ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"388"> arrondi, on tourne le bafsin du diametre de la lentille qu'on veut y travailler, Voyez Bassin; ensuite ayant choisi & taillé un petit morceau de glace blanche & bien nette, on le mastique du côté d'une de ses surfaces plates au bout d'un petit mandrin, avec de la cire d'Espagne noire, la rouge ne faisant pas si bien voir les defauts qui sont au verre que l'on travaille, & l'on use cette glace du côté qui n'est point mastiqué, en la tournant sur une meule avec de l'eau juiqu'à ce qu'elle ait une figure presque convexe: on l'acheve au tour dans le bassin qui y est monté avec du grais fin & mouillé. Il faut prendre souvent de ce grais, jusqu'à ce qu'on s'apperçoive que la lentille est bien ronde: lorsqu'elle est parvenue à ce point, on cesse d'en prendre, mais on continue de la tourner dans le bassin jusqu'à ce que le reste du sable qui y est resté soit devenu si fin qu'il l'ait presque polie. On s'apperçoit de cela lorsqu'après l'avoir essuyée, l'image de la fenêtre du lieu où l'on travaille se peint sur sa superficie; si elle ne l'est pas, on la trempe dans l'eau sans prendre du sable, & on la tourne jusqu'à ce qu'elle soit assez polie. Il faut alors couvrir le bassin d'un linge plié en deux ou trois doubles, & avec de la potée d'étain ou du tripoli de Venise délayé dans l'eau, on acheve de la polir entierement: on connoît qu'elle est polie en regardant avec la loupe si les petites cavités que le sable a faites en l'usant sont effacées; il faut alors la démastiquer & la mastiquer du côté qui est travaillé pour travailler l'autre de même que le premier, jusqu'à ce que les bords de la lentille soient tranchans & qu'elle soit parfaitement polie. Lorsqu'elle est entierement achevée, on se sert d'esprit - de - vin pour la laver & emporter ce qui peut y être resté de cire.

On pourroit ajouter une troisieme sorte de lentille, qui consiste en une goutte d'eau posée sur un petit trou fait à une piece de laiton que l'on applique au microscope; cette goutte réunie en globe par la pression de l'air, fait le même effet qu'une lentille soufslée: ce sont les marchands de lunettes qui font & vendent ces lentilles. Voyez Lunettier.

M. Guinée a donné dans les Mémoires de l'académie des Sciences de 1704, une formule générale pour trouver le foyer d'une lentille, en supposant que la réfraction des rayons de l'air dans le verre soit comme 3 à 2. Voyez Réfraction.

Il suppose l'objet placé à une distance quelconque y dans l'axe de la lentille. Il suppose ensuite un autre rayon qui partant du même objet tombe infiniment près de celui - là; & il trouve facilement le point où ce rayon rompu par la réfraction de la premiere surface de la lentille, iroit rencontrer l'axe. Ensuite il regarde ce rayon rompu comme un rayon incident sur la seconde surface, & il trouve encore très - aisément le point où ce rayon rompu de nouveau par la premiere surface, iroit rencontrer l'axe; & ce point est le foyer. Voyez Foyer.

Si on nomme a le rayon de la convexité tournée vers l'objet qu'on appelle la premiere convexité; b, le rayon de la seconde convexité; z, la distance du foyer ouvert; & qu'on néglige l'épaisseur de la lentille, on aura, suivant les formules de M. Guinée, [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Si l'objet est très - éloigné, de maniere que les rayons puissent être censés paralleles, on aura y = à l'infini; & négligeant alors dans le dénominateur le terme 2 a b qui est nul par rapport aux autres, on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Si de plus dans cette supposition a étoit = b, c'esta - dire que les deux verres de la lentille fussent de convexités égales, alors on auroit [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; c'est - à - dire que dans une lentille formée de deux faces également convexes, le foyer des rayons parallcles qu'on appelle proprement le foyer de la lentille, est au centre de la premiere convexité. C'est à cet endroit qu'il faut appliquer un corps que l'on veut brûler au soleil, au moyen d'un verre ardent; car un verre ardent n'est autre chose qu'une lentille.

Si les rayons tomboient divergens sur le verre, il faudroit faire y négative; & alors on auroit [omission: formula; to see, consult fac-similé version], qui est toujours positive.

Si dans le cas où les rayons tombent convergens, on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version], alors a y + b y - 2 a b, est une quantité négative, & z est par conséquent négative, c'est - à - dire que les rayons, au lieu de se réunir au - dessous de la seconde convexité, se réuniroient au - dessous de la premiere; & qu'au lieu de sortir convergens, ils sortiroient divergens.

Les rayons sortent donc divergens d'une lentille à deux verres, si l'objet est placé en - decà du foyer de la premiere convexité. De plus, si y est = [omission: formula; to see, consult fac-similé version], c'est - à - dire si l'objet est placé au foyer même. Alors z = 8, c'est - à - dire que les rayons sortent paralleles. Delà on voit que si un objet est placé en - deçà du foyer d'une lentille ou d'un verre convexe, & assez proche de ce foyer, il rendra les rayons beaucoup moins divergens qu'ils ne le sont en partant de l'objet même: on trouvera en effet que z est alors beaucoup plus grand que y, si a y + b y - 2 a b est négative & fort petite. C'est pour cela que les verres de cette espece sont utiles aux presbytes. Voyez Presbyte.

Lorsque les deux faces de la lentille sont fort convexes, c'est - à - dire que leur rayon est très - petit, la lentille reçoit alors le nom de loupe, & forme une espece de microscope. Voyez Microscope.

Les lentilles à deux surfaces convexes ont cette propriété, que si on place un objet assez près de la lentille, les rayons qui partent des deux extrémites de l'objet, & qui arrivent à l'oeil, y arriveront sous un angle beaucoup plus grand que s'ils ne passoient point par la lentille. Voilà pourquoi ces sortes de lentilles ont en général le pouvoir d'augmenter les objets & de les faire paroître plus grands. Voyez Optique, Vision, &c.

Dans les Mém. de 1704, que nous avons cités, M. Guinée donne la formule des foyers des lentilles, en supposant en général le rapport de la réfraction comme m à n, & en ayant égard, si l'on veut, à l'épaisseur de la lentille. On peut voir aussi la formule des lentilles, dans la recherche de la vérité du P. Malebranche, tome IV. à la fin. Voyez les conséquences de cette formule, aux mots Menisque, Verre, &c. (O)

Lentille (Page 9:388)

Lentille, (Horlogerie.) signifie aussi parmi les Horlogers un corps pesant qui fait partie du pendule appliqué aux horloges. On l'a nommée ainsi à cause de sa forme. La lentille est adaptée au bas de la verge du pendule, & elle y est ordinairement soutenue par un écrou que l'on tourne à droite ou à gauche pour faire avancer ou retarder l'horloge. Voyez Pendule en tant qu'appliqué aux horloges, pendules, & verge de pendule, voyez Pendule à secondes, & nos Planches d'Horlogerie, & leur explication.

LENTINI (Page 9:388)

LENTINI, Leontium, (Géog.) ancienne ville de Sicile dans la vallée de Noto; elle fut fort endommagée par un tremblement de terre en 1693. Elle est sur la riviere de même nom à 5 milles de la mer, 10 S. O. de Catane, 20 N. O. de Syracuse. Long. [p. 389] 32. 50. lat. 37. 18. Voyez Léontini. (D. J.)

LENTISQUE (Page 9:389)

LENTISQUE, s. m. lentiscus, (Hist. nat. Botan.) genre de plante qui differe du térébinthe en ce que les feuilles naissent par paires sur une côte qui n'est pas terminée par une seule feuille, comme la côte qui soutient les feuilles du térébinthe. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Lentisque (Page 9:389)

Lentisque, lentiscus, arbre de moyenne grandeur qui est toujours verd. Il croît naturellement dans les provinces méridionales de ce royaume, en Espagne, en Italie, dans la Grece, aux Indes, &c. Cet arbre prend de lui - même une tige assez droite; il se garnit de beaucoup de branches, dont l'écorce est cendrée: sa feuille est composée de huit folioles, rangées par paires sur un filet commun qui n'est point terminé par une foliole unique, comme cela se trouve ordinairement dans les feuilles conjuguées. Le lentisque mâle donne ses fleurs au mois de Mai: elles viennent en grappes aux aisselles des feuilles, & leur couleur herbacée est relevée d'une teinte de pourpre. Les fruits viennent sur le lentisque femelle: ce sont de petites baies qui deviennent noires en meurissant; elles sont d'un goût acide, & elles renferment un noyau qui est petit, oblong, dur & noir. Cet arbre est délicat; il lui faut un terrein sec & l'exposition la plus chaude, pour résister en plein air aux hivers ordinaires dans nos provinces septentrionales. Mais, à moins de grandes précautions, il arrivera quelquefois qu'il sera fort endommagé par les grands froids: cependant si l'arbre est dans sa force, il poussera de nouveaux rejettons. On peut le multiplier de graines ou de branches couchées. Il faut semer la graine dans des terrines au printems; elle ne levera qu'à l'autre printems: l'année suivante, au mois d'Avril, il faudra transplanter les jeunes plants dans des petits pots, & au bout de trois ou quatre ans, on pourra les mettre en pleine terre: en supposant néanmoins qu'on aura eu soin de mettre pendant chaque hiver soit les terrines, soit les pots, à l'abri des gelées. Les branches couchées se font au printems, il faut les marcotter & les arroser souvent: cependant elles ne feront de bonnes racines que pendant la seconde année, & on pourra les transplanter on plein air au mois d'Avril de la troisieme. Il faudra encore des précautions pour les garantir des gelées pendant les deux ou trois premiers hivers; après quoi les soins ordinaires suffiront, avec l'attention pourtant de ne pas couper le bout des branches; il vaudra mieux retiancher en entier celles que l'on voudra supprimer pour faire une tige à cet arbre. Il fait naturellement une tête réguliere, & il s'éleve à douze ou quatorze piés.

Au moyen des incisions que l'on fait au tronc & aux grosses branches du lentisque, il en découle une resine, que l'on appelle mastic, & que l'on emploie à plusieurs usages; on s'en sert en Médecine, & on le fait entrer dans la composition de différens vernis. Les Turcs mâchent habituellement du mastic, pour fortifier leurs gencives, blanchir leurs dents, & avoir l'haleine agréable. On tire des fruits du lentisque, une huile qui est bonne à brûler, & qui entre dans quelques compositions de la Pharmacie. Le bois de cet arbre a aussi des propriétés, celle entr'autres de fortifier les gencives; ce qui a fait imaginer d'en faire des curedents. Voici les différentes especes de cet arbre:

1°. Le lentisque ordinaire, ou lentisque de Montpellier. C'est principalement à cette espece qu'il faut appliquer tout ce qui précede.

2°. Le lentisque cultivé à larges seuilles, que les Grecs d'aujourd'hui distinguent par le nom de schinos.

3°. Le lentisque blanc cultivé, connu à Scio sous le nom de schinos - aspros.

4°. Le lentisque sauvage, appellé piscari par les mêmes Grecs.

5°. Le lentisque sauvage, que les Grecs nomment votomas.

6°. Le lentisque nain, on peut voir cette espece dans les jardins de Trianon.

Les cinq dernieres especes sont encore très - rares. C'est dans l'ile de Scio qu'on les cultive pour en tirer le mastic; on trouvera un plus ample détail à ce sujet dans le traìté des arbres de M. Duhamel.

Lentisque (Page 9:389)

Lentisque, (Mat. méd.) on recommande fort la vertu astringente, fortifiante & balsamique du bois de lentisque, dans les éphem. d'Allemagne, decad. 3. an. 9. & 10. Dioscoride avoit déja reconnu la premiere de ces vertus dans toutes les parties de cet arbre. La décoction de bois de lentisque a été célebrée sous le nom d'or potable végétal, comme une panacée singuliere pour guérir la goutte, les foiblesses d'estomac, appaiser les vomissemens opiniâtres, dissiper les vents, exciter les urines, chasser les calculs, affermir les dents chancelantes, & fortifier les gencives, &c.

Les Pharmacologistes comptent parmi les propriétés médicinales du bois de lentisque, la vertu des curedents qu'on en fait pour raffermir les gencives.

Il est dit dans la Pharmacopée de Paris qu'on fait une eau distillée du bois de lentisque, & une huile par infusion & par décoction avec ses baies: cette eau doit être aromatique & par conséquent médicamenteuse, & cette huile doit être chargée de parties balsamiques & résineuses, prises dans les baies employées à la préparer.

Cet arbre fournit encore une drogue simple à la médecine, savoir le mastic. Voyez Mastic. (b)

LENTZBOURG (Page 9:389)

LENTZBOURG, (Géog.) petite ville de Suisse, capitale d'un bailliage de même nom, au canton de Berne, dans l'Argaw. Elle est dans une vaste plaine, à deux lieues d'Arau, au pie d'un mont fort - élevé où est le château du bailli, qui étoit autrefois la résidence des comtes de Lentzbourg; ce château est fort, & situé très - avantageusement; on dit qu'il y a un puits taillé dans le roc, à la profondeur de 300 piés. Le bailliage de Lentzbourg est un des plus grands & des plus riches de la république de Berne: c'est dans ce bailliage que sont les bains de Schinzenach. Long. de la ville de Lentzbourg 25. 31. latit. 54. 25. (D. J.)

LEO (Page 9:389)

LEO, (Astr.) nom latin de la constellation du lion. Voyez Lion.

Léo (Page 9:389)

Léo saint, (Géog.) Leonis'fanum, petite mais forte ville d'ltalie, dans l'état de l'église au duché d'Urbin, dans le pays de Montefeltro, avec un évêché dont l'évêque fait sa résidence à Penna de Billi. Elle est sur une montagne, à 3 lieues S. O. de San - Marino, 6 N. O. d'Urbin. Long. 30. latit. 43. 57.

LÉOCOCROTTE (Page 9:389)

LÉOCOCROTTE, s. m. (Hist. nat. fabul.) en latin leococrotta, laucocrotta, ou leocrocotta; car on trouve ce mot écrit de toutes ces manieres différentes; & il importeroit peu de rechercher avec Saumaise, Vossius & le P. Hardouin quelle est la leçon des meilleurs manuscrits pour un animal imaginaire d'Ethiopie; Pline nous dit dans son histoire, liv. VIII. c. xx. que le léococrotte est fort léger à la course, qu'il est de la grosseur d'un âne sauvage, ayant la tête d'un taisson, la croupe du cerf, l'encolure, la queue, le poitrail du lion, le pié fourchu, la gueule fendue jusqu'aux oreilles, & formant un os continu, qui lui prend toute la mâchoire & qui est dénué de dents. Le même Pline, dans un des chapitres suivans, chap. xxx. prétend que

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