ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"390"> ce monstre est né de l'accouplement d'une lionne & d'une hyene mâle; que fes mâchoires coupent comme un rasoir; & que, pour empêcher qu'en les frottant continuellement l'une contre l'aurre, elles ne perdent leur taillant, il les retire en - dedans, comme dans un étui. Enfin le même historien ajoûte que le léococrotte contrefait la voix des hommes & des bêtes. C'en est assez pour conclure que cet animal est un de ceux dont l'existence est très - suspecte, ou, pour mieux dire, fabuleuse. Les Grecs n'en parlent point, mais ils parlent assez souvent du crocotte, animal bâtard, né d'une chienne & d'un loup; & tout ce qu'ils en disent, sent également la fable.

LÉOGANE (Page 9:390)

LÉOGANE, (Géog.) ville & plaine de l'Amérique, qui peut avoir 12 à 13 lieues de longueur de l'est à l'ouest, sur 2, 3 & 4 de large du nord au sud. Cette belle plaine commence aux montagnes du grand Goave, & finit à celles du cul - de - sac. C'est un pays uni, arrosé de rivieres, & qui fournit tout ce qu'on veut lui faire porter, cannes, cacao, indigo, rocou, tabac, toutes sortes de fruits, de pois & d'herbes potageres; tous les environs sont forêts de cacaoyers; cependant la chaleur y est extraordinaire, quoique cette plaine soit au 18° degré de latitude, c'est - à - dire 3 ou 4 degrés plus septentrionale que la Martinique & la Guadeloupe, mais c'est qu'elle est privée de vents alisés, à cause des hautes montagnes qui la couvrent. Aussi l'air y est mal sain, & les maladies épidémiques fréquentes. Ce pays est à la France depuis 1691, & il ne se peuple point.

LÉON (Page 9:390)

LÉON, Legio, (Géog.) ancienne ville de France dans la basse Bretagne, capitale du Léonois, avec un évêché suffragant de Tours. Un nommé Pol Aurélien, dans le vj. siecle, fut le fondateur & le premier évêque de cette ville, ce qui la fit appeller depuis saint Pol de Léon; il établit le siege épiscopal des Osismiens, les plus célebres entre les Armoriques, on les appelle Osismü & Oximü: l'évêché de Léon occupe toute la longueur de la côte de la basse Bretagne, depuis la rade de Brest jusqu'à la riviere de Morlaix. La ville de Léon est près de la mer à 12 lieues N. E. de Brest, 119 S. O. de Paris. Long. 13d. 39'. 39''. latit. 48d. 40'.56''.

Léon (Page 9:390)

Léon, (Géog.) province d'Espagne, avec titre de royaume, bornée N. par l'Asturie, O. par la Galice & le Portugal, S. & E. par la vieille Castille. Elle a environ 50 lieues de long, sur 40 de large. Le Duero la partage en deux parties presque égales. Elle abonde en tout ce qui est nécessaire à la vie. Léon en est la capitale; Astorga, Salamanque, Palencia, Zamora, & quelques autres villes y sont honorées du titre de cité.

Léon (Page 9:390)

Léon, (Géog.) ville d'Espagne, capitale du royaume du même nom. Elle fut bâtie par les Romains du tems de Galba, & appellée Legio septimana Germanica, à cause qu'on y mit une légion romaine de ce nom, & c'est de - là que le mot Léon s'est formé par corruption. Son évêché suffragant de Compostelle, mais exempt de sa jurisdiction, & des plus anciens d'Espagne, fut la résidence des rois jusqu'en 1029, que le royaume fut uni à celui de Castille par la mort de Vérémont III. Son église cathédrale surpasse en beauté toutes celles d'Espagne pour la structure.

C'est Pélage, prince des rois Goths d'Espagne, qui, après une grande victoire remportée sur les Maures, leur enleva la ville de Léon en 722, & y établit le siege d'un nouveau royaume: Cette ville est entre les deux sources de la riviere d'Ezla, à 20 lieues d'Oviedo, 25 N. O. de Valladolid, 38 N. O. de Burgos, 55 E. de Compostelle, 77 N. O. de Madrid. Long. 12. 22. latit. 42. 45.

Léon (Page 9:390)

Léon le nouveau royaume de, (Géog.) royaume de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle Espagne, mais royaume entierement dépeuplé, qui n'a en partage que quelques mines dont on tire peu de profit, des montagnes stériles, point de villes ni de colonies.

Léon (Page 9:390)

Léon de Nicaragua, (Géog.) ville de l'Amérique septentrionale dans la nouvelle Espagne dans la province de Nicaragua. C'est la résidence du gouverneur de la province & le siege de l'évêque de Nicaragua. Les flibustiers anglois la pillerent en 1685 à la vue d'une armée espagnole qui n'osa les attaquer, quoque six fois plus forte. Elle est sur un grand lac, qui a flux & reflux comme la mer, à 12 lieues de la mer du sud. Long. 291. 26. lat. 12. 25.

LÉONARD, le noble Saint (Page 9:390)

LÉONARD, le noble Saint, (Géog.) Nobiliacum, ancienne petite ville de France dans le Limousin, avec une manufacture de papier, & une autre de drap. Elle est sur la Vienne, à 5 lieues N. E. de Limoges, 78 S. O. de Paris. Long. 19. 10. latit. 45. 50.

LÉONICA (Page 9:390)

LÉONICA, (Géog. anc.) ville de l'Espagne citérieure au pays des Hédétains, selon Ptolomée, l. II. c. vj. Les habitans sont nommés Leonicences, par Pline, l. III. c. 3. C'est présentement Alcanitz, sur la riviere de Guadalupa dans l'Arragon. (D. J.)

LEONICERE (Page 9:390)

LEONICERE, Leonicera, s. f. (Botan.) nom donné par le P. Plumier, M. Vaillant & autres Botanistes, à un genre de plante que Linnaus appelle loranthus; voici ses caracteres.

Il y a deux calices qui sont tous deux creux & non divisés. La fleur est monopétale, de figure exangulaire, découpée dans les bords en six segmens menus & presque egaux. Les étamines forment six filets pointus, les uns un peu plus grands que les autres, mais tous à peu près de la longueur de la fleur. Le germe du pistil est arrondi; le style est de la grandeur des étamines. Le style du pistil est obtus Le fruit est une baie sphéroïde avec une seule loge, qui contient six graines convexes d'un côté, & anguleuses de l'autre.

LEONIDÉES (Page 9:390)

LEONIDÉES, s. f. pl. (Littér.) fêtes instituées en l'honneur de Léonidas, premier roi de Lacédémone, qui se fit tuer avec toute sa troupe, en défendant intrépidement le passage des Thermopiles, & s'immolant en quelque façon pour obéir à l'oracle; mais ses peuples en reconnoissance, le mirent au nombre des dieux. On dit qu'en partant de Sparte, sa femme lui ayant demandé s'il n'avoit rien à lui recommander: « Rien, lui répondit il, sinon de te remarier à quelque vaillant homme, afin d'avoir des enfans dignes de toi ». (D. J.)

LEONIN (Page 9:390)

LEONIN, en Poésie, sorte de vers qui rime à chaque hémistiche; le milieu du vers s'accordant toujours pour le son avec la fin. Voyez Rime & Vers.

Nous avons en vers de cette espece plusieurs hynïnes, épigrammes & autres pieces de poésies anciennes; par exemple, Muret a dit des poesies de Lorenzo Gambaca de Brene:

Brixia vestrates quoe condunt carmina vates Non sunt nostrates tergere digna nates.

Ceux qui suivent sont de l'école de Salerne, dont on a rédigé tous les axiomes sous la même forme.

Mensibus erratis ad solem ne sedeatis. Ut vites poenam de potibus incipe coenam. Mingere cum bombis res est saluberrima lumbis, &c.

On n'est pas d'accord sur l'origine du nom léonin donné à cette sorte de vers. Pasquier le fait venir d'un certain Léonius ou Léoninus, chanoine d'abord de S. Benoît & ensuite de S. Victor, qui fut un des plus déterminés rimeurs en latin qui eût été jusqu'alors, & dédia plusieurs de ses ouvrages au pape Alexandre III. D'autres veulent qu'on les ait ainsi ap<pb-> [p. 391] pellés du pape Léon II. qu'ils regardent comme l'inventeur de la rime. D'autres enfin prétendent que nos bons ayeux dans leur simplicité les nommerent léonins du mot leo, lion, s'imaginant que comme cet animal passe les autres en courage & en force, les vers hérissés de rime avoient aussi je ne sais quoi de plus mâle & de plus nerveux que les autres. La premiere opinion est la plus probable, non que Léonius ait été l'inventeur de ces vers rimés, mais parce qu'il les mit extrêmement en vogue.

Fauchet prétend que la rime léonine est la même chose que ce que nous appellons rime riche, c'est - à - dire, qu'il ne donne ce nom qu'à la rime comprise dans deux syllabes de même orthographe, accentuation, ponctuation, que deux autres. Les vers léonins étoient sort admirés dans les siecles de barbarie, Bernard de Cluni fit un poëme de trois mille vers latins ainsi rimés, sur le mépris du monde; mais à mesure que le bon goût a repris le dessus, on les a bannis de la poésie latine, où on les regarde comme un défaut.

LEONINA - URBS (Page 9:391)

LEONINA - URBS, (Géog.) nom qu'on donna dans le cinquieme siecle, au faubourg de Rome, qui est de l'autre côté du Tibre, entre le Vatican & le château S. Ange, parce que le Pape saint Léon enferma ce lieu d'une muraille, pour le défendre contre les incursions des Barbares. Son nom vulgaire est Borgo. (D. J.)

LEONOISES (Page 9:391)

LEONOISES, s. f. pl. (Draperie.) espece d'étoffe. Voyez l'article Draperie, où nous avons expliqué sa fabrication & celle des autres étoffes en laine.

LEONTARI ou LEONDARIO (Page 9:391)

LEONTARI ou LEONDARIO, (Géog.) ville de la Morée dans la Zaconie, sur l'Alphée, au pié des monts. De Witt croit que c'est la fameuse Mégalopolis. Voyez Mégalopolis.

LEONTESERE (Page 9:391)

LEONTESERE, s. f. (Lithog. anc.) nom donné par les anciens à une espece d'agate, qu'ils ont célébrée pour sa beauté, & pour les vertus imaginaires qu'ils lui attribuoient, d'adoucir les bêtes féroces; c'est au reste une des plus variées de toutes les agates des Indes orientales, & l'une des plus rares. Son fond est jaune, marqueté ou veiné d'un rouge de flamme, de blanc, de noir & de verd. Ces deux dernieres couleurs s'y trouvent ordinairement disposées en cercles concentriques, qui forment un seul ou plusieurs points; mais quelquefois aussi l'assemblage des diverses couleurs, dont nous venons de parler, y est semé fort irrégulierement.

LEONTINI (Page 9:391)

LEONTINI, (Géogr.) ancienne ville de Sicile. Selon Pomponius Mela, liv. II. ch. viij. & selon Pline, liv. III. ch. viij. mais Ptolomée, liv. III. ch. jv. l'appelle Leontium; Polybe, dans un fragment du liv. VII. décrit amplement cette ville & ses campagnes; Cicéron les nomme Campus Leontinus, & Pline les appelle Lestrigonii campi. La riviere Lissus couloit le long de la colline des champs Léontins. La ville subsiste encore, & se nomme Lentini, dont on peut voir l'article. Les anciens nommoient Leontinus sinus, la partie méridionale du golfe de Catane.

Il y a dans plusieurs cabinets d'antiquaires de fort belles médailles d'argent des anciens Léontins, avec différens types, entr'autres une tête de lion & quatre grains d'orge sur les bords de la médaille; la tête du lion fait allusion au nom de cette ville, & les grains d'orge marquent la fertilité du pays: l'inscription est aeontinum, & quelquefois avec une ancienne l phénicienne, telle que les Grecs la reçurent de Cadmus, leontinun. (D. J.)

LEONTION (Page 9:391)

LEONTION, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les anciens à une espece d'agate qui étoit de la couleur d'une peau de lion; ils la nommoient aussi leontodora & leonina. Voyez Wallerius, Minéralogie.

LEONTIQUES (Page 9:391)

LEONTIQUES, s. m. pl. leontica, (Littérature.) fêtes ou sacrifices de l'antiquité payenne qui se faisoient à l'honneur de Mithra, & qu'on appelloit autrement Mithriaques. Dans les mysteres de Mithra, dit Porphyre, on donnoit aux hommes le nom de lions, & aux femmes celui de hiènes. Dès le tems de Tertullien, on donnoit aussi le nom de lions aux initiés, leones Mithra philosophantur. Enfin, dans les fêtes léontiques, les initiés & les ministres étoient déguisés sous la forme des différens animaux, dont ils portoient les noms; & comme le lion passe pour le roi des animaux, ces mysteres en prirent le nom de léontiques.

Il y a dans Gruter, dans Reynesius, & autres Antiquaires, quelques inscriptions qui parlent des fêtes léontiques; mais je réserve ces sortes de détails aux mots Mithra ou Mithriaques.

LEONTOCEPHALE (Page 9:391)

LEONTOCEPHALE, LEWNTOKEFALH, (Géog. anc.) ce mot signifie téte de lion. Appien appelle ainsi une forte place de Phrygie, où, selon Plutarque, Epixyes, satrape de Phrygie, se proposoit de faire assassiner Thémistocle à son passage. (D. J.)

LEONTODONTOIDE (Page 9:391)

LEONTODONTOIDE, leontodontoïdes, s. f. (Bot.) genre de plante qui ne differe de la dent de lion, de la catanance, de l'hedypnoïs, qu'en ce que ses semences ne sont pas couronnées d'aigrettes ou de poils, & qu'elles sont renfermées dans un calice cylindrique, qui ne s'ouvre pas lorsqu'il est mûr, comme dans la dent - de - lion, mais il est plûtôt un peu fermé comme dans l'hedypnois. Nova plantarum genera, &c. par M. Micheli.

LEONTOPETALOIDE (Page 9:391)

LEONTOPETALOIDE, s. f. (Botaniq.) genre de plante décrit par le docteur Amman, dans les actes de Petersbourg, vol. VIII. p. 209. En voici les caracteres.

La fleur est monopétale, faite en entonnoir, & découpée dans les bords en divers segmens. Elle est succédée par un fruit vésiculaire, qui renferme plusieurs graines de figure ovale.

Cette plante est originaire des Indes orientales. Sa racine est tubéreuse, grosse de deux pouces au milieu, grise en - dehors, blanche en - dedans, & ne jettant qu'un petit nombre de fibres. Il sort communément quatre tiges de chaque racine; ces tiges s'élevent fort haut, & sont de la grosseur du doigt. Deux de ces tiges portent chacune ordinairement une grande feuille d'un beau verd, très - mince, & diversement dentelée. Les deux autres tiges portent chacune, dans des calices d'un joli verd, une touffe de fleurs larges, jaunes, monopétales, découpées en quelques parties aux extrémités. Chaque fleur est soutenue par un pédicule long d'un doigt. Il leur succede des fruits qui sont des vessies vertes, anguleuses, d'un pouce de diametre dans la partie la plus large, d'où elles s'amenuisent en pointe, de couleur pourpre. Les graines font assez grosses, striées & de couleur de brique - pâle. (D. J.)

LEONURUS (Page 9:391)

LEONURUS, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbrisseau qui s'éleve peu, dont le bois grisâtre porte des feuilles longues, étroites, avec des fleurs rouges, formant des guirlandes très - serrées. Son calice est long, & contient plusieurs semences; son casque est découpé, & plus long que la barbe, qui est divisée en trois parties. Cet arbrisseau croît de boutures & de marcottes; sa délicatesse le fait serrer pendant l'hiver, & il contribue à la décoration de la serre.

LEOPARD (Page 9:391)

LEOPARD, s. m. leopardus, pardus, (Hist. nat.) animal quadrupede qui a beaucoup de rapport au tigre, tant par la forme du corps que par son naturel féroce. Le léopard a les mêmes couleurs que le tigre; mais ces deux animaux ont des taches noires, qui dans l'un sont longues, maculoe virgatoe, & dans l'autre elles représentent une sorte d'anneau irrégulier, ou les contours d'une rose, maculoe orbiculatoe. Les Naturalistes donnent le nom de léopard à celui qui a

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