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Leurs lieux publics, & il y en avoit plusieurs de cette espece à Rome, étoient nommés latrinoe ou tavatrinoe, de lavando, selon l'étymologie de Varron: Plaute se sert aussi du mot latrinoe, pour désigner le bassin; car il parle de la servante qui lave le bassin, quoe latrinam lavat. Or, dans ce passage du poëte, latrina ne peut - être entendu de la fosse à privé des maisons, puisqu'il n'y en avoit point, ni de la fosse des privés publics, puisqu'elle étoit nettoyée par des conduits souterrains, dans lesquels le Tibre passoit.
Non seulement les latrines publiques étoient en grand nombre à Rome, mais de plus on les avoit en divers endroits de la ville pour la commodité. On les nommoit encore très - bien sterquilinia; elles étoient couvertes & garnies d'éponges comme nous l'apprenons de Séneque dans ses épitres.
On avoit pour la nuit l'avantage des eaux coulantes dans toutes les rues de Rome, où l'on jettoit les ordures; mais les riches avoient pour leur usage des bassins, que les bas esclaves alloient vuider à la brune dans les égoûts, dont toutes les eaux se rendoient au grand cloaque, & de - là dans le Tibre. (D. J.)
LATRIS (Page 9:306)
LATRIS, (Géog. anc.) isle de la Germanie, à l'embouchure de la Vistule, selon Pline, liv. IV. ch. xiij. Niger croit que c'est le grand Werder - Groszwerder, isle auprès de Dantzig. Ortelius pense que c'est Frischnarung; enfin, le P. Hardouin estime que c'est l'isle d'Oësel, & il explique le Cylipenus sinus de Pline, par le golfe de Riga. (D. J.)
LATRUNCULI (Page 9:306)
LATRUNCULI, (Littérat.) On nommoit latrunculi un jeu des soldats, fort en vogue à Rome du
tems des empereurs, & qui ne dépendoit point du
hasard, mais de la science des joueurs. On s'y servoit
de certaines figures, qu'on arrangeoit sur une espece
de damier comme on fait les échecs, avec lesquels
quelques auteurs ont confondu ce jeu mal - à - propos;
je dis mal - à - propos, car les échecs sont de l'invention
des Indiens, qui porterent en Perse ce nouveau
jeu au commencement du vj. siecle. Voyez
LATSKY (Page 9:306)
LATSKY, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.
LATTE (Page 9:306)
LATTE, s. f. (Art méchaniq.) c'est un morceau de bois de chêne, coupé de fente dans la forêt sur peu de largeur, peu d'épaisseur, & quatre à cinq piés de longueur. La latte fait partie de la couverture des maisons; elle s'attache sur les chevrons, & sert d'arrêt & de soutien à l'ardoise, à la tuile & autres matieres qui forment le dessus des couvertures. La latte pour l'ardoise s'appelle volice; celle qu'on met aux pans de charpente pour recevoir & tenir un enduit de plâtre, s'appelle latte jointive. Toute latte doit être sans aubier. Il y en a 25 à la botte. La contrelatte se dit de la latte attachée en hauteur sur la latte, & la coupant à angle droit ou oblique. La latte de fente est celle qui est mise en eclat avec l'instrument tranchant; la latte de sciage est celle qui est taillée à la scie.
On appelle encore latte les échelons des ailes des moulins à vent sur lesquels la toile est tendue. Du mot latte on a fait le verbe latter.
Lattes (Page 9:306)
Lattes de caillebotis; ce sont de petites planches resciées qui servent à couvrir les barratins des caillebotis.
Lattes de gabarit; ce sont des lattes qui servent à former les façons d'un vaisseau auquel elles donnent la rondeur; elles sont minces & ovales en tirant de l'avant vers le milieu, quarrées au milieu, & rondes par l'avant & aux flutes, elles ont cette derniere forme à l'avant & à l'arriere.
Lattes de galeres, traverses ou longues pieces de bois qui soutiennent la couverte des galeres.
Latte a ardoise (Page 9:306)
Contrelatte à ardoise est de bois de sciage, & se met au milieu de l'entredeux des chevrons, & est attachée à la latte.
Lattes (Page 9:306)
Latte quarrée doit être de coeur de bois de chêne, sans aubier, est celle dont les Couvreurs se servent pour la tuile; elle doit porter sur quatre chevrons, & être attachée avec quatre clous: c'est ce qu'on appelle des quatre à la latte.
Contrelatte est une latte de même qu'on met au milieu de l'espace d'un chevron à un autre, & qui est attachée avec un clou de deux en deux aux lattes.
LATUS RECTUM (Page 9:306)
LATUS RECTUM, (Géom.) terme latin dont
on se sert dans les sections coniques, & qui veut dire
la même chose que parametre. Voyez
Les anciens géometres ont appellé latus primarium la ligne E E ou D D tirée au - dedans du cone, parallement à la base du cone, & dans le même plan que l'axe transverse D E. Au reste, ces dénominations de latus rectum & transversum ne sont plus guere en usage, sur - tout depuis qu'on n'écrit plus en latin les livres de Géométrie; dans ceux même qu'on écrit en latin, on préfere à latus rectum le mot parametre, & à latus transversum le mot axis primus, ou major; savoir major dans l'ellipse, & primus dans l'hyperbole. (O)
LAVADEROS (Page 9:306)
LAVADEROS, en françois LAVOIRS, (Minér.)
Les Espagnols d'Amérique nomment ainsi certains
lieux dans les montagnes du Chily & dans quelques
provinces du Pérou, où se fait le lavage d'une terre
qui cóntient de l'or. Ils appellent aussi lavaderos les
bassins où se fait ce lavage: ils sont d'une figure oblongue,
& assez semblable à celle d'un soufflet à
forge. Voyez
LAVAGE (Page 9:306)
LAVAGE des mines, s. m. (Minér. & Métallurg.) opération par laquelle on se propose de dégager, à l'aide de l'eau, les parties terreuses, pierreuses & sablonneuses qui sont jointes aux mines, afin de séparer les parties métalliques de celles qui ne le sont point. Cette opération est fondée sur ce que les substances métalliques ayant plus de pesanteur que les terres ou les pierres, ces dernieres restent plus longtems suspendues dans l'eau, & peuvent en être plus facilement entraînées que les métaux, que leur poids fait promptement retomber au fond de ce liquide. Pour remplir les vûes qu'on se propose dans le lavage des mines, il est nécessaire de commencer par les écraser au boccard, c'est - à - dire dans le moulin à pilons, afin de diviser toutes les substances qui entrent dans la composition de la mine. [p. 307]
Ily a plusieurs manieres de laver les mines; la premiere,
qui est la plus commune, est celle qu'on appelle
le lavage à la sibille; on se sert pour cela d'une sibille qui
est une cuvette de bois ronde & concave, dans le fond
de laquelle se trouvent des rainures ou des especes
de sillons; on met dans cette sibille une certaine
quantité de la mine écrasée; on verse de l'eau par - dessus;
on remue le tout en donnant une secousse à
chaque fois: par - là on fait tomber une portion de
l'eau qui s'est chargée de la partie terreuse ou pierreuse
la plus légere de la mine: de cette maniere on
la sépare de la partie métallique, qui étant plus pesante,
reste au fond de la sibille: on réitere cette
opération autant que cela est nécessaire, & jusqu'à
ce qu'on voie que la mine ou le métal soient purs.
Pour plus d'exactitude on fait cette opération au - dessus
d'une cuve, dans laquelle retombe l'eau qu'on
laisse échapper à chaque secousse qu'on donne à la
sibille; par ce moyen on retrouve la partie métallique
qui auroit pû s'échapper. Le lavage de cette espece
ne peut être que très - long, & ne peut point
avoir lieu dans le travail en grand, ni pour les mines
des métaux les moins précieux: aussi ne le meton
en usage que pour les métaux précieux, natifs
ou vierges. Ce lavage à la sibille est celui que pratiquent
les Orpailleurs, c'est - à - dire les ouvriers qui
vont chercher les paillettes d'or qui peuvent être
répandues dans le sable des rivieres, qu'ils séparent
de la maniere qui vient d'être décrite de ce métal
précieux. Cet or s'appelle or de lavage; voyez
Le lavage des métaux précieux se fait encore au moyen de plusieurs planches unies, jointes ensembles, garnies d'un rebord, & placées de maniere qu'elles forment un plan incliné. On garnit les planches avec du feutre ou avec une étoffe de laine bien velue, & quelquefois même avec des peaux de moutons; on fait tomber sur ces planches, à l'aide d'une gouttiere, de l'eau en telle quantité qu'on le juge convenable: de cette façon les métaux précieux qui sont divisés en particules déliées, s'accrochent aux poils de l'étoffe, & l'eau entraîne les particules les plus légeres dans une cuve ou dans une espece de réservoir qui est placé à l'extrémité de ce lavoir, où on laisse s'amasser les particules que l'eau a pû entraîner. On sent qu'il est important de ne poine faire tomber une trop grande masse d'eau à la fois sur la mine qui a été étendue sur un lavoir de cette espece, parce que sa trop grande force pourroit entraîner une partie du métal que l'on veut y faire rester. Quand on a opéré de cette maniere, on détache les morceaux de feutre ou les peaux de moutons qui étoient sur les planches, & on les lave avec soin dans des cuves pour en détacher les particules métalliques qui ont pû s'y arrêter.
Sur les lavoirs de cette espece on n'attache communément que deux morceaux d'étoffe; l'un est à la partie la plus élevée du plan incliné, l'autre à la partie inférieure. La portion de la mine qui s'attache au morceau d'étoffe supérieur, est regardée comme la plus pure; celle qui s'attache au morceau d'étoffe inférieur est moins pure, & celle que l'eau entraîne dans la cuve ou réservoir qui est au - dessous du plan incliné ou lavoir, est encore moins pure que celle qui est restée sur le second morceau d'étoffe; c'est pourquoi l'on assortit séparément ces différens résultats du lavage.
Il y a des lavoirs qui sont construits de planches de la même maniere que les précédens, mais on n'y attache point d'étoffe; il y a seulement de distance en distance de petites rainures ou traverses de bois destinées à arrêter la mine pulvérisée, & à retarder son cours lorsqu'elle est entraînée par l'eau.
Enfin il y a des lavoirs faits avec des planches
Voici comment l'opération du lavage se fait, tant sur les lavoirs garnis, que sur ceux qui ne le sont pas: on fait tomber de l'eau par la gouttiere sur la mine pulvérisée qui est étendue sur le lavoir; quand l'eau tombe trop abondamment ou avec trop de force, on rompt l'impétuosité de sa chûte en lui opposant quelques baguettes de bois. Pendant que l'eau tombe, un ouvrier remue la mine pulvérisée qui est sur le lavoir avec un crochet fait pour cet usage, ou bien avec une branche de sapin, ou avec une espece de goupillon de crin, afin que l'eau la puisse pénétrer, entraîner plus aiséinent la partie nonmétallique, & la séparer de celle qui est plus chargée de métal. Il faut sur - tout, à la fin de l'opération, ne faire. tomber l'eau que très - doucement, de peur de faire soulever de nouveau la partie de la mine qui s'est déja déposée ou affaissée, ou qui s'est accrochée au morceau de feutre ou d'étoffe supérieur, lorsqu'il y en a sur le lavoir, ou à la partie supérieure du lavoir, si l'on ne l'a point garni d'étoffe.
Quelquefois on a pratiqué au - dessous de ces lavoirs
des auges quarrées pour recevoir l'eau qui en
tombe; on y laisse séjourner cette eau pour qu'elle
dépose la partie de la mine qu'elle peut avoir entraînée.
Si la mine vaut la peine qu'on prenne beaucoup
de précautions, on fait plusieurs de ces sortes
de réservoirs, qui sont placés les uns au - dessous des
autres, afin que l'eau des réservoirs supérieurs puisse
se décharger par des rigoles dans ceux qui sont plus
bas: en les multipliant de cette maniere, on peut
être assuré que l'on retire de l'eau toute la partie
métallique qu'elle a pû entraîner. Voyez nos
Au défaut de lavoirs construits comme on vient de dire, on se sert quelquefois de tamis pour le lavage de la mine, & on la fait passer successivement par des tamis dont les mailles sont de plus en plus serrées: cette opération se fait dans des cuves pleines d'eau, au fond desquelles la partie la plus chargée de métal tombe, & celle qui l'est moins reste sur le tamis. Mais le lavage de cette derniere espece est long & coûteux; c'est pourquoi il est plus convenable de se servir des lavoirs ordinaires, pour peu que la mine soit considérable.
Il est à - propos que les lavoirs soient près du moulin
à pilons ou du boccard, pour éviter la peine &
les frais du transport; c'est pourquoi l'on a imaginé
des lavoirs qui touchent à ces moulins. Voyez
Lavage (Page 9:307)
Lavage (Page 9:307)
Lavage (Page 9:307)
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