ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"346"> cordées au cardinal de Bourbon, mit les modifications suivantes: « Sans que ledit cardinal légat puisse procéder à la réformation ni mutation des statuts ou priviléges des églises de fondation royale, patronats ou autres, sans appeller le procureur général, les patrons, corps des universités, colléges & chapitres dont il traitera la réformation, ni procédant en icelle déroger aux fondations séculieres. . . . . . ni user des facultés de légitimer bâtards, sinon pour être promus aux ordres sacrés, bénéfices & états d'église. . . . . . Ne pourra aussi donner permission d'aliéner biens - immeubles des églises pour quelque nécessité que ce soit, mais seulement donner rescrits & délégations aux sujets du roi pour connoître & délibérer desdites aliénations. . . . . . Ne pourra réserver aucunes pensions sur bénéfices, encore que ce soit du consentement des bénéficiers, sinon au profit des résignans. . . . . ni déroger à la regle de verisimili notitiâ, ni à celle de publicandis resignationibus, ni autrement contrevenir aux droits & prérogatives du royaume, saints decrets, droits des universités, &c

On ne reconnoît point en France que le légat d'Avignon puisse recevoir des résignations en faveur, mais on convient que la faculté de conférer sur une démission ou simple résignation ne lui est pas contestée.

Quoique les habitans d'Avignon soient réputés regnicoles, le vice - légat d'Avignon est réputé étranger: c'est pourquoi il peut fulminer les bulles expédiées en cour de Rome en faveur des François.

De officio legati, voyez le décret de Gratien, Distinct. 1. c. ix. Dist. 63. c. x. Dist. 94 & 97. 2. quest. 1. c. vij, & quest. 5. c. viij. 3. quest. 6. c. x. 11. quest. 1. c. xxxix. 25. quest. 1. c. x. Extrav. 1, 30. sext. 1, 15. Extr. comm. 1 & 6.

Voyez aussi les libertes de l'église gallicane, les mémoires du clergé, la bibliot. du droit franç. & canoniq. par Donchal; celle de Jovet; le recueil de Tournet; les désin. canoniq. le recueil de M. Charles - Emmanuel Borjon, tom. II. les lois ecclésiastiq. de Dhéricourt, part. I. tit. des légats; le dictionn. de Jean Thaurnas, au mot légats; M. de Marca, concordia sacerdotii & imperii. (A)

Legat (Page 9:346)

Legat, s. m. du latin legatum, (Jurisprud.) est la même chose que legs; ce terme n'est usité que dans les pays de Droit écrit. Voyez Legs. (A)

LÉGATAIRE (Page 9:346)

LÉGATAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui auquel on a laissé quelque chose par testament ou codicile.

Le légataire universel est celui auquel le testateur a légué tous ses biens, ce qui est néanmoins toujours restraint aux biens disponibles.

Le légataire particulier est celui auquel on a fait un simple legs, soit d'un corps certain, soit d'une certaine somme ou quantité de meubles, d'argent ou autres choses.

En pays coutumier les légataires universels tiennent lieu d'héritiers, cependant ils ne sont pas saisis par la loi ni par le testament, tout legs étant sujet à délivrance.

Le légataire universel n'est tenu des dettes du désunt que jusqu'à concurrence des biens légués, pourvû qu'il en ait fait faire inventaire; il ne peut pas être témoin dans le testament qui le nomme, à la différence du légataire particulier qui peut être témoin.

Plusieurs coutumes, comme celles de Paris, défendent d'être héritier & légataire d'une même personne. Voyez ci - après Legs.

LEGATNIES (Page 9:346)

LEGATNIES, (Com.) petites étoffes mêlées de poil de fleuret, de sil, de laine ou de coton, sur trois largeurs; demi aune moins [omission: formula; to see, consult fac-similé version], demi - aune, ou demi-aune & [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

LÉGATION (Page 9:346)

LÉGATION, s. f. (Jurisprud.) est la charge ou fonction, ou dignité d'un légat du saint siege. On entend aussi quelquefois par - là son tribunal, sa jurisdiction; quelquefois enfin le ternie de légation est pris pour le territoire où s'étend son pouvoir. Il y a des légations ordinaires, qui sont proprement des vicariats apostoliques, comme la légation d'Avignon, en laquelle on obtient toutes les graces & expéditions bénéficiales pour la Provence, le Dauphiné, une partie du Lyonnois & du Languedoc; ce qu'on appelle les trois provinces: la vicelégation est la charge du vicelégat. Les légations extraordinaires sont celles des légats que le pape envoie pour traiter quelque affaire particuliere. Voyez ci - devant Légat. (A)

LEGATOIRE (Page 9:346)

LEGATOIRE, adj. (Hist. anc.) terme dont on se sert en parlant du gouvernement des anciens Romains: Auguste divisa les provinces de l'empire en consulaires, légatoires & présidiales.

Les provinces légatoires étoient celles dont l'empereur lui - même étoit gouverneur, mais où il ne résidoit pas, y administrant les affaires par ses lieutenans ou legati. Voyez Legatus.

LEGATURE, LIGATURES, BROCATELLES (Page 9:346)

LEGATURE, LIGATURES, BROCATELLES ou MEZELINE, (Comm.) voyez Ligature.

LEGATUS (Page 9:346)

LEGATUS, s. m. (Hist. anc.) signifioit parmi les Romains un officier militaire qui commandoit en qualité de député du général. Il y en avoit de plusieurs especes; savoir le legatus à l'armée sous l'empereur ou sous un général; cette premiere espece répondoit à nos lieutenans généraux d'armée, & le legatus dans les provinces, sous le proconsul ou le gouverneur, étoit comme nos lieutenans de roi au gouvernement d'une province.

Lorsqu'une personne de marque parmi les citoyens romains avoit occasion de voyager dans quelque province, le sénat lui donnoit le titre de legatus, c'est à - dire d'envoyé du sénat, pour lui attirer plus de respects, & en même tems afin qu'il fût défrayé par les villes & places qui se trouvoient sur son passage; c'est ce qu'ils appellerent libera legatio, ambassade libre, parce que la personne qu'elle regardoit n'étoit chargée de rien, & pouvoit se dépouiller de ce titre aussi - tôt qu'elle le vouloit.

LEGE (Page 9:346)

LEGE, adj. (Marine.) vaisseau qui sait un retour lege; c'est un vaisseau qui revient sans charge. Si un vaisseau ayant été affrété allant & venant, est contraint de faire son retour lege; l'intérêt du retardement & le fret entier sont dûs au maître.

Lege (Page 9:346)

Lege, vaisseau lege; c'est un vaisseau qui n'a pas assez de lest, ou qui est trop léger par quelqu'autre défaut, comme de construction, & qui par conséquent est trop haut sur l'eau: quelques - uns disent liege.

LÉGENDAIRE (Page 9:346)

LÉGENDAIRE, s. m. (Hist. ecclés.) auteur, écrivain d'une légende.

Le premier légendaire grec que l'on connoisse est Simon Métaphraste qui vivoit au x. siecle; & le premier légendaire latin, est Jacques de Varase, plus connu sous le nom de Voragine, & qui mourut archevêque de Gènes en 1298, âgé de 96 ans.

La vie des saints par Métaphraste pour chaque jour du mois de l'année, paroît n'être qu'une purc fiction de son cerveau; vous verrez au mot légende, que c'est à peu près le jugement qu'en portoit Bellarmin.

Jacques de Varase est auteur de cette fameuse légende dorée, qui fut reçue avec tant d'applaudissement dans les siecles d'ignorance, & que la renaissance des Lettres fit souverainement dédaigner. Voyez ce qu'en pensent Melchior Cano, Wicelius & Baillet.

Les ouvrages de Métaphraste & de Varase ne péchent pas seulement du côté de l'invention, de la [p. 347] critique & du discernement, mais ils sont remplis de contes puériles & ridicules.

Il faut avouer de bonne foi que plusieurs des légendaires qui les ont suivis, ont eu plus à coeur la reputation du saint dont ils entreprenoient l'éloge, que l'amour de la vérité, parce que plus elle est grande cette réputation, plus elle est capable d'augmenter le nombre des dévots & des charités pieuses.

C'est la chaleur du faux zele qui a rempli de tant de fables l'bistoire des saints; & je ne puis mieux faire que de justifier ces paroles, que l'irreligion ne me dicta jumais, qu'en les confirmant par un passage admirable de Louis Vives, un des plus savans cathosiques du xvj. siecle. Quoe, dit - il, de üs sanctis sunt seripia, proeter pauca quoedam, multis sunt commenus soeàata, dum qui seribit affectui suo indulget, & non quoe egit divus, sed quoe ille egisse eum vellit, exponit; ut vitam diétet animus seribentis, non veritas. Puêre qui magnoe pietatis loco ducere mendaciola pro religione conjingere; quod & periculosum est, ne veris adimatur sides propter salsa & minime necessarium. Quoniam pro pietate nostra, tam mulia sunt vera, ut falsa tanquam ig navi nulites atque inutiles, oneri sint magis quam auoetlio.

Ce beau passage est dans l'ouvrage de Vivès, de tradendis disciplinis, lib. V. p. 360. (D. J.)

Légende (Page 9:347)

Légende, s. f. (Hist. ecclés.) on a nomme légendes les vies des samts & des maityrs, parce qu'on devoit les lire, legenda erant, dans les leçons de matines, & dans les résactoires de communautés.

Toutile monde sait assez combien & par quels morifs, on a sorgé apres coup tant de vies de - saints & de martyrs, au défaut des véritables actes qui ont été supprimés, ou qui n'ont point été recueillis dáns le tems: mais bien des gens ignorent peut - être une souree soit singuliere de quantilé de ces fausses légendes qui ont été transmises à la postérité pour des pieces aurhentiques, & qui n'étoient dans leurs principe que des jeux d'esprit de ceux qui les ont composées. C'est un fait dont nous devons la connoissance à l'illustre Valorio (Agostino), évêque de Vérone & cardinal, qui fleuristoit dans le xvj. siecie.

Ce savant prelat dans son ouvrage de Rhetoricd christiand, tradiut en siançois par M. l'abbe Dinuart, & imprimé à Paris en 1750 in 12, nous apprend qu'une des causes d'un grand nombre de fausses legendes de saints & de martyrs repandus dans le monde, a été la coutume qui s'observoit autrefois en plusieurs monasteres, d'exercer les religieux par des ampllsications latines qu'on leur proposoit sur le martyie de quelques saints; ce qui lesir laissant la liberté de faire agir & parler les tyrans & les saints persécutés, dans le goût & de la maniere qui leur paroissoit vraissemblable, leur donnoit lieu en même tems de composer sur ces sortes de sujets des especes d'nistoires, toutes remplies d'ornemens & d'inventions.

Quoique ces sortes de pieces ne méritâssent pas d'être fort considérées, celles qui paroissoient les plus ingénieuses & les mieux faites, furent mises à part. Il est arrivé de - là qu'après un long tems, elles se sont trouvées avec les manuscrits des bibliotheques des monasteres; & comme il étoit difficile de distinguer ces sortes de jeux, des manuscrits précieux, & des véritables histoires conservées dans les monasteres, on les a regardés comme des pieces authentiques, dignes de la lecture des fideles.

Il faut avouer que ces pieux écrivains étoient excusables, en ce que n'ayant en d'autres projets que de s'exercer sur de saintes matieres, ils n'avoient pu prévoir la méprise qui est arrivée dans la suite. Si donc la postérité s'est trompee, ç'a été plutôt l'effet de sou peu de discernement, qu'une preuve de la mauvaise intention des bons religieux.

Il seroit difficile d'avoir la même indulgence pour le célebre Simon Métaphraste, auteur grec du ix. siécle, qui le premier nous a donné la vie des saints pour chaque jour des mois de l'année, puisqu'il est visible qu'il n'a pu par cette raison les composer que fort sérieusement. Cependant il les a remplies & amplisiées de plusieurs faits imaginaires, de l'aveu même de Bellarmin, qui dit nettement que Métaphraste a écrit quelques - unes de ses vies à la maniere qu'elles ont pu éne, & non telles qu'elles ont été effectivement.

Mais comment cela ne seroit - il pas arrivé à des historiens ecciesiastiques, par un pieux zele d'honorer les saints, & de rendre leurs vies agréables au peuple, plus porsé ordinairement à admirer ceux qu'il revere, qu'à les imiter, puisque cette liberté s'dtoit autrefois glissée jusque dans la traduction de quelques livres de la Bible.

Nous apprenons de saint Jérôme dans sa préface sur celui d'Esther, que l'édition vulgate de ce livre de l'Eeriture qui se lisoit de son tems, étoit pleine d'additions, ce que je ne saurois mieux exprimer que par les termes de ce pere de l'Eglise, d'autant mieux qu'ils vont à l'appui de l'anecdote de Valerio. Quem librum, dit - il, parlant d'Esther, editio vulgata la cinosis hinc indè verborum sinibus trahit, addens ea quoe ex tempore dlei potuerant & audiri, sicut solitum est scholaribus diseiplinis sumpto themate, excogitare quibus verbis uti potuit qui injuriam passus, vel qui injuriam fecit. (D. J.)

Legende (Page 9:347)

Legende, (Art numismat.) Elle consiste dans les lettrès marquées sur la médaille dont elle est l'ame.

Nous distinguerons ici la légende de l'inscription, en nommant proprement inscription les paroles qui tiennent lieu de revers, & qui chargent le champ de la medaille, au lieu de figures. Ainsi nous appellerons légende, les paroles qui sont autour de la mèdaille, & qui servent à expliquer les figures gravées dans le champ.

Dans ce sens il faut dire que chaque médaille porte deux légendes, celle de la tête & celle du revers. La premiere ne sert ordinairement qu'à faire connostre la personne représentée, par son nom propre, par ses charges, ou par certains surnoms que ses vertus lui ont acquis. La seconde est destinée à publier soit à tort, soit avec justice, ses vertus, ses belles actions, à perpetuer le souvenir des avantages qu'il a procurés à l'empire, & des monumens giorieux qui servent à immortaliser son nom. Ainsi la médailse d'Antonin porte du côté de la tête, Antonius Auguslus pius, pater patrioe, trib. pot. cos. III. Voilà son nom & ses qualités. Au revers, trois figures, l'une de l'empereur assis sur une espece d'échafaut; l'autre d'une femme de - bout, tenant une corne d'abondance, & un carton quarré, avec certain nombre de points. La troisieme est une figure qui se présente devant l'échafaut, & qui tend sa robe, comme pour recevoir quelque chose: tout cela nous est expliqué par la légende, liberalitas quarta, qui nous apprend que cet empereur fit une quatrieme libéralité au peuple, en lui distribuant certain nombre de mesures de blé, selon le besoin de chaque famille.

Cet usage n'est pas néanmoins si universel & fi indispensable, que les qualités & les charges de la personne ne se lisent quelquefois sur le revers, aussi bien que du côté de la tête; souvent elles sont partagées moitié d'un côté, moitié de l'autre, d'autres fois on les trouve sur le revers, où on ne laisse pas encore, quoique plus rarement, de rencontrer le nom même, celui d'Auguste par exemple, celui de Constantin & de ses enfans.

On trouve quelquefois des médailles sur lesquelles

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