ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"144"> les coups qu'on tiroit sur eux, portoient tous sur le bois de l'étendart. Le boucher tombé du ciel dans l'ancienne Rome, l'oriflâme apporté à Saint Denis par un ange, toutes ces imitations du palladium de Troie, ne servent qu'à donner à la vérité, l'air de la fable. De savans antiquaires ont suffisamment résuté ces erreurs, que la philosophïe désavoue, & que la critique détruit. (D. J.)

LABDACISME (Page 9:144)

LABDACISME, s. m. (Gram.) mot grec, qui désigne une espece de grasseyement dans la prononciation; ce défaut n'étoit point desagréable dans la bouche d'Alcibiade & de Démosthène, qui avoient trouvé moyen de suppléer par l'art, à ce qui leur manquoit à cet égard, du côté de la nature. Les dames romaines y mettoient une grace, une mignardise, qu'elles affectoient même d'avoir en partage, & qu'Ovide approuvoit beaucoup; il leur conseilloit ce défaut de prononciation, comme un agrément sortable au beau sexe; il leu disoit souvent, in vitio decor est quadam malè reddere verba. (D. J.)

LABEATES (Page 9:144)

LABEATES, s. m. pl. (Géog. anc.) Labeatoe; ancien peuple d'Illyrie, qui ne subsistoit déja plus du tems de Pline. Il habitoit les environs de Scodra, aujourd'hui Scutari; ainsi Labeatis palus, est le lac de Scutari. (D. J.)

LABEDE ou LABADE selon Danville (Page 9:144)

LABEDE ou LABADE selon Danville, & LABBÉ<-> DE selon Dapper, (Géog.) canton maritime de Guinée sur la côte d'Or, entre le royaume d'Acara & le petit Ningo; ce canton n'a qu'une seule place qui en tire le nom. (D. J.)

LABER (Page 9:144)

LABER, (Géog.) riviere d'Allemagne en Baviere, qui se perd dans le Danube, entre Augsbourg & Straubing. (D. J.)

LABES (Page 9:144)

LABES, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la Poméranie, sur la riviere de Rega.

Il v a aussi une ville de ce nom en Afrique, dans le Bugio, dépendante d'Alger.

LABETZAN (Page 9:144)

LABETZAN, (Géog.) contrée de Perse dans le Kilan, le long de la mer Caspienne; elle est renommée par l'excellence de sa soie. (D. J.)

LABEUR (Page 9:144)

LABEUR, s. m. (Gram.) travail corporel, long, pénible & suivi. Il commence à vieillir; cependant on l'emploie encore quelquefois avec énergie, & dans des occasions où ses synonymes n'auroient pas eu le même effet. On dit que des terres sont en labeur. Les puristes appauvrissent la langue; les hommes de génie réparent ses pertes; mais il faut avouer que ces derniers qui ne s'affianchissent des lois de l'usage que quand ils y sont forcés, lui rendent beaucoup moins par leur licence, que les premiers ne lui ôtent par leur fausse délicatesse. Il y a encore deux grandes causes de l'appauvrissement de la langue, l'une c'est l'exagération qui appliquant sans cesse les épithetes & même les substantifs les plus forts à des choses frivoles, les dégradent & réduisent à rien; l'autre, c'est le libertinage, qui pour se masquer & se faire un idiome honnete, s'empare des mots & associe à leur acception commune, des idées particulieres qu'il n'est plus possible d'en feparer, & qui empêchent qu'on ne s'en serve; ils sont devenus obscenes. D'où l'on voit qu'à mesure que la langue du vice s'étend, celle de la vertu se resserre: si cela continue, bien - tôt l'honnêteté sera presque muette parmi nous. Il y a encore un autre abus de la langue, mais qui lui est moins nuisible; c'est l'art de donner des dénominations honnêtes à des actions honteutes. Les fripons n'ont pas le courage de se servir même entr'eux des termes communs qui désignent leurs actions. Ils en ont ou imaginé ou - emprunté d'autres, à l'aide desquels ils peuvent faire tout ce qu'il leur plaît, & en parler sans rougir: ainsi un filou dit d'un chapeau, d'une montre qu'il a volée; j'ai gagné un chapeau, une montre; & un autre homme dit, j'ai fait une bonne affaire; je scais me retourner, &c.

LABEUR (Page 9:144)

LABEUR, (Imprimerie.) terme en usage parmi les Compaguons - Imprimeurs; ils appellent ainsi un manuscrit ou une copie imprimée formant une suite d'ouvrage considerable, & capable de les entretenir long - tems dans une même imprimerie.

LABEZ (Page 9:144)

LABEZ, (Géog.) contrée montagneuse du royaume d'Alger, qui confine à l'est de Couco. Il n'y vient presque que du glayeul, espece de jonc dont on fait les nattes, qu'on appelle en arabe labez, d'où le pays tire son nom. (D. J.)

LABIAL, le (Page 9:144)

LABIAL, le, adj. (Anat.) qui appartient aux levres. L'artere labiale.

Labiale (Page 9:144)

Labiale, adj. fém. (Gram.) ce mot vient du latin labia, les levres; labial, qui appartient aux levres.

Il y a trois classes générales d'articulations, comme il y a dans l'organe trois parties mobiles, dont le mouvement procure l'explosion au son; savoir, les labiales, les linguales & les gutturales. Voyez h, & Lettres.

Les articulations labiales sont celles qui sont produites par les divers mouvemens des levres; & les consonnes labiales sont les lettres qui représentent ces articulations. Nous avons cinq lettres labiales, v, f, b, p, m, que la facilité de l'épellation doit faire nommer ve, fe, be, pe, me.

Les deux premieres v & f exigent que la levre inférieure s'approche des dents supérieures, & s'y appuie comme pour retenir le son: quand elle s'en éloigne ensuite, le son en reçoit un degré d'explosion plus ou moins fort, selon que la levre inférieure appuyoit plus ou moins fort contre les dents supérieures; & c'est ce qui fait la différence des deux articulations v & f, dont l'une est foible, & l'autre forte.

Les trois dernieres b, p, & m, exigent que les deux levres se rapprochent l'une de l'autre: s'il ne se fait point d'autre mouvement, lorsqu'elles se séparent, le son part avec une explosion plus ou moins forte, selon le degré de force que les levres réunies ont opposé à son émission; & c'est en cela que consiste la différence des deux articulations b & p, dont l'une est foible, & l'autre forte: mais si pendant la réunion des levres on fait passer par le nez une partie de l'air qui est la matiere du son, l'explosion devient alors m; & c'est pour cela que cette cinquieme labiale est junement regardée comme nasale. M. l'abbé de Dangeau, opus. pag. 55, observant la prononciation d'un homme fort enrhumé, remarqua qu'il étoit si enchifrené, qu'il ne pouvoit faire passer par le nez la matiere du son, & qu'en conléquence par - tout où il croyoit prononcer des m, il ne prononçoit en effet que des b, & disoit banger du bouton, pour manger du mouton; ce qui prouve bien, pour employer les termes mêmes de cet habile académicien, que l'm est un b passé par le nez.

L'affinité de ces cinq lettres labiales fait que dans la composition & dans la dérivation des mots, elles se prennent les unes pour les autres avec d'autant plus de facilité, que le dégré d'affinité est plus considérable. Ce principe est important dans l'art étymologique, & l'usage en est très - fréquent, soit dans une même langue, soit dans les diverses dialectes de la même langue, soit enfin dans le passage d'une langue à une autre. C'est ainsi que du grec BIW= & BIOTH/, les Latins ont fait vivo & vita; que du latin scribo, ou plûtôt du latin du moyen âge, seribanus, nous avons fait écrivain; que le b de seribo se change en p, au prétérit scripsi, & au supin scriptum, à cause des consonnes fortes s & i qui suivent; que le grec BRABE=IOG changé d'abord en bravium, comme on le [p. 145] trouve dans Saint Paul selon la vulgate, est encore plas altéré dans pramium; que marmor a produit marbre; que GRA/FW & GRA/MMA ne sont point étrangers l'un à l'autre, & ont entr'eux un rapport analogique que l'affinité de & de M ne fait que confirmer, &c.

Labial (Page 9:145)

Labial, (Jurisprud.) signifie ce qui se dit de bouche seulement; on appelle offres labiales celles qui ne sont faites que de bouche, ou même par écrit, mais sans exhiber la somme que l'on offre de payer, à la difference des offres réelles qui se font à deniers découverts. Voyez Oifres. (A)

LABIAW (Page 9:145)

LABIAW, (Géog.) petite ville de la Prusse brandebourgeoise, dans le district de Samland, du cercle de Nadrau.

LABICUM (Page 9:145)

LABICUM, (Géog.) ou LAVICUM, ancienne ville d'Italie dans le Latium, aux environs de Tusculum; c'est présentement selon Holstenius, la colonna, à quinze milles de Rome, à la droite du chemin, auquel ce lieu donnoit le nom de via lavicana. Ce chemin est nettement décrit par Strabon, lib. V.

La voie Lavicane commence, dit - il, à la porte Exquiline, ainsi que fait la voie Prénestine; ensuite la laissant à gauche, avec le champ exquilin, elle avance au - delà de six - vingt stades, & approchant de l'ancien Lavicum, place située sur une hauteur, & à - présent ruinée, elle laisse cet endroit & Tusculum à droite, & va au lieu nommé ad pictas, se terminer dans la voie latine. (D. J.)

LABIZA (Page 9:145)

LABIZA, s. m. (Comm. & Hist. nat.) espece d'ambre ou de succin, d'une odeur agréable, & qui sort par incision d'un arbre qui croît dans la Caroline. Il est jaune; il se durcit à l'air: on en peut faire des bracelets & des colliers. Labiza signifie dans la partie de l'Amérique où cette substance se recueille, joyau.

LABORATOIRE (Page 9:145)

LABORATOIRE, s. m. (Chimie.) lieu clos & couvert, salle, piece de mailon, boutique qui renferme tous les ustensiles chimiques qui sont compris sous les noms de fourneaux, de vaisseaux, & d'instrumens (voyez cesstrois articles) & dans lequel s'exécutent commodément les opérations chimiques. Voyez nos Pl. de Chimie, Pl. I.

Le laboratoire de chimie doit être vaste, pour que les différens fourneaux puissent y être placés commodément, & que Partiste puisse y manoeuvrer sans embarras: car il est plusieurs procédés, tel que les distillations avec les balons enfilés, les édulcorations d'une quantite de matiere un peu considérable, les préparations des sels neutres avec les filtrations, les évaporations, les crystallisations qu'elles exigent, &c. Il est, dis - je, bien des procédés qui demandent des appareils embarrassans, des vaisseaux multipliés, & par conséquent de l'espace.

Le laboratoire doit être bien éclairé; car le plus grand nombre de phénomenes chimiques sont du ressort de la vûe, tels que les changemens de couleur, les mouvemens intestins des liquides, les nuages formés dans un liquide auparavant diaphane par l'effusion d'un précipitant, l'apparition des vapeurs, la forme des crystaux, des sels, &c. or ces objets sont quelquefois très - peu sensibles, même au grand jour; & par conséquent ils pourroient échapper à l'artiste le plus exercé, ou du moins le peiner, le mettre à la torture dans un lieu mal éclairé.

Le laboratoire doit être pourvû d'une grande cheminée, afin de donner une issue libre & constante aux exhalaisons du charbon allumé, à la sumée du bois, & aux vapeurs nuisibles qui s'élevent de plusieurs sujets, comme sont l'arsenic, l'antimoine, le nitre, &c. Il ne seroit même pas inutile que le toît entier du laboratoire fût une chape de cheminée terminée par une ouverture étroite, mais étendue tout le long du mur opposé à celui où seroient pratiquées la porte ou les portes & les fenétres, afin que par le courant d'air établi naturellement de ces portes à cette ouverture, par la chaleur intermédiaire du laboratoire, toutes les vapeurs fussent constamment dirigées d'un seul côté. Il seroit pourtant mieux encore que cette cheminée n'occupât que la moitlé & un côté du laboratoire partagé dans sa longueur, afin qu'il n'y eût point d'espace dans lequel l'artiste pent passer, agir, avoir affaire entre les fourneaux, exhalant les vapeurs dangereuses, & l'ouverture de la cheminée.

Le laboratoire doit être surmonté d'un grenier, & être établi sur une cave, ou du moins avoir à portée une cave & un grenier, pour placer dans l'une & dans l'autre certaines maueres qui demandent pour leur conservation l'un & l'autre de ces lieux, dont le premier est sec, & alternativement froid ou chaud, & le second humide, & constamment tempéré: voyez Conservation, (Pharmacie.) & encore pour appliquer à certains sujets l'air ou l'athmosphere de ces lieux, comme instrument chimique, l'air chaud du grenier pendant l'été, pour dessécher certaines substances, la fraîcheur de la cave pour favoriser la crystallisation de certains sels, son humidité pour obtenir la défaillance de certains autres, &c. Le grenier ou la cave sont aussi des magasins de charbon, de bois, de terre à faire des luts, & d'autres provisions nécessaires pour les travaux journaliers.

J'ai rapporté à l'article Froid (Chimie.) voyez cet article, les avantages qu'un chimiste pourroit trouver à établir son laboratoire entre un fourneau de verrerie, & une glaciere.

Le voisinage d'un ruisseau dont on pourroit employer l'eau à mouvoir certaines machines, comme les moussoires, ou machine à triturer de la garaye, les moulins à porphiriser & à piler, des soufflets, &c. & qu'on pourroit encore détourner & distribuer dans le laboratoire pour raffraîchir des chapiteaux, des serpentins, des balons, & pour exécuter plusieurs lavages chimiques, pour rincer les vaisseaux, &c. Le voisinage d'un ruisseau, dis - je, seroit un vrai trésor. On peut y suppléer, mais à grands frais, & d'une maniere bien moins commode, & seulement pour le rafraîchissement & les lavages, en portant dans le laboratoire l'eau d'un puits.

Il est aussi nécessaire d'avoir, joignant le laboratoire, un lieu découvert tel qu'une cour, ou un jardin, dans lequel on exécute plus commodément certaines opérations, & l'on tente certaines expériences, telles que celles que les explosions & désta. grations violentes, les évaporations de matieres très puantes, les deffications au soleil, qui peuvent cependant aussi se faire sur les toits; les besognes grossieres, comme briser la terre, & la pétrir pour en faire des luts, faire des briques, des fourneaux, scier le bois, &c. Voyez dans nos planches de Chimie, la coupe d'un laboratoire. On a étendu par métaphore l'acception du laboratoire à d'autres lieux destinés au travail: ainsi on dit des entrailles de la terre, qu'elles sont le laboratoire de la nature; un homme de lettres dit dans le style familier, de son cabinet, qu'il se plaît dans son laboratoire, &c. (b)

LABORIOE (Page 9:145)

LABORIOE, (Géog.) ancienne contrée fertile de l'Italie, dans la Campanie; le canton des Labories, dit Pline, liv. XVIII. chap. xj. est borné par deux voies consulaires, par celle qui vient de Pouzzol, & celle qui vient de Cumes, & toutes les deux aboutissent à Capoue; le même écrivain nomme ailleurs ce canton, laborini campi, & phlegrai campi. Camille Peregrinus prétend que c'est aujourd'hui Campo quarto. Mais laboria pris dans un sens

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