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Isle flotante (Page 8:923)
Je ne répondrai point que tous les faits qu'on cite sont également fabuleux & dénués de tout fondement; j'oserai dire néanmoins que la plus grande partie sont entierement faux, ou singulierement exagérés. Il est très - ridicule de vouloir nous expliquer comment un grand nombre d'îles, autrefois flotantes, se trouvent si solidement fixées depuis tant de siecles. Laissons donc Callimaque comparer l'île de Délos à une fleur que les vents ont portée sur les ondes. Laissons dire à Virgile que cette île a été long - tems errante au gré des vents, tantôt cachée & ensevelie sous les eaux, tantôt par une révolution contraire, s'élevant au - dessus de ces mêmes eaux; qu'enfin Jupiter la rendit également immobile & habitable en faveur de Latone, sans permettre qu'elle fût davantage soumise à ses anciens changemens.
Immotamque coli dedit, & contemnere ventos. Toutes ces peintures sont fort jolies dans la Fable & dans les Poëtes; mais la Physique n'épouse point de pareilles merveilles.
En effet, tout ce qu'elle voit sous le beau nom d'îles flotantes, n'est autre chose que des concrétions de portions de terre spongieuse, légere, sulfureuse, qui surnagent ou seules, ou entremêlées d'herbes, & de racines de plantes, jusqu'à ce que les vents, les vagues, les torrents, ou le calme, les ayent fixées sur la rive, pour y prendre corps. C'est ce qui arrive le plus communément dans les lacs, comme dans le lac Lomond en Ecosse, où de pareils amas acquierent finalement une étendue assez considérable, se joignent ensemble, touchent le fond d'un bassin qui n'est pas égal, s'y arrêtent, & y font une liaison. Les especes d'îles flotantes qu'on a vû se former pendant quelque tems près de l'île de Santorin, étoient un amas de rochers & de pierres ponces jettées par des volcans sur la surface de l'eau, mais qui n'ont produit aucune île fixe. On sait que les prétendues îles flotantes d'un lac près de Saint - Omer ne sont proprement que des tissus de racines d'herbes mêlées de vase & de terre grasse. Enfin, il ne reste aucune preuve de la vérité des anciennes & des nouvelles relations qui ont été faites de tant d'îles mouvantes; toutes ces îles ont disparu, & nous ne connoissons plus que des îles fixes. (D. J.)
Isles fortunées (Page 8:923)
The happy isles, where endless pleasures wait, Are slyl'd by tuneful birds, the fortunate. Eternal spring with smiling verdure here Warms the mildair, and crowns the youthfull year; From cristal rocks, transparentriv'let flow; The rose still blushes, and the vi'lets blow. The vine undress'd, her swelling clusters bears: The lab'ring hind; the mellow olives cheers: Blossoms and fruit, at once the citron shows, And as she pays, discovers still she owes; Here the glad orange, court the am'rous maid With golden apples, and a silken shade. No blast e'er discompose the peaceful sky; The spring but murmur, and the Winds but sigh. Where Flora treads, her zephir garlands flings, Shaking rich odours from his purple Wings: And Birds from woodbine bow'rs, and Jess'min groves, Chaunt their glads nuptials, and unenvy'd loves. Mild seasons, rising hills, and silent dales, Cool grottos, silver brooks, and flow'ry vales; In this blest climate, all the circling year prevail... Je ne trouve pas même que la belle description d'Horace, Ode xvj. liv. V. connue de tout le monde, présente un paysage aussi gracieux de ces contrées charmantes, que l'est celui du chevalier Garth. Mais en échange le tableau qu'en fait le poëte latin, est enrichi de tous les ornemens que la Fable & la Poésie pouvoient lui prêter. Ils y sont multipliés avec un goût, une élégance & une force admirables.
Non huc Argoo contendit remige pinus; Neque impudica Colchis intulit pedem; Non huc Sidonii torserunt cornua nautoe, Laboriosa nec cohors Ulissei. Nulla nocent pecori contagia, nullius astri Gregem oestuosa torret impotentia. Jupiter illa pioe secrevit littora genti, Ut inquinavit oere tempus aureum: AEreo dehinc ferro duravit soecula.
Cet heureux pays, ces îles fortunées que Jupiter sépara du reste du monde, sont sans doute les îles Canaries, situées à l'occident de l'Afrique, vis àdu royaume de Suz: tout favorise ce sentiment, & rien ne peut le détruire. Il est assez vraissemblable que les Canaries, les Açores & l'Amérique, sont les restes de cette grande île atlantide de Platon, si fameuse chez les anciens, dont les parties les plus basses furent inondées par l'irruption de la mer Noire qui, s'étant ouvert un passage entre l'Europe & l'Asie, forma d'abord ce que nous appellons la Méditerrannée, & se fit ensuite un canal pour joindre l'Océan, en détachant l'Espagne de l'Afrique. (D. J.)
Isle Gorgone (Page 8:923)
Isle - Jourdain (Page 8:924)
Isle - Longue (Page 8:924)
Isle de Jean Mayen (Page 8:924)
Isles - nouvelles (Page 8:924)
Isle des Pins (Page 8:924)
Isles Piscadores (Page 8:924)
Isle de Quelpaerts (Page 8:924)
Isle de Résolution (Page 8:924)
Isle - royale (Page 8:924)
Isles du Vent (Page 8:924)
Lors de la découverte de ces îles par Christophe Colomb en 1492, elles étoient occupées par les Caraïbes, qui depuis furent contraints de les abandonner aux différentes nations qui les possedent aujourd'hui; ces sauvages se retirerent dans les îles de saint Vincent & de la Dominique, où jusqu'à présent ils ont vêcu en liberté.
Les François sont maîtres des îles de Tabago, de la Grenade & des Grenadins, de sainte Lucie, de la Martinique, des Saintes, de Marie Galande, de la Desirade, des deux parties de la Guadeloupe, de l'île de saint Barthelemy, de la moitié de saint Martin & de quelques autres petites îles.
Antigoa, Nieves, Montserrat, saint Christophe, la Barbade, la Barboude, la Redonde & l'Anguille appartiennent aux Anglois.
Saint Eustache, partie de saint Martin & Saba, sont sous la domination des Hollandois.
Les Danois se sont établis dans les îles de saint Thomas, de saint Jean & de sainte - croix; & les Espagnols ont des prétentions sur une partie des îles nommées les Vierges.
Les îles du vent étant exposées aux excessives chaleurs de la zone torride seroient inhabitables, si deux fois le jour l'air n'étoit rafraîchi par des vents d'est qui regnent constamment dans ce climat, excepté depuis la fin de Juillet jusqu'au quinze du mois d'Octobre, tems auquel l'air est sujet à de grandes variations qui produisent souvent d'horribles tempêtes nommées ouragans. Cette saison qu'on appelle hivernage se termine ordinairement par des pluies abondantes, auxquelles succedent dans plusieurs cantons des fievres & des maladies opiniâtres.
Outre ces incommodités, les Antilles sont sujettes à de fréquens tremblemens de terre. Cela n'est point surprenant, si l'on considere la nature du terrein formé de très - hautes montagnes entrecoupées de vallons, de ravines & de falaises escarpées, où l'on apperçoit les couches de terre, de pierres & de sable, le plus souvent confondues & sans ordre, renfermant à des profondeurs inégales plusieurs sortes de minéraux, parmi lesquels on trouve une grande abondance de fer.
La quantité de soufre naturellement sublimé au
sommet des plus hautes montagnes & dans quelques
vallons, les laves, les eaux thermales, & les nom<pb->
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