RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"142">
Il me paroît donc assez vraissemblable que ce qui
a trompé nos Grammairiens sur le point dont il s'agit,
c'est l'inexactitude de notre ortographe usuelle,
& que cette inexactitude est née de la difficulté
que l'on trouva dans les commencemens à éviter
dans l'écriture les équivoques d'expression. Je risquerai
ici un essai de correction, moins pour en
conseiller l'usage à personne, que pour indiquer
comment on auroit pu s'y prendre d'abord, & pour
mettre le plus de netteté qu'il est possible dans les
idées; car en fait d'ortographe, je sais comme le remarque
très - sagement M. Hardouin (pag. 54),
1°. Dans tous les mots où l'articulation l est suivie d'une diphtongue où le son prépositif n'est pas un e muet, il ne s'agiroit que d'en marquer exactement le son prépositif i après les ll, & d'écrire par exemple, feuilliage, gentilliesse, semilliant, carillion, mervellieux, milliant, &c.
2°. Pour les mots où l'articulation l est suivie de la diphtongue finale ie, il n'est pas possible de suivre sans quelque modification, la correction que l'on vient d'indiquer; car sil'on écrivoit pallie, abellie, vanillie, rouillie, ces terminaisons écrites pourroient se confondre avec celle des mots Athalie, Cornélie, Emilie, poulie. L'usage de la diérèze fera disparoître cette équivoque. On sait qu'elle indique la séparation de deux sons consécutifs, & qu'elle avertit qu'ils ne doivent point être réunis en diphtongue; ainsi la diérèze sur l'e muet qui est à la suite d'un i détachera l'un de l'autre, fera saillir le son i; si l'e muet final précédé d'un i est sans diérèze, c'est la diphtongue ie. On écriroit donc en effet pallie, abellie, vanillie, roullie, au lieu de pailie, abeille, vanille, rouille, parce qu'il y a diphtongue; mais il faudroit écrire, Athalië, Cornélie, Emilië, poulië, parce qu'il n'y a pas de diphtongue.
3°. Quant aux mots terminés par une seule l mouillée, il n'est pas possible d'y introduire la peinture de la diphtongue muette qui y est supprimée; la rime masculine, qui par - là deviendroit féminine, occasionneroit dans notre poésie un dérangement trop considérable, & la formation des pluriers des mots en ail deviendroit étrangement irréguliere. L'e muet se supprime aisément à la fin, parce que la nécessité de prononcer la consonne finale le ramene nécessairement; mais on ne peut pas supprimer de même sans aucun signe la diphtongue ie, parce que rien ne force à l'énoncer: l'ortographe doit donc en indiquer la suppression. Or on indique par une apostrophe la suppression d'une voyelle; une diphtongue vaut deux voyelles; une double apostrophe, ou plutôt afin d'éviter la confusion, deux points posés
Quoi qu'il en soit, il faut observer que bien des gens, au lieu de notre l mouillée, ne font entendre que la diphtongue ie; ce qui est une preuve assurée que c'est cette diphtongue qui mouille alors l'articulation l: mais cette preuve est un vice réel dans la prononciation, contre lequel les parens & les instituteurs ne sont pas astez en garde.
Anciennement, lorsque le pronom général & indéfini
on se plaçoit après le verbe, comme il arrive
encore aujourd'hui, on inséroit entre deux la lettre
l avec une apostrophe:
Dans le passage des mots d'une langue à l'autre,
ou même d'une dialecte de la même langue à une
autre, ou dans les formations des dérivés ou des
composés, les trois lettres l, r, u, sont commuables
entre elles, parce que les articulations qu'elles représentent
sont toutes trois produites par le mouvement
de la pointe de la langue. Dans la production
de n, la pointe de la langue s'appuie contre les
dents supérieures, afin de forcer l'air à passer par
le nez; dans la production de l, la pointe de la langue
s'éleve plus haut vers le palais; dans la production
de r, elle s'éleve dans ses trémoussemens brusqués,
vers la même partie du palais. Voilà le fondement
des permutations de ces lettres. Pulmo. de
l'attique
L est chez les anciens une lettre numérale qui signifie cinquante, conformément à ce vers latin:
Quinquies L denos numero designat habendos.
La ligne horisontale au - dessus lui donne une valeur mille fois plus grande. L vaut 50000.
La monnoie fabriquée à Bayonne porte la lettre L.
On trouve souvent dans les auteurs LLS avec une expression numérique, c'est un signe abrégé qui signifie sextertius le petit sexterce, ou sextertium, le grand sexterce. Celui - ci valoit deux fois & une demi - fois le poids de metal que les Romains appelloient libra (balance), ou pondo, comme on le prétend communément, quoi qu'il y ait lieu de croire que c'étoit plutôt pondus, ou pondum, i (pesée); c'est pour cela qu'on le représentoit par LL. pour marquer les deux libra, & par Spour designer la moitié, semis. Cette libra, que nous traduisons livre, valoit cent deniers (denarius); & le denier valoit 10 as, ou 10 s. Le petit sexterce valoit le quart du denier, & conséquemment deux as & un demi - as; ensorte que le sextertius étoit à l'as, comme le sextertium au pondus. C'est l'origine de la différence des genres: as sextertius, syncope de semistertius, & pondus sestertium, pour semistertium, parce que le troisieme as ou le troisieme pondus y est pris à moitié. Au reste quoique le même signe LLS désignât également le grand & le petit sesterce, il n'y avoit jamais d'équivoque; les circonstances fixoient le choix entre deux sommes, dont l'une n'étoit que la millieme partie de l'autre. (B. E. R. M.)
L (Page 9:142)
L. Dans le Commerce, sert à plusieurs sortes d'abréviations pour la commodite des banquiers, négocians, teneurs de livres, &c. Ainsi L. ST. signifie livres sterlings L. DE G. ou L. G. signifie livre de gros. L majuscule batarde, se met pour livres tournois, qui se marque aussi par cette figure >; deux [p. 143]
L (Page 9:143)
L, (Ecriture.) dans sa forme italienne, c'est la
partie droite de l'i doublée avec sa courbe. Dans la
coulée, c'est la 6
LA (Page 9:143)
LA, (Grammaire.) c'est le féminin de l'article le.
Voyez
La (Page 9:143)
La (Page 9:143)
LAA, ou LAAB ou LAHA (Page 9:143)
LAA, ou LAAB ou LAHA, (Géog.) en latin Laha par Cuspinien, & Lava par Bonfinius; petite ville d'Allemagne, dans la basse Autriche, remarquable par la victoire qu'y remporta l'empereur Rodolphe d'Habsbourg en 1278, sur Ottocare roi de Bohéme, qui y fut tué. C'est ce qui a acquis l'Autriche & la Stirie à la maison qui les posséde aujourd'hui. Les Hongrois & le roi Béla furent aussi défaits près de Laab par les Bohémiens en 1260; elle est sur la Téya, à 12 lieues N. E. de Vienne. Long. 33. 36. lat. 48. 43. (D. J.)
LAALEM (Page 9:143)
LAALEM - Gésule, (Géog.) montagne d'Afrique au royaume de Maroc, dans la province de Sus. Le nom de Gésule, est un reste du mot Gétulie, un peu altéré. Cette montagne a au levant la province de son nom, au couchant le mont Henquise, vers le midi les plaines de Sus, & le grand Atlas au nord; elle contient des mines de cuivre, & est habitée par des Béréberes, de la tribu de Mucamoda. Voyez d'autres détails dans Marmol, liv. III, chap. xxx. (D. J.)
LAAR (Page 9:143)
LAAR, (Géog.) ville de Perse, Voyez
LABADIA (Page 9:143)
LABADIA, (Géog.) ville d'Italie dans le Polesin de Rovigo, sujette aux Vénitiens, sur l'Adige, à 6 lieues O. de Rovigo, 8 N. O. de Ferrare. Long. 26. 3. lat. 45. 5. (D. J.)
LABADISTES (Page 9:143)
LABADISTES, s. m. pl. (Théolog.) hérétiques disciples de Jean Labadie, fanatique fameux du xvij. siecle, qui après avoir été jésuite, puis carme, enfin ministre protestant à Montauban & en Hollande, fut chef de secte & mourut dans le Holstein en 1674.
L'auteur du supplément de Morery de qui nous empruntons cet article, fait cette énumération des principales erreurs que soutenoient les Labadistes. 1°. Ils croyoient que Dieu pouvoit & vouloit tromper les hommes, & qu'il les trompoit effectivement quelquefois. Ils alléguoient en faveur de cette opinion monstrueuse, divers exemples tirés de l'Ecrituresainte, qu'ils entendoient mal, comme celui d'Achab de qui il est dit que Dieu lui envoya un esprit de mensonge pour le séduire. 2°. Ils ne regardoient pas l'Ecriture - sainte comme absolument nécessaire pour conduire les ames dans les voies du salut. Selon eux le saint - Esprit agissoit immédiatement sur elles, & leur donnoit des degrés de révélation tels qu'elles étoient en état de se décider & de se conduire par elles - mêmes. Ils permettoient cependant la lecture de l'Ecriture - sainte, mais ils vouloient que quand on la lisoit, on sùt moins attentif à la lettre qu'à une prétendue inspiration intérieure du saint - Esprit dont ils se prétendoient favorisés. 3°. Ils convenoient que le baptême est un sceau de l'alliance de Dieu avee les hommes, & ils ne s'opposoient pas qu'on le conferât aux enfans naissant dans l'église; mais ils
LABANATH (Page 9:143)
LABANATH, (Géog. sacr.) lieu de la Palestine dans la tribu d'Azer, suivant le livre de Josué, ch. XXIX, v. 27. Dom Calmet croit que c'est le promontoire blanc, situé entre Ecdippe & Tyrse, selon Pline liv. V. ch. XXI. (D. J.)
LABAPI ou LAVAPIA (Page 9:143)
LABAPI ou LAVAPIA, (Géog.) riviere de l'Amérique méridionale au Chili, à 15 lieues de celle de Biopio, & séparées l'une de l'autre par une large baie, sur laquelle est le canton d'Aranco. Le Labapi est à 37. 30. de latitude meridionale selon Herréra. (D. J.)
LABARUM (Page 9:143)
LABARUM, s. m. (Littér.) enseigne, étendart qu'on portoit à la guerre devant les empereurs romains. C'étoit une longue lance, traversée par le haut d'un bâton, duquel pendoit un riche voile de couleur de poupre, orné de pierreries & d'une frange à - l'entour.
Les Romains avoient pris cet étendart des Daces, des Sarmates, des Pannoniens, & autres peuples barbares qu'ils avoient vaincus. Il y eut une aigle peinte, ou tissue d'or sur le voile, jusqu'au règne de Constantin, qui y fit mettre une croix avec un chiffre, ou monogramme, marquant le nom de Jesus Christ. Il donna la charge à cinquante hommes de sa garde de porter tour - à - tour le labarum, qu'il venoit de reformer. C'est ce qu'Eusebe nous apprend dans la vie de cet empereur; il falloit s'en tenir - là.
En effet, comme le remarque M. de Voltaire,
puisque le règne de Constantin est une époque glorieuse
pour la religion chrétienne, qu'il rendit
triomphante, on n'avoit pas besoin d'y joindre des
prodiges; comme l'apparition du labarum dans les
nuées, sans qu'on dise seulement en quel pays cet
étendart apparut. Il ne falloit pas écrire que les gardes
du labarum ne pouvoient être blessés, & que
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.