ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"128"> ples anciens les plus respectables, les plus religieux & même les plus à portée des sources.

Cependant Dom Calmet n'a pas approfondi la question avec son habileté ordinaire, lorsqu'il a pris kijon pour une base, un piédestal; s'il avoit fait attention que dans la Mythologie des Arabes, Saturne, le plus ancien des dieux, est appelié Keyvan, ce qui sans doute est la même chose que le Kijun, Kivono des Hébreux; l'un & l'autre mot venant de l'ancienne racine kava, adussit, combussit, incendit, il auroit entendu par Kijun le premier des dieux, qui est le soleil, ignis pater. Ce qui se démontre par un passage du Poenulus de Plaute. Milphio jouant sur le mot zona, qui signifie bourse ou ceinture, demande au Cartaginois qui ne portoit point de bourse, Tu qui zonam non habes, quid hanc venisti in urbem, aut quid quoeritis? Le Cartaginois répond dans sa langue: Muphursa mo in lechiana; paroles dont il est aisé de faire ces anciens mots chaldéens, mephurnesa molech kiana, qni signifient, celui qui nourrit la nature me nourrit, voulant dire que sous la protection du soleil, qui nourrit tout la nature, il n'avoit pas besoin d'argent: réponse très - sensée & très - bonne à faire aux railleries d'un homme qui vous demande que venez - vous faire ici sans argent.

Molech signifie roi, seigneur, dominateur; Molech Kijun sera donc le seigneur Kijun; le roi de toutes choses, le soleil. Aussi dans l'ancienne langue syriaque kijana signifie la nature.

Or il paroît par des passages de Denis d'Halicarnasse, de Diodore de Sicile, &c. que le soleil étoit regardé comme le maître, le directeur de la nature. Voici donc comme il faudroit traduire le passage d'Amos: « Vous avez porté les tentes de votre roi de la nature, où sont l'image & l'étoiole des dieux que vous vous êtes faits ».

Saint Etienne, Act. cap. vij. 43. citant le passage d'Amos, substitue à Kijun le mot de remphan, ou comme les septante l'avoient rendu, rephan, parce que faisant leur version en Egypte, ils devoient donner aux idoles dont ils parloient le nom que leur donnoient les Egyptiens. Or, comme on le voit par l'alphabet en langue Egyptienne qui est à Rome, & que Kircherus a donné dans son Prodromus Coptus, Saturne est appellé en Egypte Runphan ou Rephan.

Remphan ou Kijun sont donc une même divinité à laquelle le titre de moloch ou dénominateur est toûjours attaché, avec des attributs qui sous le nom de Saturne, ne peuvent convenir qu'au soleil Ainsi nous lisons dans Macrob. Saturn. lib. I. 7. simulacrum ejus indicio est. Huic deo insitiones sarculorum pomorumque educationes, & omnium ejusmodi fertilium tribuimus disciplinas; à quoi il ajoûte: cirenenses etiam, cum rem divinam ei fatiunt, ficis recentibus coronantur, placentasque mutuò missitant mellis & fructuum repertorum Saturnum existimantes. Aussi Orphée, dans l'hymne de Saturne, l'appelle GEGAEXHS2, prince de la génération, ce quine sauroit convenir à la planette de Saturne, mais caractérise très - bien le soleil, principe de génération qui produit les fruits & fait croître les blés, éclaire & fertilise toute la nature.

KIKEKUNEMALO (Page 9:128)

KIKEKUNEMALO, s.m. (Hist. nat.) espece de gomme ou plûtôt de résine qui restemble à la gomme copale blanche ou au succin, très - propre à faire un beau vernis transparent; elle se dissout très - promptement dans l'esprit de vin. On la trouve en Amérique. Acta physico medica natur. curiosor. tom. I.

KILAKI ou KILANI (Page 9:128)

KILAKI ou KILANI, (Géogr. hist.) nom d'une nation de Tatares ou Tartares orientaux qui demeurent à l'embouchure du fleuve Amour. Ils vont tout nuds, & travaillent en fer. On dit qu'ils ont le secret d'apprivoiser les ours, & qu'ils s'en servent comme nous faisons des chevaux. Ils portent des anneaux aux nez, comme plusieurs autres peuples de la Tar<cb-> tarie. Voyez description de l'empire Russien.

KILARGI BACHI (Page 9:128)

KILARGI BACHI, s. m. (Hist. mod.) chef de l'échansonnerie, ou grand echanson de l'empereur des Turcs. Cet officier est un des principaux de la maison du sultan, & est fait bacha lorsqu'il sort de sa chargo. Le Kilarquet odari, son substitut, a en garde toute la vaisselle d'or & d'argent du sérail. Ces officiers, comme presque tous les autres du grand seigneur, sont tirés du corps des Ichoglans. Voyez Ichoglans.

KILDARE ou KILDAR (Page 9:128)

KILDARE ou KILDAR, (Géogr.) ville à marché d'Irlande dans la province de Leinster, capitale du comté de même nom, lequel a 38 milles de longueur, sur 23 de largeur. Il est riche, fertile, & comprend huit baronnies. Il y a dans la ville un evêque suffragant de Dublin. Elle est à 27 milles S. O. de Dublin. Long. 10 36. lat. 53. 10. (D. J.)

KILDERKIN (Page 9:128)

KILDERKIN, s. m. (Commerce.) est une espece de mesure liquide, qui contient deux firkins ou dix - huit gallons mesure de biere, & seize à la mesure. Voyez Gallon, Mesure. Il faut deux kilderkins pour un barril, & quatre pour un muid. Voyez Barril & Muid.

KILDUYN (Page 9:128)

KILDUYN, (Géog.) petite île de la mer Septentrionale, peu distante de celle de Wardhus, à environ 69. 40'de latitude; elle est couverte de mousse pour toute verdure, & n'est habitée durant l'été que par quelques lapons finlandois ou russes, qui ensuite se retirent ailleurs. (D. J.)

KILIA - NOVA (Page 9:128)

KILIA - NOVA, (Géog.) Callatia, bourg fortifié de la Turquie européenne dans la Beffarabie, à l'embouchure du Danube. On l'appelle Nova, pour la distinguer de Kilia l'ancien, qui est une bourgade & une île formée par le Danube, à 36 lieues S. O. de Bialogrod, 121 N. E. de Constantinople. Long. 47. 55. lat. 45. 35. (D. J.)

KILISTINONS, ou KIRISTINOUS, ou CHRISTINAUX, ou KRIGS (Page 9:128)

KILISTINONS, ou KIRISTINOUS, ou CHRISTINAUX, ou KRIGS, peuple de l'Amérique septentrionale, au fond de la baie d'Hudson, proche le fort Bourbon ou Nelson. Ce sont, avec les Assiniboëls, les plus nombreux sauvages du lieu, grands, robustes, alertes, braves, endurcis au froid & à la fatigue, toujours en action, toujours dansans, chantans ou fumans. Ils n'ont ni villages, ni demeures fixes; ils errent çà & là, & vivent de leur chasse. Tout leur pays & ce qui les concerne est tres - peu connu, malgré la relation qu'en a donné le P. Gabriel Marest, missionnaire jésuite, dans les lettres édifiantes, tome X. pag. 313. (D. J.)

KILKENNY (Page 9:128)

KILKENNY, (Géog.) ville à marché d'Irlande, dans la province de Leinster, capitale d'un canton de même nom. C'est une des plus peuplées & des plus commerçantes villes d'Irlande qui sont reculées dans les terres. Elle est sur la Muer, à huit milles de Gowran, & 56 S. O. de Dublin. Long. 10. 20. lat, 52. 36.

Le comté de Kilkenny a 40 milles de long, sur 22 de large; il est très - agréable & très - fertile. (D. J.)

KILL (Page 9:128)

KILL, (Géog.) riviere d'Allemagne, dans le cercle électoral du Rhin. Elle a sa source aux confins des duchés de Limbourg & de Juliers, & se jette dans la Moselle à deux lieues au - dessous de la ville de Treves. (D. J.)

KILLALOW (Page 9:128)

KILLALOW, (Géog.) petite ville d'Irlande, dans la province de Connanght, capitale du comté de Clare ou de Thomond, avec un évêché suffragant d'Arnagh sur le Shannon, à dix milles de Limérick, & 90 S. de Dublin; cette petite ville tombe chaque jour en décadence. Long. 9. 50. lat. 52. 43. (D. J.)

KILLAS (Page 9:128)

KILLAS, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les ouvriers des mines de Cornouailles à une espece de terre d'un blanc grisâtre, mêlée de beaucoup de particules de spath calcaire, qui se dissout dans les [p. 129] acides, sans que la terre en soit attaquéc. Cette terre se trouve par couches qui ont deux ou trois piés d'épaisseur, & qui accompagnent les silons de mines d'etain. On donne ausli le même nom en Angleterre à une espece de schiste ou d'ardoise, dont on couvre les maisons en quelques endroits. Supplement de Chambers.

KILLIN (Page 9:129)

KILLIN, (Géog.) assez grande ville de la Turquie européenne, dans la Bessérabie, à 28 lieues de Bender. Long. 47. 10. lat. 49. 6. (D. J.)

KILMALOCK (Page 9:129)

KILMALOCK, (Géog.) ville d'Irlande, dans la province de Muoniter, au comté de Limerick, dont elle est à 16 milles au S. Long. 8. 46. lat. 52. 58. (D. J.)

KILLYLAGH (Page 9:129)

KILLYLAGH, (Géog.) petite ville d'Irlande dans la province d'Ulter, au comté de Down, sur le lac de Stranforg. Elle est à 17 milles de Dromore, & envoie deux ceputés au parlement d'Irlande. Long. 11. 22. lat. 64. 30. (D. J.)

KIMI (Page 9:129)

KIMI, (Géog.) ville de Suede, capitale de la province de même nom dans la Laponie, sur la riviere de kimi, près de son embouchure, dans le golfe de Bothnie, à 4 lieues S. E. de Tornea. Long. 47. 25. lat. 65. 40. (D. J.)

KIMPER, ou QUIMPER CORENTIN (Page 9:129)

KIMPER, ou QUIMPER CORENTIN, (Géog.) ainsi surnommé de saint Corentin son premier évêque, que quelques - uns disent avoir vêcu sous Dagobert vers l'an 630. Il est vraissemblable que le Consopitum de César est notre Kimper, mot qui en breton signifie petite ville murée. C'est une ville de France en basse - Bretagne, avec un évêché suffragant de Tours; elle est sur la riviere d'Oder, à 12, heues S. E. de Brest, 42 S. O. de Rennes, 124 S. O. de Paris. Long. 13d. 32'. 35". lat. 47d. 58. 24.

Kimper est la patrie du P. Hardouin jesuite. Il est fi connu par son érudition, la singularité de ses sentimens, ses doctes réveries, & ses visions chimériques, qu'il me doit suffire de transcrire ici l'épitaphe que lui fit M. de Boze, qui peint assez bien son caractere.

In expectatione judicii, Hic jacet Hominum paradoxotatos; Natione gallus, religtone romanus; Orbis litterati portentum, Venerandoe antiquitatis cultor, & destru dor; Dócte febricitans, Somnia & inaudita commenta Vigilans edidit; Scepticum piè egit; Credulitate puer, audaciâ juvenis, Deliriis senex.

Il mourut à Paris en 1729, âgé de 83 ans. (D. J.)

KIMSKI (Page 9:129)

KIMSKI, (Géog.) ville de la Tartarie moscovite, dans le Tunguska, entre des rochers & des montagnes, sur une petite riviere de même nom. On trouve autour de cette ville quantité de marthes zibélines, plus noires qu'aillems. (D. J.)

KIM - TE - TCHIM (Page 9:129)

KIM - TE - TCHIM, (Géog.) vaste & magnifique bourg de la Chine, dans la province de Kiansi, & dans la dépendance de Feuleangi. C'est ce lieu qui lui - soul fournit presque toute la belle porcelaine de la Chine. Quoiqu'il ne soit pas entouré de murailles, il vaut bien une grande ville peur la beauté de ses rues qui sont tirées au cordeau, pour le nombre de ses habitans que l'on fait monter à un million, & pour le commerce qui y est prodigieux.

Kim - Te - Tchim est place dans une plaine environnée de hautes montagnes; & peut - être cette enceinte de montagnes forme t - elle une situation propre aux ouvrages de porcelaine. On y compte trois mille fourneaux qui y sont destinés; aussi n'est il pas surprenant qu'on y voye souvent des incendies; c'est pour cela que le génie du seu y a plusieurs temples: mais le culte & les honneurs que l'on prodigue à ce génie, ne rendent pas les embrasemens plus rares. D'un autre côté un lieu si peuplé, où il y a tant de richesses & de pauvres, & qui n'est point fermé de murailles, est gouverné par un seul mandarin, qui par sa bonne police, y établit un ordre & une sûreté entiere. Voyez de plus grands détails dans les lettres édifiantes, tome XII. page 255. & suiv. (D. J.)

KING (Page 9:129)

KING, (Hist. mod. Philosop.) ce mot signifie doctrine sublime. Les Chinois donnent ce nom à des livres qu'ils regardent comme sacrés. & pour qui ils ont la plus profonde vénération. C'est un mélange confus de mysteres inompréhenfibles, de préceptes religieux, d'ordonnances légales, de poésies allégoriques, & de traits curieux tirés de l'histoire chinoise. Ces livres qui sont au nombre de cinq, font l'objet des études des lettrés Le premier s'appelle y - king; les Chinois l'attribuent à Fohi leur fondateur; ce n'est qu'un amas de figures héroglvphiques, qui depuis long tems ont exercé la sagacité de ce peuple. Cet ouvrage a été commenté par le célebre Confucius, qui, pour s'accommoder à la crédulité des Chinois, fit un commentaire très - philosophique tur un ouvrage rempli de chimeres, mais adopté par sa nation; il tâcha de persuader aux Chinois, & il parut lui - même convaincu, que les figures symboliques contenues dans cet ouvrage renfermoient de grands mysteres pour la conduite des etats. Il réalua en quelque sorte ces vaines chimeres, & il en tira methodiquement d'excellentes inductions. Dès que leciel & la terre furent produits, dit Confucius, tous les autres étres materiels existerent; il y eutdes animaux des doux sexes. Quand le mále & la femelle existerent, il y eut mari & femme, il y eut pere & fils; quand il y eut pere & fi s; il y eut prince & jujet. Delà, Confucius coneut l'origine des lois & des devoirs de la vie civile. Il seroit difficile d imaginer de plus beaux principes de morale & de pol tique; c'est dommage qu'une philosophie si sublime ait elle - même pour base un ouvrage aussi extravagant que le y - king. Voyez Chinois, Philosophie des.

Le second de ces livres a été appellé chu - king. Il conlient l'histoire des trois prcmieres dynasties. Outre les faits historiques qu'il renterme, & ce l'authenticiré desquels tous nos savans européens ne conviennent pas, on y trouve de beaux préceptes & d'excellentes maximes de conduite.

Le troisieme qu'on nomme chi king, est un recueil de poésies anciennes, partie dévotes & partie impies, partie morales & partie libertines, la plûpart très - froides. Le peuple accoûtumé à respecter ce qui porte un caractere sacré, ne s'apperçoit point de l'irréligion, ni du libertinage de ces poésies; les docteurs quivoyent plus clair que le peuple, disent pour la détense de ce livre, qu'il a éte altéré par des mains profanes.

Le quatrieme & le cinquieme king ont été compilés par Confucius. Le premier est purement historique, & sert de continuation au. chi king; l'autre traite des rites, des usages, des cérémonies légales, & des devoirs de la société civile.

Ce sont là les ouvrages que les Chinois regardent comme sacrés, & pour lesquels ils ont le respect le plus profond; ils font l'objet de l'étude de leurs lettrés, qui passent toute leur vie à débrouiller les mysteres qu'ils renferment.

KINGAN (Page 9:129)

KINGAN, s. m. (Commerce.) sorte d'étoffe à fond bleu, qui se fabrique au Japon qui en fournit beaucoup à la terre de Jeço. Elle est ordinairement à fleur, semblable à celle de nénuphar.

KING HORN (Page 9:129)

KING HORN, (Géog.) ville d'Ecosse, dans la province de Tife sur le Forth, à 3 lieues N. d'Edimbourg, 112 N. de Londres. Long. 14. 5. lat, 66, 23. (D. J.)

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