ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Sous les empereurs grecs, l'Isaurie s'accrut aux dépens des provinces voisines, car dans la notice de Hiéroclés, on y compte vingt trois villes, dont Séleucie étoit la métropole; & outre ces villes il y avoit encore d'autres siéges indépendans; l'Isaurie propre fut soumise pour le spirituel à la jurisdiction du patriarche de Constantinople.

Cette province, défendue par ses montagnes & par la valeur de ses habitans, resta sous la domination des empereurs grecs, jusqu'à l'invasion des Turcs Selgiukides, qui dans le xje siecle se répandirent de la Syrie & de la Perse dans l'Asie mineure, & y établirent une puissante dynastie, connue sous le nom de Sultans Selgiukides de Roum.

Enfin, l'Isaurie & les pays voisins ont passé sous la domination des Turcs ottomans, depuis le regne de Mahomet II. Ils appellent ce district Itch - il, c'est - à - dire le pays intérieur; il dépend du gouvernement ou pachalik de l'Isle de Chypre, & est presque entierement occupé par divers tribus de Turkmans, qui habitent en hiver les villes & les bourgades, & se retirent pendant l'été dans les montagnes avec leurs troupeaux. La ville de Séleucie, appellée maintenant Selké, est encore assez peuplée, & le bey ou gouverneur particulier du pays d'Itch - il y fait sa résidence. (D. J.)

ISCHÉNIES (Page 8:911)

ISCHÉNIES, (Antiq. grecq.) fête anniversaire qu'on célébroit à Olympie en mémoire d'Ischénus, petit - fils de Mercure & de Hiérée. Dans un tems de famine il se dévoua lui - même en sacrifice pour le salut de son pays, & en l'honneur de cette belle action on lui éleva un magnifique monument près du stade d'Olympie. Potter, Archoeol. groec. lib. II, cap. xx, tom. I, p. 407. (D. J.)

ISCHIA (Page 8:911)

ISCHIA, (Géog.) ville d'Italie, capitale de l'isle de même nom, au royaume de Naples, avec un évêché suffragant de Naples, & une bonne forteresse, où Alphonse, fils de Ferdinand, roi de Naples, vint se réfugier, après avoir été privé de la couronne. Long. 31. 30. lat. 40. 50. (D. J.)

ISCHIA (Page 8:911)

ISCHIA, (Géog.) AENARIA ou INARIME par les anciens; isle du royaume de Naples, sur la côte de la terre de Labour dont elle fait partie, & ce laquelle elle n'est éloignée que par un trajet de mer de deux milles vers le cap de Misene; son circuit est d'environ 16 mille 500 pas; dans cette petite étendue on voit au levant d'agréables vallées, qui produisent des fruits exquis, des coteaux qui fournissent d'excellens vins & de très - bonnes sources; mais le nord - est de l'isle est bien différent, car il est agité par de fréquens tremblemens de terre: là on trouve les horribles cavernes nommées le cremate, desquelles en 1301 il sortit des torrens de slammes sulphureuses, qui ruinerent sans ressource tout le pays jusqu'à l'espace le trois milles. C'est sous ces cavernes, disent les Poëtes, que Typhée le titan foudroyé par le maître des dieux, a été précipité, & ses secousses causent celles de la terre.

Un naturaliste du dernier siecle a tâché de rétablir le mérite de cette isle, en étalant les remedes qu'elle renferme, selon lui, dans son sein. Je parle de Jasolinus (Julius), qui, après bien des recherches, a mis au jour pour preuve de son opinion, le livre intitulé De gl'remedi naturali che sono nell' isola di Pitechusa, oggi nella ischia, Neapoli, 1689 in - 4°. (D. J.)

ISCHIATIQUE (Page 8:911)

ISCHIATIQUE, adj. en Anatomie, nom d'une échancrure faite par l'os ilium & le pubis, située à la partie postérieure des os des hanches. Voyez Hanche.

ISCHIO - CAVERNEUX (Page 8:911)

ISCHIO - CAVERNEUX, en Anatomie, est un muscle du clitoris & de la verge, appelle communement érecteur. Voyez nos Planches anatomiques. fig. 15. lett. E. Voyez aussi Erecteur.

ISCHIO - COCCYGIEN (Page 8:911)

ISCHIO - COCCYGIEN, en Anatomie, nom de deux muscles qu'on appelle aussi coccygiens antérieurs ou latéraux. Voyez Coccygien.

ISCHION (Page 8:911)

ISCHION, s. m. (Anat.) terme dont se rvoient les Anatomistes pour désigner une des trois pieces dont les os innominés sont composés dans les jeunes sujets. Voyez Innominés & Os.

Il est situé à la partie antérieure & inférieure du bassin; il forme un angle, dont un des côtés appellé branche, s'unit antérieurement avec celle de l'os pubis, & l'autre nommé corps, s'unit avec l'ilium & le pubis pour former la partie inférieure de la cavité cotyloïde. On remarque à la partie postérieure du corps une éminence appellée épine, & au - dessous une sinuosité: l'angle est inégal & raboteux, & s'appelle la tubérosité. Voyez Ilium, Pubis, &c.

ISCHNOPHONIE (Page 8:911)

ISCHNOPHONIE, s. f. (Médec.) aigreur & foiblesse de voix qu'on a dans certaines maladies; ou bien encore un bégayement, une imperfection dans les organes de la parole. Ce mot est composé de FO/NOS2, voix, & de I)XNO\S2, maigre, grêle, derivé de I=XW, j'empêche, je mets obstacle. (D. J.)

ISCHURIE (Page 8:911)

ISCHURIE, (Médec.) Voyez Retention d'urine.

ISCUSTOS (Page 8:911)

ISCUSTOS, (Hist. nat.) pierre inconnue dont il est parlé dans Albert le grand. Boëce de Boot croit que c'est l'asbete, dont le nom a été défiguré.

ISELASTIQUES, Jeux (Page 8:911)

ISELASTIQUES, Jeux, (Gymnast. athlétiq.) iselastica certan ina, jeux publics des Grecs & des Romains, où les athletes vainqueurs avoient droit d'entrer en triomphe, non par la porte, mais par une breche, dans la ville de leur naissance: ce mot derive du grec E=ISELANE=IN, être conduit en triomphe; de là vient qu'on surnommoit un athlete qui avoit obtenu cet honneur, athlete isélastique.

Il jouissoit encore de toute ancienneté, du privilege d'être nourri le reste de ses jours aux dépens de sa patrie. Toutefois dans la suite des tems leurs victoires se multipliant aussi - bien que les jeux, on fut obligé de resserrer dans les bornes de la médiocrité cette dépense, qui devenoit fort à charge à l'état. Solon, par cette considération, réduisit la pension d'un athlete vainqueur aux jeux olympiques, à 500 drachmes; celle d'un vainqueur aux jeux isthmiques, à 100 drachmes, & ainsi des autres proportionnellement.

Les empereurs romains conserverent ces sortes de graces aux athletes; mais Trajan leur eut à peine confirmé ce privilege en faveur de quelques jeux institués ailleurs qu'à Olympie, qu'il s'éleva deux difficultés, sur lesquelles Pline le jeune se vit obligé de consulter le prince. Il s'agissoit de sçavoir, 1°. si les athletes isélastiques jouiroient de leurs privileges à compter du jour de leur victoire ou du jour de leur triomphe; 2°. si ces mêmes privileges leur étoient acquis par une victoire remportée dans des jeux qui n'étoient point encore isélastiques, mais qui l'étoient devenus depuis.

Trajan répondit en ces termes à ces deux questions: Iselasticum tunc primùm mihi videtur incipere debere, quùm quis in civitatem suam ipse EI)TELASIN. Obsonia corum certaminum, quoe iselastica non fuerunt, retro non debentur; c'est - à - dire que les athletes victorieux ne jouiroient de leur pension que du jour de leur entrée triomphale dans leur patrie, & seulement pour la victoire remportée dans les jeux actuellement isélastiques. Remarquez que Trajan ne dit point j'entends, je veux, j'ordonne, mais il me semble que telle chose doit être ainsi, mihi videtur: il décide en philosophe qui craint de se tromper. (D. J.)

ISELSTEIN (Page 8:911)

ISELSTEIN, (Géog.) petite ville des pays - bas sur l'Issel, à une lieue & demie d'Utrecht; elle prend son nom de la riviere qui l'arrose: on ignore le tems [p. 912] de sa fondation, mais elle n'eut des murs & des portes qu'en 1390; elle est du domaine des princes d'Orange. Long. 22. 34. lat. 52. 6. (D. J.)

ISENBOURG (Page 8:912)

ISENBOURG, (Géog.) petit canton d'Allemagne dans la Wétéravie, dont le chef - lieu n'est qu'un gros bourg avec un château; mais je me rappelle deux littérateurs du xvje siecle nés dans ce comté, Paul Léonard & François Nansius; le premier mort en 1567 à 57 ans, a mis au jour vingt livres de mêlanges, miscellaneorum, sive emendationum, libri viginti, qui sont remplis d'une grande érudition & d'un jugement droit; le second, mort en 1595, âgé de 70 ans, a donné des notes sur Théocrite, Hésiode & Callimaque, qui lui ont fait honneur dans son tems. (D. J.)

ISEQUEBO (Page 8:912)

ISEQUEBO, (Geog.) nom d'une colonie hollandoise d'Amérique, établie sur les bords d'une riviere de même nom dans la Guiane, province de l'Amérique méridionale.

ISER, l (Page 8:912)

ISER, l'(Géog.) riviere considérable de l'Allemagne; elle prend sa source aux confins du Tirol & de la Baviere, & après avoir baigné les villes de Munich & de Landshut, elle se jette dans le Danube, entre Straubing & Passau. (D. J.)

ISÈRE (Page 8:912)

ISÈRE, (Géog.) riviere qui prend sa source dans le mont d'Isérano, aux confins du Piémont & de la Savoye, & qui après avoir traversé une grande étendue de pays, se jette dans le Rhône, à 15 lieues au - dessous de Grenoble, & à 2 lieues au - dessus de Valence. (D. J.)

ISERNIA (Page 8:912)

ISERNIA, (Géog.) ville d'Italie au royaume de Naples, dans le comté de Molisse, avec un évêché suffragant de Capoue; elle est au pié de l'Apennin, à 14 lieues N. E. de Capoue, 21 N. E. de Naples, 50 de Molisse. Long. 31. 55. lat. 41. 42.

C'est la patrie de Pierre Célestin, qui institua l'ordre qui porte son nom. Il fut à peine élu pape, qu'il abdiqua le pontificat, & Boniface VIII. son successeur, l'enferma au château de Fumon, où il mourut en 1296, âgé de 81 ans. Un pape le fit périr, un autre pape, Clément V, le canonisa sept ans après. (D. J.)

ISERNLOHN (Page 8:912)

ISERNLOHN, (Géog.) petite ville d'Allemagne en Westphalie, au comté de la Marck, sur la riviere de Baren. Long. 25. 30. lat. 51. 48. (D. J.)

ISET (Page 8:912)

ISET, (Géog.) nom d'une province de l'empire russien, en Sibérie, arrosée par une riviere de même nom; elle dépend du gouvernement général de Tobolsk.

ISIAQUE (Page 8:912)

ISIAQUE, s. m. (Littérat.) prêtre de la déesse Isis. On trouve les isiaques représentés vêtus de longues robes de lin, avec une besace, une clochette & une branche d'absynte marine à la main. Ils portoient quelquefois la statue d'Isis sur leurs épaules, & se servoient du sistre dans leurs cérémonies. Voyez Sistre.

Après avoir ouvert le temple de la déesse au lever du soleil, ils se prosternoient devant elle & chantoient ses louanges; ensuite ils couroient une partie du jour pour demander l'aumône, revenoient le soir adorer de nouveau la statue d'Isis, l'accommoder, la couvrir, & refermer son temple.

Ils ne se couvroient les piés que d'écorce fine de la plante appellée papyrus; ce qui a fait croire à plusieurs auteurs qu'ils alloient nuds piés. Ils étoient vêtus de lin, parce qu'Isis passoit pour avoir appris aux hommes à cultiver & à travailler cette plante. Ils ne mangeoient ni cochon ni mouton, se piquoient d'une grande austérité, & ne saloient jamais leurs viandes, pour être plus chastes. Ils mêloient beaucoup d'eau dans leur vin, & se rasoient très - souvent la tête; c'est ce que nous disent Plutarque & Diodore de Sicile.

Mais l'histoire romaine nous apprend que ces prêtres mendians de leur profession, & si vertueux en apparence, se servoient souvent du voile de la religion pour pratiquer des intrigues criminelles. Ils s'insinuoient adroitement dans les maisons la besace sur l'épaule, & sous prétexte de quêtes pour leurs besoins, ils rendoient aux dames secretement des billets, & leur donnoient des rendez - vous de la part de leurs amans.

Ils étoient d'autant plus propres à ce commerce, qu'on les en soupçonnoit le moins, & que les temples d'Isis étoient les lieux où les femmes galantes saisoient le plus volontiers leurs stations. Aussi Ovide dit aux hommes: « Ne fuyez point le temple de la génisse du Nil; elle enseigne aux dames à faire ce qu'elle a fait pour Jupiter ».

Nec fuge Niliacoe memphitica templa juvencoe, Multas illa facit, quod fuit ipsa Jovi. Et ailleurs il dit au garde de sa maîtresse: « Ne vas point t'informer de tout ce qui se peut pratiquer dans le sanctuaire de l'égyptienne Isis ».

Nec tu Niligenam fieri quid possit ad Isim Quoesieris.

En un mot, les prêtres isiaques étoient très - bien assortis à ces tems de la dépravation des moeurs. On sçait l'histoire de Pauline, qui fut violée dans un des temples d'Isis par Mundus, lequel s'étoit couvert de la peau d'un lion, afin de passer plus sûrement pour être le divin Anubis. (D. J.)

ISIAQUE, table (Page 8:912)

ISIAQUE, table (Antiq. égypt.) monument des plus considérables que l'antiquité nous ait transmis. On imagine qu'il désigne les grandes fêtes d'Isis & d'autres divinités égyptiennes.

Quoi qu'il en soit, ce monument fut trouvé au sac de Rome en 1525. C'est une table de bronze à compartimens, qui a environ cinq piés de long sur trois de large; elle fut portée en Italie du tems des croisades, par un seigneur de la maison de Gonzague; ensuite elle a passé à Turin, sans qu'on sache par qui ni comment.

On m'a mandé de cette ville, que cette table représentoit en bas - relief cent choses différentes, dont les plus frappantes sont, à ce qui paroît, des divinités égyptiennes. On y voit plusieurs personnes faisant des offrandes à ces divinités, qui sont assises sur des trônes. On y remarque d'autres figures à genoux, qui semblent adorer des oiseaux, des bêtes à quatre piés & des poissons. Ces dernieres figures se trouvent dans la petite bordure qui environne les principaux compartimens. On distingue parmi les dieux, Osiris, son fils Horus, plusieurs Isis, une dans son vaisseau, une autre à tête de lion, une autre avec le circ ou cercle solaire entre deux cornets de lotus & deux feuilles de perséa, portant la mesure du Nil en main, & ayant sous son trône la canicule. On y distingue des sceptres d'Osiris, sa clé, son fouet, son bâton pastoral. Horus y paroît emmailloté, portant la girouette à tête de hupe, l'équerre & le clairon. On y trouve des signes du zodiaque, toutes sortes d'especes d'animaux, de reptiles & d'oiseaux, l'ibis, la cigogne, l'épervier, le sphinx. Enfin on y voit représenté différentes mesures du Nil, des avirons, des ancres, des canopes, des girouettes, des équerres, & quantité d'hyéroglyphes indéchiffrables: tel est le spectacles qu'offre la table isiaque, dont Kircher & Pignorius ont donné des gravures dans leurs ouvrages.

On est fort partagé sur l'antiquité de ce monument. M. Shuckford, dans son histoire du monde, la juge des premiers tems, & croit qu'il a été gravé avant que les Egyptiens adorassent des figures d'hommes ou de femmes.

M. Warburthon pense au contraire que cette table a été faite pour les personnes attachées à Rome

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