer Blanche, & en Leporie, Betla - Moresky, qui est au - dessus de la mer Blanche.

LEPRIUM (Page 9:393)

LEPRIUM, autrement LEPREUM, LEPREON, LEPREUS, (Géogr. anc.) ancienne ville du Pélopormese dans l'Elide, assez pres des confins de l'Arcadie. Niger croit que le nom moderne est Chaiapa. (D. J.)

LEPRE (Page 9:393)

LEPRE, s. f. (Méd.) cette maladie tire son nom des écailles dont tout le corps ou quelques - unes des parties de ceux qu'elle attaque sont recouvertes. Le mot grec LE/PRH est formé AW=O TW=N LEPIDWN, qui signifient en trançois écailles. On compte ordinairement deux especes principales de lepre; savoir la lepre des Grecs, que les Arabes appelloient tantôt albàras nigra, & tantôt albaras alba, saivant qu'ils trouvoient plus ou moins d'intensiré dans les symptomes: les Latins ont prétendu la désigner sous le nom d'impetigo; l'autre espece est la lepre des Arabes, dont le nom grec est ELEFAITIATIS2, éléphantiase. Veyez ce mot. Il paroït par les descriptions les plus exactes qui nous en restent, que ce n'est qu'une & même maladie; que l'impetigo des Latins en est le commencemenr, le premrer degré, l'état le plus doux; la lepre des Grecs, le second degré, & enfin la lepre des Arabes ou l'élephantiase le plus haut & dernier période; quant aux variétés qu'on observe dans les differens auteurs qui ont vu par eux - mêmes, il est clair qu'elles doivent plutôt être attribuées à la diversité de climats, de pays, de température, de sujet même, qu'à l'exactitude de ces écrivains.

La lepre commence à se manifester par l'éruption de pustules rouges plus ou moins abondantes, quelquerois solitaires, le plus souvent entassées les unes sur les autres dans différentes parties du corps, surtout aux bras & aux jambes; à la base de ces premieres pustules naissent bientôt d'autres qui se multiplient & s'étendent extrèmement en forme de grappes; leur surface devient en peu de tems rude, blanchâtre, écaillense; les écailles qu'on détache en se grattant sont tout - à - fait semblables, au rapport d'Avicenne, à celles des poissons: d'abord qu'on les a enlevées, on apperçoit un léger suintement d'une sanie ichoreuse qui occasionne un piquotement désagréable ou une démangeaison: il n'est point marqué dans les auteurs si la démangeaison est continuelle. A mesare que la maladie laissee à elle - même ou combattue par des remedes inessieaces fait des progrès, les pustules se répandent, occupent le membre entier, & ensuite les autres parties, & successivement tout le corps; elles deviennent alors, suivant Celle, livides, noirâtres, ulcérées; le corps ainsi couvert d'un ulcere universel, présente à l'oeil le spectacle le plus assieux & exhale une odeur insoutenable; une maigreur excessive acheve de le défigurer; le visage, les levres & les extrémités inférieures & supérieures s'enslent prodigieusement, souvent au point qu'on ne peut appercevoir qu'à peine les doigts enfoncés & eachés sous la tumeur: survient enfin une sievre lente qui consume en peu de tems le malade. Cette cruelle maladie étoit très commune autrefois, sur - tout dans les pays chauds, dans la Syrie, l'Egypte, la Judée, à Alexandrie, &c. Willis assure que les habitans de la Cornouaille, provincè maritime d'Angleterre y étoieut anciennement très - sujets. Les auteurs contemporains ont observé (cette observation est remarquable par rapport à la vérole) que la lepre n'attaquoit jamais les enfans avant l'âge de puberté ou d'adulte, ni les eunuques, suivant la remarque d'Archigene, & Aëtius rapporte que quelques personnes de son tems se faisoient châtrer pour s'en exempter. On croit que cette maladie n'existe plus à present, du - moins il est certain qu'elle n'est plus connue sous le nom de lepre. Le docteur Town raconte qu'il y a dans la Nigritie une maladie qui lui est fort analogue, & qui attaque également les negres & les blancs d'abord qu'ils sont réduits au même régime, qu'ils éprouvent l'intempérie des saisons, & qu'ils font les mêmes travaux; après que les malades ont resté quelque tems maigres, languissans, cachectiques, leurs jambes s'enslent, deviennent aedémateuses; peu après les

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