ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"57">

Pour multiplier les juliennes de plant enraciné, il faut prendre un pié de deux ans qui ait fait touffe; on en éclate les tiges, de telle maniere que chaque brin a des racines; on les replante, on les arrose aussi - tôt: on les laisse reprendre, & on leur donne une culture convenable. Voyez Morin, culture des steurs. (D. J.)

JULIERS (Page 9:57)

JULIERS, (Géog.) en allemand Julich, ville d'Allemagne, capitale du duché de même nom, avec une bonne citadelle, dont les murs épais sont bâtis sur pilotis; Juliers est ancienne, car l'itinéraire d'Antonin en parle sous le nom de Juliacum; elle étoit au pays des Ripuaires. Ammien Marcellin, lib. XVII. cap. ij. la désigne entre Cologne & Rheims, elle est sur la Roër à 6 de nos lieues N. E. d'Aix - la - Chapelle, 7 O. de Cologne, 11. N. E. de Mastricht. Long. 24. 10. lat. 50. 55. (D. J.)

Juliers (Page 9:57)

Juliers, le duché de, (Géog.) petit pays d'Allemagne dans la Westphalie avec titre de duché, borne N. par la Gueldre, E. par l'archevêché de Cologne, S. par les pays d'Eiffel & de Luxembourg, O. par le pays d'entre - Meuse. Les principales villes sont Juliers capitale, Duren & Aix la - Chapelle; ce pays est à l'Electeur palatin. (D. J.)

JULIOBONA (Page 9:57)

JULIOBONA, (Géog. anc.) ancienne ville de la Gaule lyonnoise, dans le pays des Caletes (de Caux) selon Ptolomée. On a cru trouver cette ville dans l'Islebonne, dans Dieppe, dans Troyes, dans Angers, dans Bayeux, &c. enfin on s'est inutilement cassé la tête à la rechercher, elle n'est point encore découverte. (D. J.)

JULIS (Page 9:57)

JULIS s. m. (Ichtyolog.) ou IQ)NLIS2, julia en latin par Gaza, & par les Génois girella; petit poisson qu'on prend principalement sur la côte de Gènes & d'Antibes, & qu'on vend dans les marchés à cause de sa délicatesse. Il vit en troupes, comme le remarque Aristote, & est poisson de rocher, comme le dit Galien.

Sa grandeur est de la longueur, & un peu plus de la largeur du pouce. Il est couvert de petires ecailles variées, brillantes & fortement adhérentes à la chair. Le long des côtés regne une ligne blanche, & au - dessous une autre saffrannée; son ventre est d'un blanc de perle; ses yeux sont ronds & petits; son iris est rouge; le trou des excrémens est placé au milieu du corps; sa bouche est petite, armée de dents fortes & aiguës; ses levres sont épaisses & charnues; sa nageoire du dos s'étend jusqu'à la queue, qui est non fourchue.

Les mâles sont peints des plus brillantes couleurs, vertes sur le dos, tachetées de jaune & de rouge sur la tête, bordées de raies dorées sur les côtés, & mouchetées de rouge & de bleu sur la nageoire du dos, ainsi que sur la queue.

Elien assure que ce poisson a les dents venimeuses. Il eût rencontré plus juste s'il eût dit avec Athénée, qu'il est friand de chair humaine, car il persécute les nageurs, les plougeurs, coure sur eux à grande troupe, & vient mordre les jambes nues à ceux qui sont dans l'eau. Rondelet, liv. VI, ch. vij. Aldrovand, liv. I. chap. vij. Gesner de Piscibus; pag. 549. (D. J.)

Julis (Page 9:57)

Julis, (Géóg. anc.) ville de l'isle de Céos, dont Ptolomée, Suidas & Valere - Maxime ont fait mention. Cette ville, située sur une montagne à trois milles de la mer, a été la patrie de Bacchylide, fameux poëte grec, qui fleurissoit vers l'an du monde 3552, propre neveu de Simonide, qui étoit de la même isle, & vraissemblablement de la même ville. Il nous reste quelques fragmens des poésies de Simonide, qui ont été recueillies par Fulvius Ursinus. Le sophiste Prodicus, le medecin Erasistrate, & un philosophe nommé Ariston, étoient aussi natifs de Julis.

Mais nous ne pouvons taire un fait bien singu<cb-> lier que rapporte Valere - Maxime, liv. II, chap. vj. num. 7. Il raconte qu'allant en Asie avec Sextus Pompée, & passant par Julis, il assista aux dernieres heures d'une dame de cette ville, âgée de plus de 90 ans. Elle avoit déclaré aux magistrats les raisons qui la portoient à renoncer à la lumiere, & ils les avoient approuvées. Comme elle crut que la présence de Pompée donneroit un grand éclat à cette cérémonie, elle le fit supplier de vouloir bien y assister. Il lui accorda cette faveur, dans l'espérance de l'engager, par son esprit & par ses instantes prieres, à changer de résolution; mais ce sut inutilement.

Elle le remercia de ses bontés, & chargea envers lui de sa reconnoissance, non - pas tant les dieux qu'elle alloit joindre, que ceux qu'elle alloit quitter. Tibi quidem, inquit, Sexte Pompei, dii magis quos relinquo, quàm quos peto, gratias referant, quia nec hortator vita mea, nec mortis spectator esse, fastidisti.

En même tems elle lui déclara qu'ayant toujours été favorisée de la fortune, elle ne vouloit point s'exposer à ses revers. Ensuite ayant exhorté à la concorde deux filles & sept petits - fils qu'elle laissoit, elle prit d'une main ferme la coupe qui contenoit le poison. Alors après s'être recommandée à Mercure, pour l'heureux succès de son passage, elle but avidement la mortelle liqueur. Poculum in quo venenum temperatum erat, constanti dextrâ arripuit: Tum defusis Mercurio delibamentis, & invocato numine ejus, ut se placido itinere in meliorem sedis inferna deduceret partem, cupido haustu mortiferam traxit potionem.

Ce récit intéressant sur un citoyenne de Julis, nous apprend encore une particularité qu'on ne trouve point ailleurs, je veux dire la maniere dont on se recommandoit aux dieux à l'article de la mort: nous ne lisons nulle part qu'on leur demandât pardon de ses pechés. (D. J.)

JUMART (Page 9:57)

JUMART, s. m. (Maréch.) animal monstrueux, engendré d'un taureau & d'une jument, ou d'une ânesse, ou bien d'une âne & d'une vache. Cet animal n'engendre point, & porte des fardeaux très - pesans.

JUMALA (Page 9:57)

JUMALA, (Mythol.) c'est la divinité suprème des Lapons; elle est placée sur un autel, avec une couronne sur la tête & une chaîne d'or au col. Les Lapons la regardent comme la souveraine de la nature.

JUMEAUX (Page 9:57)

JUMEAUX, freres, (Physiol.) terme relatif qui se dit de deux enfans mâles qu'une mere a portés en même tems dans son sein.

La naissance de deux freres jumeaux a fait naître dans la société civile une question insoluble en elle - même, j'entends celle du droit d'aînesse. On peut bien décider par la loi (parce qu'il faut une décision vraie ou fausse), que le premier qui vient au monde, sera regardé comme étant l'aîné; mais ce qui se passe dans les entrailles de la mere lors de la conception & du terme de l'accouchement, est un secret tellement impénétrable aux yeux des hommes, qu'il leur est impossible de dissiper le doute par les lumieres de la Physiologie.

De - là vient que quelques - uns de nos jurisconsultes qui ont traité des successions, aiment mieux s'en tenir au sort ou au partage égal des biens de patrimoine entre freres jumeaux, qu'aux arrêts d'une faculté de medecine. Pour moi j'approuve fort le partage égal à l'égard des particuliers, mais quand il s'agira d'un royaume, ces deux moyens de décision ne seront pas suivisiles royaumes ne se partagent pas aisément; il y en a même, comme celui de France, où l'on n'admettroit pas le partage. Quant au sort, on obligeroit difficilement les concurrens à soumettre leurs droits à l'incertitude de cet arrêt. Un célebre espagnol offre ici l'élection faite par les états assemblés, mais vraissemblablement cette idée ne se<pb-> [p. 58] roit pas plus sûre, ni d'une pratique plus heureuse.

Uipien propose cette autre question dans la loi dixieme ult. ff. de rebus dubiis: un testateur legue la liberté à un esclave, si son premier enfant est un mâle; elle accouche d'un garçon & d'une fille, on n'a pu déterminer lequel des deux enfans étoit né le premier; dans ce cas Ulpien décide qu'il faut suivre le parti le plus doux, présumer le mâle né le premier, & déclarer la fille ingénue, puisque sa mere avoit acquis la liberté par la naissance du mâle. Quoique cette décision ne soit pas précise, on ne peut s'empêcher de la goûter, parce que les circonstances favorables doivent toujours faire pencher la balance en faveur de l'humanité.

Il s'offre sur les jumeaux plusieurs autres questions difficiles à résoudre par les lumieres physiologiques; la cause de leur origine, & la rareté de ce phénomène n'est pas une des moindres.

La Physiologie est encore plus embarrassée à comprendre la raison de la ressemblance des freres jumeaux, car ils ont chacun dans le ventre de la mere leur placenta distinct, un cordon ombilical distinct, enfin des enveloppes & des vaisseaux qui leur sont propres; copendant la ressemblance des freres jumeaux est assez bien constatée par les annales de l'Histoire. Celle de France seule fournit à ma mémoire des exemples trop singuliers sur cet article, pour pouvoir les supprimer; ils tiendront lieu des dépenses d'esprit, dont nous sommes volontiers avares en fait d'explications.

Henri de Soucy, disent les Historiens, fut pere de Nicolas & de Claude de Soucy freres jumeaux, dont l'aîne eut en partage la seigneurie de Sissonne, & le puîné celle d'Origny. Ils naquirent le 7 Avril 1548, avec tant de ressemblance que leurs nourrices prirent le parti de leur donner des bracelets de différentes couleurs afin de les reconnoître. Cette grande ressemblance se conserva pendant long tems dans leur taille, dans leurs traits, dans leurs gestes, dans leurs humeurs & dans leurs inclinations: de sorte qu'étant vêtus de la même façon dans leur enfance, les étrangers les confondoient sans cesse. Ils furent placés à la cour; le seigneur de Sissonne en qualité de page de la chambre d'Antoine de Bourbon roi de Navarre, & le seigneur d'Origny, du jeune Henri de Bourbon son fils, depuis roi de France. Ils furent tous deux aimés de Charles IX. qui prenoit souvent plaisir de les mettre ensemble, & à les considérer pour y trouver les légeres marques de différence qui les distinguoient. Le seigneur d'Origny jouoit parfaitement bien à la paume, & le seigneur de Sissonne s'engageoit quelquefois dans des parties où il n'avoit pas l'avantage. Pour y remédier il sortoit du jeu, feignant quelque besoin, & faisoit adroitement passer son frere à sa place, lequel relevoit & gagnoit la partie, sans que les joueurs ni ceux qui étoient dans la galerie s'apperçussent de ce changement.

L'Histoire moderne ajoûte que Scévole & Louis de Sainte - Marthe sreres jumeaux, se ressembloient aussi beaucoup de corps & d'esprit; ils vêcureut ensemble dans une étroite intimité, & travaillerent de concert à des ouvrages qui ont immortalisé leur nom.

Je crois que messieurs de la Curne & de Sainte - Palaye (cedernier est célebre dans la république des Lettres), ont pu servir dans leur jeunesse d'un troisieme exemple de grande ressemblance de figure, de goûts & d'inclinations. Quoi qu'il en soit, cette ressemblance inexplicable entre deux freres jumeaux, est par tout beaucoup plus marquée que dans d'autres freres, dont les âges s'approchent autant qu'il est possible. (D. J.)

Jumeaux (Page 9:58)

Jumeaux en Anatomie, nom de plusieurs mus<cb-> cles, ainsi appellés parce qu'on les considere deux à deux.

Les grands jumeaux ou extenseurs du pié prennent leur attache de la partie posterieure & inférieure du fémur au - dessus des condyles. Ces muscles se réunissent pour former le gras de la jambe, & vont se terminer en unissant leur tendon avec ceux du plantaire & du solaire, à la partie postérieure & supérieure du calcaneum.

Les deux jumeaux de la cuisse sont deux petits muscles, dont le supérieur s'attache à l'épine de l'ischium, & l'inférieur au - dessus de la tubérosité de l'ischium. C'est entre ces deux muscles que passe le tendon de l'obturateur interne, avec lequel ils s'unissent intimement, & vont se terminer dans la cavité du grand trochanter.

Jumeaux (Page 9:58)

Jumeaux, (Chimie.) vaisseaux de Chimie. Ce sont deux alambics de verre couplés, & qui se servent réciproquement de récipient, au moyen d'un tuyau ou goulot que chacun porte à la partie latérale de sa cucurbite, & qui reçoit le bec du chapiteau de l'autre. Voyez la Planche des vaisseaux de Chimie.

Cet appareil est destiné à la circulation; voyez Circulation Chimie, & il est fort peu d'usage.

Le pélican est exactement le même appareil simplifié. Voyez Pélican. (b)

JUMELLES (Page 9:58)

JUMELLES, s. f. (Marine.) longues pieces de bois de sapin arrondies & creusées, que l'on attache autour d'un mât avec des cordes, quand il est nécessaire de le renforcer. (Z)

Jumelle (Page 9:58)

Jumelle, (Artificier.) les Artificiers appellent ainsi un assemblage de deux fusées adossées sur une baguette commune.

Jumelles (Page 9:58)

Jumelles, (Fonderie.) piece d'Artillerie, ainsi nommée parce qu'elle étoit composée de deux canons qui, séparés l'un de l'autre par en haut, se réunissoient dans le milieu vers la ceinture ou ornement de volée. Ces deux canons étoient fondus conjointement avec une seule lumiere: on les chargeoit tous deux en même tems avec deux barres de fer attachées ensemble, & éloignées l'une de l'autre selon la distance des deux bouches. L'usage de ce canon jumelle inventé par un fondeur de Lyon, ne fut pas de longue durée; le P. Daniel en donne la figure dans sa Milice françoise, tome I. p. 452. Dict. de Trévoux. (D. J.)

Jumelles (Page 9:58)

Jumelles, (Imprimerie.) jumelles de presse d'Imprimerie; ce sont deux pieces de bois à - peu - près quarrées, environ de six piés de haut sur deux piés de diametre, égales & semblables, posées d'aplomb, vis - à - vis l'une de l'autre, maintenues ensemble par deux traverses ou pieces d'assemblages; leurs extrémités supérieures sont appuyées par les étançons, & les inférieures se terminent en tenons qui sont reçus dans les patins: aux faces du dedans de ces jumelles, sont différentes mortoises faites pour recevoir les tenons des sommiers. Voyez Sommiers, Patins. Voyez les figures & les Planches de l'Imprimerie.

Jumelles (Page 9:58)

Jumelles, chez les Tourneurs, sont deux longues pieces de bois placées horisontalement, entre lesquelles on met les poupées à pointes ou à lunettes, qui soutiennent l'ouvrage & les mandrins des Tourneurs quand ils travaillent. Ces deux pieces de bois ne sont éloignées l'une de l'autre, que de l'épaisseur de la queue des poupées; & elles sont jointes à tenons par leurs extrémités dans les jambages du tour. Voyez Tour.

On donne en général dans les Arts méchaniques le nom de jumelles, à deux pieces semblables & semblablement posées.

Jumelle (Page 9:58)

Jumelle, terme de Blason, espece de fasce double ou de fasce en devise, dont on charge le milieu

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.