ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"883"> sores & auditores in academia Witebergensi. 14. De specierum scrutinio & lampade combinatoriâ Raimondi lulli. 15. Oratio consolatoria habita in academia Julia in fine exequiarum principis Julii, ducis Brunsvicensium. 16. De triplici minimo & mensurâ. 17. De monade, numero & figurâ, consequens quinque de minimo, magno & mensurâ, item de innumerabilibus, immenso & infigurabili, seu de universo & mundis. 18. De imaginum, signorum & idearum compositione. 19. Summa terminorum Metaphysicorum ad capessendum Logicoe & Metaphysicoe studium. 20. Artificium perorandi.

Il cite lui - même quelques autres ouvrages qu'on n'a point, comme le Sigillum sigillorum, & les livres de imaginibus, de principiis rerum, de sphoera, de Physicâ, magiâ, &c....

Ses juges firent tout ce qu'il étoit possible pour le sauver. On n'exigeoit de lui qu'une rétractation; mais on ne parvint jamais à vaincre l'opiniâtreté de cette ame aigrie par le malheur & la persécution, & il fallut enfin le livrer à son mauvais sort. Je suis indigné de la maniere indécente dont Scioppius s'est exprimé sur un évenement qui ne devoit exciter que la terreur ou la pitié. Sicque ustulatus miserè periit, dit cet auteur, renuntiaturus, credo, in reliquis illis quos finxit mundis, quonam pacto homines blasphemi & impii à romanis tractari solent. Ce Scioppius avoit sans doute l'ame atroce; & il étoit bien loin de deviner que cette idée des mondes, qu'il tourne en ridicule, illustreroit un jour deux grands hommes.

JORGIANE (Page 8:883)

JORGIANE, (Géog.) riviere d'Asie dans la Perse, qui donne son nom à une ville qu'elle arrose, & se décharge dans la mer Caspienne, à 89d de long. & à 38 de latit. La ville de son nom qu'elle baigne est dans la Corassane. Long. 85. latit. 37. (D. J.)

IOS (Page 8:883)

IOS, (Géogr. anc.) isle de la mer Egée, près de l'isle de Théra; elle est célebre par le tombeau d'Homere, qui y fut enterré, selon quelques anciens auteurs; Etienne le géographe la met au nombre des Cyclades; Pline dit qu'elle se nommoit autrefois Phoenice: c'est présentement Nio. (D. J.)

JOSAPHAT, la Vallée de (Page 8:883)

JOSAPHAT, la Vallée de (Géog.) vallée de la Palestine, entre Jérusalem & la montagne des Oliviers. Ce mot de Josaphat signifie jugement de Dieu, & n'est autre chose qu'une expression symbolique dans le fameux passage de Joël, chap. iij. V. 2. ainsi dans le même prophète, & dans le même chap. V. 14. la vallée de Carnage, vallis concissionis, ne peut se prendre que métaphoriquement. (D. J.)

JOSEPH San (Page 8:883)

JOSEPH San, (Géog.) isle de l'océan oriental, & l'une des isles Mariannes. Voyez Saypan. (D. J.)

JOSUE (Page 8:883)

JOSUE, (Théolog.) nom d'un des livres canoniques de l'ancien testament. C'est celui qui dans les bibles suit ordinairement le pentateuque ou les cinq livres de Moïse. Les Hébreux le nomment Jehosua. Il comprend l'histoire de l'entrée du peuple de Dieu, de ses premieres conquêtes, & de son établissement dans la terre promise sous la conduite de Josué, qui après Moïse fut le premier chef ou général des Hébreux.

La Synagogue & l'Eglise sont d'accord à attribuer ce livre à Josué, fils de Nun, ou, comme s'expriment les Grecs, fils de Navé, qui succéda à Moïse dans le gouvernement théocratique des Hébreux, & à le reconnoître pour canonique. On avoue cependant qu'il s'y rencontre certains termes, certains noms de lieux, & certaines circonstances d'histoire qui ne conviennent pas au tems de Josué, & qui font juger que le livre a été retouché depuis lui, & que les copistes y ont fait quelques additions & quelques corrections: mais il y a peu de livres de l'écriture où l'on ne remarque de pareilles choses.

Les Samaritains ont aussi un livre de Josué qu'ils conservent avec un grand respect, & sur lequel ils fondent leurs prétentions contre les Juifs. Mais cet ouvrage est fort différent de celui que les Juifs & les Chrétiens tiennent pour canonique. Il comprend quarante - sept chapitres remplls de fables, d'absurdités, de traits & de noms historiques, qui prouvent qu'il est postérieur à la ruine de Jérusalem par Adrien. Ce livre n'est point imprimé. Joseph Scaliger, à qui il appartenoit, le légua à la bibliotheque de Leyde, où il est encore à présent en caracteres samaritains, mais en langue arabe & traduit sur l'hébreu.

Les Juifs modernes attribuent encore à Josué une priere rapportée par Fabricius, apocryph. tom. V qu'ils récitent ou toute entiere ou en partie en sortant de leurs synagogues. Ils le font aussi auteur de dix réglemens, qui devoient, selon eux, être observés dans la terre promise, & qu'on trouve dans Selden, de jure nat. & gent. lib. VI. ch. ij. Dom Calmet, diction. de la bibl.

IOTA (Page 8:883)

* IOTA, s. f. (Gram.) c'est le petit i des Grecs.

JOTTEREAUX (Page 8:883)

JOTTEREAUX, (Marine.) Voyez Joutereaux.

JOTTES, ou JOUES (Page 8:883)

JOTTES, ou JOUES, s. f. (Marine.) Ce sont les deux côtés de l'avant du vaisseau depuis les épaules jusqu'à l'étrave. (Z)

JOUAILLERIE (Page 8:883)

JOUAILLERIE, s. f. (Commerce.) ce mot comprend toutes sortes de pierreries, montées ou non montées, brutes ou taillées, diamans, rubis, saphirs, grenats, émeraudes, turquoises, topases, amétistes, cornalines, agates, opales, cristal, ambre, corail, perles, & toutes sortes de bijoux d'or, d'argent ou autre matiere précieuse.

JOUAILLIER (Page 8:883)

JOUAILLIER, s. m. (Commerce.) qui fait le commerce de jouaillerie. Les Jouailliers sont du corps des Orfevres. Les Merciers peuvent vendre les mêmes marchandises que les Jouailliers; mais ceux - ci peuvent mettre en oeuvre, monter & fabriquer.

JOUBARBE (Page 8:883)

JOUBARBE, s. f. (Botan.) Sedum, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit composé de plusieurs capsules ou gaines qui forment une tête: ce fruit renferme des semences qui sont pour l'ordinaire très - petites. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante est considérable par ses especes; M. de Tournefort en compte 37, au nombre desquelles il y en a trois qui sont d'usage ordinaire médicinal; savoir, la grande joubarbe, sedum majus vulgare; la petite joubarbe, sedum minus teretifolium album, & la vermiculaire âcre, sedum parvum, acre, flore luteo.

La racine de la grande joubarbe est petite & fibreuse; elle pousse plusieurs feuilles oblongues, grosses, grasses, pointues, charnues, pleines de suc, attachées contre terre à leur pédicule, toujours vertes, rangées circulairement, & comme disposées en rose, convexes en dehors, applaties en dedans, tant soit peu velues dans leurs bords. Il s'éleve de leur milieu une tige à la hauteur d'un pié ou davantage, droite, assez grosse, rougeâtre, moëlleuse, revêtues de feuilles semblables à celles du bas, mais plus étroites, plus pointues, & qui la rendent comme écailleuse. Cette tige se divise vers la cime en quelques rameaux réflechis qui portent une suite de fleurs à cinq pétales, disposées en roses ou en étoiles, de couleur purpurine, avec dix étamines à sommets arrondis. Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits composés de plusieurs siliques ou vaisseaux séminaux, creux, en urnes, & contenant des semences fort menues.

La petite joubarbe que le vulgaire appelle triquemadame, ou tripe - madame, differe peu de la grande joubarbe. Sa racine est semblable; ses tiges sont longues d'environ six pouces, dures, ligneuses, rougeâtres, portant des feuilles épaisses, succulentes, rondes, émoussées par la pointe, & rangées alternativement. Aux sommités des tiges naissent des [p. 884] ombelles de fleurs blanches, à cinq pétales disposées en rose, avec plusieurs étamines à sommets purpurins. Ces fleurs font place à de petites siliques en cornes, pleines de graines fort ténues.

L'une & l'autre joubarbe croissent sur les vieux murs, les toîts des maisons ou chaumieres, fleurissent en été, & se sechent en automne après la maturité de leurs semences. Ces deux plantes paroissent contenir un sel approchant de l'alun, mêlé d'un peu de sel ammoniacal, de soufre, & de beaucoup de phlegme. On les estime rafraîchissantes, détersives, & astringentes. L'extrait fait de leur suc; exprimé, dépuré, filtré, & doucement évaporé au bain - marie se réduit en consistance de gomme tendre, ambrée, d'un goût acide, & stiptique. V. Joub. Mat. med.

La vermiculaire âcre ou brûlante que le peuple nomme pain d'oiseau, ou poivre de muraille, est une espece de joubarbe qui mérite nos regards par son goût piquant, chaud & brûlant; outre que son suc excite le vomissement, ce qui fait soupçonner que cette plante renferme un sel corrosif, semblable à l'esprit de nitre, mais adouci par beaucoup de phlegme & de soufre. Ses tiges sont couvertes de feuilles charnues, grasses, pointues, triangulaires, remplies de suc; au sommet des tiges naissent des fleurs jaunes, étoilées, pentapétales, avec plusieurs étamines, à sommets de même couleur dans le milieu. Les fruits qui succedent aux fleurs sont composés de gaines pleines de très - petites semences.

La vermiculaire acre vient par tout dans les lieux pierreux & arides, suspendue par ses racines, ou couchée sur de vieilles murailles, & les toîts des maisons basses. Il en est de même des autres especes de joubarbe; & peut - être que le nom latin sedum des Botanistes vient de sedere être assis, parce qu'elle est comme assise dans les lieux où elle croît; mais il importe davantage d'observer à cause de l'homonymie, que le nom sedum est encore commun à différentes sortes de saxifrages & de cotylédons. (D. J.)

Joubarbe (Page 8:884)

Joubarbe, (Mat. med.) La grande joubarbe & la petite joubarbe ou trique - madame, sont mises au rang des médicamens, à titre de rafraîchissantes, tempérantes, incrassantes, & légerement répercussives.

C'est le suc & l'infusion des feuilles de ces plantes qui sont principalement recommandées pour l'usage intérieur, & principalement dans les fievres continues, ardentes, & dans les fievres intermittentes qui participent du même caractere, c'est - à - dire, dont les accès sont marqués par une chaleur excessive qui n'est précédée d'aucun froid. Ces remedes sont vantés aussi pour les affections inflammatoires de l'estomac & des intestins; on les croit utiles dans les dissenteries, d'après les succès observés chez certains peuples d'Afrique où ces remedes sont fort usités dans ce dernier cas. On attribue les mêmes vertus à l'eau distillée de cette plante. Nous pouvons positivement assurer que cette eau distillée ne possede aucune vertu: quant au suc & à l'infusion, ce que les auteurs, Boerhave entr'autres, en publient, peut être très - réel; mais ces remedes n'en sont pas moins presqu'absolument inusités parmi nous.

Leur usage extérieur est un peu plus fréquent; on en fait avec le beurre frais des onguens pour les hémorrhoïdes & pour les brûlures.

L'eau distillée de ces plantes, & leur suc mêlé avec une certaine quantité d'esprit de vin, sont comptés parmi les cosmetiques.

Les feuilles de grande joubarbe entrent dans la composition de l'onguent mondificatif d'ache, & dans l'onguent populeum; les racines, les feuilles & le suc de trique - madame entrent dans l'emplâtre dia - botanum, & ses feuilles dans l'onguent populeum.

JOUDARDE (Page 8:884)

JOUDARDE, (Histoire nat.), Voyez Poule d'eau.

JOUE (Page 8:884)

* JOUE, subst. fém. (Anat.) la partie du visage qui s'étend des deux côtés du nez jusqu'aux oreilles, & depuis les tempes jusqu'au menton.

Ce terme a passé dans les arts, & l'on dit de plusieurs parties de machines étendues & placées sur les côtés simétriquement l'une à l'autre, que ce sont les joues de la machine, exemple. Les joues du peson, ce sont de petites plaques placées de part & d'autre sur les broches du peson.

Joues (Page 8:884)

Joues dans l'artillerie, sont les deux côtés de l'épaulement d'une batterie, coupés selon son épaisseur pour pratiquer l'embrasure. Voyez Batterie.

JOUÉE (Page 8:884)

JOUÉE, s. f. terme d'Architecture, c'est dans l'ouverture d'une porte & d'une croisée, l'épaisseur du mur qui comprend le tableau, la feuillure & l'ébrasure: on appelle aussi jouée ou jeu, la facilité de toute fermeture mobile dans sa baie, comme porte & fenêtre.

Jouée de lucarne, ce sont les côtés d'une lucarne, dont les panneaux sont remplis de plâtre.

JOUER (Page 8:884)

* JOUER, (Gramm.) il se dit de toutes les occupations frivoles auxquelles on s'amuse ou l'on se délasse, mais qui entraînent quelquefois aussi la perte de la fortune & de l'honneur.

Les hommes ont inventé une infinité de jeux qui tous marquent beaucoup de sagacité. Voyez Jeu.

Le verbe jouer se prend en une infinité de sens différens. On se joue de son travail; on se joue de la vertu; on joue l'innocence; on joue la comédie; on joue d'un instrument; on joue un mauvais rôle.

On joue beaucoup aujourd'hui dans le monde; il n'est pas inutile de savoir jouer, ne fut - ce que pour amuser les autres; & il est bon de savoir bien jouer si l'on ne veut pas être dupe.

Jouer (Page 8:884)

* Jouer, (Gram. Mathémat. pures.) c'est risquer de perdre ou de gagner une somme d'argent, ou quelque chose qu'on peut rapporter à cette commune mesure, sur un évenement dépendant de l'industrie ou du hasard.

D'où l'on voit qu'il y a deux sortes de jeux; des jeux d'adresse & des jeux de hasard. On appelle jeux d'adresse ceux où l'évenement heureux est amené par l'intelligence, l'expérience, l'exercice, la pénétration, en un mot quelques qualités acquises ou naturelles, de corps ou d'esprit, de celui qui joue. On appelle jeux de hasard, ceux où l'évenement paroît ne dépendre en aucune maniere des qualités du joueur. Quelquefois d'un jeu d'adresse l'ignorance de deux joueurs en fait un jeu de hasard; & quelquefois aussi d'un jeu de hasard, la subtilité d'un des joueurs en fait un jeu d'adresse.

Il y a des contrées où les jeux publics, de quelque nature qu'ils soient, sont défendus, & où on peut se faire restituer par l'autorité des lois l'argent qu'on a perdu.

A la Chine, le jeu est défendu également aux grands & aux petits; ce qui n'empêche point les habitans de cette contrée de jouer, & même de perdre leurs terres, leurs maisons, leurs biens, & de mettre leurs femmes & leurs enfans sur une carte.

Il n'y a point de jeu d'adresse où il n'entre un peu de hasard. Un des joueurs a la tête plus saine & plus libre ce jour - là que son adversaire; il se possede davantage, & gagne, par cette seule supériorité accidentelle, celui contre lequel il auroit perdu en tout autre tems. A la fin d'une partie d'échecs ou de dames polonoises, qui a duré un grand nombre de coups entre des joueurs qui sont à - peu - près d'égale force, le gain ou la perte dépend quelquefois d'une disposition qu'aucun des deux n'a prévue & ne s'est proposée.

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