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Caillement de lait, poil de lait. Un autre accident
assez ordinaire aux femmes qui ne veulent pas nourrir,
& aux nourrices qui ne sont pas suffisamment
terées, & qui laissent par - là engorger leurs mamelles,
est le caillement de lait; il est aussi quelquefois
occasionné par des passions d'ames vives,
par la colere, par une grande & subite joie, par
une terreur, par des applications acides, astringentes
sur les mamelles, par un air froid agissant trop
immédiatement sur une gorge de nourrice imprudemment
découverte, & sur - tout par l'usage trop
continué d'alimens gélatineux, austeres, acides, &c.
Il est inconcevable avec quelle rapidité les vices des
alimens se communiquent au lait, & quelle impression
ils y font; c'est un fait connu de tout le monde,
que le lait d'une nourrice devient purgatiflorsqu'elle
a pris quelque médicament qui a cette propriété.
Olaus Borrichius raconte que le lait d'une femme
qui fit usage pendant quelques jours d'absinthe, devin
d'une amertume insoutenable. Salomon Branner assure avoir vu sortir par une blessure à la mamelle,
de la bierre inaltérée qu'on venoit de boire,
ce qui doit être un motif pour les nourrices d'éviter
avec soin tous les mets trop salés, épicés, les
liqueurs ardentes, spiritueuses, aromatiques, &c. &
un avertissement aux medecins de ne pas trop les
surcharger de remedes. Lorsque par quelqu'une des
causes que je viens d'exposer, le lait s'est caillé, la
mamelle paroît au tact dure, inégale; on sent
sous le doigt les grumeaux de lait endurci; son excrétion
est diminuée, suspendue ou dérangée; la
mamelle devient douloureuse, s'enflamme même
quelquefois. On appelle proprement poil de lait,
lorsque le caillement est joint à une espece particuliere
de douleur que les femmes savent bien distinguer,
& qui est semblable, dit Mauriceau, liv. III.
chap. xvij. à celle qu'Aristote, Hist. animal. liv.
VII. cap. II.
Si l'on ne remédie pas tout de suite à cet accident, il peut avoir des suites fâcheuses; il occasionne assez ordinairement l'abscès ou apostème des mamelles; quelquefois la tumeur s'endurcit, devient skirrheuse, & dégénere enfin en cancer, comme Fabrice de Hilden dit l'avoir observé, Observ. chirurg. centur. 2.
On ne peut remédier à cet accident plus sûre<cb->
Lait de lune (Page 9:212)
On dit que le nom de lait de lune a été donné à cette substance parce qu'elle blanchit l'eau, & lui fait prendre une couleur de lait; cela vient de la finesse de ses parties, qui les rend très - miscibles avec l'eau; elle fait effervescence avec tous les acides, ce qui caractérise sa nature calcaire.
On regarde le lait de lune comme un excellent absorbant, qualité qui lui est commune avec les yeux d'écrevisses, la magnésie blanche, & d'autres préparations de la pharmacie, auxquelles il est plus sûr de recourir qu'à une terre, qui quelque pure qu'elle paroisse, peut avoir pourtant contracté des qualités nuisibles dans le sein de la terre. ( - )
Lait, Pierre de (Page 9:212)
Lait de chaux (Page 9:212)
LAITAGE (Page 9:212)
LAITAGE, s. m. (Econom. rust.) il se dit de tous les alimens qui se tirent du lait, du lait même, du beurre, de la crême, du fromage, &c.
LAITANCE ou LAITE (Page 9:212)
LAITANCE ou LAITE, s. f. (Cuisine.) c'est la partie des poissons mâles qui contient la semence ou liqueur séminale. Un des Bartholins dit avoir trouvé dans l'asellus, espece de merlan, une laite & des oeufs.
LAITERIE (Page 9:212)
LAITERIE, s. f. (Econom, rustiq.) endroit où [p. 213]
LAITIER (Page 9:213)
LAITIER, s. m. (Métallurg.) matiere écumeuse
qui sort du fourneau où l'on fait fondre la mine.
Cette matiere vient non - seulement de la mine, mais
encore plus de la castine qu'on met avec la mine,
pour en faciliter la fusion; c'est ainsi qu'on met du
borax pour fondre l'or, & du salpêtre pour fondre
l'argent; comme dans la fonte du fer les laitiers emportent
toujours des portions de ce métal, les forgerons
ont soin de les piler avec une machine faite
expres, qu'on appelle bocard, afin d'en tirer le fer
qu'ils ont charrié avec eux. Dict. de Trév. de Chambers, &c. Voyez l'article
LAITIERE (Page 9:213)
LAITIERE, s. f. (Econom. rustiq.) femme qui vend du laitage. Il se dit de la vache qui donne beaucoup de lait, & même de la femme qui est bonne nourrice.
LAITON (Page 9:213)
* LAITON, s. m. (Métallurgie.) le laiton est un
alliage d'une certaine quantité de pierre calaminaire,
de cuivre de rosette, & de vieux cuivre ou mitraille.
Voyez les articles
Nous allons expliquer la maniere dont on procede à cet alliage: pour cet effet nous diviserons cet article en quatre sections. Dans la premiere, nous parlerons de l'exploitation de la calamine. Dans la seconde, de la préparation & de l'emploi de cette substance. Dans la troisieme, de la fonderie. Dans la quatrieme, des batteries & de la trifilerie.
Nous ignorons si ces travaux s'exécutent par - tout de la même maniere. On peut consulter là - dessus l'ouvrage de Schwendenborg qui a écrit très au long sur le cuivre. Nous nous contenterons de détailler ce qui concerne la calamine, d'après les manoeuvres en usage dans la montagne de Lembourg; & ce qui concerne les procédés sur le laiton, d'après les usines & les fonderies do Namur.
Sect. I. De l'exploitation de la calamine. On trouve de la pierre calaminaire à trois lieues de Namur; à une demi - lieue de la Meuse, sur la rive gauche, aux environs des petits villages de Landenne, Vilaine, & Haimonet, tous les trois de la même jurisdiction. Haimonet situé sur une hauteur en fournit à une profondeur médiocre; on n'y emploie par conséquent aucune machine à épuiser; elle n'est point inférieure en qualité à celle des autres villages; la mine en est seulement moins abondante. Il en est de même de celle de Terme au Griffe, lieu situé sur une autre montagne, à la rive droite de la Meuse.
L'exploitation de la calamine ne differe pas de
celle du charbon - de - terre. Voyez
On commence ordinairement l'ouverture d'une mine par deux bures. L'un sert à l'établissement des pompes à épuisement; on le tient toûjours plus profond que l'autre qui sert à tirer & à monter le minerai. On en pratique encore de voisins qui servent à donner de l'air, lorsque les galeries s'éloignent trop du grand bure. On appelle ceux - ci bures d'airage: quelquefois on partage la profondeur du grand bure en deux espaces; dans l'un, on établit les pompes; c'est par l'autre qu'on monte & descend: alors les bures d'airage sont indispensables; presque tous les grands bures de la calamine sont dans ce dernier cas. Lorsque les eaux abondent & menacent ou incommodent les ouvriers, on approfondit le bure, & l'on y pratique un canal que les gens du pays appellent une arène. L'arène part du grand bure, & se conduit en remontant jusqu'à la rencontre de la galerie qu'on veut dessécher. Il y a dans les galeries, qu'on appelle aussi charges, d'autres conduits par lesquels les eaux vont se perdre: on nomme ces conduits égoutoirs ou égougeoirs.
Lorsque nous écrivions ce memoire, le grand bure avoit en profondeur 43 toises du pays, ou trente - neuf toises un pouce six lignes de France; il y avoit plusieurs bures d'airage, une plombiere ou fosse d'où l'on exploitoit du plomb; cette fosse étoit poussée à trente - cinq toises. Le bure de la calamine & la plombiere avoient chacun leurs machines à épuisement; ces machines étoient composées l'une & l'autre d'une grande roue de 45 piés de diametre; cette route étoit enterrée de 19 piés, & contenue entre deux murs de maçonnerie qui la soutenoient à six piés au - dessus de la surface du terrein. Elle étoit garnie au centre d'une manivelle qui faisoit mouvoir des balanciers de renvoi, à l'extrémité desquels étoient les pompes établies dans le bure. C'étoit la machine de Marli simplifiée: des courans dirigés sur ses aubes la mettoient en mouvement; on ménageoit l'eau par des beuses, comme on le pratique daus les grosses forges. Voyez cet article. On avoit encore conduit à mi - roue, par d'autres beuses souterraines, les eaux élevées de la mine. On avoit trouvé par ce moyen, l'art de multiplier les forces dont on a besoin pour accélérer le mouvement de ces grandes machines.
L'observateur qui jettera un oeil attentif sur une mine en exploitation, verra des rochers coupés d'un côté, des mines travaillées, des déblais; de l'autre des remblais, des mines où l'on travaille, des caves ou mines submergées, plusieurs galeries élevées les unes sur les autres, rarement dans un même plan, des sables & autres substances fossiles.
Le terrein produit à sa surface toutes sortes de grains; les environs des mines dont il s'agitici, sont couverts de genievre; les eaux de la mine n'ont aucun goût dominant; elles sont legeres; le maître fondeur donne au propriétaire du sol tant par poids de mine exploitée. Lorsque nous y étions, le prix convenu étoit de cinquante - six sols de change, ou de 5 liv. 3 s. 4 d. argent de France, pour 15000 pesant de calamine; auparavant on donnoit la dixieme charretée.
La calamine est dans ces mines très - poreuse; calcinée
ou non calcinée, l'action de l'air l'altere. Si
on la tire d'un magasin sec & qu'on l'expose dehors,
elle augmente considérablement de poids: sa couleur
est d'un jaune pâle, en tirant quelquefois sur le
rouge & le blanc; elle est souvent mélée de mine
de plomb. Il y a des mines qui sont d'autant meilleures,
que les filons s'enfoncent davantage. Cette
loi n'est pas applicable à la calamine: celle que l'on
tire à 8 ou 10 toises est aussi parfaite que celle qu'on
va chercher à 45 ou 50. La calamine calcinée en
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