RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"67">
Vespasien le releva de fond en comble l'année qui suivit la mort de Vitellius, en l'élevant plus haut que les deux autres ne l'avoient été. On peut voir dans le IV. livre de l'histoire de Tacite le détail de toutes les cérémonies qu'on mit en usage à cette occasion: on marqua cet événement par des médailles greques au nom de l'empereur, avec l'effigie de Jupiter Capitolin, & une nouvelle époque d'années. Ce temple qui avoit jadis échappé à la fureur des Gaulois, dans la prise de Rome, & où tant de peuple s'assembloit tous les jours, passoit pour renfermer les destins de l'empire.
Mais à peine Vespasien fut décédé que le feu consuma pour la quatrieme fois & le Capitole & ce temple qu'il avoit bâti onze ans auparavant. Domitien le réédifia sans délai dès la premiere année de son regne, l'an 81 de J. C. avec une dépense incroyable; aussi mit - il son nom à cet ouvrage, sans faire mention des premiers fondateurs.
La seule dorure coûta plus de douze mille talens,
c'est - à - dire plus de sept millions d'or. Les colonnes
de marbre pentélique dont il le décora, avoient été
tirées d'Athènes toutes taillées, & d'une longueur
admirablement proportionnée à leur grosseur; mais
on voulut les retailler & les repolir à Rome, & l'on
gâta leur grace & leur symétrie: jamais Rome n'eut
la gloire de pouvoir disputer l'empire des beaux
Arts à la Grece; voyez le mot
Jupiter (Page 9:67)
JUPON (Page 9:67)
JUPON, s. m. (Hist. moder.) habillement de
femme semblable à la jupe, plus court seulement,
& qui se porte dessous la juppe. Voyez
On a des jupons piqués; ces jupors sont ouattés, & on les pique pour empêcher la ouatte de tomber. La piquure forme différens desseins de goût.
On trace ces desseins par le moyen de moules. Pour cet effet on a un etabli de hauteur convenable, & de deux piés de large ou environ, sur cinq à six piés de long. On le garnit de drap bien tendu & bien cloué sur les bords de l'établi. Pour dessiner nn jupon, on commence par la campane ou le bas du jupon. On place le jupon sur la longueur de l'établi; le bord d'en bas du jupon, le long du bord de l'établi opposé à celui qu'on a devant soi. Pour donner à la campane la hauteur, on a une corde qui porte un plomb de chaque bout: on place cette corde sur le jupon. On a à côté de soi deux ou trois morceaux imbibés d'eau, & couverts de blanc, ni trop clair delayé, ni délayé trop épais: on prend le moule à campane, on en frappe le côté gravé sur les morceaux de drap blanchis; & ensuite on applique ce moule sur le jupon. Appliqué ainsi, on a un maillet dont on frappe le moule appliqué sur le jupon; par ce moyen le moule laisse le dessein imprimé sur le jupon. On continue ainsi la campane; la corde dirige. On passe au reste du jupon, procédant de la même maniere; on laisse sécher. Sec, on le donne à une ouvriere qui le tend sur un métier & qui le pique: piquer, c'est
JURA (Page 9:67)
JURA, (Géog.) haute montagne qui sépare la Suisse de la Franche - Comté: les anciens l'ont nommé Jurassus, & les Allemans l'appellent Leberberg. Cette chaîne de montagnes commence un peu au - delà de Genève, où elle fait le célebre pas de l'Ecluse, ne laissant qu'un chemin étroit entre le Rhône & la montagne; & ce chemin est fermé par une forteresse qui appartient à la France; de - là le mont Jura court du sud - ouest au nord - ouest, couvrant le pays de Vaud, celui de Neuf Châtel & le canton de Soleurre, jusqu'au Botzberg, appellé Vocatius par Tacite. (D. J.)
Jura (Page 9:67)
JURANDE (Page 9:67)
JURANDE, s. f. (Jurisprud.) est la charge ou fonction de juré d'une communauté de marchands ou artisans. Les jurandes furent établies en même tems que les arts & métiers furent mis en communauté par saint Louis: on établit dans chaque communauté des préposés, suprapositi, pour avoir l'inspection sur les autres maîtres du même état. Une ordonnance du roi Jean porte, qu'en tous les métiers & toutes les marchandises qui sont & se vendent à Paris, il y aura visiteurs, regardeurs & maîtres, qui regarderont par lesdits métiers & marchandises, les visiteront & rapporteront les défauts qu'ils trouveront aux commissaires, au prevôt de Paris ou aux auditeurs du châtelet. Dans la suite ces préposés ont été nommés jurés, parce qu'ils ont serment à justice dans les six corps des marchands, & dans quelques autres communautés, on les appelle gardes, dans d'autres, jurés - gardes.
Cette charge se donne par élection à deux ou quatre anciens, pour présider aux assemblées & avoir soin des affaires de la communauté, faire, recevoir les apprentifs & les maîtres; & faire observer les statuts & réglemens: les jurés n'ont cependant aucune jurisdiction; ils ne peuvent même faire aucuns procès verbaux sans être assistés d'un huissier ou d'un commissaire.
Le tems de la jurande ne dure qu'un an ou deux. (A)
JURAT (Page 9:67)
JURAT, s. m. (Commerce.) nom d'une charge
municipale de plusieurs villes de Guienne, entre
autres de Bordeaux. Voyez
JURATOIRE (Page 9:67)
JURATOIRE, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui
est accompagné du serment. La caution jur atoire est
une soumission que l'on fait à l'audience ou au greffe,
de se représenter, ou quelques deniers ou effets,
toutes fois & quantes que par justice sera ordonné.
Voyez
JURÉ (Page 9:67)
* JURÉ, s. m. (Commerce.) marchand ou artisan, élu à la pluralité des voix, pour avoir soin des affaires du corps ou de la communauté.
Le nombre des jurés n'est pour l'ordinaire que de quatre dans chaque corps; il y a pourtant certaines communautés d'Arts & Métiers à Paris qui en ont jusqu'à six, quelques - unes cinq, & d'autres un syndic avec les quatre jurés, & quelques - unes seulement deux.
L'élection des jurés se fait tous les ans, non de tous les quatre, mais de deux seulement; ensorte qu'ils sont en charge chacun deux années; ce sont toujours les deux plus anciens qui doivent sortir, & quinze jours apres l'élection des nouveaux jurés, ils doivent rendre compte de leur jurande.
Il y a aussi des maîtresses jurées dans les communautés qui ne sont composées que de femmes & de filles, telles que les lingeres, couturieres, &c. [p. 68]
Les principaux édits donnés pour l'établissement des jurés, leurs élections, leurs droits, visites, &c. sont des années 1581, 1588 & 1597, sous Henri III. & Henri IV.
En 1691 Louis XIV. supprima par un édit du mois de Mars, tous les maîtres - gardes, syndics & jurés d'élection, & créa en leur place autant de maîtres & gardes, syndics & jurés en titre d'office, dans tous les corps des marchands, communautés des Arts & Métiers de la ville & faubourgs de Paris, & de toutes les autres villes & bourgs clos du royaume. Mais peu de ces offices ayant été levés, & les corps & communautés les ayant acquis moyennant le payement des taxes réglées par le rôle du conseil du 10 Avril 1691; il y en a peu, tant à Paris que dans le reste du royaume, qui ne soient rentrées en possession d'élire leurs jurés & autres officiers. Dict. de Commerce.
Juré (Page 9:68)
Juré teneur de livres (Page 9:68)
Jurés maîtres marqueurs de mesures (Page 9:68)
JURÉE (Page 9:68)
JURÉE, s. f. (Jurisprud.) signifie quelque serment, quelquefois certain droit qui se paye pour la jurisdiction & connoissance des causes. On appelle bourgeois de jurée, hommes & femmes de jurée, ceux qui doivent au Roi ou à quelque autre seigneur haut - justicier, un droit de jurée qui est communément de six deniers pour livre des meubles, & deux deniers pour livre des immeubles, à - moins qu'il n'y ait quelque abonnement. (A)
IVREE (Page 9:68)
IVREE, (Géog.) ville d'Italie en Piémont, capitale du Canavez, avec une forteresse, un évêché suffragant de Turin, & titre de marquisat qui commença sous Charlemagne, & qui ne subsiste plus. Cette ville est très - ancienne: Velleius Paterculus, l. I. c. xvj. rapporte que sous le consulat de Marius & de Valerius Flaccus, les Romains y envoyerent une colonie. Brutus en parle dans ses lettres à Ciceron, & Antonin en fait mention dans son itinéraire; elle appartient au roi de Sardaigne, & est plus remarquable par son ancienneté que par sa beauté & par sa grandeur, ne contenant que cinq ou six mille ames.
La Doria qui l'arrose, y est fort rapide; on la passe sur un pont qui n'a qu'une arche. Le nom latin d'Eporedia qu'avoit cette ville, s'est changé avec le tems en Eborcia, Ivorcia, jusque - là qu'on est parvenu à dire Ivrée.
Les Romains lui donnerent le nom d'Eporedia, parce qu'au témoignage de Pline, les Gaulois appelloient Eporedicos, ceux qui s'entendoient à dompter & à dresser les chevaux, soit que les habitans d'Ivrée s'occupassent de ce métier, soit que les Romains entretinssent dans ce pays - là un grand nombre de chevaux aux dépens du public, & les y fissent exercer. Dans le théatre du Piémont on écrit Ivrée: elle est située en partie dans la plaine, en partie sur une colline d'une montée douce, à 8 lieues N. E. de Turin, 13 S. E. de Suze, 10 S. O. de Ver<cb->
JUREMENT (Page 9:68)
JUREMENT, s. m. Littérat. & Mythol.) affirmation qu'on fait d'une chose, en marquant cette affirmation d'un sceau de religion.
Les juremens ont pris chez tous les peuples autant de formes différentes que la divinité; & comme le monde s'est trouvé rempli de dieux, il a été inondé de juremens au nom de cette multitude de divinités.
Les Grecs & les Romains juroient tantôt par un dieu, tantôt par deux, & quelquefois par tous ensemble. Ils ne reservoient pas aux dieux seuls le privilége d'être les témoins de la vérité; ils associoient au même honneur les demi - dieux, & juroient par Castor, Pollux, Hercule, &c. avec cette différence chez les Romains, que les hommes seuls juroient par Hercule; les hommes & les femmes par Pollux, & les femmes seules par Castor: mais ces regles même, quoiqu'en dise Aulugelle, n'étoient pas inviolablement observées. Il est mieux fondé quand il observe que le jurement par Castor & Pollux, fut introduit dans l'iniation aux mysteres éleusyniens, & que c'est de - là qu'il passa dans l'usage ordinaire.
Les femmes juroient aussi généralement par leurs
Junons, & les hommes par leurs Génies; mais il y
avoit certaines divinités, au nom desquelles on juroit
plus spécialement en certains lieux, qu'en d'autres.
Ainsi à Athènes, on juroit le plus souvent par
Minerve, qui étoit la déesse tutélaire de cette ville;
à Lacédemone, par Castor & Pollux; en Sicile, par
Proserpine; parce que ce fut en ce lieu, que Pluton
l'enleva; & dans cette même île, le long du fleuve
Simettre, on juroit par les dieux Palices. Voyez
Les particuliers avoient eux - mêmes certains sermens, dont ils usoient davantage selon la différence de leur état, de leurs engagemens, & de leurs goûts. Les vestales juroient volontiers par la déesse Vesta, les femmes mariées par Junon, les laboureurs par Cérès, les vendangeurs par Bacchus, les chasseurs par Diane, &c.
Non - seulement l'on juroit par les dieux & les demi - dieux, mais encore par tout ce qui relevoit de leur empire, par leurs temples, par les marques de leur dignité, par les armes qui leur étoient par ticuheres. Juvenal, qui comme Séneque, ne sait pas toûjours s'arrêter où il le faut, nous présente une longue liste des armes des dieux, par lesquels les jureurs de profession tâchoient de donner du poids à leurs paroles. Un homme de ce caractere, dit - il, brave dans ses juremens les rayons du soleil, les foudres de Jupiter, l'épée de Mars, les traits d'Apollon, les fleches de Diane, le trident de Neptune, l'arc d'Hercule, la lance de Minerve, & finalement, ajoute ce poëte dans son style emphatique, tout ce qu'il y a d'armes dans les arsenaux du ciel.
Quicquid habent telorum armamentaria cali.
Les Poëtes & les Orateurs imaginerent de certifier leurs affirmations, en jurant par les personnes qui leur étoient cheres, soit qu'elles fussent mortes ou vivantes: j'en jure par mon pere & ma mere, dit Properce.
Ossa tibi juro per matris, & ossa parentis.
Quintilien s'écrie au sujet de sa femme, & d'un fils qu'il avoit perdu fort jeune: j'en jure par leurs manes, les tristes divinités de ma douleur, per illos manes, numina doloris mei: j'en atteste les dieux, & vous, ma soeur, dit tendrement Didon dans l'Eneïde, testor, cara, deos, & te germana.
Quelque fois les anciens juroient par une des principales
parties du corps, comme par la tête ou par
la main droite: j'en jure par ma tête, dit le jeune
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.