ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"909"> les formes ni dans les regles ordinaires. Voyez Régulier & Regle.

On dit fortification irréguliere, édifice irrégulier, figure irréguliere. Voyez Edifice, Fortification, Figure, Bastion & Place. Chambers.

Irregulier (Page 8:909)

Irregulier, (Musique.) est le nom qu'on donne dans le plein - chant aux modes dont l'étendue est trop grande, ou qui ont quelqu'autre irrégularité. On nommoit autrefois cadence irréguliere, celle qui ne tomboit pas sur une des cordes essentielles du ton; mais M. Rameau a donné ce nom à une cadence fort réguliere, dans laquelle la base fondamentale monte de quinte ou descend de quarte, après un accord de sixte ajoûtée. V. Cadence. (S)

Irregulier (Page 8:909)

Irregulier, terme d'Architecture, se dit dans l'art de bâtir, des parties de l'Architecture qui sont hors des proportions établies par les préceptes des anciens & confirmées par l'usage; comme quand on donne neuf modules de hauteur à une colonne dorique, & onze à la colonne corinthienne. Aussi - bien que lorsqu'on néglige dans un édifice de faire les angles extérieurs & les côtés égaux, comme dans la plupart des anciens châteaux, où l'on a affecté cette irrégularité sans y être obligé, ou par le seul motif d'éclairer les dedans relativement à la distribution, sans avoir égard à la décoration extérieure, de maniere qu'on voyoit fréquemment dans les dehors de petites croisées placées à côté des grandes, de grands trumeaux avec des petits, &c.

Irrégulier (Page 8:909)

Irrégulier, pouls, (Medec.) Voyez sous le mot Pouls.

Irrégulier (Page 8:909)

Irrégulier & Irrégularité, (Medec.) & plus communément anomale & anomalie, se dit de la marche ou type de certaines maladies; de certains symptomes insolites ou étrangers à une maladie; ou enfin d'une maladie qui s'éloigne elle - même par sa marche & par ses symptomes, du vrai caractere, du genre auquel elle appartient. Voyez Type, Medecine, Maladie & Symptome. (b)

IRRELIGIEUX (Page 8:909)

* IRRELIGIEUX, adj. (Gram.) qui n'a point de religion, qui manque de respect pour les choses saintes, & qui n'admettant point de Dieu, regarde la piété & les autres vertus qui tiennent à leur existence & à leur culte, comme des mots vuides de sens.

On n'est irrétigieux que dans la société dont on est membre; il est certain qu'on ne fera à Paris aucun crime à un mahométan de son mépris pour la loi de Mahomet, ni à Constantinople aucun crime à un chrétien de l'oubli de son culte.

Il n'en est pas ainsi des principes moraux; ils sont les mêmes par - tout. L'inobservance en est & en sera repréhensible dans tous lieux & dans tous les tems. Les peuples sont partagés en différens cultes, religieux ou irréligieux, selon l'endroit de la surface de la terre où ils se transportent ou qu'ils habitent; la morale est la même par - tout.

C'est la loi universelle que le doigt de dieu a gravée dans tous les coeurs.

C'est le précepte éternel de la sensibilité & des besoins communs.

Il ne faut donc pas confondre l'immoralité & l'irréligion. La moralité peut être sans la religion; & la religion peut être, est même souvent avec l'immoralité.

Sans étendre ses vûes au - delà de cette vie, il y a une foule de raisons qui peuvent démontrer à un homme, que pour être heureux dans ce monde, tout bien pesé, il n'y a rien de mieux à faire que d'être vertueux.

Il ne faut que du sens & de l'expérience, pour sentit qu'il n'y a aucun vice qui n'entraîne avec lui quelque portion de malheur, & aucune vertu qui ne soit accompagnée de quelque portion de bonheur; qu'il est impossible que le méchant soit tout - à fait heureux, & l'homme de bien tout - à - fait malheureux; & que malgré l'intérêt & l'attrait du moment, il n'a pourtant qu'une conduite à tenir.

D'irréligion, on a fait le mot irréligieux, qui n'est pas encore fort usité dans son acception générale.

IRREMEDIABLE (Page 8:909)

* IRREMEDIABLE, (Gram.) qui est sans remede.

IRREMISSIBLE (Page 8:909)

IRREMISSIBLE, (Gram.) pour lequel il n'y a point de remission, de pardon.

IRREPARABLE (Page 8:909)

IRREPARABLE, (Gram.) qui ne se peut réparer.

IRREPRÉHENSIBLE (Page 8:909)

IRREPRÉHENSIBLE, (Gramm.) où il n'y a rien à reprendre.

IRRÉPROCHABLE (Page 8:909)

IRRÉPROCHABLE, (Gram.) à qui ou à quoi on n'a rien à reprocher.

IRRESISTIBLE (Page 8:909)

IRRESISTIBLE, (Gramm.) à quoi on ne peut résister.

Tous ces termes sont négatifs, & l'on trouvera ce qu'ils comportent d'explication à leur acception positive, Remede, Pardon, Réparation, Reprendre, Reprocher , &c. Voyez ces mots.

IRRESOLUTION (Page 8:909)

IRRESOLUTION, s. f. (Gramm.) état de l'ame lorsqu'également affectée par différens avantages ou différens inconvéniens, elle ne sait quel parti prendre dans une affaire; elle oscille sans cesse. Les hommes irrésolus sont à plaindre. Peu pénétrans, ils n'osent s'en rapporter à leurs propres lumieres; méfians, ils craignent de suivre le conseil ou l'impulsion des autres. Je les comparerois volontiers sur le chemin de la vie, à celui qui marche sur la crête d'une montagne escarpée, entre deux précipices qu'il voit sans cesse à droite & à gauche, & que la crainte de tomber dans l'un fait pencher vers l'autre, d'où une même frayeur le rejette, & ainsi de suite, sans pouvoir ni marcher droit & ferme, ni tomber. L'irrésolu ignore que le plus mauvais parti est souvent celui de n'en point prendre. Il temporise, & à force de temporiser, le moment de se déterminer se passe, & le mal l'accable, ou le bonheur lui échappe. Mais si l'irrésolution est un état fâcheux pour l'irrésolu, c'est encore une qualité très - incommode pour les autres. On ne sait jamais à quoi s'en tenir avec cette sorte d'hommes - là, & ils vous font presque toujours subir la peine de leur défaut.

IRRÉVÉRENCE (Page 8:909)

* IRRÉVÉRENCE, s. f. (Gramm.) manque de vénération; il ne se dit guere que des choses saintes & sacrées. On porte à l'église une irrévérence qu'on n'auroit point dans l'anti chambre d'un grand. Incrédule ou croyant, il ne faut jamais parler avec irrévérence des cérémonies & du culte d'un peuple chez lequel on vit; si l'on croit, l'irrévérence est un blaspheme; si l'on ne croit pas, c'est une indiscrétion dangereuse. En quelque lieu du monde que vous soyez, reverez - en le souverain & le dieu, au moins par le silence.

IRREVOCABLE (Page 8:909)

* IRREVOCABLE, adject. (Gramm.) qui ne peut être revoqué. La loi qui condamne indistinctement tous les êtres de la nature à passer après une courte durée, est nécessaire & s'exécute d'une maniere aussi générale qu'irrévocable. Irrévocable a encore une autre acception, & il signifie qui ne peut être rappellé; le passé est irrévocable.

IRRITABILITE (Page 8:909)

IRRITABILITE, s. f. (Physiologie.) terme inventé par Glisson, & renouvellé de nos jours par le célebre M. Haller, pour désigner un mode particulier d'une faculté plus générale des parties organiques des animaux, dont il sera traité sous le nom de sensibilité. (b)

Irritabilité (Page 8:909)

Irritabilité. Voyez Sensibilité.

IRRITANT (Page 8:909)

IRRITANT, adject. (Jurisprud.) signifie ce qui casse, annulle & rend inutile quelque acte ou clause, c'est en ce sens que l'on dit un decret irritant, une condition ou cause irritante. (A) [p. 910]

IRRITATION (Page 8:910)

IRRITATION, s. f. (Médecine.) les Medecins entendent par ce mot l'affection qu'éprouvent les parties irritables, c'est - à - dire sensibles & contractiles du corps animal, à raison de leur contractilité ou sensibilité; ou ce qui revient au même la sensibilité réduite en acte. Voyez Sensibilité.

IRRITER (Page 8:910)

IRRITER, v. act. (Gramm.) c'est exercer l'ire ou la colere. Les fautes des hommes irritent les dieux; on irrite un animal en le tourmentant. La contrainte irrite le desir. Le mal s'irrite souvent par le remede. Il y a des hommes qu'on irrite facilement; les Poëtes en sont; genus irritabile vatum.

IRROGATION (Page 8:910)

* IRROGATION, s. f. (Histoire anc.) punition décernée contre un accusé, apres que la cause avoit été appellée trois fois. On annonçoit cette punition au peuple qui la confirmoit ou qui la modéroit; cela s'appelloit certatio: voici la teneur de la loi. Cùm magistratus judicasset, irrogassetve, per populum multoe poenoe certatio esto.

IRRUPTION (Page 8:910)

IRRUPTION, s. f. (Gramm. & Art milit.) entrée subite de l'ennemi dans une contrée pour s'en emparer ou pour la ravager. La Pologne est exposée aux irruptions des Turcs & des Cosaques; l'irruption est un acte de barbarie.

IRTICH ou IRTIS (Page 8:910)

IRTICH ou IRTIS, (Géog.) grande riviere d'Asie dans la Sibérie. Après avoir arrosé une vaste étendue de pays depuis ses deux sources, qui sont vers le quarante - septieme deg. de latitude selon quelques-uns, ou selon le P. Gaubile, à 46. 4. & à 112d 12'48" de longit. elle se jette dans le fleuve Oby à 60d 40'de latitude; ses eaux blanches & légeres abondent en poissons, sur tout en esturgeons & en saumons délicieux.

Pierre le Grand empereur de Russie, considérant que l'Irtich lui pouvoit être d'une grande utilité pour fonder un commerce avantageux entre ses états & les autres pays de l'Orient, fit faire en 1715 de distance en distance le long de cette riviere, des établissemens, qui seroient d'une toute autre valeur entre les mains d'une nation libre & commerçante.

Il y a une ville de ce nom au Mogolistan, à qui le traducteur de Timur - Beg donne 130 deg. de longitude, & 56 deg. 40 min. de latitude. (D. J.)

IRWIN (Page 8:910)

IRWIN, (Géog.) Irva, ville d'Ecosse, capitale de la province de Cuningham, avec un port qui ne peut servir qu'à des barques; elle est sur la riviere de même nom, à 21 lieues S. O. d'Edimbourg, 107 N. O. de Londres. Long. 12. 50. lat. 56. 5. (D. J.)

ISABELLE (Page 8:910)

ISABELLE, adject. (Gramm. & Teint.) couleur qui participe du blanc, du jaune & de la chair.

Isabelle (Page 8:910)

Isabelle, (Maréchallerie.) poil de cheval tirant sur le jaune clair. Les chevaux isabelles ont quelfois les crins & la queue isabelle; mais il y en a un plus grand nombre à crins blancs ou à crins noirs.

Isabelle (Page 8:910)

Isabelle, (Géogr.) petite ville de l'Amérique dans l'île espagnole, sur la Jahja, bâtie par Christophe Colomb en 1493, dans un terroir fertile & tres - sain. Long. 307. 5. lat. 19. 55. (D. J.)

Isabelle (Page 8:910)

Isabelle, l'île, (Géog.) île de la mer du Sud, de 230 lieues de circuit, & la plus grande des îles de Salomon, elle fut découverte par les Espagnols en 1568: sa partie orientale s'appelle le Cap brûlé. (D. J.)

ISADA (Page 8:910)

ISADA, (Hist. nat.) nom donné par les Espagnols & Portugais d'Amérique à la pierre des Amasones, que l'on appelle communément jade. Voyez cet article.

ISADAGAS ou TAGODAS (Page 8:910)

ISADAGAS ou TAGODAS, (Géog.) ancienne ville d'Afrique en Barbarie, au royaume de Maroc dans la province d'Escure, sur la cîme d'une haute montagne, & néanmoins dans un terroir abondant en bétail, orge, froment, légumes & miel blanc fort estimé. Les habitans commercent avec ceux de Numidie & de Gétulie, qui sont de l'autre côté du mont Atlas; ils accordent gratuitement l'hospitalité à tous les étrangers. (D. J.)

ISAGA (Page 8:910)

ISAGA, s. m. (Hist. mod.) officier du grand - seigneur; c'est le grand chambellan. C'est lui qui porte les paroles secrettes du grand - seigneur à la sultane; il commande aux pages de sa chambre & de sa garde robe, & veille à tout ce qui concerne la personne du sultan.

ISAGONE (Page 8:910)

ISAGONE, adject. (Géomét.) terme dont on se sert quelquefois, mais rarement dans la Géométrie, pour exprimer une figure composée d'angles égaux. (E)

ISAIE (Page 8:910)

ISAIE, (Théolog.) nom d'un des livres prophétiques & canoniques de l'ancien testament, ainsi appellé d'Isaïe, fils d'Amos, qui prophétisa sur la fin du regne d'Osias jusqu'au tems de Manassés.

Isaïe est le premier des grands prophètes. Il recueillit lui - même dans un volume les prophéties qu'il avoit faites sous les rois Osias, Joathan, Achaz & Ezéchias. Il avoit encore écrit un livre des actions d'Osias, dont il est parlé dans le second livre des Paralipom. chap. xxvj, V. 22. On lui a aussi attribué quelques ouvrages apocryphes, entr'autres le célebre, cité plusieurs fois par Origene, & un autre intitulé l'ascension d'Isaïe, dont S. Jérôme & S. Epiphane font mention, & enfin un dernier intitulé vision ou apocalypse d'Isaïe. Quelques - uns ont prétendu que le titre d'Isaïe que nous avons n'est qu'une compilation tirée des ouvrages de ce prophète; mais les conjectures qu'ils apportent pour le prouver sont très frivoles, & M. Dupin, de qui nous empruntons ceci, les a solidement réfutées dans sa dissert. prélim. sur la bible, liv. I, chap. iij, pag. 356.

Quelques Juifs lui attribuent aussi les proverbes, l'ecclésiaste, le cantique des cantiques & le livre de Job, mais sans fondement, comme on peut voir aux articles où nous avons traité de ces livres. Isaïe passe pour le plus éloquent des prophetes, & Grotius le compare à Démosthenes, tant pour la pureté du langage, que pour la véhémence du style. S. Jérôme, qui le trouve admirable à tous ces égards, & pour la vaste étendue de génie qui regne dans ses écrits, ajoute qu'il exprime tout ce qui concerne la vocation des gentils, la répudiation du peuple Juif, le regne de J. C. sa vie, sa prédication, sa passion, l'établissement & la perpétuité de l'Eglise en termes si clairs, qu'il semble plûtôt écrire des choses passées que d'en prédire de futures, & remplir les fonctions d'évangéliste plûtôt que le ministere de prophète. Dupin, Ibid. Calmet, dictionn. de la bible.

ISAMBRON (Page 8:910)

ISAMBRON, s. m. (Gram. & Commerce.) espece de panne, qui marquoit apparemment le luxe, puisqu'on défendit aux chanoines de saint Victor d'en porter.

ISARCIENS (Page 8:910)

ISARCIENS, s. m. pl. (Géog. anc.) ancien peuple d'Italie dans les Alpes, soumis par Auguste à l'empire romain: c'est présentement le val de Sarcha, près de la vallée de Camonica. (D. J.)

ISARD (Page 8:910)

ISARD, s. m. (Chamoiseur.) espece de chevre sauvage, qu'on connoît plus ordinairement sous le nom de chamois, & dont la peau est fort estimée dans le commerce des cuirs. Voyez Chamois.

ISAURIE (Page 8:910)

ISAURIE, (Géog. anc.) contrée d'Asie aux confins de la Pamphilie & de la Cilicie; c'est un pays de montagnes, situées pour la plus grande partie dans le mont Taurus; ce pays n'avoit autrefois ni ville ni bourgs, mais seulement deux gros villages nommés au pluriel Isaura; cependant ces deux villages donnerent bien de la peine aux Romains, du moins à Publius Servilius, qui rapporta de leur conquête le surnom d'Isaurique.

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