ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"881"> devenu fort rare, où il dit avoir fait cette description d'après un petit modele de jongue qu'il a eu entre les mains.

JONQUERE (Page 8:881)

JONQUERE, (Géog.) ancienne ville d'Espagne en Catalogne, dans le Lampourdan, au pié des Pyrénées, à 8 lieues N. de Gironne, 8 S. de Perpignan; long. 20. 32. lat. 42. 15. (D. J.)

JONQUIERES (Page 8:881)

JONQUIERES, (Géog.) petite ville de France en Provence, à 5 lieues S. O. d'Aix, & autant de Marseille; long. 22. 45. lat. 43. 20. (D. J.)

JONQUILLE (Page 8:881)

JONQUILLE, s. f. (Botan.) narcissus juncifolius, plante bulbeuse, qui est une espece de narcisse à fleur blanche, jaune, simple, double, grande ou petite; vous trouverez les caracteres du genre au mot Narcisse.

Il a plu aux Fleuristes d'appeller jonquilles diverses especes de narcisse, d'en multiplier les variétés, & & de leur donner des noms vulgaires à leur fantaisie; par exemple, ils ont appellé jonquille simple, le narcissus juncifolius luteus de C. B. P. jonquille double, le narcissus juncifolius, flore pleno de Clusius; jonquille à grand godet, le narcissus juncifolius, petalis angustissimis, calice maximo, tubam referente de Boerhaave; grande jonquille au godet citronné, le narcissus juncifolius, luteus, major, oblongo calice de C. B. P. &c.

Toutes les jonquilles sont fort cultivées dans les jardins; mais il faut les transplanter presque chaque année, autrement leurs racines s'allongent, s'amincissent, & ne donnent plus de belles fleurs dans la suite. On remarque aussi qu'elles ne prosperent pas long - tems dans une terre riche, & qu'elles veulent une terre qui ne soit ni forte, ni légere, ni fumée; qu'elles demandent encore la profondeur de trois pouces, & pour le moins autant de distance. On s'attache à les perpétuer par bulbes ou par oignons, parce que c'est la voie la plus prompte; cependant on obtient de graines un plus grand nombre de belles variétés.

Nous devons ces vérités aux soins, ou plutôt aux hasards de la culture, qui après nous avoir procuré la jonquille, nous en fournit non - seulement au printems, mais dans l'automne plusieurs especes fort recherchées. M. le Comte Hamilton a dit une partie de tout cela dans les vers suivans, qui sont aisés & agréables.

Allez, trop aimables jonquilles, Nouvelles fleurs que le hasard Sauve du frimat, du brouillard, Des hannetons & des chenilles; Quoique vous veniez un peu tard Pour être du printems les filles, Allez de vos jaunes guenilles Offrir l'hommage de ma part; Allez, hâtez votre départ Pour la plus belle des farmilles.

On fait avec des fleurs de jonquilles des bouquets, des parfums, des poudres, des pommades & des essences. (D. J.)

JONTE ou JUNTE (Page 8:881)

JONTE ou JUNTE, s. f. (Hist. mod.) l'on nomme ainsi en Espagne un certain nombre de personnes que le roi choisit pour les consulter sur des affaires d'importance, il convoque & dissout leur assemblée à sa volonté; elle n'a que la voix de conseil, & le roi d'Espagne est le maître d'adopter ou de rejetter ses décisions. Après la mort du roi, on établit communément une jonte ou conseil de cette espece pour veiller aux affaires du gouvernement; elle ne subsiste que jusqu'à ce que le nouveau roi ait pris les rênes du gouvernement.

JONTHLASPI (Page 8:881)

JONTHLASPI, s. m. (Botan.) genre de plante à fleur, composée de quatre petales disposés en croix; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit composé d'une seule capsule, plat, rond, & fait en forme de bouclier: il renferme une semence plate & ronde comme le fruit. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

JOOSIÉ (Page 8:881)

JOOSIÉ, s. m. (Hist. nat. Bot.) plante qui se trouve au Japon où elle vient en très - grande abondance; c'est une espece de gramen medicatum; elle croît à la hauteur d'un pié, elle a des feuilles comme celles du roseau, & elles sont très - tranchantes par les côtés. Il y en a deux especes, la premiere s'appelle simplement joosié, la seconde s'appelle joosié mutzuba, parce qu'elle a six feuilles qui partent d'un même centre. Les Japonois écrasent ces feuilles avec du vinaigre & les mettent sur les plaies; ils font bouillir les racines dans l'eau avec du sucre; cette décoction filtrée est, dit - on, un remede excellent contre les douleurs des reins & la pierre. Ephemerid. nat. curios. decur. III. a 5. & 6. pag. 1.

JOPOLI (Page 8:881)

JOPOLI, (Géog.) bourg de la Calabre, dont le nom n'est connu que pour avoir donné le jour en 1473 à Augustin Nyphus, un des célebres philosophes du xvj. siecle, & qui a tant commenté Aristote; mais il écrivit un livre qui fit encore plus de bruit, je parle de son traité de intellectu & doemonibus, dans lequel il veut prouver qu'il n'y a point d'autres substances au monde séparées de la matiere, que les intelligences qui font mouvoir les cieux. Léon X. protégea Nyphus malgré son livre hétérodoxe, & le créa comte Palatin; le P. Niceron vous fournira la liste de ses autres ouvrages; son article est aussi dans Bayle. (D. J.)

JOPPÉ (Page 8:881)

JOPPÉ, (Géog. sacrée.) petite ville, & port de mer de la Palestine sur la méditerranée; elle est nommée Japha ou Jaffa par les auteurs du moyen âge, & par les modernes. Voyez Jafa.

C'étoit le seul port que les Hébreux possédassent sur la méditerranée, & encore est - il très - mauvais, à cause des rochers qui s'avancent dans la mer;quelques personnes croyent que cette ville tire son nom de Joppé, fille d'AEolus, & femme de Céphée, qui en fut la fondatrice. Pline, liv. IX, raconte que Scaurus apporta de Joppé à Rome, pendant son édilité, les os du monstre qui devoit dévorer Andromede; & S. Jérôme dit que de son tems, on voyoit encore à Joppé des marques de la chaîne par laquelle cette princesse avoit été attachée lorsqu'on l'exposa au monstre marin; mais Ovide ne nomme point le lieu de cette avanture fabuleuse, & Corneille n'a eu garde de choisir la Palestine dans sa tragédie d'Andromede; il met la scene en Ethyopie dans la capitale du royaume de Céphée. Au reste, il est souvent fait mention de Joppé dans le vieux & nouveau Testament, ainsi que dans l'histoire des Croisades. (D. J.)

JOQUES (Page 8:881)

* JOQUES, s. m. pl. (Hist. mod.) Bramines du royaume de Narsingue. Ils sont austeres, ils errent dans les Indes; il se traitent avec la derniere dureté, jusqu'à ce que devenus abduls ou exempts de toutes lois & incapables de tout péché, ils s'abandonnent sans remords à toutes sortes de saletés, & ne se refusent aucune satisfaction; ils croyent avoir acquis ce droit par leur pénitence antérieure. Ils ont un chef qui leur distribue son revenu qui est considérable, & qui les envoye prêcher sa doctrine.

JORDANUS BRUNUS, Philosophie de (Page 8:881)

JORDANUS BRUNUS, Philosophie de, (Hist. de la Philos.) cet homme singulier naquit à Nole, au royaume de Naples; il est antérieur à Cardan, à Gassendi, à Bacon, à Léibnitz, à Descartes, à Hobbes; & quel que soit le jugement que l'on portera de sa philosophie & de son esprit, on ne pourra lui refuser la gloire d'avoir osé le premier attaquer l'idole de l'école, s'affranchir du despotisme d'Aristote, & encourager par son exemple & par ses écrits les hommes à penser d'après eux - mêmes; heureux s'il eût eu moins d'imagination & plus de [p. 882] raison! Il vécut d'une vie fort agitée & fort diverse; il voyagea en Angleterre, en France & en Allemagne; il reparut en Italie; il y fut arrêté & conduit dans les prisons de l'inquisition, d'où il ne sortit que pour aller mourir sur un bucher. Ce qu'il répondit aux juges qui lui prononcerent sa sentence de mort, marque du courage: majori forsan cum timore sententiam in me dicetis quam ego accipiam.

Les écrits de cet auteur sont très - rares, & le mélange perpétuel de Géométrie, de Théologie, de Physique, de Mathématique & de Poésie en rend la lecture pénible. Voici les principaux axiomes de sa Philosophie.

Ces astres que nous voyons briller au - dessus de nos têtes sont autant de mondes.

Les trois êtres par excellence sont Dieu, la nature & l'homme. Dieu ordonne, la nature exécute, l'homme conçoit.

Dieu est une monade, la nature une mesure.

Entre les biens que l'homme puisse posséder, connoître est un des plus doux.

Dieu qui a donné la raison à l'homme, & qui n'a rien fait en vain, n'a prescrit aucun terme à son usage.

Que celui qui veut savoir commence par douter; qu'il sache que les mots servent également l'ignorant & le sage, le bon & le méchant. La langue de la vérité est simple; celle de la duplicité, équivoque; & celle de la vanité, recherchée.

La substance ne change point; elle est immortelle, sans augmentation, sans décroissement, sans corruption. Tout en émane & s'y résout.

Le minimum est l'élément de tout, le principe de la quantité.

Ce n'est pas assez que du mouvement, de l'espace & des atomes; il faut encore un moyen d'union.

La monade est l'essence du nombre, & le nombre un accident de la monade.

La matiere est dans un flux perpétuel, & ce qui est un corps aujourd'hui, ne l'est pas demain.

Puisque la substance est impérissable, on ne meurt point; on passe, on circule, ainsi que Pythagore l'a conçu.

Le composé n'est point, à parler exactement, la substance.

L'ame est un point autour duquel les atomes s'assemblent dans la naissance, s'accumulent pendant un certain tems de la vie, & se séparent ensuite jusqu'à la mort, où l'atome central devient libre.

Le passage de l'ame dans un autre corps n'est point fortuit; elle y est prédisposée par son état précédent. Ce qui n'est pas un n'est rien.

La monade réunit toutes les qualités possibles; il y a pair & impair, fini & infini, étendue & non étendue, témoin Dieu.

Le mouvement le plus grand possible, le mouvement retardé, & le repos, ne sont qu'un. Tout se transfere ou tend au transport.

De l'idée de la monade on passe à l'idée du fini; de l'idée du fini à celle de l'infini, & l'on descend par les mêmes degrés.

Toute la durée n'est qu'un instant infini.

La résolution du contenu en ses parties est la source d'une infinité d'erreurs.

La terre n'est pas plus au milieu du tout qu'aucun autre point de l'univers. Si l'espace est infini, le centre est par - tout & nulle part, de même que l'atome est tout & n'est rien.

Le minimum est indéfini. Il ne faut pas confondre le minimum de la nature & celui de l'art; le minimum de la nature & le minimum sensible.

Il n'y a ni bonté ni méchanceté, ni beauté ni laideur, ni peine ni plaisir absolus.

Il y a bien de la différence entre une qualité quel<cb-> conque comparée à nous, & la même qualité considérée dans le tout: de - là les notions vraies & fausses du bien & du mal, du nuisible & de l'utile.

Il n'y a rien de vrai ni de faux pour ceux qui ne s'élevent point au - delà du sensible.

La mesure des sensibles est variable.

Il est impossible que tout soit le même dans deux individus différens, & dans un même individu dans deux instans. Comptez les causes, mais sur - tout ayez égard à l'influ & à l'influence.

Il n'y a de plein absolu que dans la solidité de l'atome, & de vuide absolu que dans l'intervalle des atomes qui se touchent.

La nature de l'ame est atomique; c'est l'énergie de notre corps, dans notre durée & dans notre espace.

Pourquoi l'ame ne conserveroit - elle pas quelqu'affinité avec les parties qu'elle a animées? Suivez cette idée, & vous vous reconcilierez avec une infinité d'effets que vous jugez impossibles pendant son union avec le corps & après qu'elle en est séparée.

L'atome ne se corrompt point, ne naît point, ne meurt point.

Il n'y a rien de si petit dans le tout qui ne tende à diminuer ou à s'accroître; rien de bien qui ne tende à empirer ou à se perfectionner; mais c'est relativement à un point de la matiere, de l'espace & du tems. Dans le tout il n'y a ni petit ni grand, ni bien ni mal.

Le tout est le mieux qu'il est possible; c'est une conséquence de l'harmonie nécessaire & de l'existence & des propriétés.

Si l'on réfléchit attentivement sur ces propositions, on y trouvera le germe de la raison suffisante, du systême des monades, de l'optimisme, de l'harmonie préétablie, en un mot, de toute la philosophie léibnitienne.

A comparer le philosophe de Nole & celui de Leipsick, l'un mesemble un fou qui jette son argent dans la rue, & l'autre un sage qui le suit & qui le ramasse. Il ne faut pas oublier que Jordan - Brun a séjourné & professé la Philosophie en Allemagne.

Si l'on rassemble ce qu'il a répandu dans ses ouvrages sur la nature de Dieu, il restera peu de chose à Spinosa qui lui appartienne en propre.

Selon Jordan Brun, l'essence divine est infinie. La volonté de Dieu, c'est la nécessité même. La nécessité & la liberté ne sont qu'un. Suivre en agissant la nécessité de la nature, non - seulement c'est être libre, mais ce seroit cesser de l'être que d'agir autrement. Il est mieux d'être que de ne pas être, d'agir que de ne pas faire: le monde est donc éternel; il est un; il n'y a qu'une substance; il n'y a qu'un agent; la nature, c'est Dieu.

Notre philosophe croyoit la quadrature du cercle impossible, & la transmutation des métaux possible.

Il avoit imaginé que les cometes étoient des corps qui se mouvoient dans l'espace, comme la terre & les autres planetes.

A dire ce que je pense de cet homme, il y auroit peu de philosophes qu'on pût lui comparer, si l'impétuosité de son imagination lui avoit permis d'ordonner ses idées, & de les ranger dans un ordre systêmatique; mais il étoit né Poëte.

Voici les titres de ses ouvrages. 1. La cene de la cineri. 2. De umbris idearum. 3. Ars memorioe. 4. Il candelago, comedia. 5. Cantus circoeus ad memorioe praxin ordinatus. 6. De la causa, principio, ed uno. 7. De l'infinito, universo e mondi. 8. Spaccio dela bestia triomfante. 9. Cabala del cavallo pegaseo con l'aggiunte dell'asino cillenico. 10. De gli heroïci furori. 11. De progressu & lampade venatoriâ logicorum. 12. Acratismus, sive rationes articulorum Physicorum adversus Aristotelicos. 13. Oratio valedictoria ad profes -

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