ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"310"> Elle a titre d'évé, & appartient à l'archevêque de Saltzbourg, dont elle est suffragante; sa position est à 16 lieues N. O. de Pettaw. Long. 32. 45. latit. 46. 44. (D. J.)

LAVARET (Page 9:310)

LAVARET, s. m. (Hist. nat. Icthyol.) espece de saumon ou de truite qui se trouve dans les lacs du Bourget & d'Algubellelle en Savoie. Le lavaret a le dernier aîleron du dos gras & rond comme le saumon & la truite; il est de la longueur d'un pié; son corps est poli, applati comme au hareng & à l'alose; couvert d'écailles claires & argentées, & traversé d'une ligne depuis les ouies jusqu'à la queue. Il a près des ouies deux aîles; deux au ventre près de l'anus, une autre sur le dos assez grande, & une sixieme grasse comme aux truites; sa queue faite en deux pointes noires par le bout; il a de chaque côté quatre ouies doubles; le coeur fait à angles; le foie sans fiel; point de dents; la chair blanche, molle, de bon goût, point gluante, d'un suc salubre & moyennement nourrissant. Il fait ses oeufs en automne. Rondelet.

« LAVATERA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante dont la fleur est tout - à - fait semblable à celle de la mauve; mais le pistil devient un fruit d'une structure toute différente. C'est une espece de bouclier membraneux, enfoncé sur le devant, garni en dessous d'un rang de semences, disposées en maniere de cordon, de la forme d'un petit rein sans enveloppe, attachées par leur échancrure à un petit filet ». Tournesort, Mem. de l'acad. Roy. des Scienc. année 1706. Voyez Plante.

LAVATRA (Page 9:310)

LAVATRA, lavatra, gen. orum. (Géog. anc.) ancien lieu de la grande Bretagne, selon l'itinéraire d'Antonin, entre Caractoni & Verteris. Comme on place Caractoni à Cattarie, & Verteris à Brongh, on croit que Lavatra étoit à Bow; mais il semble, dit M. Gale, qu'il reste encore des vestiges du nom de Lavatra dans celui de Lartingten, bourgade voisine, située sur le ruisseau de Laver. (D. J.)

LAVATION (Page 9:310)

LAVATION, s. f. (Littérat.) fête des Romains, en l'honneur de la mere des dieux. On portoit ce jourlà, sur un char, la statue de la déesse, & on alloit ensuite la laver dans le raisseau Almont, à l'endroit où il se jette dans le Tibie; cette solemnité qu'on célébroit le 25 de Mars, fut instituée en mémoire du jour que le culte de Cybele fut apporté de Phrygie à Rome. (D. J.)

LAVAUR (Page 9:310)

LAVAUR, (Géog.) Ce mot est composé du nom même, & de l'article, de sorte qu'il devroit s'écrire La - Vaur; car le nom latin est Vaurum, Vaurium, ou Castrum vauri, ville de France dans le haut - Languedoc, avec un évêché érigé par Jean XXII en 1316, suffragant de Toulouse. Il s'y tint, vers l'an 1212, un concile contre les Albigeois, dont elle embrassoit la doctrine. Cette ville est sur l'Agoût, à 8 lieues S. O. d'Alby, 8 N. E. de Toulouie, 160 S. O. de Paris. Long. 19. 32. lat. 43. 42.

LAUBACH (Page 9:310)

LAUBACH, Laubacum, (Géog.) ville d'Allemagne, capitale de la Carniole, avec un évêché suffragant d'Aquilée, mais exempt de sa jurisdiction. Les Italiens nomment cette ville Lubiana: elle est sur la petite riviere de Laubach, à 12 lieues S. E. de Clagenfurt, 20 N. E. d'Aquilée, 62 S. O. de Vienne. Long. 32. 22. lat. 46. 20. (D. J.)

LAUBINGUÉ (Page 9:310)

LAUBINGUÉ, s. m. (Hist. nat. Bot.) plante de l'isle de Madagascar, qui prise en décoction ou appliquée extérieurement, est un remede souverain contre les diarrhées.

LAUDA (Page 9:310)

LAUDA, (Géog.) place d'Allemagne en Franconie, sur le Tauber, dans l'évêché de Wurtzbourg, à 5 milles de cette ville, & à 2 de Mariendal. Long. 27. 20. lat. 49. 36. (D. J.)

Lauda (Page 9:310)

Lauda, (Géog. anc.) sleuve navigable de la Mauritanie Tangitane, selon Pline, liv. V. II. Le P. Har<cb-> douin croit que le nom moderne est Gomera. (D. J.)

LAUDANUM (Page 9:310)

LAUDANUM, s. m. (Pharm.) le laudanum qui est encore appellé extrait d'opium, n'est autre chose que ce suc épaissi, auquel on a fait subir une purification au moins fort inutile. Cette purification ou prétendue extraction consiste à faire fondre l'opium dans de l'eau sur un petit feu, à le passer à travers un linge pour en séparer quelques ordures, & à le rapprocher de nouveau sur un seu doux. La dose & les vertus du laudanum sont les mêmes que celles de l'opium. Voyez Opium. (b)

Laudanum liquide (Page 9:310)

Laudanum liquide de Sydenham (Pharmacie.) Prenez opium choisi coupé par tranches, deux onces; safran une once, canelle & gérofle en poudre, de chacun un gros; mettez - les dans un vaisseau convenable; versez par - dessus vin d'Espagne une livre; digérez pendant quelques jours au bain - marie, remuant le vaisseau de tems en tems; passez & gardez pour l'usage.

Dix grains de laudanum liquide répondent à - peu - près à un grain d'opium: les vertus réelles de cette teinture sont les mêmes que celles de l'opium, voyez Opium, malgré la prétendue coirection opérée ici par les aromates. Voyez Correctif. (b)

LAUDE (Page 9:310)

LAUDE, s. m. (Jurisp.) dans la basse latinité lauda ou leuda, leda, leida, est un droit qui se paye en certains lieux pour la vente des marchandises dans les foires & marchés: quasi propter laudandam venditionem, c'est - à - dire pour le placage & permission de vendre; ce droit est aussi appellé laide ou layde, lede ou leude, selon l'idiome de chaque pays. On donne aussi quelquefois ce nom à diverses autres sortes de prestations, comme à des droits de péage, &c. (A)

LAUDERDALE (Page 9:310)

LAUDERDALE, (Géog.) valiée d'Ecosse, où coule la riviere de Lauder; cette contrée qui fait partie de la province de Mers, donne le titre de due à la principale branche de la famille de Maitland. (D. J.)

LAUDES (Page 9:310)

LAUDES, s. f. (Lithurgie.) du latin laudes, louanges, terme de breviaire, qui signifie la seconde partie de l'office qui suit immédiatement les matines & précéde les heures canoniales.

Les laudes sont composées de cinq pseaumes, dont le quatrieme est un cantique, & le cinquieme toujours un de ces pseaumes intitulés dans l'hébreu, alleluia, ce que quelques - uns rendent par psalmus laudum, sous une ou plusieurs antiennes, selon le tems; d'un capitule, d'une hymne, d'un verset, du cantique Benedictus suivi de son antienne, & d'une oraison. C'est par les laudes que finit l'office de la nuit. Voyez Matines, Breviaire, Office

LAUDICENI (Page 9:310)

LAUDICENI, (Littér.) en grec *SOFW/OLEIS, c'étoient, parmi les Grees & les Romains, des gens gagés pour applaudir aux pieces de théatre, ou aux harangues publiques. Ces sortes de gens étoient instruits à donner leurs applaudissemens de concert, avec art, avec harmonie, & même il y avoit des maîtres exprès pour leur en enseigner les regles & la pratique. On plaçoit les landicènes sur le théatre, opposés les uns aux autres, comme nous faisons nos choeurs; & à la fin du spectacle, ils formoient leur chorus d'applaudissemens, qui succédoit aux autres acclamations générales. Ils venoient toujours offrir leurs services aux orateurs, aux acteurs & aux poeres curieux de la fumée d'une vaine gloire qu'on achetoit pour son argent. (D. J.)

LAUDICK (Page 9:310)

LAUDICK, (Géog.) petite ville de la grande Pologne, sur la riviere de Warte, dans le palatinat de Kalish, à 12 lieues N. de Kalish. Long 35. 58. lat. 51. 50. (D. J.)

LAVE (Page 9:310)

LAVE, s. f. (Hist. nat.) en italien lava, nom générique que l'on donne aux matieres liquides & vitrifiées que le Vésuve, l'Etna & les autres volcans vomissent dans le tems de leurs éruptions. Ce sont des torrens embrasés qui sortent alors, soit par le [p. 311] sommet, soit par des ouvertures latérales qui se forment dans les slancs de ces montagnes. Ces matieres devenues liquides par la violence du feu, coulent comme des ruisieaux le long de la pente du volcan; elles consument & entrainent les arbres, les roches, le sable & tout ce qui se trouve sur leur passage, & vont quelquefois s'étendre jusqu'à la distance de plus d'une lieue de l'endroit d'où elles sont forties; elles couvrent des campagnes fertiles d'une croûte souvent fort épaisse, & produisent les ravages les plus grands.

Ces matieres fondues sont très - long - tems à se refroidir; & quelquefois plusieurs mois après leur éruption, on voit encore qu'il en part de la fumée, ce qui vient de la chaleur excessive dont les laves ont été pénétrées, & de la grandeur énorme de leur masse, qui fait que la chaleur s'y est conservée. Plus d'un mois après la grande éruption du Vésuve, arrivée en 1737, on voulut dégager le grand chemin que la lave sortie de ce volcan avoit embarrassé; mais les ouvriers furent bientôt forcés d'abandonner leur entreprise, parce qu'ils trouverent l'intérieur de la lave encore si embratée, qu'elle rougissoit & amolissoit les outils de fer dont ils se servoient pour ce travail.

Quant à la masse des laves, elle est quelquefois d'une grandeur énorme. Dans l'eruption du mont Jatna, de 1669, qui détruisit entierement la ville de Catane en Sicile, le torrent liquide alla si avant dans la mer, qu'il y form un mole ou une jettée assez grande pour servir d'abri à un grand nombre de vaisseaux Voyez l'hisioire du mont Vésuve. Suivant ce même ouvrage, qui est dû aux acndémiciens de Naples, la longueur du torrent principal de lave qui sortit du Vésuve en 1737, étoit de 3550 cannes napolitaines, dont chacune porte 8 palmes, c'est - à - dire 80 pouces de Paris. Ce même torrent dans l'espace occupé par les 750 premieres cannes, à compter depuis sa source, avoit aussi 750 cannes de largeui, & 8 palmes ou 80 pouces d'epaisseur. A l'égard des 2800 cannes restantes, elles avoient valeur commune 168 cànnes de largour, & environ 30 palmes d'épaisteur. De ce touent enorme, il en partoit des rameaux, ou comme des ruisseaux plus petits, qui se répandi ent dans la campagne. On caletila alors toutes les laves que le Vésuve vomit dans cette occasion, & l'on trouva que la tomme totale de la matiere fondue alloit à 595948000 palmes cubiques, sans compter les cendres & les pierres détachées, vomies par ce volcan dans la même éruption. Cet excmple peut suffire peur donner une idée de la grandeur & de l'étendue des laves. Voyez l'hist. du Vésuve, pag. 135 & suiv.

La lave ne peut être regardée que comme un mélange de pierres, de sable, de terres, de substances métalliques, de sels, &c. que l'action du seu des volcans a calcinées, mises en susion & changées en verre: mais comme toutes les masieres qui éprouvent l'action du feu ne sont point également propres à se vitrisier, les combinaisons qui résultent de cette action du seu ne sont point les mêmes; voilà pourquoi la lave, après avoir été refroidie, se montre sous tant de formes différentes, & présente une infinité de miances de couleurs & de varietés. La lave la plus pure ressenible parfaitement à du verre noir, tel que celui des bouteilles; de cette espece est la pierre que l'on trouve en plusieurs endroits du Pérou, & que les Espagnols nomment pedra di Callinaço. Clest un verre dur, noir, hon ogène & compact; on ne peut être embarrassé de deviner l'origine de cette pierre, quand on sait que le Pérou est exposé à de sréquentes éruptions des volcans, dont il n'est point suipronant de rencontrer par - tout des traces.

Une autre espece de lave est dure, pesante, compacie comme du marbre, & suseepril le comme lui de prendre un très - beau poli. Telle est la lave décrite par M. de la Condamine, dans la relation curieuse de son voyage d'Italie, que cet illustre académicien a lûe en 1757 à l'académie des Sciences de Paris. Cette lave est d'un gris sale, parsemée de taches noires comme quelques especes de serpentine; on y remarque quelques particules talqueuses & brillantes. On on fait à Naples des tables, des chambranles. & même des tabatieres, &c. Ce curieux voyageur dit en avoir vû des tables d'un pouce d'épaisseur, qui s'étoient voilées & déjettées comme feroit une planche; ce qui vient, suivant les apparences, des sels contenus dans cette lave, sur lesquels l'air est venu à agir.

Il y a de la lave qui, sans être aussi compacte que la précédente, & sans être susceptible de prendre le poli comme elle, ne laisse point d'avoir beaucoup de consistence & de solidité; celle - là ressemble à une pierre grossiere, elle est communément d'un gris de cendre, quelquefois elle est rougeâtre. Elle est très - bonne pour bâtir; c'est d'une lave de cette espece que la ville de Naples est pavée.

Enfin, il y a une espece de lave encore plus grossiere, qui se trouve ordinairement à la surface des torrens liquides d'une lave plus dense; elle est inégale, raboteuse, spongieuse, & semblable aux scories qui se forment à la surface des métaux qu'on traite dans les sourneaux des sonderies. Cette espece de lave prend toutes sortes de formes bisarres & de couleurs différentes; les inégalités qu'elle forme sont que les endroit, couverts de cette lave présentent le coup - d'oeil d'une mer agitée, ou d'un champ presondément sillonné. Souvent cette lave contient du soufre, de l'alun, du sel ammoniac, &c.

Entre les différentes especes de laves qui viennent d'être décrites, il y a encore un grand nombre de nuances & d'états sous lesquels cette matiere se présente; & l'on y remarque des différences presque infinies pour la couleur, la consistence, la forme & le, accidens qui les accompagnent.

La ville d'Hereulaneum, ensevelie depuis environ dix - sept siecles sous les cendres & les laves du Vésuve, est un monument effrayant des ravages que peuvent causer ces inondations embrasées. Mais une observation remaiquable est celle qu'a fait M. de la Condamine, qui assurent que les fondemens de plusieurs maisons de cette ville infortunée ont eux - mêmes été bâtis avec de la lave, ce qui prouve l'antiquite des éruptions du Vésuve. A ce fait on en peut joindre un autre, c'est que M. le marquis de Curtis, seigneur napolitain, qui avoit une maison de campagne à quelque distance du Vésuve, voulant faire creuser un puits, fut plusieurs années avant que de réussir, & on rencentra jusqu'à trois couches trèsépaisses de lave, séparées par des lits de terre & de sable intermédiaires qu'il fallut percer avant que de trouver de l'eau.

Il n'est point surprenant que les endroits voisins du Vésuve soient remplis de laves; mais l'Italie presque entiere, suivant la remarque de M. de la Condamine, en renferme dans son sein, dans les endroits même les plus éloignés de ce volcan; ce qui semble prouver que dans des tems de l'antiquité la plus reculée, l'Apennin a été une chaine de volcans dont les éruption, ont cessé. Suivant ce savant voyageur, la pierre qu'on tire des carrieres du voisinage de Rome est une véritable lave, que l'on prend communément pour une pierre ordinaire. La fameuse voie appienne, à en juger par ce qui en reste, paroit avoir été faite de lave. La prison tullienne, que l'on regarde comme le plus ancien édifice de Rome, est bâtie d'une pierre qui, ainsi que le tevertino ou la pierre de Tivoli, semble être une vraie lave ou pierre formée par les volcans. De toutes ces obser<pb->

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