ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"895">

Voyez le glossaire de Ducange au mot dies; celui de Lauriere au mot jours. Fontanon, tom. I, liv. I. tit. 17. (A)

Jour (Page 8:895)

Jour dans le commerce de lettres de change, marque le tems auquel une lettre doit être acquittée.

On dit qu'une lettre de change est payable à jour préfix, à jour nommé, lorsque le jour qu'elle doit être payée est exprimé & fixé dans la lettre de change. Les lettres à jour préfix ne jouissent point du bénéfice des dix jours de faveur ou de grace. Voyez Faveur & Jours de Grace.

Une lettre de change à deux, à quatre, à six jours de vûe préfixe, est celle qui doit être payée deux, quatre ou six jours après celui de son acceptation. Voyez Lettre de Change & Acceptation. Diction. de commerce.

Jours de grace (Page 8:895)

Jours de grace, en terme de Commerce, c'est un nombre de jours accordé par la coutume pour le payement d'une lettre de change lorsqu'elle est dûe, c'est - à - dire lorsque le tems pour lequel elle a été acceptée est expiré. Voyez Lettre de Change, Change & Faveur.

En Angleterre on accorde trois jours de grace, ensorte qu'une lettre de change acceptée pour être payée, par exemple, dans dix jours à vûe, peut n'être payée que dans treize jours. Par toute la France l'on accorde dix jours de grace, autant à Dantzick; huit à Naples; six à Venise, à Amsterdam, à Rotterdam, à Anvers; quatre à Francfort; cinq à Leipsic; douze à Hambourg; six en Portugal, quatorze en Espagne, trente à Genes, &c. Remarquez que les dimanches & les fêtes sont compris dans le nombre des jours de grace. Voyez Acceptation.

Jour nommé (Page 8:895)

Jour nommé, (Commerce.) bateau de diligence, dont le maître s'est obligé d'arriver à certain jour préfix dans le port de sa destination, à peine de diminution de la moitié du prix porté par la lettre de Voiture. Dictionnaire de Commerce.

Jour de Planche (Page 8:895)

Jour de Planche, (Commerce.) on nomme ainsi à Amsterdam & dans les autres villes maritimes des Provinces - Unies, le séjour que le maître ou batellier d'un bâtiment freté par des marchands, est obligé de faire dans le lieu de son arrivée, sans qu'il lui soit rien dû au - delà du fret On convient ordinairement de ces jours de planche par la charte partie, à - moins qu'ils ne soient fixés ou par l'usage ou par des reglemens. A Rotterdam, par exemple & aux environs, les bateliers sont obligés de donner trois jours de planche; ceux de Brabant, Flandres, Zélande, & des autres villes également distantes d'Amsterdam, en donnent cinq ou six, suivant la grandeur du bâtiment; mais si après ces jours de planche ou reglés ou convenus, le bâtiment reste encore chargé, le marchand paye tant par jour par proportion à sa grandeur, ou au prix accordé pour le fret. Dictionnaire de Commerce.

Jour, Journal (Page 8:895)

Jour, Journal, (Arpentage.) grande mesure des héritages: cette dénomination est fort en usage en Lorraine; on y dit pour les terres labourables jours, journaux; pour les prés fauchés, & pour les forêts arpent: ce n'est cependant qu'une même mesure; elle est communément dans ce pays de 250 toises de Lorraine. Cette toise a de longueur 10 piés de Lorraine, le pié 10 pouces, le pouce 10 lignes; ce qui fait environ huit piés neuf pouces dix lignes, mesure de roi.

Jour (Page 8:895)

Jour, terme d'Architecture; ce mot s'entend de toute ouverture faite dans les murs par où l'on reçoit de la lumiere, & qu'on nomme aussi baye ou bée.

Jour droit, celui d'une fenêtre à hauteur d'appui.

Faux - jour, celui qui éclaire quelque petit lieu, comme une garde - robe, un retranchement, un petit escalier.

Jour d'en - haut, celui qui est commniqué par un abajour qui ne reçoit le jour que par le dôme, un soûpirail, une lucarne faitiere de grenier, généralement tout jour qui est pris à six ou sept piés de haut ou plus.

Jour - à - plomb, celui qui vient directement par - enhaut, comme au Panthéon à Rome.

Jour de coûtume, voyez Vue de Coutume.

Jour d'escalier, c'est le vuide ou l'espace quarré ou rond qui reste entre les limons droits ou rampans de bois ou de pierre, sur lesquels est porté la rampe de fer.

Jour (Page 8:895)

Jour, terme d'Horlogerie; c'est un espace qu'on laisse entre deux roues qui passent l'une sur l'autre, ou entre les platines & ces roues, pour empêcher qu'elles ne se touchent. Les jours de la grande roue moyenne avec la platine des piliers & la grande roue, & du barrillet avec la platine du dessus & la grande roue, ne doivent pas être trop considérables, ou, pour parler comme les Horlogers, doivent être bien ménagés; afin de conserver au barrillet, & par conséquent au grand ressort, le plus de hauteur qu'il est possible.

Jour (Page 8:895)

Jour, (Peinture.) on dit qu'un tableau est dans son jour, lorlque la lumiere qui fait qu'on le voit, vient du même côté que celle qui éclaire les objets peints dans ce tableau.

Il y a des auteurs qui prétendent qu'on appelle jour, les endroits les plus éclairés d'un tableau; mais on ne se sert point de cette expression: on dit la lumiere, les lumieres d'un tableau, & non les jours d'un tableau.

Jours (Page 8:895)

Jours, (Rubannier.) ouvrage à jour, terme plus propre au galon qu'à tout autre ouvrage, puisqu'il n'y a presque que le galon qui soit susceptible de pareil travail; rarement on en ménage sur les rubans figurés; les jours sont des ornemens pratlqués dans les desseins, qui laissent effectivement à jour les espaces qu'ils dosvent representr; ces jours son appellés corps séparés, parce qu'ils sont travaillés cnacun soparément & l'un apres l'autre par autant de navertes différentes; ce qui fait qu'il y a des ouvrages à 10 ou 12 & même 25 ou 26 navettes, quand les jours sont pratiqués l'un à côté de l'autre; il faut avoir soin de ne travailler que quelques coups de navette sur chacun de ces corps séparés tant qu'il y en a, afin que le battant puisse frapper le plus également qu'il est possible ces coups de navette; autrement si on rachevoit entierement le jour, qui est quelquefois de beaucoup de ces coups, & que l'on passât ensuite à un autre, l'épaisseur de ce premier qui vient d'être fait, empêcheroit que le battant ne frappât régulierement les autres coups qui restent à faire.

JOURA (Page 8:895)

JOURA (la), Géog. île de l'Archipel petite & deserte; c'est le Gyaros des anciens; lisez ce qu'en dit M. Spon. Holstenius croyoit que l'ancienne Gyaros étoit Caloiro; mais la position des lieux, & le nom même de Joura, qui n'est qu'une corruption de Gyaros, indiquent que Gyaros & Joura sont la même île. (D. J.)

JOURDAIN (Page 8:895)

JOURDAIN (le), Géog. anc. aujourd'hui Schéria, riviere de la Palestine; *I)ARDA/NOS2 dans Pausanias, & Jardanis dans Pline, l. V. c. xv. Cette riviere, dit - il, qui sort de la fontaine Panéas, est très - agréable; & autant que la situation des lieux voisins le lui permet, elle fait mille détours, comme pour se prêter aux besoins des habitans, & semble ne se rendre qu'à regret dans le lac Asphaltique, (la mer Morte).

Le Jourdain, après avoir tiré sa seule source de Panéas, forme à quelque distance le lac Séméthon, & parcourt (sans pouvoir acquérir cent piés de largeur dans le fort de son cours) environ 50 lieues, jusqu'à son embouchure dans la mer Morte, où il se perd. Ses bords sont couverts de joncs, de roseaux, [p. 896] de cannes, de saules, & d'autres arbres, qui font, au rapport de Maundrell, que pendant l'été, on a assez de peine à voir l'eau de cette riviere.

Le pere Hardouin dérive son nom de l'hébreu Jor - Edon, qui veut dire fleuve de Délices; & c'est à sa source que plusieurs mettent le paradis terrestre; cependant Josephe assure que toute la plaine qu'il arrose est deserte, extrêmement aride pendant l'été, & que l'air en est mal sain à cause de l'excessive chaleur.

Quoi qu'il en soit, il n'y a point de fleuve, si je puis en parler ainsi, plus célebre dans les livres sacrés: on sait par coeur les miracles qui s'opérerent dans le Jourdain, lorsqu'il se partagea pour laisser un passage libre aux Hébreux sous la conduite de Josué, chap. ij. vers. 13. & suivans; lorsqu'Elie & Elisée le passerent en marchant sur les eaux, IV. liv. des Rois, c. xj. v. 8. & 14. lorsqu'Elisée fit marcher le fer de la coignée qui étoit tombée dans le Jourdain, IV. liv. des Rois, c. vj. v. 6. & 71. Enfin, lorsque le Sauveur du monde fut baptisé dans le même fleuve, que le ciel s'ouvrit, & que le Saint - Esprit descendit sur lui, Mathieu, ch. iij. v. 16.

Cette derniere circonstance du batême de J. C. a donné aux Chrétiens une grande vénération pour cette petite riviere; aussi c'étoit anciennement une dévotion commune de se faire baptiser dans le Jourdain, ou du - moins de s'y baigner, comme font encore tous les pélerins qui parcourent la Palestine. Voyez Gange. (D. J.)

JOURNAL (Page 8:896)

JOURNAL, s. m. (Gram. Littérat. Commerce, &c.) memoire de ce qui se fait, de ce qui se passe chaque jour.

Journal (Page 8:896)

Journal, en termes de Commerce, est un certain livre ou registre, dont les Marchands se servent pour écrire jour par jour toutes les affaires de leur commerce à mesure qu'elles se présentent. Voyez Maniere de tenir les livres de compte

On donne aujourd'hui le nom de journal à certains ouvrages qui contiennent le détail de ce qui se passe journellement en Europe. Voyez Gazette.

Journal (Page 8:896)

Journal, (Littérature.) ou ouvrage périodique, qui contient les extraits des livres nouvellement imprimés, avec un détail des découvertes que l'on fait tous les jours dans les Arts & dans les Sciences.

Le premier journal de cette espece qui ait paru en France, est celui qu'on appelle le Journal des Savans, qui a été inventé pour le soulagement de ceux qui sont ou trop occupés ou trop paresseux pour lire les livres entiers. C'est un moyen de satisfaire sa curiosité, & de devenir savant à peu de frais. Comme ce dessein a paru très - commode & très - utile, il a été imité dans la plûpart des autres pays sous une infinité de titres différens.

De ce nombre sont les Acta eruditorum de Leipsic, les Nouvelles de la république des Lettres de M. Bayle, la Bihliotheque universelle, choisie, & ancienne, & moderne de M. le Clerc, les Memoires de Trévoux, &c. En 1692, Juncker a publié en latin un Traité historique des journaux des Savans, publiés en divers endroits de l'Europe jusqu'à présent. Wolfius, Struvius, Morhoff, Fabricius, ont fait à - peu - près la même chose.

Les memoires & l'histoire de l'académie des Sciences, celle de l'académie des Belles - Lettres, les Ephemerides, ou Miscellanea naturoe curiosorum, les Saggi di naturali esperienze fatte nel academia del cimento; les acta philo - exoticorum naturoe & artis, qui ont paru depuis Mars 1686, jusqu'en Avril 1687, & qui sont une histoire de l'académie de Brescia; les Miscellanea Berolinensia, qui sont en latin l'histoire de l'académie royale des Sciences & Belles - Lettres de Prusse, qui est en françois. Les commentaires de l'académie impériale de Petersbourg; les memoires de l'institut de Bologne; les acta litteraria Suecioe, qui se font à Upsal depuis 1720; les memoires de l'académie royale de Stockholm, commencés en 1740; les commentarii societatis regioe Gottingensis, commencés en 1750; les acta Erfordiensia; les acta Helvetica; les acta Norimbergica; les Transactions philosophiques de la société de Londres; les actes de la société d'Edimbourg; les essais de la société de Dublin, & autres ouvrages semblables, ne sont point des journaux, dans lesquels on rende compte des ouvrages nouveaux; mais ce sont des collections de memoires faits par les savans qui composent ces différentes sociétés savantes.

On donne communément la gloire de l'invention des journaux à Photius; sa bibliotheque n'est pourtant pas tout - à fait ce que sont nos journaux, ni son plan le même. Ce sont des abregés & des extraits des livres qu'il avoit lûs pendant son ambassade en Perse.

M. de Salo commença le premier le journal des Savans à Paris en 1665, sous le nom de sieur d'Hedouville; mais sa mort survenue quelque tems après, interrompit cet ouvrage. L'abbé Gallois le reprit au commencement de 1666, & le céda en 1674 à l'Abbé de la Roque, qui le continua pendant huit à neuf ans, & qui eut pour successeur M. Cousin, qui le fit jusqu'en 1702, que M. l'abbé Bignon institua une nouvelle compagnie, à qui il donna le soin de continuer ce journal. On lui donna en même tems une nouvelle forme, & on l'augmenta. Cette compagnie subsiste encore; & c'est aujourd'hui M. de Malesherbes qui en a l'inspection. Le journal des Savans n'est donc plus d'un seul auteur, plusieurs personnes y travaillent.

Depuis ce tems il a paru de tems à autres différens journaux françois; tels sont les Memoires & conférences sur les Sciences & les Arts, par M. Denys, pendant les années 1672, 1673, & 1674; les nouvelles découvertes sur toutes les parties de la Medecine par M. de Blegny, en 1679; le journal de Medecine commencé en 1684, & quelques autres semblables, qui ont été discontinués aussi - tôt que commencés; celui - ci vient de reprendre depuis quelque tems; M. Roux med. est celui qui le continue à présent.

Les Nouvelles de la république des Lettres, que M. Bayle commença en 1684, & que M. de la Roque & quelques autres amis de M. Bayle, & M. Bernard ont continué depuis Février 1687, qu'une maladie obligea M. Bayle de les quitter, jusqu'en 1689. Après une interruption de neuf à dix ans, M. Bernard les reprit au commencement de 1699, & les continua jusqu'en 1710. L'histoire des ouvrages des Savans, par M. Basnage, commença en 1686, & finit en 1710. La Bibibliotheque universelle & historique de M. le Clerc, a été continuée jusqu'en 1693, & contient 25 volumes; la Bibliotheque choisie du même auteur commença en 1703. Le Mercure de France, est un de nos plus anciens journaux; il s'est continué par différentes mains jusqu'à présent: il en est de même du journal de Verdun.

Les Memoires pour l'histoire des Sciences & des beaux Arts, appellés communement Journal de Trévoux, du lieu où ils s'imprimoient autrefois, ont commencé en 1701. C'étoient les R R. P P. Jesuites qui composoient ce journal, qui se continue à présent par des particuliers, gens de Lettres.

On a fait & on fait encore plusieurs journaux françois dans les pays étrangers; tels sont la bibliotheque raisonnée, la bibliotheque germanique continuée sous le titre de nouvelle bibliotheque germanique, par M. Formey. Il y a eu de plus en françois le journal littéraire, commencé à la Haie en 1713; le Mercure historique & politique, qui se continue jusqu'à ce jour. On imprime aussi en Hollande un journal dans le<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.