ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"224"> done un aliment peu stimulant qui convient par consequent aux estomacs chauds & sensibles; par une suite des mêmes qualites, elle doit rafraìchir, tenir le ventre libre, disposer au sommeil, &c. surtout lorsqu'on la mange crue & en grande quantité, comme les gens du peuple le font presque journellement à Paris pendant l'été: car il est bien difficile d'évaluer l'esset de quelques feuilles de laitue mangées en salade dans un repas compose de differens mets. La laitue cuite mangee avec le potage ou avec les viandes, ne peut presque être regardee que comme une espece d'eponge chargee de jus ou de bouillon.

Ses propriétés medicinales se réduisent aussi à rafraichir & à relâcher, ou, ce qui est la même chose, la laitue est vraiment diluante & émolliente. Voyez Diluant & Emollient.

C'est à ce titre qu'on fait entrer ses feuilles dans les bouillons & les apozemes ratiaichissans, dans les lavemens émolliens & relâchans, dans les décoctions émollientes destinees à l'usage extérieur, dans les cataplasines, &c.

Les Medecins ont observé depuis long tems une vertu narcotique dans les laitues. Galien rapporte que dans sa vieillesse il ne trouva point de meilleur remede contre les insomnies, auxquelles il fut sujet, que de manger des laitues le soir, soit crues, soit bouillies.

Le même auteur avance que le suc exprimé de laitue, donné à la dose de deux onces, est un poison mortel, quoique les feuilles prises en une beaucoup plus grande quantite qu'il n'en faut pour en tirer ce suc, ne fassent aucun mal. Cette prétention, que les Medecins ont apparemment divulguée, car elle est en effet fort connue, est démentie par l'expérience.

Les laitues ont passé pour diminuer la semence & le feu de l'amour; on les a accusées aussi d'affoiblir la vûe si l'on en faisoit trop d'usage; mais ce sont encore ici des erreurs populaires.

Les semences de laitue, qui sont émulsives, sont comptées parmi les quatre semences froides mineures. Voyez Semences froides.

On conserve dans les boutiques une eau distillée de laitue qui n'est bonne à rien. Voyez Eaux distillées.

Les feuilles de laitue entrent dans l'onguent populeum; ses semences dans le syrop de jujube, dans celui de tortue & dens le requtes Nicolai. (b)

LALA (Page 9:224)

LALA, s. m. (Hist. mod.) titre d'honneur que donnent les sultans aux visirs & à un grand de l'empire. Suivant son étymologie, il signifie tuteur, parce qu'ils sont les gardiens & les tuteurs des freres du sultan. Voyez Cantemir, hist. othomane.

LALAND (Page 9:224)

LALAND, Lalandia, (Géog.) petite ile du royaume de Danemark, dans la mer Baltique; elle est tres - fertile en blé. Elle n'a aucune ville, mais seulement quelques lieux fortifiés, comme Naxchow, Parkoping, Nysted. Cette île a huit milles d'orient en occident, & cinq du nord au sud. Longit. 29. 20 - 55. lat. 54. 48 - 53. (D. J.)

LALETANI (Page 9:224)

LALETANI, (Geog. anc.) ancien peuple d'Espagne, qui faisoit partie de la Catalogne d'aujourd'hui, & occupoit Barcelone, & ses environs. (D. J.)

LALLUS (Page 9:224)

LALLUS, s. m. (Hist. anc. Mytholog.) nom d'une divinité des anciens qui étoit invoquée par les nourrices pour empêcher les enfans de crier, & les faire dormir. C'est ce que prouve un passage d'Ausone:

Hic iste qui natus tibi Flos stosculorum Romuli, Nutricis inter lemmata Lallïque somniferos modos Suescat peritis fabulis Seul jocari & discere. Peut - être aussi n'étoient - ce que des contes ou des chansons qu on faisoit aux petits enfans pour les faire dormir. Voyez Ephemendes nutur. curios. Centuria V. & VI.

LALONDE (Page 9:224)

LALONDE, s. f. (Hist. nat. Bot.) espece de jassemin de l'île de Madagascar. Il a les feuilles plus grandes que celui d'Europe; il croît en arbrisseau, sans ramper ni s'attachet à d'autres arbres. Sa fleur répand une odeur merveilleuse.

LAMA (Page 9:224)

LAMA, s. m. (terme de Relation.) Les lamas sont les prêtres des Tartares asiatiques, dans la Tartarie chinoise.

Ils font voeu de célibat, sont vêtus d'un habit particulier, ne tressent point leurs cheveux, & ne pertent point de pendans d'oreilles. Ils font des prodiges par la force des enchantemens & de la magie, récitent de certaines prieres en maniere de choeurs, sont chargés de l'instruction des peuples, & ne lavent pas lire pour la plupart, vivent ordinairement en communauté, ont des supérieurs locaux, & au - dessus de tous, un superieur général qu'on nomme le dalai - lama.

C'est - là leur grand pontife, qui leur confere les differens ordres, décide seul & despotiquement tous les points de foi sur lesquels ils peuvent être divisés; c'est, en un mot, le chef absolu de toute leur hiérarchie.

Il tient le premier rang dans le royaume de Tongut par la vénération qu'on lui porte, qui est telle que les princes tartares ne lui parlent qu'à genoux, & que l'empereur de la Chine reçoit ses ambassadeurs, & lui en envoie avec des présens considérables. Enfin, il s'est fait lui - même, depuis un siecle, souverain temporel & spirituel du Tibet, royaume de l'Asie, dont il est difficile d'établir les limites.

Il est regardé comme un dieu dans ces vastes pays; l'on vient de toute la Tartarie, & même de l'Indostan, lui offrir des hommages & des adorations. Il reçoit toutes ces humiliations de dessus un autel, posé au plus haut étage du pagode de la montagne de Pontola, ne se découvre & ne se leve jamais pour personne; il se contente seulement de mettre la main sur la tête de ses adorateurs pour leur accorder la rémission de leurs péchés.

Il confere differens pouvoirs & dignités aux lamas les plus distingués qui l'entourent; mais dans ce grand nombre, il n'en admet que deux cens au rang de ses diseiples, ou de ses favoris privilegies; & ces deux cens vivent dans les honneurs & l'opulence, par la foule d'adorateurs & de présens qu'ils reçoivent de toutes parts.

Lorsque le grand lama vient à mourir, on est persuadé qu'il renaït dans un autre corps, & qu'il ne s'agit que de trouver en quel corps il a bien voulu prendre une nouvelle naissance; mais la découverte n'est pas difficile, ce doit être, & c'est toujours dans le corps d'un jeune lama privilégié qu'on entretient auprès de lui; & qu'il a par sa puissance désigné son successeur secret au moment de sa mort.

Ces faits abrégés, que nous avons puisés dans les meilleures sources, doivent servir à porter nos réflexions sur l'étendue des superstitions humaines, & c'est le fruit le plus utile qu'on puisse retirer de l'étude de l'Histoire. (D. J.)

Lama (Page 9:224)

Lama, (Géog. anc.) ancienne ville de la Lusitanie, au pays des Vettons, selon Ptolomée, liv. II. chap. v. Quelques - uns croient que c'est Lamégal, village de Portugal, dans la province de Trallos - montes, à 7 lieues nord de Guarda. (D. J.)

LAMANAGE (Page 9:224)

LAMANAGE, s. m. (Marine.) c'est le travail & la manoeuvre que font les matelots ou mariniers pour entrer dans un port & dans une riviere, ou pour en sortir, sur - tout lorsque l'entrêe en est disscile.

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LAMANEUR (Page 9:225)

LAMANEUR, s. m. (Marine.) pilote lamaneur, Locman. Ce sont des pilotes pratiques des ports & des entrées des rivieres, qui y font leur résidence, & que l'on prend pour l'entrée & la sortie de ces endroits, lorsqu'on ne les connoit pas bien, ou qu'il y a des dangers ou des banes qu'il faut éviter. L'ordonnance de la marine de 1681, liv. IV. tit. III. traite des pilotes lamaneurs, de leurs fonctions, de l'examen qu'ils doivent subir avant d'être reçus, de leurs salaires, de leurs privileges, & des peines auxquelles ils sont condamnés, si par ignorance ou par méchanceté ils avoient causé la perte d'un bâtiment, qu'ils seroient chargés de conduire. Voici comme l'ordonnance s'explique à ce sujet, art. xvüj. « Les lamaneurs qui par ignorance auront fait échouer un bâtiment, seront condamnés au fouet, & privés pour jamais du pilotage; & à l'égard de celui qui aura malicieusement jetté un navire sur un banc ou rocher, ou à la côte, il sera puni du dernier supplice, & son corps attaché à un mât planté près le lieu du nausrage ».

LAMANTIN (Page 9:225)

LAMANTIN, manati, s. m. (Hist. nat.) animal amphibie, qui a été mis au nombre des poissons par plusieurs naturalistes, & qui a été regardé comme un quadrupede par ceux qui l'ont mieux observé. Cet animal a beaucoup de rapport à la vache marine, & au phoca ou veau de mer; il paroît qu'il doit passer comme eux pour quadrupede. Le lamantin a depuis dix jusqu'à quinze piés de longueur, & même davantage, & six ou sept piés de largeur; il pese depuis soixante - dix jusqu'à cent ou deux cent livres; on prétend même qu'il s'en trouve du poids de neuf cent livres. La tête est oblongue, ronde, elle a quelque ressemblance avec celle d'un boeuf, mais le muffle est moins gros, & le menton est plus épais; les yeux sont petits; il n'y a que de petits trous à l'endroit des oreilles; les levres sont grandes; il sort de la bouche deux dents longues d'un ampan, & grosses comme le pouce; le col est tres - gros & fort - court; cet animal a deux bras courts, terminés par une sorte de nageoire composée comme une main de cinq doigts qui tiennent les uns aux autres par une forte membrane, & qui ont des ongles courts: c'est à cause de ces sortes de maias que les Espagnols ont appellé cet animal manates on manati; il n'y a aucune apparence de pies à la partie postérieure du corps qui est terminée par une large queue. Les lamantins femelles ont sui la poitrine deux mammelles arrondies; celles d'un individu long de quatorze piés neuf pouces, avoient sept pouces de diametre, & quatre pouces d'élévation; le mammelon étoit long de deux ou trois pouces d'élévation, & avoit un pouce de diametre. Les parties de la génération ressemblent à celles des autres quadrupedes, & même à celles de l'homme & de la femme. La peau du lamantin est épaisse, dure, presqu'impénétrable, & revêtue de poils rares, gros, & de couleur cendrée ou mêlée de gris & de brun.

Cet animal broute l'herbe commune & l'algue de mer sur les bords de l'eau sans en sortir; on pretend qu'il ne peut pas marcher, & qu'étant engagé dans quelque anse, d'où il ne puiste pas sortir avec le reslu, il demeure sur le sable, sans pouvoir s'aider de ses bras; d'autres assurent qu'il marche, ou au moins qu'il se traîne sur la terre; il jette des larmes; il se plaint lorsqu'on le tire de l'eau; il a un cri, il soupire; c'est à cause de cette sorte de lamentation qu'il a été appellé lamantin; ce gémissement est bien différent du chant: cependant on croit que cet animal a donné lieu à la fable des sirennes: lorsqu'il porte ses petits entre ses bras, & qu'on le voit hors de l'eau avec ses mamelles & sa tête, on pourroit peut - être y appercevoir quelques rapports avec la figure chimérique des su ennes, Le lamantin aime l'eau fraîche; aussi ne s'éloigne - t - il guere des côtes; on le trouve à l'embouchure des grandes rivieres, en divers lieux de l'Afrique, dans la mer rouge, dans l'île de Madagascar, à Manaar pres de Ceylan, aux iles Moluques, Philippines, Lucayes, & Antilles, dans la riviere des Amazonnes; au Bresil, à Surinam, au Pérou, &c. Cet animal est timide; il s'apprivoise facilement; ses principaux ennemi, sont le crocodile & le requin; il porte ordinairement deux petits à - la - fois; lorsqu'il les a mis bas, il les approche de ses mamelles avec ses bras; ils se laissent prendre avec la mere, lorsqu'elle n'a pas encore cessé de les nourrir. La chair du lamantin est tres - bonne à manger, blanche & fort saine: on la compare pour le gt à celle du vean, mais elle est plus ferme; sa graisse est une sorte de lard qui a juiqu'à quatre doigts d'épaisseur, ou en fait des lardons & des bar les pour les autres viandes; on le mange fondu sur le pain comme du beurre; il ne se rancit pas si aisiment que d'autres graisses; on trouve dans la téte du lamantin, quatie pierres de différentes grosseurs, qui ressemblent à des os: elles sont d'usage en Medecine.

On tue le lamantin tandis qu'il paît sur le bord des rivieres; lorsqu'il est jeune, il se prend au filet - Dans le continent de l'Amérique, lorsque les pêcheurs voient cet animal nager à fleur d'eau, ils lui jettent depuis leur barque ou leur canot, des harpons qui tiennent à une corde menue mais forte. Le lamantin érant blessé, s'enfuit: alors on lâcne la corde à l'extrémité de laquelle est lié un morceau de bois ou de liege, pour l'empécher d'être submergée entierement, & pour en faire appercevoir le bout: le poisson ayant perdu son sang & ses forces, aborde au rivage. Voyez l'IIist. nat. des animaux, par MM. Arnauld de Nobleville, & Salerne, tom. V. Voyez Quadrupede.

LAMAO (Page 9:225)

LAMAO, (Géog.) petite île de l'Océan oriental, à 4 lienes de la côte de la Chine; elle est dans un endroit bien commode, entre les trois grandes villes de Canton, de Thieuchen, & de Chinchen. (D. J.)

LAMBALE (Page 9:225)

LAMBALE, (Géog.) petite viae de France dans la hante - Bretagne, chef lieu da duché de Penthievre, au diocese de Saint Brieax, a cinq lieues de cette viile, & à quinze de Rennes. long. 15. 4. lat. 48. 28.

C'est au siege de Lambale en 1591, que fut tué le fameux Francois de la Noue, turnomme Bras - de - fer; il cut le bras fracassé d'un coup de canon en 1570, à l'action de Fontenay; on le lui coupa, & on lui en mit un postiche de ce métal. La Noue étoit tout ensemble le premier capitaine de son tems. le plus humain & le plus vertueux. Ayant été fait prisonnier en Flandres en 1580, apres un combat nerespéré, les Provinces - unies offrirent pour son échange le comte d'Egmont, le Comte de Champigni, & le Baron de Selles; mais plus ils témoignoient par cette offre singuliere l'idée qu'ils avoient du mérite de la Noue, moins Philippe II. crut devoir acquiercer à son élargissoment; il ne l'accorda que cinq ans apres, sous condition qu'il ne serviroit jamais contre lui; que son fils Teligny, alors prisonnier du duc de Parme, resteroit en ôtage, & qu'en cas de contravention, la Noue payeroit cent mille écus d'or. Général des troupes, il n'avoit pas cent mille sols. de bien. Henri IV. par un sentiment héroïque, répondit pour lui, & engagea pour cette somme les terres qu'il possédoit en Flandres. Les ducs de Lorra ne & de Guise voulurent aussi par des motifs de politique, devenir cautions de ce grand homme; il a laissé des mémoires rares & précieux. Amyraut a donné sa vie; tous les Historiens l'ont comblé d'loges; mais personne n'en a parlé plus touvent, plus dignement, & avec plus d'admiration que M, de Thou. Voyez

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