ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"126"> markande, qui fut depuis le siége de l'empire de Tamerland; bâtit des villes jusques dans les Indes, établit des colonies grecques au - delà de l'Oxus, envoya en Grece les observations de Babylone, & changea le commerce de l'Asie, de l'Europe & de l'Afrique, dont Alexandrie devint le magasin universel.

Nous avons en françois une histoire de Tamerland par Vattier, & la vie de ce prince traduite du persan par M. Petit de la Croix, en 4 tomes in - 12. Mais ce qu'en dit M. de Voltaire dans son hist. universelle doit suffire aux gens de goût. (D. J.)

KHOVAREZM (Page 9:126)

KHOVAREZM, (Géog.) grand pays d'Asie, qui tient lieu de la Chorasmie des anciens. Cepays, dans l'état où il est présentement, confine, du côté du nord, au Turquestan & aux états du grand khan des Calmoucks; à l'orient, à la grande Boukarie; au midi, aux provinces d'Astarabat & de Korasan, dont il est séparé par la riviere d'Amn, si fameuse dans l'antiquité sous le nom d'Oxus, & par des déserts sablonneux d'une grande étendue; enfin il se termine à l'occident par la mer de Mazandéran, autrement la mer Caspienne. Il peut avoir environ 80 milles d'Allemagne en longueur, & à - peu - près autant en largeur; & comme il est situé entre le 38 & le 43 deg. de lat. il est extrèmement fertile par - tout où il peut être arrosé. Ce pays est habité par les Sartes, les Turcomans & les Usbecks. Nassir - Eddin a donné une table géographique des villes de cette région, qu'il nomme Chow aresm dans l'édition d'Oxford. La capitale, appellée Korcang, est à 94. 30. de long. & à 42. 17. de lat. (D. J.)

Kl, s. m. (Hist. mod.) en persan & en turc signifie roi ou empereur. Les anciens sophis de Perse, avant leur nom propre mettoient souvent le nom de ki. On voit dans leur histoire & dans la suite de leurs mo narques, ki Kobad, ki Bahman, &c. c'est - à - dire le roi Kobad, le roi Bahman, &c. Figuerroa assure que le roi de Perse voulant donner un titre magnifique au roi d'Espagne, le nomme ki, Ispania, pour signifier l'empereur d'Espagne. Ricaut de l'emp. Ou.

Ki (Page 9:126)

Ki, (Hist. moder.) chez les Tartares Mongules, signifie un étendart qui sert à distinguer chaque horde ou famille dont leur nation est composée.

Ils nomment encore cet étendart kitaika, c'est - à - dire, chose faite exprès pour marquer, ou plûtôt parce que cet étendart désigne les Kitaski ou habitans du Kitay.

Ceux d'entre ces Tartares qui sont mahométans, ont sur cet étendart une sentence ou passage de l'alcoran; & ceux qui sont idolâtres, y mettent diverses figures d'animaux, dont les unes servent à marquer qu'ils sont de telle dynastie ou tribu, & les autres à désigner la famille particuliere à laquelle appartient le nombre de guerriers qui la composent. Voyez Enseignes militaires.

Ki (Page 9:126)

Ki, s. m. (Hist. mod.) nom de la sixieme partie du second cycle des Khataïens & des Iguriens; ce cycle joint au premier cycle, qui est duodénaire, sert à compter leurs jours qui sont au nombre de soixante, & qui, comme les nôtres, qui ne sont qu'au nombre de sept, forment leur semaine.

Le mot ki signifie poule; il marque aussi le dixieme mois de l'année dans les mêmes contrées.

Chez les Chinois, le ki est le nom de plusieurs mois lunaires des soixante de leur cycle de cinq ans. Le ki - su est le sixieme; le ki - muo, le seizieme; le ki - cheu, le vingt - sixieme; le ki - ha, le trente - sixieme; le ki - yeu, le quarante - sixieme; le ki - vi, le cinquante - sixieme.

Au reste, ki est toujours le sixieme de chaque dixaine. Voyez le dictionn. de Trévoux.

Ki (Page 9:126)

Ki, (Géog.) nom de diverses villes de la Chine. Il paroît par l'atlas sinensis, qu'il y a au moins six villes de la Chine, en diverses provinces, qui sappellent ainsi. (D. J.)

KIA (Page 9:126)

* KIA, s. m. (Hist. mod.) nom de plusieurs mois du cycle de cinq ans des Chinois. Le kia - çu est le premier; le kia - sio, l'onzieme; le kia - shen, le vingt - unieme; le kia - u, le trente unieme; le kia - shin, le quarante - unieme; le kia - yin, le cinquante - unieme.

D'on l'on voit que le kia est le premier de tous, & le premier de chaque dixaine.

KIAKKIAK (Page 9:126)

KIAKKIAK, s. m. (Hist. mod. Mythol.) c'est le nom d'une divinité adoree aux Indes orientale, dans le royaume de Pégu. Ce mot signifie le dieu des dieux. Le dieu Kiakkiak est représenté sous une figure humaine, qui a vingt aulnes de longueur, couchée dans l'attitude d'un homme qui dort. Suivant la tradition du pays, ce dieu dort depuis 6 milleans, & son réveil sera suivi de la fin du monde. Cette idole est placé dans un temple somptueux, dont les portes & les fenêtres sont toùjours ouvertes, & dont l'entrée est permise à tout le monde.

KIAM (Page 9:126)

KIAM, (Géogr.) ou JAMCE, grand fleuve de la Chine, qui prend la source dans la province de Junnan, traverse celles de Poutchueu, de Hunquam, baigne la capitale, qui est Nanquin; & après avoir arrosé près de quatre cens lieues de pays, se jette dans la mer orientale, vis - à - vis de l'île de Tçoummin, formée à son embouchare par les sables qu'ily charrie. Cetteriviere dans son cours, qui est un des plus rapides, fait naitre un grand nombre d'iles, utiles aux provinces, par la multitude de jones de dix à douze piés de haut qu'elles produisent, & qui servent au chauffage des lieux voisms; car à peine a - t on assez de gros bois pour les bâtimens & les vaisseaux. Voyez sur ce sleuve M. de Lisle, dans sa Carte de la Chine, & les Mémoires du P. le Comte. (D. J.)

KIANGNAN (Page 9:126)

KIANGNAN, (Géographie.) ou NANQUIN & NANKIN; province maritime de la Chine, qui tenoit autrefois le premier rang lorsqu'elle étoit la lésidence de l'empereur; mais depuis que le Pekeli, où est Pekin, a pris sa place, elle n'a plus que le neuvieme. Elle est très grande, très - fertile, & d'un commerce presque inconcevable. Tout ce qui s'y fait, sur - tout les ouvrages de coton & de soie, y est plus estimé qu'ailleurs. Il y a quatorze métropoles, cent dix cités, & près de dix millons d'ames au rapport des Jésuites. Le Kiangnan est borné à l'est & au sud est par la mer; au sud par le Chekian; au sud - ouest par le Kiansi; à l'ouest par le Huquang; au nord - ouest par le Haunan; & au nord par le Quantong. Le fleuve Kiam la coupe en deux parties, & s'y jette dans la mer: la capitale est Nankin. (D. J.)

KIANSI (Page 9:126)

KIANSI, (Géogr.) ou KIAMSI, ou KIANGSI. vaste province de la Chine, où elle tient le huitieme rang, bornée au nord - est par celle de Kiangnang; au nord & au couchant par celle de Huquang; à l'orient par celle de Chékiand; au sud - est par celle de Fokien; & au midi par celle de Quantung ou Canton. Elle est très - peuplée, & produit adondamment tout ce qui est nécessaire à la vie; elle a des montagnes pour boulevards, & des rivieres & des lacs qui sont remplis d'excellens poissons. On y fait, dans un seul endroit, la plus belle porcelaine dont l'Asie soit fournie. Cette province a treize métropoles, soixante - sept cités, & plus de six millions d'ames, au rapport de nos missionnaires. Nanchang en est la capitale. (D. J.)

KIBLATH (Page 9:126)

KIBLATH, s. m. (Hist. mod.) les Mahométans nomment ainsi l'endroit vers lequel ils tournent la face à la Meque pour faire leurs prieres. Danstoutes les mosquées des Mahométans, il y a une ouverture du côté de la Meque, afin que l'on sache de quel côté [p. 127] on doit se tourner pour que sa priere soit agréable à Dieu & à Mahomet son envoyé.

KIBOURG (Page 9:127)

KIBOURG, (Géogr.) ou KYBONRG; en latin moderne Kiburgium, ville de Suisse au canton de Zurich, sur la riviere de Thoesi; avec un château; c'est un des plus beaux bailliages du canton. Elle est à cinq lieues N. E. de Zurich, sept S. E. de Schaffouse. Long. 26. 25. lat. 47. 20.

Cette petite ville a donné le jour à Louis Lavater & à Rodolphe Hospinien.

Le premier, mort en 1586, âgé de 59 ans, est connu parson histoire sacramentaire & son traité des spectres, traduit du latin en plusieurs langues.

Hospinien est un des plus laborieux auteurs que la Suisse ait produit. Il mourut en 1626 dans sa 79 année. Le recueil de ses oeuvres, dont la plus grande partie roule sur les dogmes & les pratiques de l'Eglise romaine, forme sept volumes in - folio, qui parurent à Genève en 1681. Son dernier ouvrage, qu'il publia contre les Jésuites en particulier, porte un titre par lequel il se déclare nettement leur plus grand ennemi: Historia Jesuitica; hoc est, de origine, regulis, propagatione ordinis Jesuitarum, item de corum dolis, sraudibus, imposturis, nefariis facinoribus, cruentis consiliis, falsá quoque, seditiosá & sanguinolentâ doctrinâ. (D. J.)

KIDDERMINSTER (Page 9:127)

KIDDERMINSTER, (Géogr.) ville d'Angleterre dans la province de Worcester. Elle se distingue par ses étoffes de fil & laine, dont on fait des tapisséries, & qu'on emploie à d'autres usages. Long. 15. 30. lat. 51. 54. (D. J.)

KIDG (Page 9:127)

KIDG, (Géographie.) ville d'Asie, capitale du royaume de Mécran. Long. 99. lat. 27. 60. (D. J.)

KIDWELLI (Page 9:127)

KIDWELLI, (Géogr.) petite ville d'Angleterre, au pays de Galles, dans la province de Carmarten, à l'embouchure du Fowiey, riviere qui y forme un havre. Long. 13. lat. 51. 42. (D. J.)

KIECHANG (Page 9:127)

KIECHANG, (Géogr.) ville de la Chine, sixieme métropole de la province de Kiansi, avec un beau palais, & deux temples consacrés à la mémoire des hommes illustres. On y fait avec le tiz un excellent breuvage, appellé macu. On y fabrique aussi de belles étoffes. Long. 132. 30. lat. 28. 12. (D. J.)

KIELDER (Page 9:127)

KIELDER, s. m. (Hist. nat.) oiseau de Norwege connu sous le nom de pie de mer, & que Linnaeus & la plupart des Naturalistes nomment hoematopus. Il est de la grosseur d'un geai, son bec est jaune, long & obtus: il est ennemi juré du corbeau, qu'il attaque à coups de bec, & qu'il force à se retirer. Les habitans de Norwege en font très - grand cas, à cause qu'il fait la guerre à cet oiseau, qui leur est nuisible. Voy. Acta hafiniensia, année 1671 & 72.

KIELL (Page 9:127)

KIELL, (Géogr.) en latin Chilonium par Bertius; Kiela, par Hermanides; & Kilo, onis, par d'autres auteurs; ville forte & considérable d'Allemagne, dans la basse - Saxe, capitale du duché de Holstein - Gottorp, avec un château & une univerfité fondée en 1665.

Le continuateur de la chronique d'Hermold, attribue la fondation de la ville & du château au comte Adolphe IV. qui fut ensuite religieux. Il lui accorda le droit de Lubec, y bâtit un monastere, où il prit l'habit, & y fut enterré en 1261. Il s'y tient tous les ans une foire célebre après la fête des rois.

Kiell est située au fond du golphe de Killer - wick, d'où elle a peut - être pris son nom, à l'embouchure du Schwentin, dans la mer Baltique. Caspard Danckwerth a donné une description complette de Kiell, dans son livre intitulé: New Lands Beschreibung der Zwey Hert Zogs - Humer Seleswich, und Holstein. Il croit que le golphe est le sinus Chalusus, & que le Schwentin est le fluvius Chalusus de Ptolomée. Quoi qu'il en soit, Kiell est à 9 milles N. O. de Lubeck, à 6 S. E. de Scleswig, à 11 N. E. de Hambourg, & à 2 de Pretz. Long. 20. 44. 30. lat. 54. 25. (D. J.)

KIEN - TEHCOU (Page 9:127)

KIEN - TEHCOU, s. m. (Commerce.) étoffe de soie de vers sauvages. Cette soie est grise, sans lustre, ce qui fait ressembler l'étoffe à une toile rousse ou aux droguets un peu grossiers; elle est cependant précieuse, & se vend plus cher que les plus beaux satins.

KIERNOW (Page 9:127)

KIERNOW, (Géogr.) ville de Lithuanie sur la Vilie. Les ducs de Lithuanie y faisoient autrefois leur résidence. Long. 42. lat. 54. 50. (D. J.)

KIFT (Page 9:127)

KIFT, (Géogr.) ville d'Egypte dans dans le Said - Aala, qui est la haute Thébaïde. Elle n'est éloignée du Nil que sept parasanges; cette ville est l'ancienne Coptos, qui a donné son nom au Nil & à toute l'Egypte. (D. J.)

KIHAIA ou KIEHAIA, ou KETCHUDABERG (Page 9:127)

KIHAIA ou KIEHAIA, ou KETCHUDABERG, s. m. (Hist. mod.) nom que donnent les Turcs à un officier qui est le lieutenant général du grand - visir. C'est l'emploi le plus considérable de l'empire Ortoman; en effet, il faut que toutes les affaires passent par ses mains, & que toutes les ordonnances de l'empereur aient son attache, sans quoi les bachas ne se croient point obligés d'en tenir compte. On dit de lui communément, le kihaia est pour moi le visir; le visir est mon sultan, & le sulian n'est pas plus que le reste des Musulmans. Tant il est vrai que les despotes sont les premiers esclaves de leur pou voir sans bornes, quand ils ne peuvent l'exercer par eux - mêmes. Le grand - visir ne peut point faire un kihaia sans l'agrément du sultan. Voyez Cantemir, Histoire ottomane.

KIJOVN (Page 9:127)

KIJOVN, Hist. anc. (nos dictionnaires rendent mal - à - propos ce mot par chion) est un ancienne idole que les Israëlites avoient honorée dans le desert, comme le leur reproche le prophete Amos, au ch. v. V 26. Au contraire vous avez porté le tabernacle de votre Moloch & Kijovn, vos images, & l'étoile de vos dieux que vous vous êtes faits.

Dom Calmet, tom II, p. 84. tom. III. p. 5. rend le mot kijun par la base ou le piédestal de vos figures, &c. dérivant le mot hébreu de la racine koun, firmare, stabilire; sans doute qu'il veut, par une antiquité des plus reculée, autoriser ce que l'Eglise pratique aujourd'hui dans nos processions, où l'on porte en pompe les reliques & les images des saints; mais ne devroit il pas craindre de nuire à sa cause, en rapprochant trop de l'antiquité idolâtre ce que l'Eglise a jugé propre à l'édification du peuple, pour exciter & nourrir sa dévotion. L'allusion seroit d'autant plus défavorable à nos processions, que les plus sages d'entreles payens blâmoient cet usage & le tournoient en ridicule. Extremum pompoe agmon daudebant deorum simulacra, quoe humeris bajulabantur à viris, eamque proeferebant forman, quoe finguntur apud Groecos, &c. Tacite, annal. iij. Et le même auteur nous apprend qu'après la mort de Germanicus, entr'autres honneurs qu'on lui ordonna, on voulut que sa staine allât devant celle de tous les dieux dans les jeux circenses. Honores ut quis amore Germanicum, aut. ingenio validus reperti, decretique, &c . . . . ludos circenses éburnea effigies proeiret. Macrob. liv. I. 243.

Vehitur enim simulacrum dei Heliopolitani ferculo velut in pompâ circensium vehuntur deorum simulacra. Macrob. lib. I. 243. Suetone nous apprend que Titus fit le même honneur à Britannicus, avec lequel il avoit eu une grande liaison dans son enfance. Statuam ei aureom in palatio posuit, & alteram ex ebore equestrem, quoe circensi pompâ hodieque proefertur dedicavit. Suet. in Tit.

Il paroît, par divers passages d'Hérodote, que cette coutume venoit des Egyptiens, qui l'avoient tirée des Phéniciens.

On peut donc opposer à ceux qui voudroient blâmer ce qui se fait dans l'Eglise catholique, les exem<pb->

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