ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"308"> sisamment lavés, on les porte au pourrissoir. Voyez l'article Papeterie.

Lavage (Page 9:308)

Lavage, (Salpêtre.) voyez Salpêtre.

LAVAGNA (Page 9:308)

LAVAGNA, (Hist. nat.) c'est une espece d'ardoise qui se tire aux en virons de Gènes sur la côte de Laragna, à deux ou trois lieues de Rapallo. On couvre les maisons de cette ardoise, & on en fait du pavé. Elle est encore propre par sa grandeur & son épaisseur à des tableaux de peinture au défaut de la roile, & dans les lieux où l'on craindroit que la toile ne vînt à pourrir. On en a fait l'expérience avec succès, car il y a des tableaux peints sur cette espece d'ardoise dans l'église de saint Pierre de Rome, entr'autres un de Civoli, représentant saint Pierre qui guérit un boiteux à la porte du temple de Jérusalem. (D. J.)

Lavagna (Page 9:308)

Lavagna, (Géogr.) riviere d'Italie dans l'état de Gènes; elle a sa source dans l'Appennin, & se jette dans la mer entre le bourg de Lavagna & Chiavari.

LAVAL (Page 9:308)

LAVAL, (Géograph.) On la nomme aujourd'hui Laval - Guyon, en latin Vallis - Guidonis; ville de France dans le bas Maine, avec titre de comté - pairie. Elle est à 6 lieues de Mayenne, 16 N. O. du Mans; 14 de Rennes, d'Angers & de la Fleche; 58 S. de Paris. Long. 16. 45 lat. 48. 4.

Laval n'est point dépourvûe de gens de lettres nés dans son sein: ma mémoire me fournit les quatre suivans.

Bigot (Guillaume), qui fleurissoit sous François I. Ce prince, ayant oui parler de sa grande érudition, voulut lui faire du bien, mais on trouva le secret de l'en détourner par une méchanceté qui n'a que trop souvent réussi à la cour. On dit au roi que Bigot étoit un politique aristotélicien, préférant, comme ce grec, le gouvernement démocratique à la monarchie. Alors François I. se récria qu'il ne vouloit plus voir ni favoriser de ses graces un fou qui adhéroit à de pareils principes.

Rivault (David), sieur de Flurance, devint précepteur de Louis XIII. & fit entr'autres ouvrages des élémens d'artillerie, imprimés en 1608 in - 8°, qui sont rares & assez curieux. Il mourut en 1616 âgé de 45 ans.

Tauvry (Daniel), de l'académie des sciences, ingénieux anatomiste, mais trop épris de l'amour des systèmes, qui lui fit adopter des erreurs pour des vérités. Il mourut en 1700 à la fleur de son âge, à 31 ans.

Paré (Ambroise) s'est immortalisé dans la Chirurgie. Il finit ses jours en 1592, & peu s'en fallut que ce ne fût 20 ans plûtôt, je veux dire dans le massacre de la S. Barthélemi; mais Charles IX. dont il étoit le premier chirurgien, le sauva de cette boucherie, soit par reconnoissance ou pour son intérêt personnel. (D. J.)

LAVANCHES, LAVANGES ou AVALANCHES (Page 9:308)

LAVANCHES, LAVANGES ou AVALANCHES, s. m. (Hist. nat.) en latin labina, en allemand lauwinen. On se sert en Suisse de ces différens noms pour désigner des masses de neiges qui se détachent assez souvent du haut des Alpes, des Pyrénées, & des autres montagnes élevées & couvertes de neiges, qui, après s'être peu - à - peu augmentées sur la route, forment quelquefois, sur - tout lorsqu'elles sont aidées par le vent, des masses immenses, capables d'ensevelir entierement des maisons, des villages, & même des villes entieres qui se trouvent au bas de ces montagnes. Ces masses de neiges, sur - tout quand elles ont été durcies par la gelée, entraînent les maisons, les arbres, les rochers, en un mot, tout ce qui serencontre sur leur passage. Ceux qui voyagent en hiver & dans des tems de dégel dans les gorges des Alpes, sont souvent exposés à être ensevelis sous ces lavanches ou eboulemens de neige. La moindre chose est capable de les exciter & de les mettre en mouvement, c'est pour cela que les guides qui conduisent les voyageurs, leur imposent un silence très rigoureux loriqu'ils passent dans de certains défilés de ces pays qui sont dominés par des montagnes presque perpetuellement couvertes de neige.

On distingue deux sortes de lavanches: celles de la premere espece sont occasionnées par des vents impetueux ou des ouragans qui enlevent subitement les neiges des montagnes, & les répandent en si grande abondance que les voyageurs en sont étoufsés & les maisons ensevelies. Les lavanches de la seconde espece se produisent lorsque les neiges amassées sur le haut des montagnes & durcies par les gesées, tombent par leur propre poids le long du penchant des montagnes, faute de pouvoir s'y soutenir plus long tems; alors ces masses énormes écrasent & renversent tout ce qui se rencontre sur leur chemin.

Rien n'est plus commun que ces sortes de lavanches, & l'on en a vû un grand nombre d'effets funestes. En l'année 1755, à Bergemoletto, village situé dans la vallée de Stura en Piémont, plusieurs maisons furent ensevelies sous des lavanches; il y eut entr'autres une de ces maisons dans laquelle deux femmes & deux enfans se trouverent renfermés par la neige. Cette captivité dura depuis le 19 du mois de Mars jusqu'au 25 d'Avril, jour auquel ces malheureux furent enfin délivres. Pendant ces trente - six jours ces pauvres gens n'eurent d'autre nourriture que quinze châtaig, & le peu de lait que leur fournissoit une chevre qui se trouva aussi dans l'étable où la lavanche les avoit ensevelis. Un des enfans mourut mais les autres personnes eurent le bonheur de réchapper, par les soins qu'on en prit lorsqu'elles eurent été tirées de cette affreuse captivité.

On donne aussi le nom de lavanches de terre aux éboulemens des terres qui arrivent assez souvent dans ces mêmes pays de montagnes; cela arrive surtout lorsque les terres ont été fortement détrempées par le dégel & par les pluies: ces sortes de lavanches causent aussi de très - grands ravages. Voyez Scheuchzer, hist. nat. de la Suisse, & le journal étranger du mois d'Octobre 1757. ( - )

LAVANDE (Page 9:308)

LAVANDE, lavandula, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale labiée, dont la levre supérieure est relevée arrondie & ordinairement fendue; la levre inférieure est partagée en trois parties: il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & entouré de quatre embrions; ils deviennent dans la suite autant de semences renfermées dans un capsule qui a été le calice de la fleur. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les fleurs naissent à la cime des tiges & des branches, & qu'elles sont disposées en épi. Tournefort inst. rei herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort compte dix especes de ce genre de plante, mais nous ne décrirons ici que la lavande mâle & la lavande femelle, employées indifféremment dans la Medecine & dans les Arts.

La lavande mâle, le nard commun, le spic, s'appelle en Languedoc & en Provence l'aspic, & par les Botanistes lavandula major ou latifolia.

Sa racine ligneuse, divisée en plusieurs fibres, pousse des jets ligneux de la hauteur d'une coudée & demie ou de deux coudées, garnis de plusieurs rameaux grêles, quadrangulaires, noueux: ses feuilles inférieures sont nombreuses & placées presque sans ordre; celles qui sont plus haut sont au nombre de deux, rangées alternativement en sautoir, charnues, blanches, larges de deux lignes, quelquefois de six, longues de deux ou trois pouces, garnies d'une côte dans leur milieu d'une odeur forte & agréable, d'une saveur amere. [p. 309]

Ses fleurs sont au sommet des rameaux, disposées en épi & par anneaux, bleues, d'une seule piece, en gueule, dont la levre supérieure est redressée, arrondie, découpée en partie, & l'inférieure partagée en trois. Leur calice est oblong & étroit; il en sort un pistil attaché en maniere de clou à la partie postérieure de la fleur, accompagné de quatre embryons qui se changent en autant de grains renfermés dans une capsule, laquelle servoit de calice à la fleur.

Ses feuilles sont beaucoup plus longues, plus larges, plus blanches & plus nombreuses sur les tiges & les rameaux, que dans la lavande femelle.

Les pédicules portent aussi des épics deux fois plus gros, plus longs & recourbés, & des fleurs plus petites, ce qui est assez surprenant: l'odeur de toute cette plante est aussi plus forte.

La lavande femelle, lavandula minor, lavandula angustifolia, est presque en tout semblable à la précédente pour la figure, mais un peu plus petite & plus basse, d'ailleurs également touffue. Ses feuilles sont plus petites, plus étroites & plus courtes; elles ne sont pas si blanches & leur odeur n'est pas si forte. Les épics qui portent les fleurs sont, comme on l'a déjà dit, plus courts & plus droits; les fleurs cependant sont plus grandes; la couleur des fleurs de l'une & de l'autre varie, & est quelquefois blanche.

Ces deux especes viennent d'elles - mêmes dans les pays chauds, mais on les cultive dans les climats tempérés, parce qu'on en tire des préparations d'un grand usage. Voyez Lavande Chimie, Pharmacie, Medecine. (D. J.)

Lavande (Page 9:309)

Lavande, (Chimie. Pharm. & Mat. med.) ce sont les épics des fleurs de la petite lavande ou lavande femelle, qui sont le sujet de cet article.

On retire par la distillation des calices de ces fleurs, cueillies quand le plus grand nombre est épanoui, une huile essentielle, abondante & très - aromatique, voyez Huile, qui a passé presqu'entierement des autres parties de la plante dans celle - ci par le progrès de la végétation, voyez Végétation.

Les pétales de ces fleurs ne contiennent point de ce principe: la même observation a été faite sur toutes les fleurs de la classe des labiées de Tournefort. Voyez Analyse végétale au mot Vegétal.

Quand on fait la récolte des fleurs ou plûtôt des calices de lavande, on doit avoir grand soin de ne pas les garder en tas, car ces fleurs s'échauffent promptement, & perdent par cette altération, qui peut arriver en moins de quatre heures, tout l'agrément de leur parfum; une partie de leur huile essentielle peut même être dissipée ou détruite par ce mouvement intestin.

On doit donc, si on les destine à la distillation, y procéder immédiatement après qu'elles sont cueillies, ou les mettre à sécher sur - le - champ en les clairsement sur des linges ou sur des tamis, si on se propose de les garder.

On prépare aussi avec ces calices une eau spiritueuse connue sous le nom d'esprit de lavande, voyez Eaux distillées, & une teinture avec l'esprit - devin ou l'eau - de - vie, connue sous le nom d'eau - devie de lavande.

La liqueur appellée eau de lavande, dont l'usage pour les toilettes est assez connu, qui blanchit avec l'eau, & que les religieuses de la Madelaine de Treinel sont en possession de vendre à Paris; cette eau, dis - je, n'est autre chose qu'une dissolution d'huile essentielle de lavande dans l'esprit - de - vin. On préfere avec raison cette liqueur à l'esprit & à l'eau - de - vie de lavande; son parfum est plus doux & plus agréable. Lorsqu'on la frotte entre les mains, elle ne laisse point de queue, c'est - à - dire qu'elle n'exhale point une odeur forte & résineuse qu'on trouve dans ces deux autres liqueurs.

Pour faire de la bonne eau de lavande de Treinel (comme on l'appelle à Paris), il n'y a qu'à verser goutte à goutte de l'huile récente de Lavande dans du bon esprit - de - vin, & la mêler en battant la liqueur dans une bouteille, la dose de l'huile se détermine par l'odeur agréable qu'acquiert le mélange. Un gros d'huile suffit ordinairement pour une pinte d'esprit - de - vin.

L'eau distillée de lavande, celle qui s'est élevée avec l'huile dans la distillation, est fort chargée du principe aromatique, mais elle est d'une odeur peu agréable.

Les Apoticaires préparent avec les fleurs de lavande une conserve qui est fort peu usitée. Les préparations chimiques dont nous venons de parler, ne sont aussi que fort rarement mises en usage dans le traitement des maladies; on se sert seulement de l'esprit de l'eau ou de l'eau - de - vie de lavande contre les meurtrissures, les plaies legeres, les écorchures, &c. mais on se sert de ces remedes parce qu'on les a plûtôt sous la main que de l'esprit - de - vin ou de l'eau - de - vie pure.

C'est par la même raison qu'on flaire un flacon d'eau de lavande dans les évanouissemens; que les personnes, dis - je, qui sont assez du vieux tems pour avoir de l'eau de lavande dans leur flacon, les flairent, &c. plûtôt qu'une autre eau spiritueuse quelconque, qui seroit tout aussi bonne. Il n'est personne qui ne voye que ce sont ici des propriétés très - génériques.

Les calices de lavande, soit frais, soit séchés, sont presque absolument inusités dans les prescriptions magistrales; mais ils sont employés dans un très grand nombre de préparations officinales, tant intérieures qu'extérieures, parmi lesquelles celles qui sont destinées à échauffer, à ranimer, à exciter la transpiration, à donner du ton aux parties solides, &c. empruntent réellement quelques propriétés de ces calices, qui possedent éminemment les vertus dont nous venons de faire mention: celles au contraire qu'on ne sauroit employer dans ces vûes, telles que l'emplâtre de grenouilles & le baume tranquille, n'ont dans les fleurs de lavande qu'un ingrédient très - inutile. (b)

LAVANDIER (Page 9:309)

LAVANDIER, s. m. (Hist. mod.) officier du roi, qui veille au blanchissage du linge. Il y a deux lavandiers du corps, servant six mois chacun; un lavandier de panneterie - bouche; un lavandier de panneterie commun ordinaire; deux lavandiers de cuisine - bouche & commun.

LAVANDIERE (Page 9:309)

LAVANDIERE, s. f. (Hist. nat. Ornitholog.) motacilla alba, petit oiseau qui a environ sept pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout de la queue, & onze pouces d'envergure. Le becest noir, mince & pointu; les ongles sont longs, & celui du doigt postérieur est, comme dans les allouettes, le plus long de tous. Il y a autour de la piece supérieure du bec & autour des yeux des plumes blanches qui s'étendent de chaque côté, presque jusqu'à l'aîle. Le sommet de la tête, le dessus & le dessous du cou sont noirs, & le milieu du dos est mêlé de noir & de cendré; la poitrine & le ventre sont blancs; le croupion est noir. Cet oiseau agite continuellement sa queue, c'est pourquoi on lui a donné le nom de motacilla. Il reste dans les lieux où il y a de l'eau, le long des rivieres & des ruisseaux; il se nourrit de mouches & de vermisseaux; il suit la charrue pour se saisir des vers qu'elle découvre. Willugh. Ornith. Voyez Oiseau.

LAVANDIERE (Page 9:309)

LAVANDIERE, (Art méch.) femme qui gagne sa vie à laver le linge sale. Voyez Lessive.

LAVANT - MUND ou LAVAND - MYND (Page 9:309)

LAVANT - MUND ou LAVAND - MYND, (Géog.) petite ville d'Allemagne au cercle d'Autriche, en Carinthie, à l'embouchure du Lavant dans la Drave.

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