ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"386"> nia prodeunt, & que M. Gualtieri, dans son index cestarum, tab. XIX. figur. I H, appelle nautilus minimus, costa acutissima marginata, umbilico utrinque prominente, à centro ad circumferentiam striatus, strüs sinuosis inflexis, minutissimo granulatus, ex fusco fulvido colore splendens; & que Breyn appelle nautilus orbiculatus striatus, umbilico prominente, exiguus. Cette coquille est d'une petitesse extrême; on en trouve sur les côtes de la Sicile & près de Bergen en Norwege dans le sable. Quelques - uns ont cru que les pierres lenticulaires devoient leur formation à une coquille bivalve, par la propriété qu'elles ont de se partager en deux parties égales; mais M. Gesner remarque que cela n'arrive qu'à celles qui sont calcaires, & qu'elles se partagent ainsi à cause du tuyau qui va le long du dos par où l'écaille est la plus foible. Voyez Gesner de petrificatorum differentiis & varia origine, . XI, pag. 29. Selon ce sentiment, les cornes d'ammon & les pierres lenticulaires ont la même origine: au reste, les cornes d'ammon qui se trouvent dans le sable de Rimini sont si petites, qu'il en faut 130 pour peser un grain de froment; elles ont cinq volutes, & l'on y compte environ 40 chambres ou cloisons; leur couleur est blanche, ou de la couleur argentée de la nacre de perle. Voyez les ouvrages cités, & acta academioe electoralis Moguntinoe scientiarum utilium qua Erfoedioe est, tom. I. pag. 3 & suiv. & 118 & suiv.

On trouve des pierres lenticulaires en plusieurs endroits de l'Europe. En France il y en a beaucoup dans le voisinage de Soissons & de Villers - Coterêts; ces dernieres ont 5 ou 6 lignes de diametre: on en rencontre aussi en Transilvanie, en Silésie, en Saxe, en Angleterre, &c.

On a donné différens noms à la pierre lenticulaire, suivant les différens aspects qu'elle présentoit: c'est ainsi qu'on l'a nommée salicites, lorsque quelquefois on l'a trouvée tranchée suivant son épaisseur, parce qu'alors elle est terminée en pointe par les deux bouts comme la fleur du saule; dans ce même cas on l'a aussi nommée lapis frumentarius, lapis seminalis, lapis cumini. On l'a aussi désignée sous le nom de lapis vermicularis & de helicites, &c.

On trouve en Suede, dans le lac d'Asnen, une mine de fer, qui est en petites masses semblables à des lentilles; on la nomme minera ferri lenticularis: ce lac est situé dans la provinoe de Smaland; il y a aussi des pyrites qui ont une forme lenticulaire.

Il ne faut point confondre les pierres lenticulaires, qui font l'objet de cet article, avec des pierres qui leur ressemblent assez au premier coup d'oeil, & qu'on nomme nummi Bratenburgici, qui ont une origine différente. Voy. l'art. Numismales, Pierres. ( - )

Lenticulaire (Page 9:386)

Lenticulaire, (Chirurg.) instrument de Chirurgie. Voyez Couteau lenticulaire.

LENTILLAT (Page 9:386)

LENTILLAT, s. m. (Hist. natur. Icthyologie.) on donne ce nom en Languedoc à un chien de mer, qui a sur le corps des taches blanches de la grandeur d'une lentille, & d'autres marques en forme d'étoiles, qui lui ont aussi fait donner le nom de chien de mer étoilé. Rondelet, hist. des poissons, liv. XIII.

LENTILLE (Page 9:386)

LENTILLE, lens, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur papillionacée; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite une silique courte, remplie de semences rondes, mais applatties, convexes sur chaque face, c'est - à - dire plus épaisses au centre que sur les bords. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Lentille (Page 9:386)

Lentille, (Botan.) M. de Tournefort compte six especes de lentilles: nous allons décrire en peu de mots les principales de terre, petite & grande, & la lentille aquatique ou de marais.

La petite lentille, la lentille commune, lens arvensis minor, ou lens vulgaris, est une plante annuelle; sa racine est menue, blanche, garnie de peu de fibres. Sa tige est assez grosse, eu égard au reste de la plante: elle est haute d'environ dix pouces, branchue dès la racine, velue, anguleuse, foible & couchée sur terre, à moins qu'elle ne trouve quelques plantes auxquelles elle puisse s'accrocher. Ses feuilles placées alternativement jettent de leurs aisselles des petits rameaux comme les autres plantes légumineuses: elles sont composées de cinq ou six paires de petites feuilles portées sur une côte qui se termine en une vrille; chaque petite feuille est oblongue, étroite, velue, terminée en une pointe aiguë.

Il sort des aisselles des feuilles, des pédicules grêles, oblongs, qui portent deux ou trois fleurs légumineuses petites, blanchâtres, dont cependant le petale supérieur ou l'étendart est marqué intérieurement de petites lignes bleues. Il s'éleve du calice de la fleur un pistil qui se change en une gousse lisse, courte, large, plate, contenant deux ou trois graines; ces graines sont fort grandes à proportion de cette petite plante; elles sont orbiculaires, applaties, convexes des deux côtés, c'est - à - dire un peu plus épaisses vers le centre que sur les bords, dures, lisses, jaunâtres quand elles sont mûres, rougeâtres dans quelques especes, & noirâtres dans d'autres.

La grande lentille, lens major, lens arvensis major, est la plus belle à tous égards, & plus grande que la lentille commune. Sa tige est plus haute, ses feuilles sont plus grandes, ses fleurs sont plus blanches; ses siliques & ses graines sont deux fois plus grosses que dans la précédente.

On seme beaucoup de l'une & de l'autre dans les champs, parce qu'il se fait une grande consommation de leurs graines. Elles sont une des principales nourritures du petit peuple dans les pays chauds catholiques & dans l'Archipel. Il est constant par les monumens des anciens, que l'on les estimoit beaucoup autrefois dans la Grece. Athénée dit que le sage assaisonnoit toujours bien ses lentilles; mais on n'a jamais trop essayé d'en faire du pain, peut - être a - t - on pensé que leur sécheresse & leur friabilité n'y convenoient pas.

On trouve au reste plusieurs variétés dans les deux especes de lentilles que nous venons de décrire, tant pour la couleur des fleurs que des graines, mais ce ne sont que des variétés accidentelles.

La lentille de marais, lens ou lenticula palustris des Botanistes ne se plait que dans les eaux qui croupissent; elle surnage au - dessus de l'eau comme une espece de mousse verte; elle en couvre toute la superficie d'une multitude infinie de feuilles très - petites, noirâtres en - dessous, vertes en - desfus, luisantes, orbiculaires & de la forme des lentilles. Ces feuilles sont unies étroitement ensemble par des filamens blancs très - menus, & de chaque feuille part un filet ou racine par le moyen de laquelle la plante se nourrit. On trouve cette lentille dans les lâcs, dans les fossés des villes, & dans les eaux dormantes. Elle fait les délices des canards, d'où vient que les Anglois l'appellent duck - meat. (D. J.)

Lentille (Page 9:386)

Lentille, (Diete & Mat. med.) Les Medecins ont toujours regardé les lentilles comme le pire de tous les légumes. Riviere, qui a compilé la doctrine des anciens sur ce point, dit que les lentilles sont froides & seches, de difficile digestion; qu'elles engendrent un suc mélancholique, causent des obstructions, affoiblissent la vûe, occasionnent des rêves tumultueux, nuisent à la tête, aux nerfs & aux poumons, resserrent le ventre, empêchent l'écoulement des regles & des urines: toutes ces mauvaises qualités dépendent, dit - il, de leur substance grossiere & astringente.

Les auteurs plus modernes n'ont pas dit à la vérité [p. 387] tant de mal des lentilles, mais ils se sont tous accotdés à les regarder comme un assez mauvais aliment; mais sur ceci, comme sur tant d'autres objets de diete, les observations & les occasions d'observer nous manquent. Il est peu de gens qui fassent long - tems leur principale nourriture de lentilles: or tous les vices que les Medecins leur ont attribué, s'ils étoient réels, ne pourroient dépendre que d'un long usage.

Il y a done grande apparence que toutes ces prétentions sont purement rationelles & de tradition: l'usage rare & modéré des lentilles peut être regardé comme très - indifférent pour les sujets sains, du moins n'en connoissons - nous point les bons effets ou le danger, encore moins les qualités spécifiques qui pourroient distinguer les lentilles des autres légumes, voyez Légumes.

La premiere décoction des lentilles est laxative selon Galien, & la seconde astringente; la substance qui pourroit faire les vertus de ces décoclions, est tournie par l'écorce: on peut reprocher à cette écorce un vice plus réel; elle est épaisse & dure, elle n'est point ramollie & ouverte dans l'estomac: ensorte que les lentilles qui ne sont point mâchées passent dans les excrémens presqu'absolument inaltérées, & par conséquent sans avoir fourni leur partie nutritive. C'est pour cela qu'il vaut mieux réduire les lentilles en purée que de les manger avec leur peau.

La décoction des lintilles passe pour un excellent remede dans la petite vérole & dans la rougeole: Riviere, que nous avons déja cité, fait l'eloge de ce remede, aussi bien que plusieurs autres auteurs qui ont emprunté cette pratique des Arabes; plusieurs auteurs graves en ont au contraire condamné l'usage dans cette maladie. Geosfioy rapporte fort au long, dans sa matiere médicale, les diverses prétentions des uns & des autres; mais cette querelle ne nous paroît pas assez grave pour nous en occuper plus long - tems. Les lentilles ne sont plus aujourd'hui un remede ni dans la partie vérole, ni dans d'autres cas.

Au reste ce que nous venons de dire convient également aux grandes lentilles & aux petites lentilles rouges, appellées à Paris lentilles a la reine. (b)

Lentille (Page 9:387)

Lentille de marais, (Mat. med.) cette piante n'est d'usage que pour l'extérieur: on croit qu'elle rafraîchit, qu'elle resout, qu'elle appaise les douleurs appliquée en cataplasme.

La lentille de matais passe pour faire rentrer la hernie des enfans.

On l'a recommandée encore contre la goutte & contre les douleurs de la tête, appliquée extérieurement sur cette partie.

La lentille d'eau est fort peu employée. (b)

Lentille (Page 9:387)

Lentille d'eau, lenticula, (Botaniq.) genre de plante qui flotte sur les eaux stagnantes, & dont la fleur est monopétale & anomale. Quand elle commence à paroître, elle a un capuchon; mais dans la suite elle se déploie & elle quite son calice: alors elle a la forme d'une oreille ouverte. Cette fleur est stérile, elle sort par une petite ouverture que l'on voit à l'envers des seuilles: l'embryon sort aussi d'une semblable sente, & devient dans la suite un fruit membraneux, arrondi & dur qui renferme quatre, cinq ou six semences relevées en bosses, striees d'un côté & plates de l'autre, comme dans les ombelliferes. Micheli, nova plantarum genera.

Lentile d'eau (Page 9:387)

Lentile d'eau, la grande, lenticulatia, (Bot.) genre de plante qui ressemble à la lentille d'eau ordinaire par sa nature & par sa figare. Jusqu'à - present on n'a pu voir les fleurs: les semences naissent abondamment dans les parois inférieurs des setrilles attachés irrégulierement à leur substance; elles sont arrondies ou elliptiques. Nova plantarum genera, &c. par M. Micheli.

Lentilles (Page 9:387)

Lentilles, (Med.) ce sont de petites taches roussâtres qui sont répanducs çà & là sur la peau du visage & des mains, particulierement dans les personnes qui ont la peau délicate; elles viennent surtout dans le tems chaud quand on s'expose au soleil & à l'air; elles sont formées des vapeurs suligineuses qui s'arrêtent & qui se coagulent dans la peau. Voyez le Traité des maladies de la peau, par Turner. On les appelle en latin lentigines, parce qu'elles ont la figure & la couleur des lentilles; les François les appellent rousseurs & bran de Judas; les Italiens, rossore & lentigine.

Les lentilles paroissent être formées des parties terrestres, huileuses & salines de la sueur, qui sont retenues dans la substance réticulaire de la peau: tandis que les parties aqueuses qui leur servoient de véhicule, s'évaporent par la chaleur du corps, ces parties plus grossieres s'amassent peu - à - peu, jusqu'à ce que les mailles de la peau en soient remplies.

Il y a continuellement quelques parties de sucur qui suintent de la cuticule; & comme elles sont d'une nature visqueuse, elles retiennent la poussiere & tout ce qui voltige dans l'air: cette matiere visqueuse s'arrête sur la surface des lentilles, & plus on l'essuie, plus on la condense, ce qui la force de s'introduire dans les petites cavités des lentilles.

On trouve plus de lentilles au - tour du nez que partout ailleurs, & cela parce que la peau y étant plus tendue, les pores sont plus ouverts & plus propres à donner entrée à la poussiere.

Il suit de là qu'on ne peut guere trouver un remede sûr pour garentir des lentilles; il peut y en avoir qui dissipent pour un tems la matiere déja amassée, mais les espaces vuides se remplissent de rechef.

Le meilleur remede, selon M. Homberg, est le fiel de boeuf mêlé avec de l'alun: il faut que cet alun ait été précipité & exposé au soleil dans une phiole fermée pendant trois ou quatre mois; il agit comme une lessive, en pénétrant les pores de la peau & dissolvant le coagulum des lentilles. Mém. de l'académ. des Scienc. année 1709, p. 472, &c.

Lentille (Page 9:387)

Lentille, terme d'Optique, c'est un verre taillé en forme de lentille, épais dans le milieu, tranchant sur les bords; il est convexe des deux côtés, quelquefois d'un seul, & plat de l'autre, ce qui s'appelle plan convexe. Le mot de lentille s'entend ordinairement des verres qui servent au microscope à liqueurs, & des objectifs des microscopes à trois verres. Le plus grand diametre des lentilles est de cinq à six lignes; les verres qui passent ce diametre s'appellent terres lenticulaires. Il y a deux sortes de lentilles, les unes soufflées & les autres travaillées: on entend par lentilles soufflees de petits globules de verre fondus à la flamme d'une lampe ou d'une bougie, mais ces lentilles n'ont ni la clarté ni la distinction de celles qui sont travaillées, à cause de leur figure qui n'est presque jamais exacte, & de la fumée de la lampe ou bougie qui s'attache à leur surface dans le tems de la fusion. Les autres sont travaillées & polies au tour dans de petits bassins de cuivre. On a trouvé depuis peu le moyen de les travailler d'une telle petitesse, qu'il y en a qui n'ont que la troisieme & même la sixieme partie d'une ligne de diametre: ce sont celles qui grossissent le plus, & cette augmentation va jusqu'à plasieurs millions de fois plus que l'objet n'est en lui même; la poussiere qui est sur les ailes des papillons, & qui s'attache aux doigts quand on y touche, y paroit en forme de tulipes d'une grosseur surprenante. Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de les faire plus petites; la difficulté de les montér deviendroit insurmontable.

Maniere de tourner les lentilles. Après avoir mastiqué un petit morceau de cuivre au bout de l'arbre d'un tour à lunette, avec un foret d'acier applati &

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